Marc Peschanski€(I-Stem) : Cellules souches Mythes et réalités

Pharmaceutiques

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Marc Peschanski€(I-Stem) : Cellules souches Mythes et réalités

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Extrait

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PHARMACEUTIQUES - SEPTEMBRE 2009

Les annonces relatives aux cellu-

les souches sont si nombreuses

aujourd’hui qu’elles entraînent

parfois une certaine confusion. Pou-

vez-vous nous définir ce qu’est une

cellule souche ?

Une cellule souche se caractérise par

●

deux propriétés. La première est sa ca-

pacité à proliférer en redonnant naissan-

ce à deux cellules, dont l’une au moins

est identique à la cellule mère. Enfin,

cette cellule est capable, dans d’autres

conditions, de cesser de se multiplier et

de se spécialiser pour donner une cellule

mature. Ces deux propriétés sont à la

base de l’ensemble des cellules souches

et les cellules souches embryonnaires les

possèdent de façon illimitée. Elles sont

capables de proliférer à l’identique sans

s’arrêter, sans jamais entrer en sénescen-

ce, et de se spécialiser dans n’importe le-

quel des types cellulaires de notre orga-

nisme. Cette immortalité fait vraiment

leur premier intérêt, le deuxième intérêt

étant que, par définition, ces cellules

donnent naissance à l’embryon, à l’in-

dividu et sont donc capables de donner

naissance à toutes les cellules.

Quels types de cellules souches

présentent le plus d’intérêt actuelle-

ment ?

L’intérêt pour une population de cel-

●

lules souches ou pour une autre est par-

faitement pragmatique. Il s’agit d’abord

d’une question d’accès. Il faut rappeler

qu’avant 1980, on ne connaissait pas

l’existence des cellules souches em-

bryonnaires. Ensuite, on ne savait pas,

avant 1998, comment les produire chez

l’Homme. Pourtant, même si on ne les

appelait pas ainsi, les cellules souches

adultes sont utilisées en médecine de-

puis 35 ans. Ce sont les cellules souches

hématopoiëtiques, les kératinocytes ba-

saux pour les grands brûlés, les cellules

souches neurales pour la maladie de

Parkinson ou encore les cellules souches

mésenchymateuses pour les maladies

osseuses ou la régénération du cartilage.

Les travaux sur les cellules souches em-

bryonnaires n’ont débuté qu’il y a une

dizaine d’années, l’optique étant de les

utiliser pour en faire un matériau stan-

dardisable, parfaitement industriel, avec

la possibilité de créer une banque qui

nous débarrasse du problème des don-

neurs. L’accès aux cellules souches ne

serait alors plus qu’une question techni-

que, et non plus une question pratique

et clinique, ce qui, évidemment, fait une

différence très importante pour soigner

les patients.

Quelles utilisations thérapeutiques

peut-on envisager de façon ra-

tionnelle pour les cellules souches

embryonnaires ?

La thérapie cellulaire est celle dont

●

on parle le plus aujourd’hui, parce

qu’elle existe déjà, mais avec d’autres

types de cellules souches. Ici, les techni-

ques de production des cellules dépen-

dent d’un donneur. L’objectif est de les

remplacer, avec un résultat équivalent,

par des cellules souches embryonnaires,

qui permettraient de « contourner » cet-

te question du donneur

et de traiter un

très grand nombre de patients sans avoir

besoin d’une logistique trop lourde. Si

la thérapie cellulaire est déjà une réalité

clinique avec les cellules souches adultes,

ce n’est pas encore le cas pour les cellu-

les souches embryonnaires. Depuis leur

identification, nous sommes toutefois

Face aux espoirs et interrogations soulevés par les cellules souches embryonnaires,

Marc Peschanski, directeur scientifique d’I-Stem

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,fait le point sur leurs perspectives

d’utilisation.

Marc Peschanski (I-Stem)

Cellules souches

Mythes et

réalités

Dossier

Biotech

DR

« IL PARAÎT ENVISAGEABLE, AVEC UN

OPTIMISME PARFAITEMENT RAISONNÉ,

QUE LES CELLULES SOUCHES

EMBRYONNAIRES DEVIENNENT, ELLES

AUSSI, UNE RÉALITÉ CLINIQUE »,

SOULIGNE MARC PESCHANSKI (I-STEM).