(Pr 351sentation r 351sum 351e des orientations de l 222assurance  maladie)
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Conseil d’administration de l’UNAFGroupe de travail sur la réforme de l’assurance maladieLe Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie a rendu ses conclusions le23 janvier dernier, concluant ainsi la phase d’évaluation de notre système d’assurancemaladie. L’UNAF a participé à l’ensemble des travaux du HCAAM et a fait à cetteoccasion un certain nombre de commentaires (I).Alors que débute une période de concertation et de consultation, l’UNAF se doit dedisposer d’un corps de propositions (II). Au cours des débats à venir, celles-ci devront êtreprécisées et complétées. I- LE DIAGNOSTIC DU HAUT CONSEIL POUR L’AVENIR DE L’ASSURANCE MALADIE : LES COMMENTAIRES DE L’UNAF .Le HCAAM a structuré ses travaux autour de trois axes : les paramètres financiers etéconomiques du système de santé, la qualité du système de soins, la gouvernance.A- Les principaux paramètres financiers et économiques du système de santé.1/ L’importance du système d’assurance maladie.L'UNAF rappelle, comme le fait le HCAAM, que notre système d'assurance maladie,basé sur des principes de solidarité et d'universalité, a permis à l'ensemble de la populationd'avoir un accès facilité aux soins. Ce système de prise en charge a, en outre, favorisé ledéveloppement des services de soins qui contribuent d'une façon significative à l'activitééconomique. Enfin, l'UNAF estime que la prise en charge socialisée d'une grande partie desdépenses de soins a fortement contribué à doter notre pays de ...

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Conseil d’administration de l’UNAFGroupe de travail sur la réforme de l’assurance maladieLe Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie a rendu ses conclusions le23 janvier dernier, concluant ainsi la phase d’évaluation de notre système d’assurancemaladie. L’UNAF a participé à l’ensemble des travaux du HCAAM et a fait à cetteoccasion un certain nombre de commentaires (I).Alors que débute une période de concertation et de consultation, l’UNAF se doit dedisposer d’un corps de propositions (II). Au cours des débats à venir, celles-ci devront êtreprécisées et complétées. I- LE DIAGNOSTIC DU HAUT CONSEIL POUR L’AVENIR DE L’ASSURANCE MALADIE   : LES COMMENTAIRES DE  L’UNAF .Le HCAAM a structuré ses travaux autour de trois axes : les paramètres financiers etéconomiques du système de santé, la qualité du système de soins, la gouvernance.A- Les principaux paramètres financiers et économiques du système de santé.1/ L’importance du système d’assurance maladie.L'UNAF rappelle, comme le fait le HCAAM, que notre système da'ssurance maladie,basé sur des principes de solidarité et du'niversalité, a permis à le'nsemble de la populationda'voir un accès facilité aux soins. Ce système de prise en charge a, en outre, favorisé ledéveloppement des services de soins qui contribuent du'ne façon significative à la'ctivitééconomique. Enfin, l'UNAF estime que la prise en charge socialisée du'ne grande partie desdépenses de soins a fortement contribué à doter notre pays de professionnels de santé, tanthospitaliers que libéraux, disposant du'n niveau de compétence élevé.Sur le long terme, les dépenses de santé ont augmenté plus rapidement que le PIB.Cette croissance se'st accélérée ces dernières années et il est généralement admis que levieillissement de la population, la progression des affections de longue durée, tout comme ledéveloppement du progrès technique, contribueront à accroître, pour les années à venir, lesdépenses de santé. Comme le signale le HCAAM, la "tendance haussière est solidementancrée"1. L’assurance maladie est ainsi placée face à une triple contrainte : maintenir sesprincipes de solidarité, faire face à l’accroissement des dépenses de santé, être économe enprélèvements obligatoires. Aussi, l'UNAF souscrit-elle au choix du HCAAM de dépasser cescontraintes par une action résolue d’amélioration de la qualité du système de soins, ce qui, enassurant un meilleur rapport coût-qualité, permettra de desserrer les contraintes financières.Cette action doit être conjuguée à un ajustement des conditions de prises en charge, sousréserve qu’il ne pénalise pas les ménages les plus modestes et ceux qui exposent les dépensesles plus élevées. Enfin, l’assainissement des comptes de l’assurance maladie s’inscrivant dans1 - Les termes en italiques sont, sauf indication contraire, extraits du rapport du HCAAM.Commentaires et propositions UNAF51/1
Conseil d’administration de l’UNAFGroupe de travail sur la réforme de l’assurance maladiela durée, une action sur les recettes ne peut être exclue. Comme le HCAAM, l’UNAF exprimesa préférence, dans ce cas, pour le recours à la CSG.2/ Les dépenses prises en charge.Les travaux du HCAAM ont montré que les dépenses da'ssurance maladie étaientconcentrées sur un petit nombre de personnes assurées; 5 % des personnes engagent de lo'rdrede 60 % des remboursements. Ces gros consommateurs ne se limitent pas aux seuls assurés enALD qui ne représentent que'nviron un quart de ces 5 %. Ainsi, la grande majorité des assurésne'xposent que peu de dépenses. Cette concentration des dépenses est une illustration de lasolidarité horizontale instituée par la'ssurance maladie entre les assurés ayant à supporter defortes dépenses et ceux qui en ont de bien plus faibles.Les régimes de base de la'ssurance maladie prennent en charge 75,7 % de la dépensedes biens et des services remboursés. Si lo'n considère que plus de 92 % de la population estcouverte par une complémentaire santé, le taux global de prise en charge des dépenses desanté est très élevé et les frais restant à la charge de la'ssuré très faibles (de lo'rdre de 80  parpersonne et par an). Cette performance remarquable de notre système de protection contre lerisque maladie peut, en donnant li'mpression du'ne quasi-gratuité à la'ccès aux soins, faciliterune surconsommation comme le souligne le HCAAM. L’UNAF tient à souligner que cettesituation cache cependant des réalités contrastées. Tout d’abord, il ne faut pas oublier que laprise en charge effectuée par la'ssurance maladie peut être très faible pour certains frais desoins : ce'st le cas de l'optique et des prothèses dentaires. Ensuite, si les sommes restant à lacharge des personnes sont presque nulles pour les 12 % des assurés bénéficiant dele'xonération du ticket modérateur et du forfait journalier au titre du régime des ALD ou pourles personnes ayant une couverture complémentaire prenant en charge le ticket modérateur, leforfait journalier et une partie des dépassements, pour da'utres assurés le reste à charge peutêtre conséquent, notamment en cas de soins chroniques. Pour certaines familles modestes, letaux de'ffort peut ainsi être élevé. Enfin, le niveau de la couverture complémentaire est trèsinégal et dépend du montant des primes versées. Pour ces raisons, l'UNAF estime qu’on peutdifficilement admettre un ajustement des taux de remboursement qui passerait par uneaugmentation indifférenciée du montant du ticket modérateur et du forfait hospitalier.En ce qui concerne les indemnités journalières, on peut regretter que le HCAAM sesoit borné à constater simplement "une forte envolée ces deux dernières années" sans enapprofondir les causes. Le bilan de le'xécution de l'ONDAM 2002 réalisé par la CNAMTS faitapparaître que la'ccroissement des IJ de longue durée se concentre sur la tranche dâ'ges 55-59ans. Le vieillissement de la population ne'xplique pas à lui seul cette forte augmentationpuisque, pour cette tranche dâ'ges, la'ugmentation du nombre dI'J versées est de 25 % entre lespremiers trimestres 2000 et 2002, soit pratiquement le double de la croissance de cettepopulation. Comme on sait que les IJ sont assez sensibles à lé'volution du marché du travail,on peut se demander si les IJ de longue durée ne se substituent pas, pour les travailleursvieillissants, aux dispositifs de cessation anticipée da'ctivité ou à des allocations de chômage.3/ L’équilibre dépenses-recettes.A propos des dépenses prises en charge par la'ssurance maladie, le HCAAM a évoqué,sans parvenir à un consensus sur ce sujet, certaines dépenses qui pourraient être financéesdifféremment. Il est ainsi proposé par certains que les congés de maternité soient imputés à laCommentaires et propositions UNAF51/2
Conseil d’administration de l’UNAFGroupe de travail sur la réforme de l’assurance maladiebranche famille. Pour l'UNAF, cette éventualité doit être examinée dans le cadre qui est lesien, celui de la politique familiale, et non à lo'ccasion des débats récurrents sur les "chargesindues" pesant sur la'ssurance maladie.L'UNAF regrette que dans son analyse des recettes des régimes de base da'ssurancemaladie le HCAAM na'it pas relevé les évolutions, sur la période récente, de la structure desrecettes. Même si, pour reprendre les termes du HCAAM, "les recettes assises sur le revenud'activité sont très majoritaires", les origines de celles-ci se sont diversifiées ces dernièresannées. Aux contributions réalisées par les cotisations sociales, se'st ajoutée la CSG2 qui estun prélèvement de nature fiscale. Par ailleurs, l'Etat compense les nombreuses exonérations decotisations sociales décidées dans le cadre de la politique de le'mploi. Cette participation dubudget de l'Etat aux recettes de la'ssurance maladie apparaîtra plus clairement en 2004 avec lasuppression du FOREC et le transfert vers le budget de l'Etat de la prise en charge desexonérations de cotisations.B- La qualité du système de soins.1/ Le périmètre des biens et services.Le HCAAM déplore qu’il n’y ait « aucune obligation de réexamen périodique etrégulier du périmètre de remboursement en dehors des médicaments et de certains dispositifsmédicaux ». Si elle partage ce constat, l’UNAF tient à rappeler que les instruments permettantde contrôler l’utilité de l’acte médical ou du service médical, ce qui est la condition d’unemaîtrise médicalisée, n’ont pas fait l’objet d’une application suivie et continue et se sontplutôt délités (RMO). De même, la rémunération des biens et services médicaux est loin des’inscrire dans une démarche de promotion de la qualité. Les dispositifs destinés à orienterdans ce sens les pratiques professionnelles sont encore peu nombreux, insuffisammentdéveloppés (les AcBUS et les CPP ne touchent qu’une très faible partie des professionnels desanté) et pratiquement pas évalués. Quant aux référentiels et aux recommandations de pratiqueclinique, ils ne concernent qu’entre 40 et 50 % des actes médicaux figurant à la nomenclature.Lorsque ces référentiels existent, il est inquiétant de constater que « de très importantesminorités, voire quelques fois des majorités de professionnels, ont une pratique qui s’éloignenettement des données acquises de la science et qui, de ce fait, est inefficiente, voire inutile oudangereuse ». Cette observation peut se vérifier dans le domaine du médicament où la sur-consommation est manifeste. Or, on sait que chaque année 128 000 hospitalisations sont liéesà des accidents iatrogènes dus à la prise conjointe de médicaments incompatibles entre eux.2/ L’efficacité dans le système de soins.Il est devenu banal d’affirmer que l’offre de soins est inégalement répartie surl’ensemble du territoire. Pourtant, alors que l’Etat, directement ou via les ARH, dispose de laplupart des instruments permettant l’ajustement de l’offre hospitalière, on ne peut qu’êtreétonné de la lenteur des redéploiements. Il est vrai que ceux-ci posent de nombreux problèmesd’ordre juridique, économique, politique et qu’ils génèrent souvent des conflits impliquant lespersonnels, les élus et la population.2 - La CNAMTS perçoit 60 % de la CSG reçue par le régime général.Commentaires et propositions UNAF51/3
Conseil d’administration de l’UNAFGroupe de travail sur la réforme de l’assurance maladieCes redéploiements sont cependant indispensables car, outre les aspects liés àl’adéquation de l’offre hospitalière aux besoins, ces opérations s’inscrivent dans unedémarche de sécurité des soins. L’accent mis sur la qualité des soins, tout comme lerenforcement des normes de sécurité, devrait engendrer des regroupements de services etd’établissements en plus grand nombre.En ce qui concerne la médecine de ville, la liberté absolue d’installation desprofessionnels libéraux conduit à une grande disparité des densités médicales. Avec lesévolutions démographiques de certaines professions, notamment les médecins généralistes,ces inégalités s’accentueront. Sans remettre en cause le principe de la liberté d’installation,celle-ci doit cependant être régulée. Ce n’est qu’à cette condition que les SROS dit « detroisième génération » trouveront toute leur pertinence et leur portée en permettantl’articulation de l’offre hospitalière et de l’offre ambulatoire.Pour reprendre l’expression du HCAAM, le « système » de soins n’est pas organisécomme un « système ». La capacité de celui-ci à « phagocyter » les nouveautés, lesinnovations apportées à l’organisation médico-administrative des soins est étonnante.L’exemple des réseaux de soins illustre cette constatation. Alors qu’il s’agissait en 1996 demener des actions expérimentales destinées à « tester » des formes alternatives d’organisationdes soins avant leur généralisation éventuelle, ces réseaux ne sont plus, sept ans plus tard,qu’une « sorte d’espace de liberté tarifaire et réglementaire qui vise l’expression d’initiativeslocales ». Ces réseaux ont toutefois permis de mettre en évidence que la qualité d’un systèmede soins s’apprécie plus par sa capacité à traiter des « trajectoires de soins » que parl’excellence de tels ou tels de ses éléments. Pour l’UNAF, l’organisation du système de soinsdevrait tendre à ce continuum, dépassant les distinctions entre médecine hospitalière etmédecine de ville, soins préventifs et soins curatifs, intervention sanitaire et interventionmédico-sociale.Concernant l’usager, l’appel à sa responsabilisation est devenu une constante dès lorsque l‘on aborde la maîtrise des dépenses de santé. Pourtant, comme le souligne fortopportunément le HCAAM, attendre de l’usager « qu’il oriente ou limite spontanément saconsommation de soins remboursables, ce serait l’obliger à des arbitrages pour lesquels iln’est, le plus souvent, pas compétent ». L’UNAF a toujours prôné que l’usager est acteur de sapropre santé. Encore faut-il qu’il soit informé et orienté dans sa démarche de soins. LeHCAAM estime que l’information des usagers est le « parent pauvre » de l’assurancemaladie. L’UNAF souscrit totalement à cette affirmation. Outre l’information sur la sécurité etla qualité des soins, l’usager doit disposer d’informations sur les modes de prise en charge(ticket modérateur, forfait hospitalier, tiers payant…). De même, les récentes incitations àrecourir à des formes de soins plus efficients (AcBus sur les visites, TFR pour certainsgroupes de médicaments) supposent à l’évidence que l’usager soit informé sur les conditionsde la modulation de la prise en charge de façon à ce qu’il puisse se déterminer en touteconnaissance de cause.C- La gouvernance.Commentaires et propositions UNAF51/4
Conseil d’administration de l’UNAFGroupe de travail sur la réforme de l’assurance maladie1/ Une présentation incomplète.Le HCAAM aborde le thème de la gouvernance du système da'ssurance maladie àpartir des "fonctions essentielles qui doivent être remplies". Cette approche "fonctionnaliste",aussi classique soit-elle, peut apparaître comme limitée. En effet, une analyse de lagouvernance en terme de fonctions implique nécessairement que soient également abordés lesorganisations et les instruments pour les exercer, mais aussi les institutions et les acteurs quiles font vivre.Or, le rapport du HCAAM est silencieux sur le rôle des acteurs, les stratégiesdéveloppées par certains de'ntre eux, les rapports de force institués et leurs évolutions… Uneprégnance de plus en plus forte de l'Etat dans la gestion de la'ssurance maladie, les difficultésdes partenaires sociaux à peser sur la gestion du risque, le jeu dé'vitement et de contournementdes dispositions conventionnelles joué par certains professionnels de santé, lé'mergence,encore faible mais réelle, du'ne expression des usagers, sont autant da'rguments en faveurdu'ne vision en dynamique de la gouvernance de la'ssurance maladie. Ils complètent ce quepeut apporter une description par fonctions et aident à comprendre le fonctionnement dusystème de prise en charge.L’UNAF regrette, en outre, que la présentation faite par le HCAAM de la fonction degestion du risque soit trop axée sur l’acte de soins. Une extension plus en « aval » de cettedéfinition permettrait d’aborder le cœur de métier de l’assurance maladie, c’est-à-dire leremboursement, la prise en charge des frais de soins et plus généralement la relation avecl’assuré (délais de remboursement, accueil, information, services « facilitateurs »…). Or, lesenquêtes menées régulièrement auprès des usagers par la CNAMTS révèlent, malgré lesprogrès significatifs accomplis dans l’amélioration de la relation avec l’assuré, des indices desatisfaction encore moyens dans certains secteurs (accueil téléphonique, information). Il y a làun véritable enjeu car la qualité des services rendus à l’assuré par les caisses d’assurancemaladie est déterminante dans l’adhésion de l’opinion au mode actuel de gestion de la sécuritésociale. Par ailleurs, l’intégration des éléments concourant à la relation avec l’assuré, qui sontlargement traités dans les COG, permettrait de tenir l’ensemble de la chaîne des fonctions del’assurance maladie.A propos de la fonction de cadrage, si les ordonnances de 1967 ont confié à laCNAMTS les responsabilités de l’équilibre financier de la branche, c’est que cela se justifiaitpar le caractère d’assurance sociale, très marqué à l’époque, de la protection maladie(affiliation sur une base professionnelle, financement intégralement basé sur des cotisationssalariales, gestion rigoureusement paritaire par les partenaires sociaux). Or, depuis,l’assurance maladie a considérablement évolué avec notamment la mise en place de la CMUet de la CMUC (dont l’affiliation est basée sur un critère de résidence et dont l’octroi estsoumis à une condition de ressources) mais surtout son financement fait désormais appel dansune proportion significative à des ressources publiques (impôts et taxes affectées, prise encharge de cotisations par l’Etat). Dans ces conditions, l’affirmation du HCAAM selon laquellel’assurance maladie « reste très majoritairement un système de gestion de la partie du salairedifféré affecté au risque maladie » mériterait sans doute d’être nuancée.2/ Nécessité de clarifier les responsabilités.Commentaires et propositions UNAF51/5
Conseil d’administration de l’UNAFGroupe de travail sur la réforme de l’assurance maladiePar rapport aux autres caisses nationales, la CNAMTS dispose d’une législation fixantprécisément les responsabilités de son conseil d’administration dans le maintien ou lerétablissement de l’équilibre financier de la gestion de l’assurance maladie (art. L 251-4 CSS).Cette disposition, qui s’explique peut-être par la nature d’origine de l’assurance maladie,entretient une ambiguïté sur les pouvoirs et les responsabilités de la CNAMTS. En effet, lesdécisions concernant le périmètre des soins pris en charge, les taux de remboursement et descotisations, nécessitent l’intervention du pouvoir normatif de l’Etat. Plus fondamentalement,on peut se demander si la responsabilité de l’équilibre financier de l’assurance maladie n’estpas de la compétence de l’Etat au titre de ses responsabilités en matière de finances publiquesmais aussi au titre des politiques qu’il mène dans le domaine de la santé publique et de l’accèsaux soins. Dans ces conditions, on peut légitimement s’interroger sur l’opportunité demaintenir à la CNAMTS une responsabilité propre en matière d’équilibre financier de labranche.En ce qui concerne la fonction d’organisation du système de soins, l’UNAF partagelargement le diagnostic du HCAAM sur l’interférence des différents acteurs. Une clarificationdes compétences et des responsabilités est ici nécessaire. Sans entrer dans le débat, il noussemble que les récentes évolutions conventionnelles liant l’assurance maladie et lesprofessions médicales contribuent au brouillage et à la confusion des responsabilités. Enstatuant de plus en plus sur les pratiques médicales, ces conventions interviennent dansl’organisation des soins sans pour autant que les articulations avec les autres éléments dusystème de soins aient été pensées et organisées.Le même constat peut être fait à propos de l’allocation des ressources où lasegmentation des responsabilités et des procédures empêche toute vision d’ensemblecohérente. Le cloisonnement ainsi opéré des ressources nuit à une organisation coordonnéedes soins alors qu’il faudrait, par exemple, imaginer des financements par pathologies ou pargroupes de maladies permettant d’assurer une continuité et une globalité dans les prises encharge (hospitalisation, médecine de ville, dispositifs médicaux, médicaments, ...).I I- L’AVENIR DE LASSURANCE MALADIE   : LES PROPOSITIONS DE L’UNAF Dans des matières aussi complexes que l’assurance maladie et l’organisation des soins,il est utile de disposer de quelques lignes directrices susceptibles de structurer la réflexion.Ces éléments de principe et de méthode permettront de donner une cohérence auxpropositions de l’UNAF sur la qualité des soins et l’organisation des soins, la gouvernance etle financement de l’assurance maladie.A- Quelques éléments de principe et de méthode. - Conforter les principes sur lesquels est fondée l’assurance maladie   ;L’ampleur et la récurrence de son déficit fragilisent l’assurance maladie et conduisentcertains à s’interroger sur sa viabilité. Il est cependant possible d’assainir financièrement leCommentaires et propositions UNAF51/6
Conseil d’administration de l’UNAFGroupe de travail sur la réforme de l’assurance maladiesystème de prise en charge tout en confortant les principes de solidarité et d’universalité del’assurance maladie et en faisant des régimes de base le principal accès aux soins. - Améliorer l’efficacité et l’efficience du système de soins   ;La recherche permanente de l’efficacité et de l’efficience des soins permettra dedégager des marges de manœuvre pour faire face à l’augmentation inéluctable des dépenses desanté tout en améliorant la qualité des soins. Cet « objectif qualité » est la contre-partie auxefforts (modification des pratiques et des comportements, respect de certaines normes, …)demandés aux différents acteurs du système de santé (caisses, professionnels, usagers,…). Cetéchange est la clé de la réussite de la rénovation des systèmes de soins et de prises en charge. - Renforcer le rôle de l’Etat dans l’organisation du système de soins et dans l’accès aux soins   ;Dans les développements consacrés au diagnostic, nous avons vu la forte résilience dusystème aux changements et sa capacité à absorber et à annihiler les éléments detransformation qu’on lui impose. Orienter notre système de soins dans un sens plus qualitatifque productif, viabiliser durablement le financement de l’assurance maladie, sont des actionss’inscrivant dans la durée. D’autre part, introduire des comportements nouveaux, rendrecohérent un système et une organisation qui ne le sont guère, réguler le jeu des acteurs etveiller à la réalisation des objectifs appellent le rôle d’une autorité investie de l’intérêt généralet de prérogatives suffisamment fortes pour transcender les résistances au changement. Seull’Etat a la capacité de conduire sur la durée les changements qu’appellent l’organisation denotre système de soins, son fonctionnement et le mode d’accès aux soins. Le renforcement dela responsabilité de l’Etat ne conduit nullement, comme nous le verrons par la suite, à unequelconque « étatisation » du système de santé et de l’assurance maladie ; cela signifiesimplement que l’Etat est garant des objectifs et des moyens dont la réalisation et la mise enœuvre peuvent être déléguées aux acteurs concernés.- Faire participer les usagers à la transformation du système de soins et à la gouvernance de l’assurance maladie   ;Ces dernières années ont vu l’émergence des usagers comme acteurs du système desanté. Ce rôle d’acteur, dont la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades a constituéla première reconnaissance, s’appuie davantage sur une démarche d’expression, departicipation et d’actions sur les différents champs du système de santé, de l’organisation et del’accès aux soins que sur une logique de représentation ou de présence au sein d’institutionsmême si ces deux démarches ne sont pas, bien sûr, exclusives l’une de l’autre. - Effectuer les ajustements financiers de manière équitable   ;Les mesures d’ajustements financiers qui pourront être prises tant sur le plan des prisesen charge que sur celui des recettes devront respecter un principe d’équité.B- Quelques propositions sur la qualité et l’organisation des soins.1/ La qualité des soins.Commentaires et propositions UNAF51/7
Conseil d’administration de l’UNAFGroupe de travail sur la réforme de l’assurance maladie- Développer la prévention ;Il y a un très large consensus sur la nécessité de redéployer des moyens vers lesactivités de prévention, dé'ducation et de promotion de la santé. Cette orientation permettraitque ces actions ne soient plus marginalisées mais intégrées dans le processus de soins.Cela suppose qua'u préalable lo'rganisation de la prévention soit réexaminée.Emiettement des acteurs et des financeurs, enchevêtrement des compétences, cloisonnementdes intervenants, absence de coordination, insuffisance de méthodologie et d’évaluation,faibles moyens dédiés à la recherche sont quelques-uns des dysfonctionnements identifiés.La'ssurance maladie, par le fait que la prévention est devenue à la fois partie intégrantedu soin et outil de gestion du risque, doit renforcer sa participation dans les politiques deprévention. Elle entretient, en effet, des liens avec tous les acteurs du système de santé maiselle est surtout un interlocuteur de proximité pour les professionnels et les usagers.- Améliorer le service rendu ;L’inscription dans le champ des biens et services pris en charge doit se faire sur lefondement du service rendu.L’évaluation du service médical rendu ne doit pas concerner uniquement lesmédicaments mais bien l’ensemble des actes, des dispositifs et des produits. Ceci suppose,d’une part, l’élaboration d’une définition qui soit partagée et, d’autre part, le développementd’outils et de contrôles qui favorisent cette évaluation. Elle doit être faite en fonction desdonnées de la science ou à défaut sur la base de méthodologies reconnues ( conférences deconsensus, recommandations professionnelles, …). Cette évaluation doit être systématique etpermanente afin de coller au plus près aux évolutions. L’efficacité des prestations délivréesdoit également être appréciée en tenant compte de leur impact sur la vie personnelle (ycompris professionnelle et scolaire) et sociale des intéressés (« qualité de vie »).- Création d'un observatoire de la iatrogénie ;De nombreuses voix, ces dernières années, ont souligné le mauvais positionnement dela France quant à l’analyse statistique et systémique des phénomènes de iatrogénies et desinistralité. Ces informations sont pourtant indispensables dans une démarche de qualité et detransparence. S’il est difficile de pouvoir mesurer la qualité, la non-qualité peut, quant à elle,l’être plus facilement. De même, comment former et sensibiliser les professionnels de santé àces questions s’il n’existe aucun lieu pour analyser et recenser d’une façon exhaustivel’ensemble de ces éléments afin de mieux les comprendre ? Ce recensement répondraitégalement à la volonté des victimes qui ont parfois le sentiment que le seul recours possible,pour que les événements dont ils ont été victimes ne se reproduisent pas, est d’aller devant lestribunaux. Enfin, le débat sur la responsabilité civile professionnelle des médecins pourraitreposer sur des chiffres et des situations acceptées par tous et non sur des informationsdélivrées par un type d’opérateur et largement sujettes à caution.2/ Lo'rganisation des soins. - Veiller à la continuité des soins   ;Commentaires et propositions UNAF51/8
Conseil d’administration de l’UNAFGroupe de travail sur la réforme de l’assurance maladiePlacer le malade au cœur du système de soins suppose une organisation qui facilite lescoordinations entre lo'ffre hospitalière et lo'ffre libérale. Le fait que de plus en plus demaladies deviennent chroniques font que les malades vont passer plus souvent d’une offre àl’autre, voire bénéficier de ces offres d’une façon concomitante. Une meilleure définition durôle et des compétences des différents acteurs, avec un recours gradué de leur niveaud’intervention, contribuera à améliorer l’offre et l’organisation des soins sur l’ensemble duterritoire.Le développement des réseaux de santé devrait faciliter cette fluidité à la conditionqu’ils ne créent pas eux-mêmes de nouvelles frontières qui empêchent cette prise en chargeglobale.Quant à la répartition géographique des professionnels de santé, la liberté d’installationa sa limite qui est celle de l’accessibilité par tous à l’offre de soins. Le système actuel crée defortes disparités géographiques, sources de sur-consommation de soins et d’inégalités dansl’accès aux soins.Il ne s’agit pas de s’opposer, a priori, à la liberté d’installation, mais celle-ci doit sefaire dans un cadre lié aux besoins de la population. Cette liberté doit donc être régulée.Lorsqu’une région est suffisamment pourvue de médecins généralistes ou de spécialistes, ildevrait y avoir un moratoire à l’installation. A l’inverse, il est nécessaire d’aider lesprofessionnels qui acceptent de s’installer dans des régions moins pourvues. Cette analyse desbesoins de la population en offre de soins ne doit pas être étudiée par le seul prisme du rationombre de professionnels/nombre d’habitants, mais doit également prendre en compted’autres facteurs comme la contrainte géographique ou des spécificités de santé publique quipeuvent exister dans une région.- Revoir le mode de rémunération des médecins ;Sans remettre en cause le principe du paiement à la'cte, le mode de rémunération desmédecins libéraux doit évoluer. Depuis quelques années, sont apparus des modes de paiementpar forfait. A la'venir, on peut imaginer un modèle mixte où se juxtaposeront le paiement àla'cte et le paiement par forfait. Le'xercice de certaines activités comme la coordination du'nréseau ou la participation à des actions de santé publique, la reconnaissance du'ne pratique dequalité, le suivi des malades atteints de pathologies chroniques, la'bonnement auprès du'nmédecin référent sont autant dé'léments qui appellent da'utres formes de rémunération.3/ Développer li'nformation aux usagers.- L’information sur l'organisation du système de soins ;Lo'rganisation de notre système de santé est devenue au fil du temps de plus en pluscomplexe. Un risque majeur d’inégalité peut apparaître entre ceux qui connaîtrontparfaitement cette organisation, et en profiteront au maximum, et ceux qui n’auront pas cetteconnaissance et qui navigueront dans le système aux hasards des circonstances. L’assurancemaladie doit contribuer à l’identification des modes de prises en charge les plus efficaces etles plus efficients. Cette connaissance doit concerner non seulement l’organisation sanitaire denotre pays mais aussi le domaine social et médico-social.- L'information sur la qualité des soins ;Commentaires et propositions UNAF951/
Conseil d’administration de l’UNAFGroupe de travail sur la réforme de l’assurance maladieLes usagers souhaitent recevoir l’assurance que les professionnels ou les structures quiles prennent en charge le font dans le respect des référentiels et des recommandations établisdans différentes instances comme l’ANAES, l’AFSSAPS, les conférences de consensus, lessociétés savantes, les recommandations internationales ….Cela implique que le système de soins soit évalué et que cette évaluation soit mise à ladisposition de tous.Ainsi, en ce qui concerne la médecine libérale, la mise en place d’une accréditationpassant par des CPP et/ou la formation continue mériterait d’être étudiée et débattue.De même, pour les établissements publics ou privés de santé, si l’on peut considérerque la mise en place d’une procédure d’accréditation est un élément positif, il convient desouligner qu’elle ne concerne que l’établissement dans son ensemble et ne permet pas uneanalyse plus fine service par service. Par ailleurs, ainsi que l’a noté la Cour des Comptes3,l’accréditation des établissements de santé porte essentiellement sur la qualité dufonctionnement logistique de l’hôpital et de la prise en charge des malades. Les pratiquescliniques, c’est-à-dire la qualité de l’acte médical lui-même, ne sont pas évaluées. On peutainsi se trouver face à la situation paradoxale d’un hôpital bénéficiant de son accréditation enraison de sa bonne organisation mais dispensant des soins de qualité médiocre.- L’information économique.La loi du 4 mars 2002 a prévu qu’il y ait obligatoirement une information économiquequi soit donnée à chaque usager. Sans remettre en cause le principe de cette information,l’UNAF est toutefois très réservée sur l’information sur les coûts individuels de santé et à lacommunication à chaque assuré de sa consommation individuelle de soins. Etant donné la trèsforte concentration des soins sur un nombre réduit d’assurés, cette démarche conduirait àstigmatiser et à culpabiliser des groupes de population (personnes âgées, handicapées,malades atteints de pathologies chroniques….). En outre, une telle disposition serait contraireà l’esprit même de l’assurance maladie de la sécurité sociale qui vise à assurer une solidaritéhorizontale entre tous les assurés.C- La gouvernance et le financement.1/ Les principes de la gouvernance.De nombreux acteurs se manifestent dans le champ de la'ssurance maladie: l'État, leparlement, les partenaires sociaux, les professionnels de santé, les gestionnaires des caisses,les organismes complémentaires, les usagers… Par ailleurs, la'ssurance maladie intervientdans un domaine où les interactions sont multiples entre la gestion du risque, lo'rganisation dusystème de soins et les politiques de santé publique.Dans ces conditions gérer l’assurance maladie est un exercice particulièrement difficilesurtout si les responsabilités et les compétences ne sont pas clairement établies.- Définir des objectifs et déterminer les responsabilités et les compétences.Le rôle de la loi;3 - Rapport sur la LFSS 2002.Commentaires et propositions UNAF51/01
Conseil d’administration de l’UNAFGroupe de travail sur la réforme de l’assurance maladieEn matière de sécurité sociale, la loi joue un rôle premier. La'rticle 34 de laConstitution stipule que la loi détermine les principes fondamentaux de la sécuritésociale et il a fallut modifier la Loi fondamentale4 pour inclure dans ce mêmearticle les lois de financement.Dans un domaine qui touche au plus prés à la citoyenneté sociale et au « vivreensemble » ce'st bien à la loi qui'l revient de définir les compétences et de fixer lesresponsabilités dans la gestion de la'ssurance maladie mais aussi danslo'rganisation des soins.Cette primauté de la loi ne so'ppose pas à la convention qui va lier des acteursdu risque maladie. Cependant, ces conventions auront da'utant plus de portée et deforce qu’une loi sur la gestion du risque en aura précisé les buts à atteindre etdéfini les responsabilités des signataires.Une méthode;oUne gestion par objectifs;La loi organique du 1er août 2001 relative aux lois de finances innove enimposant une transformation radicale des modes de fonctionnement desadministrations de l'Etat. En définissant des missions et desprogrammes transversaux à plusieurs services, voire à plusieursministères, en déclinant des objectifs, en responsabilisant les opérateursqui se'ngagent sur les résultats, les nouvelles lois de finances de l'Etatprésentent un mode opératoire qui peut être transposé et adapté à lagestion du système de soins et de la'ssurance maladie. On remarquera,da'illeurs, que les lois de financement de la sécurité sociale en fixant desobjectifs de dépenses et en permettant de définir un objectif de dépensesdéléguées s’inscrivent dans une démarche similaire. Les travaux duHCAAM ont cependant démontré le rapide délitement des procédurespermettant le respect de ces objectifs et la perte de crédibilité desobjectifs affichés dans l'ONDAM.oLa pluriannualité;Une raison de lé'chec relatif des lois de financement dans le respect desobjectifs de dépenses tient sans doute au cadre trop étroit de le'xercicebudgétaire annuel. La pluriannualité des lois de financement donneraitau contraire une lisibilité plus grande aux acteurs du système de soins etaux gestionnaires de la'ssurance maladie. Cela faciliterait, en outre, lesmises en cohérence avec les programmes de santé publique tels qui'lsdécouleront de la future loi de santé publique et avec les différentesactions menées sur lo'ffre de soins (restructuration hospitalière,démographie médicale...), autant d’interventions qui se situent sur lemoyen terme.oLa délégation de compétences;Nous avons vu dans les développements consacrés au diagnostic réalisépar le HCAAM que la CNAMTS na' jamais pu être en mesure de'xercerles responsabilités financières qui lui avaient été confiées par lesordonnances de 1967 et de 1996. L’objet d’une loi sur la gestion durisque devrait être de rendre effective cette délégation de compétences4 - Loi constitutionnelle du 22 février 1996.Commentaires et propositions UNAF51/11
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