Monnaies trouvées dans les fouilles de la basilique de Saint-Achillée - article ; n°9 ; vol.6, pg 252-264

Mando Caramessini-Œconomides

Description

Revue numismatique - Année 1967 - Volume 6 - Numéro 9 - Pages 252-264
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: REVUE_NUMISMATIQUE
• Publié le: 01 janvier 1967
• Nombre de lectures: 41
• Langue: Français

Extrait

Mando Caramessini-
Oeconomides
Monnaies trouvées dans les fouilles de la basilique de Saint-
Achillée
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 9, année 1967 pp. 252-264.
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Caramessini-Oeconomides Mando. Monnaies trouvées dans les fouilles de la basilique de Saint-Achillée. In: Revue
numismatique, 6e série - Tome 9, année 1967 pp. 252-264.
doi : 10.3406/numi.1967.954
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1967_num_6_9_954Mando CARAMESSINI-OECONOMIDES
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE
DE LA NUMISMATIQUE BYZANTINE
DU Xllle SIÈCLE
Monnaies trouvées dans les fouilles
DE LA BASILIQUE DE SaINT-AcHILÉE1
(PL XL-XLIII)
Les fouilles qu'a entreprises M. Nicolas Moutsopoulos2, professeur à
l'université de Thessalonique, à la basilique de Saint-Achillée8, de 1965
à 1967, nous ont donné 98 monnaies, dont la plus grande partie appartient
aux xne et xine siècles.
En 1965, les fouilles ont livré quatre monnaies scyphates en bronze :
a) à une hauteur de 25 centimètres par rapport au pavement de la prothésis,
deux exemplaires d'Alexis III (n08 44, 45) ; b) près du deuxième pilier de
la rangée Nord, une pièce du xnie siècle, probablement inédite, qui peut
être attribuée à Michel VIII Paléologue (pi. XLIII, n° 25) ; c) près du troisième
pilier de la rangée Sud, le quatrième exemplaire, une monnaie de Michel II,
despote d'Ëpire (pi. XLII, n° 22).
L'année suivante à l'intérieur de la basilique, on a trouvé à des hauteurs
1. Communication au Congrès International de Numismatique de Copenhague,
28 août-2 septembre 1967 (2e partie).
2. Je voudrais exprimer à M. Nicolas Moutsopoulos toute ma reconnaissance pour
m'avoir permis d'étudier cette trouvaille. M. Michael Metcalf a eu la générosité de me
communiquer des documents de comparaison et de discuter certains problèmes.
Qu'il veuille bien trouver ici l'expression de ma profonde reconnaissance. Ma gratitude
s'adresse également à M. Tony Hackens qui a eu l'obligeance de discuter et relire ce
manuscrit. Je remercie aussi M. George Miles pour la gentillesse avec laquelle il a
confirmé l'attribution de certaines monnaies turques et m'en a suggéré d'autres.
3. La basilique de Saint-Achillée est située sur l'île du même nom, à l'extrémité
Nord du lac de la Petite Prespa, dont la plus grande partie se trouve en territoire grec,
dans la préfecture de Fiorina, aux limites de l'Albanie et de la Yougoslavie. Cf.
N. Moutsopoulos, "Epeuveç ctttjv Kacrropiá xaí tóv "Ayto 'AxíXXeio, Thessalonique,
1965; Mando Caramessini-Oeconomides, A.D., 21 (1966), Chroniques et ibid., vol.22
(1967), Chroniques. MISCELLANEA 253
•
différentes, 69 monnaies dans la tombe1 (pi. XL) du Diakonikon parmi
d'autres trouvailles intéressantes. Il s'agit pour la plupart de monnaies
byzantines scyphates de bronze des xne et xine siècles, en commençant
par Jean II Comnène (1118-1143). La monnaie la plus récente est une
pièce d'argent turque de Suleyman (806 H, 1403) qui nous fournit une
indication approximative de la date de la dernière reconstruction de la
tombe, après divers pillages ; peut-être est-ce aussi un indice pour la ruine
de la basilique.
Les fouilles qui ont été poursuivies en automne 1967 ont livré 25 monnaies,
qui sont pour la plupart aussi des monnaies scyphates byzantines en bronze,
datant des xiie et xme siècles.
Certains de ces exemplaires ont été trouvés dans les déblais de la partie
sud du narthex, et datent environ une cinquantaine d'inhumations pra
tiquées dans ces terres. Souvent les monnaies se trouvaient au voisinage
du crâne ; mais en général les sépultures se trouvaient l'une au-dessus de
l'autre.
Les monnaies turques (4 pièces) ont été trouvées en dehors de la basilique,
à une distance de 15 mètres environ, vers l'est de l'abside du sanctuaire,
ainsi qu'une monnaie scyphate du xine siècle (n° 81), inédite trouvée par
hasard près de l'église de Saint-Georges, qui peut être attribuée à
Michel VIII Paléologue.
L'intérêt de cette trouvaille réside notamment dans le fait qu'elle apporte
un nouveau témoignage sur la circulation monétaire pour une zone géogra-
phiquement liée à Thessalonique. Elle contient quelques-uns des meilleurs
produits de cet atelier monétaire, qui nous surprennent par la finesse
presque subtile du style et le soin apporté à la gravure (pi. XLI, n° 13).
Les personnages qui y figurent peuvent être comparés aux meilleures repré
sentations de ce genre sur les monnaies du xine siècle (pi. XLI, XL II,
XLIII, n°e 11-13, 19, 20, 23, 24).
Parmi tous ces exemplaires, une pièce inédite présente le plus vif intérêt
au point de vue iconographique (pi. XLII, n° 23). L'effigie de l'empereur
au droit fait penser à celle d'une monnaie de Vatatzès publiée par
Mattingly2, qui est attribuée probablement à l'atelier de Thessalonique.
Pour le revers (voir p. 261) les difficultés d'identification sont beaucoup
plus considérables. On peut reconnaître la manière habituelle de graver
les ailes dans la numismatique byzantine de cette époque. Bertelè3 décrit
le revers d'une monnaie, non attribuée, où figurent deux ailes, qui repré
sentent, peut-être, un stade ultérieur dans la stylisation de ce motif.
Il semble que cette étrange figure fasse allusion de manière symbolique,
à une union de deux empires sous un même pouvoir. On pourrait proposer
comme occasion de cette frappe très curieuse la réunion, par Jean Vatatzès,
des empires de Nicée et Thessalonique en 1242, lorsqu'il signifia à Jean Ange
1. Il s'agit d'une construction en petites pierres et cailloux mélangés de briques
avec du mortier de seau, couverte d'une dalle sculptée de 2,08 sur 0,98 m. Au centre
de la dalle figure une croix, à la base de laquelle deux arbres symbolisent la vie
éternelle ; de part et d'autre deux animaux symboliques en bas-relief : à droite un
chameau et à gauche un oiseau de lac.
2. Num. Chron., 1923, p. 37, class IX, pi. III, n° 6.
3. Cf. Bertelè, L' imperalore alato nella Numismatica Bizanlina, n° 58. 254 MISCELLANEA
•
de renoncer au titre d'empereur et de se contenter de celui de despote1.
Un exemplaire avec une légende intacte contribuera sans doute à une
solution des problèmes que pose notre exemplaire.
La trouvaille est la première de son espèce dans cette région et montre
assez l'intérêt des contributions des fouilles byzantines à la numismatique
encore mal connue de l'époque de la quatrième Croisade.
La conservation est généralement satisfaisante, surtout qu'il s'agit de
monnaies de fouilles.
Voici le catalogue2 des types trouvés3, établi suivant la manière tradi
tionnelle de reconnaître le droit et le revers*.
Jean II Comnène, 1118-1143.
1-2. (1966; N1, N15).
Dr. 1Ш...П0Т ТОФПР. Buste de l'empereur vêtu du loros*, portant
la couronne et tenant une croix et un globe crucigère.
Rv. IC-XC. Buste nimbé et barbu du Christ de face.
3,935 g, 3,920 g PI. XL, n° 1
Cf. BMC, type 6 (B) ; A. Bellinger, ibid., p. 214, n08 2, 3.
3. (1966 : N55).
Dr. IU) A. . . U. Buste de l'empereur, barbu de face tenant le labarum
et le globe crucigère ; il est vêtu du loros.
Rv. IC-XC. Le Christ nimbé et barbu debout de face.
2,250 g PI. XL, n° 2
Cf. BMC, n08 67-69, type 2.
1. Cf. G. Ostrogorsky, Histoire de l'État Byzantin, 1956. p. 463.
2. Les monnaies sont classées chronologiquement par empereurs et non par date
de trouvaille. Une référence est faite aussi aux carnets des fouilles : par exemple,
monnaies 1-2 (1966 : N 1, N 15).
3. Les références se rapportent en général aux catalogues du British Museum
(BMC) dus à W. Wroth (1908 et 1911); à J. Sabatier, Description générale des
Monnaies byzantines, II, Londres, 1862 ; au catalogue de R. Ratto, Monnaies byzantines
et d'autres pays contemporaines à l'époque byzantine, Lugano, 1930, réimp. 1959,
Amsterdam ; à D. M. Metcalf, Byzantine Bronze Coinage in Greece, dans The Annual
of the British Scool of Aichaeology at Athens, t. 56 (1961) (BSA) ; à A. R. Bellinger,
Three More Hoards of Byzantine Copper Coins, dans Museum Notes (MN ), t. XI
(1964)