Moi et l autre. Le débat Giscard d Estaing-Mitterrand - article ; n°5 ; vol.31, pg 951-981
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Description

Revue française de science politique - Année 1981 - Volume 31 - Numéro 5 - Pages 951-981
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Dominique Labbe
Moi et l'autre. Le débat Giscard d'Estaing-Mitterrand
In: Revue française de science politique, 31e année, n°5-6, 1981. pp. 951-981.
Résumé
Comparing what Mr. Giscard d'Estaing and Mr. Mitterrand said during their debate on 5 May 1981 reveals very different types of "
enunciation ". This analysis concerns the pronouns, actantial structure, time and "modalisation" of their speech. It brings out the
two opponents' presuppositions and clarifies their respective strategies of persuasion.
Citer ce document / Cite this document :
Labbe Dominique. Moi et l'autre. Le débat Giscard d'Estaing-Mitterrand. In: Revue française de science politique, 31e année,
n°5-6, 1981. pp. 951-981.
doi : 10.3406/rfsp.1981.393986
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1981_num_31_5_393986MOI ET LAUTRE
Le débat Giscard Estaing-Mitterrand
DOMINIQUE LABBE
DU
abord manquer poursuivaient de avaient Kerbrat-Orecchioni puisque théorie que entendre que Dubois psychologique renonciation se dans référence président au énonciation Colin candidat analyse leur trouve difficilement ces le Benveniste Les Jean) adoptées pensée 1981 les slogans Estaing ment il les texte Mais concepts débat est deux socialiste ce Problèmes etc de buts homme et de des que Enoncé la ou Catherine) en impossible qui Emile) la qui Nous fassent décelables télévisé utilisés candidats renonciation source candidats quelques complexes acceptant et subjectivité Bien tout se limite ne de et le Mitterrand du trouvaient seront discuterons mouche linguistique au homme énonciation qui énonciation sûr passif ministère du établir par le ont moins de mais définis petites le conscients champ discours auditeur ici se les ou organisé comme dans pas présents générale la des au encore de Ce suivre heurte mai en de il phrases les de Langages postérité moment la des stratégies ce ne la ce la nombreux est langue ils 1981 leur la ou subjectivité ils sur Paris Ce parole derrière domaine études agit présence de linguistique non concentraient comme certes ce phénomène 13 discours deux leur ne opposa et Gallimard tenaient problèmes de terrain mars retiendra pas empiriques dans ou emploi leurs que appareil des persuasion difficultés pas du celles taxant 1969 le de MM du les on propos sujet que langage 1966 continu par le normes telle nous attribuant risque essentiel candidats caractère certaine formel pose Giscard ancien nomme et parlant hasard 100-110 ils Tout sorte Paris faire bien 1970 cette 957 des qui de de de Dominique Labbe
comparaisons comme celle menée Courdesses sur Blum et
Thorez en 1936 Mais on sait que homme politique ne exprimera
pas de la même fa on devant des militants ou dans une réunion de
masse2 Il faudra donc que les deux orateurs comparés se soient
trouvés dans des situations aussi semblables que possible afin que des
différences circonstancielles ne puissent être prises pour des traits
pertinents Or justement le débat télévisé écarte ces difficultés
il nous offre deux textes émis parallèlement dans des conditions
formelles identiques est pourquoi nous allons tenter en analysant
ce document de montrer quelles furent les stratégies discursives de
chacun des deux candidats3
Il sera nécessaire de garder présentes esprit quelques données
caractéristiques Au cours de la soirée un peu plus de 21 000 mots
ont été prononcés par les deux interlocuteurs en 969 phrases Comme
son habitude Giscard Estaing parlé plus vite et de ce fait
le volume de ses interventions dépasse le volume de celles de
Mitterrand de près de 000 mots en 100 phrases de plus Nos
statistiques sont donc établies en valeur relative afin de compenser cet
écart Enfin il convient de rappeler que ce débat comprend quatre
parties inégale longueur Dans ordre ont été traitées la politique
intérieure qui représente 26 du débat les questions économiques et
sociales 43) la politique internationale 21 et pour finir la
conclusion des deux candidats 10)
LES ACTANTS DU DISCOURS4
Poussant extrême une caractéristique intrinsèque au langage le
discours politique met toujours en scène un petit drame une certaine
représentation de la réalité qui comporte des personnages abstraits
est le reproche que fait Louis Guespin au travail de Lucilie Courdesses
Blum et Thorez en mai 1936 Langue fran aise février 1971 22-33 et
Problématiques des travaux sur le discours politique Langages 23 septembre 1971
16)
ailleurs Le Monde Nous tout La avons ponctuation été dit analysé Les rend références le donc compte le la rythme rendu campagne sténographique oratoire de des 1974 candidats sont paru tirées dans sur de lequel le Cotteret journal par
Jean-Marie et al. 54 774 mots pour convaincre Paris PUF 1976 79-115 et Chariot
Monica) Croizard Isabelle) Le discours télévisé des principaux candidats la
présidence de la République Projet 88 septembre-octobre 1974 959-966
Actant terme employé par Tesnière pour désigner être ou objet qui
participe une manière active ou passive au procès exprimé par le verbe centre de la
phrase
952 Le débat Giscard Estaing-Mitterrand
ou concrets êtres ou objets que analyse linguistique nomme
actants Sans doute le nom apparaît comme le moyen normal de
désigner ces actants Pourtant il en sera rien pour deux raisons
une part la langue met notre disposition un instrument
commode le pronom qui permet une économie appréciable
autre part et surtout le discours politique comme toute représenta
tion fait abord appel la subjectivité il propose notre
imagination des coordonnées qui ne naissent pas tant de la réalité que
dans idéologie qui engendre ce discours Or de ce point de vue le
pronom offre un instrument remarquable sur lequel la lexicologie
rien pu nous apprendre de sérieux est il agit de signes vides
non référentiels par rapport la réalité toujours disponibles et
qui deviennent pleins dès un locuteur les assume dans chaque
instance de son discours Autrement dit chaque utilisation notre
symbole se remplit un sens spécifique non seulement le nous des
communistes ne ressemble pas du tout au nous gaullien mais chaque
emploi se charge une nuance particulière qui lui vient du contexte
lexical et de la situation dans laquelle il est prononcé Pour autant
cela interdit pas leur recensement car tout locuteur sélectionnera
dans infinité des acceptions possibles les quelques traits spécifiques
les mieux adaptés la stratégie il poursuit est pourquoi étude
des pronoms utilisés lors du débat sera un bon révélateur des choix
opérés par les deux adversaires De plus les conditions une telle
rencontre ont facilité notre tâche il apparaît en effet que la
quasi-totalité des pronorns employés dans la soirée recouvre un petit
nombre de sens que nous avons résumés dans encadré ci-après Si les
dénombrements opérés ont fait apparaître entre les deux locuteurs de
très nettes différences un trait impose cependant observateur
Les deux adversaires structurent espace politique de la même
manière aide de cinq catégories le locuteur son concurrent et
leurs amis respectifs les autres acteurs politiques les Fran ais et
enfin impersonnel
Le locuteur
Le poids du je apparaît considérable Les deux candidats en usent
beaucoup plus que de tout autre pronom ce qui marque la
personnalisation extrême laquelle pousse élection présidentielle et
qui semble être assumée par les orateurs Cependant Mitterrand
Benveniste Emile) La nature des pronoms op cit. 254
953 La structure pronominale du débat
Pour étude pronominale du débat les décomptes suivants ont été
opérés
Je Désigne toujours le locuteur Face des énoncés du type
vous avez dit Je veux dissoudre on remplace le je par le nom de
adversaire Les autres formes du sujet-possessif mon ma...) réfléchi
et complément objet me sont recensées part
Vous Pour la catégorie de autre le tu ne se rencontre pas ici
Mais le pluriel de majesté vous ne sera pas le seul usage du vous il
peut servir désigner un groupe dans lequel le locuteur inclut son
adversaire vous Par exemple dans le projet socialiste vous
dites.. Enfin il est utilisé pour adresser aux téléspectateurs vous
Le possessif est décompté part et numéroté et suivant la même
nomenclature que ci-dessus
Nous En dehors du pluriel de majesté qui ne se rencontre pas
ici hormis deux ou trois formes ambiguës chez Giscard Estaing
Le locuteur peut vouloir inclure son interlocuteu

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