Monnaies hellénistiques - article ; n°6 ; vol.6, pg 7-67
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Description

Revue numismatique - Année 1964 - Volume 6 - Numéro 6 - Pages 7-67
61 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 107
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Henri Seyrig
Monnaies hellénistiques
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 6, année 1964 pp. 7-67.
Citer ce document / Cite this document :
Seyrig Henri. Monnaies hellénistiques. In: Revue numismatique, 6e série - Tome 6, année 1964 pp. 7-67.
doi : 10.3406/numi.1964.1091
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1964_num_6_6_1091Henri SEYRIG
MONNAIES HELLÉNISTIQUES
(PL I-VIIL)
XI. BARGYLIA
Parmi les monnayages pseudo-alexandrins encore indéterminés,
il est un tétradrachme et une drachme (fig. 1) dont le symbole offre
un intérêt particulier l. C'est une idole féminine très raide, dont la
longue robe plissée est presque entièrement recouverte par une tu
nique lisse. Un voile, posé sur la tête de la déesse, laisse pendre ses
plis à peu près jusqu'à la hauteur des genoux.
Ces pièces ne doivent qu'à leur rareté d'être à ce jour presque igno
rées, car leur symbole se laisse identifier au premier coup d'œil avec
l'idole d'Artémis Kindyas,. déesse de Bargylia en Carie 2, dont le
sanctuaire a été retrouvé 3. Ce simulacre archaïque, sur lequel la
pluie, dit-on, ne tombait jamaie, ne figure pas seulement sur le
médiocre monnayage émis par la ville au Ier siècle avant notre ère 4,
mais encore, comme Imhoof-Blumer l'a reconnu, sur quelques té-
tradrachmes d'Antiochus III, frappés apparemment entre 197
et 190 5.
1. Tétradrachmes. a) Londres (1898, 6.2.70, Lincoln) : 16,81 g. — b) Coll. Saroglou, Athènes
(actuellement inacessible ; moulage à New York). — Drachmes, a) Cambridge (Fitzwilliam ;
Syll. num. graec, IV, 2218) : 4,17 g. — b) Prague. — c) Prague. — rf) Paris : 4,15 g.
2. Polyb., XVI. 12.3 ; Strab., XIV. 2. 20, p. 658 ; Adler, Kindyas (Pauly-Wissowa, 1922) ;
L. Lacroix, Copies de statues sur les monnaies grecques (1949), p. 145 ; 149 ; A. Laumonier, Cultes
indigènes en Carie (1958), p. 599 s. Sur l'épiphanie de la déesse dans la guerre d'Aristonikos :
L. Robert, Et. anatol. (1937), p. 459 s. ; cf. D. Magie, Roman Rule in Asia Minor (1950),
p. 1039. Sur une nouvelle image de la déesse : Inès Jucker, dans Anlike Kunst, 3. Beiheft
(Fcstschr. Schefold).
3. W. R. Paton et J. L. Myres, Journ. of Hell. Stud., XVI, 1896, p. 195 s.
4. F. Imhoof-RIumer, Nomisma, VIII, 1913, p. 5 s. ; et les catalogues, y compris Syll. num.
graec, Aulock.
5. F. Imhoof-Blumer, Kleinas. Munzen (1901), p. 127 ; E. T. Newell, Western Sel. Mints (1941),
p. 281 s. H. SEYRIG
La date des pseudo-alexandres de Bargylia ne saurait être, pour
l'instant, que conjecturée. Par leur style et par leur fabrique, ces
pièces, gravées sans nul doute par un des graveurs ordinaires de Milet,
appartiennent visiblement à la première moitié du 111e siècle. On ne
sait pas quel a été le sort de la Carie après la bataille ď Ipsos : peut-être
est-elle tombée aux mains de Lysimaque, dont la domination n'y est
attestée qu'à partir de 287; peut-être a-t-elle appartenu quelque
temps à Démétrius Poliorcète 1. Ni l'un ni l'autre de ces rois, tous
deux parcimonieux en ces matières, n'ont vraisemblablement con-
Fig. 1. — Bargylia.
cédé à une petite ville comme Bargylia l'autonomie qui lui eût permis
de frapper des tétradrachmes. Ce privilège paraîtrait plus acceptable
sous la suzeraineté séleucide. Celle-ci a pu s'établir à Bargylia après la
défaite et la mort de Lysimaque en 281, car elle est attestée par
un décret où la ville, entre 270 et 261, honore un juge téien qu'An-
tiochus I lui avait envoyé, et fait allusion à des jeux célébrés en
l'honneur du roi 2. Pour l'instant, nous serions donc porté à placer
nos monnaies entre la victoire de Séleucus sur Lysimaque et le mi
lieu du siècle. Ce sont les plus anciens témoins du culte en question.
1. État de la question et bibliographie : L. Robert, Sanctuaire de Sinuri, I (1945), p. 62.
2. Sglloge inscr. graec, 3e éd., 426 ; L. Robert, Bull, de corresp. hell., L, 1926, p. 469. Cf.
Chr. Habicht, Gottmenschentum (1956), p. 103. QUESTIONS ARADIENNES
XII. QUESTIONS ARADIENNES*
1. Gabala.
La petite ville de Gabala, aujourd'hui Jeblé ou Djeblé, posée sur la
côte syrienne en face de Chypre, n'a jamais joué dans l'histoire un
rôle important. Dénuée des avantages naturels sur lesquels Aradus
put bâtir sa fortune, et du havre artificiel dont le génie de Séleucus
dota Laodicée, elle semble avoir mené entre ces deux puissantes
voisines une existence prospère, mais sans éclat. Un petit port,
creusé par la nature, fut probablement à l'origine de la ville (pi. I).
Le site n'était d'ailleurs pas mal placé pour les communications
terrestres (fig. 2) : non loin de là débouchait l'antique voie qui des
cendait d'Alep vers la mer à travers les monts 1 ; et une piste
de portage menait, également par la montagne, au pays de Hama 2.
Mais une rade trop exposée, un port trop exigu 3, ne permettaient
pas de mettre en valeur cette position, et condamnaient la ville à
rester pour les voiliers une relâche, pour les routiers un gîte
d'étape. Au reste l'exploitation d'une belle et très large plaine
côtière contribuait grandement à l'aisance des habitants 4.
Le nom de la ville a l'air sémitique, et ses cultes, tels qu'ils appa
raissent sur les monnaies d'époque impériale, sont nettement indi
gènes 5. Aucune mention de Gabala n'a cependant été retrouvée
* Les photographies aériennes qui illustrent cet article ont été exécutées à leurs dates res
pectives par l'Aviation militaire française. Leurs clichés, et d'autres, sont aujourd'hui conservés
à l'Institut français d'archéologie de Beyrouth. — Notre belle carte (fig. 2) a été dessinée par
M. Tchalenko, à qui j'en exprime ma vive gratitude.
1. R. Dussaud, Topogr. histor. de la Syrie, 1927, p. 432.
2. P. Jacquot, L'état des Alaouites, 1929, p. 235 s. (itinéraire détaillé, carte à la fin du volume) ;
cf. p. 126 s. sur la piste de Banyas (Balanée) à Hama ; et p. 158 pour celle d'Arab el-Mulk (Pal-
tos) à Hama. P. J. Riis, Annales archéol. de Syrie, X, 1960, p. 125, a encore recueilli cet
itinéraire de la bouche de gens qui l'avaient pratiqué avant que les routes modernes n'eussent
entièrement bouleversé le système des échanges locaux.
3. La côte est toute droite. Sur le port, voir P. Jacquot, op. cit., p. 225 s. ; J. Weulersse, Le
pays des Alaouites, 1940, p. 157 s. ; A. Poidebard et J. Lauffrey, Sidon (1951), p. 33 : bassin très
petit, accessible par un étroit goulet, dont les parois sont aménagées en grand appareil (blocs de
3 m X 1 m). Un récent article de H. Frost (Rouad, ses récifs et ses mouillages, dans les Ann.
archéol. de Syrie, XIV, 1964, p. 67 s.), donne les résultats d'une exploration marine et sous-
marine de la côte (p. 71 sur Gabala, Paltos, Tabbat el-Hammam).
4. La seule spécialité de Gabala dont le souvenir soit venu jusqu'à nous était une variété
réputée du styrax, le styrax gabalite (Plin., Nať. hist. XII, 124 ; Dioscor., I, 66). Sur cette gomme
aromatique, qui s'exportait dans le monde ancien et jusqu'en Extrême-Orient, voir Steier,
Storax (Pauly-Wissowa).
5. Voir plus loin, p. 22 s. * V#r* An+ioche Q V*r« Al.p
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Fig. 2. — Aradus, sa pérée, et les régions voisines.
Carte de G. Tchalenko. QUESTIONS ARADIENNES 11
curieuse'
jusqu'ici dans les textes orientaux — même, chose dans
ceux d'Ugarit, dont le royaume a pourtant dû l'englober s'il s'est
étendu, comme il y paraît bien, jusqu'à Tell Sukas S à quelque
8 km au sud de Gabala. Quant aux textes classiques, la ville n'y
est citée que par les géographes, à partir d'Hécatée de Milet 2, et
dans une anecdote venue par hasard sous la plume de Pausanias 3.
La mission archéologique danoise dirigée par M. Riis a récem
ment observé que l'ancienne Gabala était construite sur un plan
en damier 4. Ce plan doit remonter au temps des Séleucides ; il
témoigne que la ville s'était adaptée aux mœurs grecques, et s'était
rebâtie à l'extérieur de son ancien habitat 5. Quant aux autres
ruines de Gabala — ses remparts e, son théâtre 7, ses deux inscrip
tions grecques 8 — elles sont d'

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