Noël du Fail. Recherches sur sa famille, sa vie et ses œuvres (deuxième article). - article ; n°1 ; vol.36, pg 521-584
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1875 - Volume 36 - Numéro 1 - Pages 521-584
64 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1875
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Arthur Lemoyne de La Borderie
Noël du Fail. Recherches sur sa famille, sa vie et ses œuvres
(deuxième article).
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1875, tome 36. pp. 521-584.
Citer ce document / Cite this document :
Lemoyne de La Borderie Arthur. Noël du Fail. Recherches sur sa famille, sa vie et ses œuvres (deuxième article). In:
Bibliothèque de l'école des chartes. 1875, tome 36. pp. 521-584.
doi : 10.3406/bec.1875.446633
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1875_num_36_1_446633NOEL DU FAIL
RECHERCHES
SUR SA FAMILLE, SA VIE ET SES OEUVRES
(deuxième article).
ADDITIONS ET CORRECTIONS AU PREMIER ARTICLE.
Lors de la publication de notre premier article, une circonstance indépendante
de notre volonté nous avait empêché de consulter le premier registre des mar
iages de la paroisse de Saint-Erblon, qui va de 1570 à 1614. Depuis lors, l'ayant
eu entre les mains, nous y avons lu (au fol. 5 v°) l'acte suivant, qui nous était
déjà signalé par une note de l'archiviste d'Ille-et-Vilaine, M. Quesnet :
« Le premyer jour de juillet, l'an mil cinq cens saixante quinze, Jean OUive
» et Perrine Pouecel ont espoussé en l'eglisse de Sainct-Erblon, es presences de
» noble escuer Franzoys du Faill, seigneur [de] Chateauletart. »
Ce François du Fail, frère aîné de Noël, eut pour fils et héritier Antoine du
Fail, qualifié seigneur de Château-Létard dès le 2 août 1564 au registre baptis-
taire de Saint-Erblon cité dans notre premier article (p. 257-258) : d'où nous
avions conclu que François était mort un peu avant cette date et que son fils lui
avait succédé naturellement. L'acte de mariage qu'on vient de lire détruit cette
induction et montre qu'Antoine du Fail avait dû être mis en possession de la
terre ou au moins du titre seigneurial de Château-Létard, par avancement d'hoi
rie, plus de dix ans avant la mort de son père. — D'ailleurs, comme, passé le
1er juillet 1575, on ne trouve plus nulle part le nom de ce dernier, on doit croire
qu'il mourut peu de temps après.
Dans notre premier article, nous n'avons rien dit d'Eustache du Fail, frère de
Noël et de François, sinon qu'il avait été second parrain d'Antoine, fils de ce
dernier (ci-dessus, p. 254 et 256 note). Depuis lors, nous avons trouvé, dans les
titres de la seigneurie d'Orgères, un acte du 22 avril 1554, d'où il résulte qu'à
cette date Eustache du Fail était procureur fiscal du comte de Montgomery près
la cour de la de Bourgbarré et l'un « des principaulx de son conseil.»
Ce Montgomery (Gabriel), seigneur de Ducé, du Désert, de Bourgbarré, du Bois-
34 522
Orcant, etc., capitaine de la garde Écossaise du roi de France Henri II, est
celui qui eut le malheur, cinq ans plus tard, de tuer involontairement ce prince
dans un tournoi. — Bourgbarré, Orgères, paroisses limitrophes de Saint-Erblon,
du côté du Sud, aujourd'hui communes du canton (S.-O.) et de l'arrondissement
de Rennes (Ille-et- Vilaine).
Quant à l'orthographe du nom de du Fail, quoi qu'en dise l'un des derniers
éditeurs, il n'y a point là de « question. » En raison de l'étymologie, la forme
la plus régulière est du Fail; mais au xvie siècle, on écrivait indifféremment
du Fail, du Faill, du Feil et du Feill. Il y a des documents où on trouve à la
fois toutes ces variantes : dans les lettres de provision de son office de conseiller
au Parlement, notre auteur est nommé quatre fois du Fail, trois fois du Faill,
et une fois du Féil (voir Revue de Bretagne et de Vendée, décembre 1874,
p. 472-473). On ne connaît de lui qu'une signature (au pied de la préface de son
recueil d'arrêts), elle porte : Noel dv Faill. Si l'on en découvre une autre,
elle sera probablement différente, car on en a deux de son frère Michel, le
prieur de Saint-Melaine, l'une : M. du Faill, l'autre : M. Dufail. — Du Haillan,
l'un des amis de notre auteur, le nomme Noel du Failh. On ne faisait alors nul
compte de ces différences.
§ 8. — Les Baliverneries.
. Les Baliverneries ou Contes nouveaux d'Eutrapel, au
trement dit Leon Ladulfî, — tel est le titre des deux premières
éditions publiées en 1548, — sont la continuation des Propos
Rustiques et comme un supplément à cet ouvrage.
Les cinq chapitres qui composent les Baliverneries ren
ferment chacun une scène de la vie champêtre, minutieusement
étudiée et peinte à la loupe. — Le premier, un peu scabreux,
nous montre un pauvre paysan malheureux en ménage, qui fait
lui-même le récit de son infortune. — Le second est le tableau
vivant d'une lutte bretonne. — Dans le troisième, toute la popu
lation paroisse rurale fuit effarée devant une de ces bandes
de soudards licenciés après la guerre, mais qui restaient assemb
lés au mépris des ordonnances, pour vivre de pillage, comme
autrefois les grandes compagnies : ces bandes de brigands, là
où elles passaient, étaient le fléau des campagnes. — Le quatrième
chapitre nous fait connaître en détail une ferme bretonne du
xvf siècle : bâtiments, cours, étables, instruments aratoires et
mobilier domestique, tout est décrit et inventorié avec une préci
sion notariale relevée de traits pittoresques étrangers au style
des tabellions. — Au chapitre dernier, nous voyons fonctionner 523
sous nos yeux l'une de ces petites juridictions rurales si communes
en Bretagne, où vient s'ébattre un avocat ridicule, précurseur de
Petit- Jean et de l'Intimé.
Cette nouvelle galerie continue donc la série ouverte par la
première œuvre de du Fail. Mais si le genre des tableaux
est le même, le cadre diffère. Dans les Propos Rustiques,
l'auteur se donne simplement comme secrétaire officieux des
anciens du village, dont il se borne à recueillir et rédiger
les récits. Dans les Baliverneries, il est mêlé plus ou moins
aux scènes qu'il raconte, il y intervient sous le nom d'Eutrapel
avec deux personnages de sa proche intimité, Polygame et Lu-
polde. L'œuvre prend de plus en plus le caractère que nous
avons indiqué, celui de mémoires personnels. On n'ignore point
d'ailleurs qu'Eutrapel, Lupolde et Polygame sont justement les
trois interlocuteurs dont les récits, les souvenirs et les conversat
ions forment tout le texte des Contes et discours d'Eutrapel.
Il importe de découvrir qui ils étaient.
On sait déjà qu'Eutrapel est un pseudonyme de Noël du Fail,
on sait le rôle de Lupolde près de Noël pendant la jeunesse de
celui-ci et son séjour à Paris. Que devint-il en Bretagne,
après leur retour commun? Le chapitre Ier des Baliverneries
nous l'apprend ; nous le retrouvons dans la maison de Polygame,
presque dans sa domesticité : « II y avoit en la compagnie un
» vieux preudhomme appelle Lupolde qui estoit procureur
» de Polygame, qui s'entendoit en beaucoup d'affaires mesmes
» politicques et domesticques l. » Un peu plus loin , nous le
]. Baliverneries, chap. I, edit. 1549, f. 16 r°; édit. 1874, I, p. 158. — Sans
anticiper sur la partie bibliographique de notre travail, nous devons dire, pour
la clarté de ce chapitre, que l'on connaît des Baliverneries trois éditions an
ciennes : la première, publiée en 1548 à Paris par Pierre Trepperel ; la seconde,
qui reproduit presque partout la première, est aussi de Paris et de 1548, et dut être
publiée en commun par deux libraires, car des deux exemplaires qu'on en
connaît, l'un (qui appartient à Mgr le duc d'Aumale) porte le nom de Nicolas
Buffet, l'autre (à M. le baron de Ruble) celui d'Etienne Groulleau. La troisième
édition fut donnée à Lyon, en 1549, par Pierre de Tours. — Le dernier éditeur
de du Fail (M. Assézat) ne signale comme existants ou du moins comme con
nus, en fait d'exemplaires anciens des Baliverneries, que les deux de la seconde
édition dont nous venons de nommer les possesseurs : M. de Ruble m'a très-
gracieusement permis de consulter le sien. — M. le baron de la Roche-Lacarelle,
avec le flair exercé du vrai bibliophile, est parvenu à retrouver un exemplaire
de l'édition de Trepperel et un de celle de Pierre de Tours : c'est par son inter
médiaire, et grâce à son extrême obligeance, que j'ai pu les consulter. L'édition 524
voyons rentrer sous le toit de Polygame en curieux équipage :

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