Monnaies arabo-sasanides (III) - article ; n°9 ; vol.6, pg 103-116
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Description

Revue numismatique - Année 1967 - Volume 6 - Numéro 9 - Pages 103-116
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 23
Langue Français

Extrait

Raoul Curiel
Monnaies arabo-sasanides (III)
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 9, année 1967 pp. 103-116.
Citer ce document / Cite this document :
Curiel Raoul. Monnaies arabo-sasanides (III). In: Revue numismatique, 6e série - Tome 9, année 1967 pp. 103-116.
doi : 10.3406/numi.1967.944
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1967_num_6_9_944Raoul CURIEL
MONNAIES ARABO-SASANIDES
III. Un dirham d'al-Hajjaj à nom de 'ámil
Le Cabinet des Médailles possède un intéressant dirham à légende
radiale, d'al-Hajjâj b. Yûsuf, dont voici la description.
Jayy. An 76 H (695-696 Chr.).
D. Type habituel des monnaies arabo-sasanides à légende
radiale. Le pendentif du collier est formé de trois perles
oblongues réunies par leur extrémité supérieure à une même
perle ronde. Dans la marge, laquelle est bordée à l'extérieur
par un cercle perlé, un point surmonte l'étoile dans chacun
des quatre croissants.
Légendes, en plus de l'habituel GDH 'pzwi (en pehlevi) :
Abréviations :
Voir Rev. Num., 1965, p. 321-322; 1966, p. 61. Ajouter :
Grohmann, Arab. Papyr.: A. Grohmann, Arabische Papyruskunde, dans Handbuch
der Orienlalistik, Ergânzungsband II, 1, Leipzig-Cologne, 1966.
PERF : Papyrus Erzherzog Rainer. Filhrer durch die Ausstellung, Vienne, 1894.
Balâdhurï, ms. : voir ci-dessous p. 111, n. 3. 104 RAOUL CURIEL
dans le champ à dr., en coufique, sur deux lignes :
dans la marge, radialement, également en coufique :
R/. Type habituel des monnaies arabo-sasanides. La marge est
bordée à l'extérieur par un cercle perlé ; à la différence du D.,
les quatre croissants et étoiles ne sont pas surmontés d'un
point.
Les légendes sont en coufique :
dans le champ, à dr. ^~ « Jayy »
à g. (y**-***j c~- « 76 »
dans la marge : a ,/г.^.Л 1Г jj \jJ\ u^ «daraba al-Barâ' b.
Qabïsa ».
AR. Poids : 4,14 g. Diam. : 32 mm f ->.
1. Le type à légende radiale. — Les dirhams sur lesquels le credo
musulman est disposé radialement dans la marge constituent l'un
des types dits de transition, qui jalonnent le passage des dirhams
à type purement sasanide aux dirhams à type purement épigra-
phique (monnayage dit réformé)1.
Le type à légende radiale, qui n'apparaît pas en Syrie, est en
Iran le premier de ces types de transition. Il n'est frappé que
durant les années 76 et 77 H, et ne se trouve que sur des dirhams
au nom d'al-Hajjfâj b. Yûsuf ; il est attesté dans les ateliers
suivants :
Ardashïr Khurra, 76 H2.
Bishâpûr, 76 et 77 H3.
Jayy, 76 H (notre monnaie).
p. 241-264. 1. Nous renvoyons de nouveau à l'article de Ph. Grierson, JESHO, III, 3 (1960),
2. Cabinet des Médailles : Guillou n° 94.
3. An 76 : BMC Mus. I, n° 230 ; Miles, RIC, n° 31 ; un autre exemplaire au Cab.
des Médailles. — An 77 : BMC Mus. I, n° 232 (v. aussi la note ad hoc, ibid., p. 198) ;
deux autres exempl. au Cab. des Méd. MONNAIES ARABO-SASANIDES 105
Sur tous ces dirhams, le credo est disposé selon onze rayons,
et les coupures entre les mots ou à l'intérieur des mots sont, quels
que soient l'atelier ou l'année, exactement les mêmes1.
Dès l'an 77 H, et se poursuivant durant les années 78 et 79 H,
un autre type de transition, où le credo musulman est disposé
non plus radialement mais concentriquement2, s'introduit en Iran ;
nous le trouvons attesté dans les ateliers suivants :
Ardashïr Khurra, 78 et 79 H3.
Bishâpur, 77, 78 et 79 H4.
Enfin, à partir de 79 H, on observe une triple évolution :
— dans le Fârs, retour au type traditionnel arabo-sasanide
d'avant l'an 76 H, favorisé en particulier par la révolte
iranophile d'Ibn al-Ash'ath5 ;
— dans le Sijistân et le Khurasan (sauf à Marw), divers types
de transition arabo-sasanides se poursuivent jusqu'en 84 H6 ;
— dans le Khuzistân, les Jibâl, timidement dans le Fârs, et
à Marw, adoption progressive du monnayage réformé7.
1. Voir infra, p. 109, les conclusions qu'on pourrait tirer de cette particularité.
2. Le credo disposé concentriquement se trouve à Damas dès l'an 72 H tant sur
les dinars que sur les dirhams, et se poursuivra sur les dinars jusqu'en 77 H, date
à laquelle s'opère la réforme de la monnaie d'or. Nous y voyons un argument de plus
pour justifier la date de 72 et 73 H pour les dinars au type d'Héraclius et de ses fils
(v. maintenant G. С Miles, ' The Earliest Arab Gold Coinage ', ANS Mus. Notes,
13, 1967, p. 205-229, spécialement p. 227).
Pour les dirhams damascains, voici les références : An 72 : Miles, Mus. Notes, VII,
1957, p. 191, n° 6. — An 73 : BMC Mus. I, p. 23, n° N. 1 (v. aussi note ad hoc p. 177) ;
un autre exemplaire au Cab. des Méd. — An 74 : BMC Mus. I, p. 23, n° DD ; P. Balog,
Spinks Num. Cire., 1950, col. 435-436 ; un autre exemplaire au Cab. des Méd.
3. An 78 : BMC Mus. I, n° 229 ; atelier TART : BMC Mus. I, p. 121, n° B. 38
( = Niitzel, n» 195) ; Miles, Mus. Notes VII, 1957, p. 206, n° 49. — An 79 : Tiesenhausen,
Monn. des khalifes orientaux (S'-Petersbourg, 1873), p. 24, n° 216, à corriger d'après
BMC Mus. I, p. 117, n° Do. 5.
4. An 77 : BMC Mus. I, n° 233 ; deux exempl. au Cab. des Méd. — An 78 : BMC
Mus. I, nos 234 et 235 ; deux exempl. au Cab. des Méd., dont Guillou n° 95 ; un
exempl. à l'Amer. Num. Soc, Miles, Mus. Notes VII, 1957, p. 205, n° 46. — An 79 :
BMC Mus. I, n° 236 ; deux exempl. au Cab. des Méd., dont Guillou n° 96.
5. A titre d'exemples citons : An 79 : Bishâpûr : BMC Mus. I, n° 237 ; Miles,
Mus. Notes VII, 1957, p. 205, n° 47 ; un exempl. au Cab. des Méd. — An 80 : Bishâpur :
BMC Mus. I, p. 120, n° Do. 6 ; deux au des
Le retour à la tradition est encore plus marqué dans les monnaies d'al-HaJjâj
à légende pehlevie de l'an 79 : Bishâpur : BMC Mus. I, p. 119, n° Th. 16 ; Darabjird :
Rev. Num., 1966, p. 62-69 (où nous avons tenté d'expliquer ce phénomène).
6. Sijistân : Zaranj, 81 H, inédits : deux exempl. au Cab. des Méd. ; un exempl.
dans la coll. Gurnet (Momignies, Belgique). — Khurasân, atelier XWR' (HURA),
84 H : Walker, Num. Chron., 1952, p. 108-110 ; cet exemplaire est aujourd'hui au Cab.
des Méd.
7. Voir Rev. Num., 1966, p. 62 un tableau synoptique, par provinces, des débuts
du monnayage réformé pour les dirhams. 106 RAOUL CURIEL
2. L'atelier. — Nous avons ici la plus ancienne monnaie musul
mane sûrement attestée de l'atelier de Jayy (Ispahan)1. Elle est,
du reste, la seule monnaie connue de cet atelier avant que n'y
apparaissent, à partir de 79 H, les monnaies réformées2.
En revanche, Ispahan était un atelier important sous les
Sasanides : car il faut sans doute attribuer à Ispahan les marques
d'atelier 'S (AS), 'SP (ASP), et peut-être même SP (lu parfois ŠP).
Comment expliquer cette longue interruption du monnayage
d'Ispahan depuis la fin des Sasanides jusqu'à l'an 76 H ? On pourrait
être amené à penser que, avant que Jayy ne figure clairement
écrit en arabe comme sur notre dirham, les noms de Isfahan,
Shahristâna, Gay3 ou al-Yahûdïya, lesquels recouvrent tout ou
partie de l'ancienne agglomération urbaine d'Ispahan, pourraient
se dissimuler sous une ou plusieurs des marques d'atelier arabo-
sasanides encore inexpliquées4.
3. Paléographie. — Les légendes coufiques de notre monnaie
montrent une telle variété de duclus qu'on ne peut hésiter à affirmer
qu'elles ont été gravées par des ' mains ' différentes. Laissant de
côté le nom de l'atelier, formé de deux lettres liées et donc trop
court pour qu'on puisse y apercevoir des traits caractéristiques,
nous examinerons successivement les autres légendes.
A. Dans le champ du droit, le nom d'al-Hajjâj b. Yûsuf est
superbement inscrit dans le style coufique le plus classique. C'est
une ' main ' exercée qui l'a gravé, rompue aux ' stéréotypes ' des
monnaies arabo-sasanides5.
B. Dans la marge du droit, la légende radiale, elle aussi ' stéréo
typée ', offre de nouveaux exemples d'une graphie pehlevisante
du coufique : certaines lettres ressemblent tellement à des lettres
pehlevies qu'elles n'ont pu être inscrites que par des graveurs
1. Sur Jay

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