Monnaies hellénistiques - article ; n°11 ; vol.6, pg 36-52
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Description

Revue numismatique - Année 1969 - Volume 6 - Numéro 11 - Pages 36-52
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri Seyrig
Monnaies hellénistiques
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 11, année 1969 pp. 36-52.
Citer ce document / Cite this document :
Seyrig Henri. Monnaies hellénistiques. In: Revue numismatique, 6e série - Tome 11, année 1969 pp. 36-52.
doi : 10.3406/numi.1969.978
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1969_num_6_11_978Henri SEYRIG
MONNAIES HELLÉNISTIQUES
(PL IV-V)
XIV. STATÈRES D'OR PSEUDALEXANDRINS
La monnaie d'or ne paraît avoir eu, clans la partie occidentale
de l'empire séleucide, qu'une importance secondaire1. Dans la
partie orientale, les émissions de Séleucus I à Séleucie du Tigre,
à Suse, à Ectabane et même à Carrhes ; celles d'Antiochus I et
d'Antiochus II à Bactres, furent assez abondantes pour qu'on
puisse leur supposer une destination pratique, mais elles repré
sentent la mise en monnaie des vastes trésors hérités de l'empire
perse. Les provinces occidentales ne montrent rien de tel. Tarse
frappa ses derniers statères, peu nombreux, sous Antiochus II ; et
A.ntioche, qui pour des raisons inconnues semble en avoir frappé
libéralement sous Séleucus II, s'en tint là. A partir du milieu du
siècle, les émissions de monnaies d'or prennent un caractère, non
plus commercial, mais commémoratif2 : c'est le cas du statère
frappé par Achaeus à Sardes, et celui des octadrachmes frappés
par Antiochus III à Antioche, des statères frappés par le même
roi en Pamphylie 3, et peut-être même celui de ses statères à
l'éléphant4.
Cependant quelques statères du 111e siècle, plutôt municipaux que
royaux, et dont le nombre augmentera sans doute avec le progrès
1. Voir les deux volumes de E. T. Newell sur les monnayages des Séleucides, de
Séleucus I à Antiochus III. Les tables qui terminent chaque volume permettent
d'embrasser rapidement l'ensemble des émissions dans les trois métaux.
2. E. Bikerman, Institutions des Séleucides (1938), p. 214.
3. Revue numism., 1963, p. 52 s.
4. E. T. Newell. ESM 397: Dour l'attribution, voir G. Le Rider, Suse (1965), p. 25. D OR PSEUDALEXANDRINS 37 STATERES
des recherches, se cachent encore dans la foule anonyme des
pièces pseudalexandrines, où il importe de les déceler pour préciser
leur fonction. La rareté de ces monnaies, justement due sans
doute à leur caractère non commercial, y fera toujours un peu
d'obstacle. C'est pourquoi nous croyons convenable d'en dis
cuter ici deux variétés intéressantes.
1. Alexandrie de Troade. — La première de ces variétés est déjà
connue : c'est le statère au symbole du cheval paissant, frappé à
Alexandrie de Troade, et dont un exemplaire a revu le jour dans le
trésor d'Anadol1. Un second exemplaire était jadis dans la collection
Yakountchikoff : c'est celui que nous reproduisons2 (fig. 1).
Fig. 1. — Alexandrie de Troade (anc. coll. Yakountchikoff).
Fig. 2. — Alexandrie de Troade, Antiochus Hiérax (anc. coll. Pozzi).
Ce statère est inséparable de certains tétradrachmes d'Antiochus
Hiérax, qui ont le même symbole et les mêmes monogrammes G^l et
К (fig. 2). Newell, qui ne s'est pas prononcé sur la nature du statère,
s'est abstenu néanmoins de le classer ni parmi les pièces royales, ni
1. Reproduit par E. T. Newell, Western Seleucid Mints (1941), pi. LXXIII, A ; cf.
p. 340.
2. D'après un moulage conservé à Berlin, 38 HENRI SEYRIG
parmi les municipales, et semble plutôt l'avoir cru frappé par la
ville avec l'aveu du roi.
Cette hypothèse touche à l'épineuse question du droit de monnaie
dans l'empire séleucide. Elle soulève dès l'abord les objections
suivantes.
D'une part Antiochus Hiérax n'a jamais, que l'on sache, frappé
de monnaies d'or. Il n'est pas impossible, mais il est peu probable
qu'il ait concédé à une ville un privilège souverain dont il ne faisait
pas d'usage.
D'autre part on ne connaît, je pense, aucun exemple d'une ville
qui ait frappé simultanément de la monnaie lourde à l'effigie d'un
Séleucide (ici des tétradrachmes), ce qui était la marque de la
sujétion, et de la monnaie lourde à types non royaux, (ici des
statères) ce qui était la marque de l'autonomie.
Aussi pensons-nous que le statère n'a pas été frappé sous Antio
chus Hiérax, mais immédiatement après sa chute en 229, et ce,
par les soins du même monétaire qui avait frappé les dernières
émissions du roi. A ce moment Alexandrie de Troade, sous l'égide
bienveillante d'Attale I, recouvre l'autonomie chère aux villes
grecques et la célèbre par un statère d'or1. Selon la mode du temps,
cette pièce ne porte pas le nom de la ville, mais prend la forme
traditionnelle du monnayage d'Alexandre, où les contemporains
savaient lire le symbole, véritable type adjoint de la cité2.
Comme nous l'avons fait remarquer plus haut3, il s'ensuit que les
monétaires, dans le cas présent, étaient des citoyens du lieu, même
pour les émissions royales, et restaient en charge quand la ville
devenait libre. La frappe de la monnaie royale était sans doute
imposée à la ville comme une forme du tribut, et c'est la ville elle-
même qui administrait cette frappe.
L'hypothèse que nous venons d'offrir semble confirmée par la
pièce que nous étudierons maintenant.
1. Newell rattache à ce stratège — et je l'ai fait moi-même plus tard (Amer. Num.
Soc. Centennial Publication, 1958, p. 613) — certains tétradrachmes pseudo-alexandrins
frappés par Alexandrie de Troade. Mais depuis lors le trésor de Mektepini (N. Olcay et
H. S., Le trésor de Mektepini, 1965) est venu montrer que les monnayages de cette sorte
ont continué plus tard qu'il n'avait paru. Il se peut que les pièces d'Alexandrie soient
plus tardives que nous n'avons cru.
2. F. Lenormant, La monnaie dans V antiquité (1875), II, p. 47 : « Dans un monnayage
d'imitation de ce genre, le vrai type est le petit type de la ville d'émission.
Un classement vraiment scientifique répartira ces pièces entre les villes qui
les ont frappées, de même que dans la numismatique du Moyen Age, on ne classe pas à
Venise et à Florence, mais à leurs lieux de fabrication les copies des ducats et des
florins. »
3. Revue numism., 1963, p. 56. D OR PSEUDALEXANDRINS 39 STATERES
2. Lampsaque. — Cette pièce (fig. 3) est un statère aux types ordi
naires d'Alexandre, avec son nom sans titre royal. Mais au revers,
Niké laisse pendre sa main gauche, qui est vide. Dans le champ
gauche est une torche longue, enflammée, et plus bas une protome
de cheval ailé à gauche. Dans le champ droit, le monogramme M-
Fig. 3. — Lampsaque.
Fig. 4. — Lampsaque, Antiochus Hiérax (Berlin).
Les deux symboles et le monogramme de cette pièce se trouvent
aussi réunis sur un tétradrachme d'Antiochus Hiérax (fig. 4), frappé
à Lampsaque, et qui, dans le classement de Newell, serait justement
le dernier du règne1. — Le cas est exactement le même qu'à Alexand
rie de Troade. Il semble que Lampsaque, en 229, ait fêté sa liberté
de la même façon que sa voisine, par l'acte souverain d'une émis
sion de monnaies d'or, avec la même signature que les dernières
espèces royales.
1. E. T. Newell, op. cit., p. 322, n°s 1551 s. ; p. 325 s. 40 HENRI SEYRIG
XV. DATE ET CIRCONSTANCES DU TRÉSOR D'ANADOL
La connaissance, encore si confuse, des statères d'Alexandre le
Grand, surtout celle des émissions posthumes, ne fera de progrès
décisifs que lorsqu'un numismate expérimenté nous aura donné une
nouvelle édition de ce vaste trésor1. Cette étude devra être menée
à bien devant le médaillier de l'Ermitage, et les notes qui suivent
ne peuvent en être que le préliminaire.
Je donnerai d'abord une traduction, due à mon ami Ivan Stchou-
kine, de ce que Pridik, le très diligent éditeur du trésor2, rapporte
sur la trouvaille.
« Le 23 janvier 1895, au village d'Anadol dans le district d'Izmaïl,
gouvernement de Bessarabie, les paysans Nikita Sassy-Koul,
Sabba son fils, Zacharie Tchernian et Nikita Koukou trouvèrent
par hasard un trésor, composé de statères d'or des rois Philippe II,
Alexandre le

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