Nouveaux documents sur la Mennais  - article ; n°3 ; vol.29, pg 464-478
16 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Nouveaux documents sur la Mennais - article ; n°3 ; vol.29, pg 464-478

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
16 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annales de Bretagne - Année 1913 - Volume 29 - Numéro 3 - Pages 464-478
15 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1913
Nombre de lectures 36
Langue Français

Extrait

Nouveaux documents sur la Mennais
In: Annales de Bretagne. Tome 29, numéro 3, 1913. pp. 464-478.
Citer ce document / Cite this document :
Nouveaux documents sur la Mennais . In: Annales de Bretagne. Tome 29, numéro 3, 1913. pp. 464-478.
doi : 10.3406/abpo.1913.4244
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1913_num_29_3_4244NOUVEAUX DOCUMENTS SUR LA MENNAIS
Les premiers vers.— La date des ordinations . — L'affaire de la vocation.
Les premiers vers de La Mennais.
Parlant un jour devant Forgues de quelques épisodes de
sa jeunesse, La Mennais s'étendit sur un voyage qu'il avait
fait à Paris, avec son père, à l'époque. du Directoire. La liberté
dont on jouissait dans la capitale, en 1796, lui avait laissé de
vifs souvenirs. L'arène du journalisme était ouverte à qui
voulait y descendre. Et moi-même, disait-il, « à quatorze ans,
je glissai quelques articles dans je ne sais quelle feuille
obscure » W.
M. Anatole Peugère qui a fait les efforts les plus méritoires
pour retrouver ces premières tentatives littéraires d'un
grand écrivain, n'a pas été heureux dans ses patientes
recherches <2). Et M. Christian Maréchal abandonne la
partie te), Pourtant, un mot d'Hippolyte Gastille contenait
quelque lumière M. La Mennais, dit-il, produisit sous le
Directoire un premier article, qui fut envoyé « au rédacteur
en chef d'un journal royaliste de Beaulieu. » Le critique prend
Beaulieu pour un port. C'est un nom d'homme. Même le nom
d'un publiciste connu. L'essentiel est que Castille ait retenu ce
nom, qui, visiblement, avait été prononcé d'abord par quel
qu'un dont l'information était précise.
(1) Forgues, Notes et Souvenirs, p. v (en tête du 1. 1 de la Correspondance).
(2) Lamennais avant l'Essai, 1906, p. 32.
(3) La jeunesse de La Mennais, 1013, p. 36.
£i) Portraits historiques : Lamennais, Paris» Sartorius, 1857, p. 9. DOCUMENTS SUE LA MENNAIS. 465 NOUVEAUX
Sorti de prison à la chute de Robespierre, Beaulieu, qui
îut une des plumes actives de la réaction, se trouva compris
au 18 fructidor (4 sept. 1797) dans la liste des déportés, à
titre de rédacteur du Miroir. 11 réussit à se cacher dans les
environs de Paris. Puis il deviendra secrétaire du comte de
Belderbusch, préfet de l'Oise. Or, sous l'Empire, je vois
Belderbusch envoyer de l'argent à Péli qui voyage W, ce qui
suppose entre ce haut fonctionnaire et la famille La Mennais
une liaison dont j'ignore les origines. Peut-être nos Malouins
connaissaient-ils aussi d'une manière particulière Beaulieu,
qu'ils avaient pu rencontrer, en 1796, chez des amis com
muns. Quoi qu'il en soit, nos investigations devaient porter
naturellement sur le Miroir &).
* * *
Las du coche, le petit cousin Mennais <3), frêle et nerveux,
mais avide de tout voir, est enfin descendu dans la grande
(1) Dans l'Agenda de 1809, nous lisons : 17 avril, arrivé a Beauvais
chez M. Belderbusch ; 20 mai, à Paris, rue de Clery, hôtel des Colonies ;
24 mai, parti de Paris, arrivé à Beauvais ; 19 juin, à Grandvilliers chez
M. Delamarre [membre de la Convention, député au Conseil des Cinq-Cents,
au Conseil des Anciens, et au Corps législatif de l'an VIII à l'an XII, mort
en 1824] ; 21 juin, Thieuloy, Fontaine-Lavaganne, Beaupré et Beauvais ;
4 juillet, parti de Beauvais, arrivé à Paris ; 5 juillet, à Paris, consulté
Wenzel [médecin-oculiste], payé 12 fr. Jusqu'au 16 novembre, il retourne
plusieurs fois à Beauvais, notamment de Crécy. Je retiendrai seulement ces
particularités : J'ai reçu 500 livres de M. Belderbcsch (au 5 août) ; même
inscription que la précédente (et en anglais comme la précédente), au 5 no
vembre. En décembre, il marque (en lettres grecques) les pilules et les
sirops qu'il prend, et les vésicatoires qu'il subit. (Sur cet agenda voir Duine,
La Mennais, Lyon, 1912, p. 333 ; et Annales de Bretagne, janv. 1913, p. 189,
et janv. 1914, p. 209-210).
(2) La collection de cette feuille est conservée à la Bibl. Nat., sous la
cote L*c. 916, en teois volumes. Le 1er comprend l'année 1796 (depuis l'appa
rition du journal le 1er mai, jusqu'au 31 déc). Le 2e et le 3e vol. renferment
l'année 1797, du 12 nivôse au 18 fructidor an W D'après Hatin (Bïbliogr.
de la presse), le Miroir reparut le 13 messidor an VII pour finir au 30 the
rmidor (1« juillet-17 août 1799).
(3) Les amis d'adolescence lui disaient : « Mon cher Mennais ». C'est la
locution qu'employait encore en 1850 Célestin Macé de la Villéon.
Anciennement, Féli signait d'une manière habituelle F. Mennais. Sur les
vieux volumes de sa bibliothèque il écrivait : Ex libr\s F. La Sous 466 NOUVEAUX DOCUMENTS SUR LA MENNAIS.
ville. On l'accueille gentiment, on lui promet de rendre son
séjour agréable. Les promenades publiques où, racontent les
journaux, les femmes les plus belles et les hommes les plus
galants du inonde vont se pavaner; les illuminations et les
feux d'artifice, les jeux et les fêtes où le peuple va s'amuser
et s'étourdir après tant d'émotions tragiques ; les spectacles
du théâtre et la conversation (ma paole d'honneu !) avec des
incroyables, que d'objets capables d'exciter l'esprit et la verve
d'un être fébrile ! Poussé par un des sept démons de l'écri-
toire qui déjà le tient, lyrique de quatorze ans, qui a le goût
de l'ironie, il entre dans le bruissement de la vie parisienne,
avec sa plume, par le journal de Beaulieu.
Le 11 décembre 1796 parut ce quatrain tt)- :
« Quoi ! dans Paris trois Grâces seulement !
» Disait certain admirateur des belles ;
» Moi, j'en connais bien plus assurément,
» Et qui jamais ne firent parler d'elles. >»
la Restauration, il jugea mieux adaptée aux nouveaux usages la forme F. de
la Mennais, laquelle était bien connue avant 1789, et qu'il conserva jusqu'au
jour où, par esprit démocratique et pour montrer qu'il avait rompu avec
son passé, il se mit à signer F. Lamennais.
La Menais, surnom d'une branche des Robert, désignait une métairie
qu'ils avaient acquise et qui était située en Trigavou (pays de Dinan et
diocèse de Saint-Malo). Ce vocable la Menais est un vieux mot français,
qui n'est point extrêmement rare, et qui n'a rien à voir avec le terme breton
Menez (montagne). -*- Le nom du polémiste breton, disait Napoléon Peyrat
(Béranger et Lamennais, 1861, p. 100), « signifie la pierre druidique, et il
faisait l'effet d'une de ces roches antiques taillées par le temps et la
foudre... » O linguistique romantique !
La graphie avec deux n a prévalu {Mennais), mais la prononciation
populaire du pays de Saint-Malo (contrairement à certaine
parisienne) ne fait entendre qu'un seul n.
(1) Le quatrain est signé Robert. C'est le nom patronymique de notre
héros. — La signature F. R., qui figure dans le Miroir, et qui pourrait être
l'abréviation de Félicité Robert, avait attiré mon attention. F. R. écrit des
sermens à Zélis, et compose une fable intitulée La rosé et l'étourdi, dans
laquelle un jeune homme « de quinze ans » se laisse blesser aux épines de
la beauté. F." R. publie une lettre sur l'amnistie, avec des maximes et des
cris oratoires. Bref, vers et prose appartiendraient à notre débutant que
nous en serions enchanté, quoique surpris. — Dans le Miroir, une autre
signature : F. est vraiment trop vague pour qu'on puisse en tenir compte.
F. déteste Marie-Joseph Chénier, et se dit du fond de la Picardie. DOCUMENTS SUR LA MENNAÏS. 467 NOUVEAUX
Le ton promet les couplets devenus classiques (D :
<( On a vu souvent des maris,
» Jaloux d'une épouse légère ;
» On en a vu même à Paris,
» Mais ce n'est pas le tien, ma chère... »
Glotilde, maîtresse en l'art de chorégraphie, élève de Vestris
père, lequel se faisait appeler le dieu de la danse, était sous
le Directoire dans la fraîcheur de sa beauté, de son talent, et
de la faveur publique. Et Panurge, « comédie-opéra », dont le
thème emprunté à Rabelais avait inspiré la poésie du comte
de Provence et la musique de Grétry, obtenait alors de
nouveaux succès. Célébrer Glotilde, Panurge, et Grétry,
c'

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents