Nouvelles recherches palynologiques (Boréal-Actuel) dans les marais de Brière : Ile d'Errand en Saint-Malo-de-Guersac (Loire-Atlantique, France) - article ; n°1 ; vol.19, pg 29-38

Lionel Visset

Description

Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Année 1982 - Volume 19 - Numéro 1 - Pages 29-38
L'étude de ce site des marais de Brière s'inscrit dans un ensemble de vingt diagrammes polliniques, dont dix-sept ont déjà été publiés (L. Visset, 1979), et ont permis d'appréhender 8 000 ans de l'histoire du comblement de cette cuvette. Bien que le schéma général de l'évolution du bassin et de ses vicissitudes se retrouve dans cette analyse, certains événements, qui restaient du domaine de l'hypothèse, sont démontrés, alors que d'autres, encore inconnus, sont mis en évidence. Pour la première fois, le retrait de la mer hors du bassin est datée de manière absolue (4 575 B.P.), puis l'installation temporaire d'une futaie de chênes est confirmée (4 330 B P.). Une nouvelle phase régressive avec reconstitution d'une futaie de chênes est bien marquée entre 3 000 et 2 600 B.P.. La banalisation de la végétation, conduisant à l'aspect actuel, à partir de l'envahissement par les hélophytes, est particulièrement bien définie (1 240 B.P ).
The pollen analysis of this drilling sample, completed by eight radiocarbon datings, not only defines the vegetational population stages, but also identifies their transgressive and regressive phases, and their relation to sea level changes in the Massif armoricain. This study shows once more that the sea invades the thalwegs of Brière at the end of the Boreal period (approximately - 1 7 m NGF), testifying to a rapid rise in the sea level due to the Flandrian transgression. The basin, furrowed with deep valleys, presents a cover of arborescent vegetation similar to that of the outlying forests. The sedimentation is active all along the Atlantic and the basin is practically flooded. At the beginning of the Subboreal, the considerable extension of the salt marshes expresses a slight rise in the sea level; then a general regression, dated 4 575 B.P , leaves exposed the silty clay. This drop, also evident in the Loire estuary, coincides satisfactorily with the regression of the Flandrian sea in the Massif armoricain at approximately 4 500 B P. An oak forest then establishes itself (4 330 B P.), but it gradually disappears with the new rise of the water and the formation of marshlands, around 4 200 B.P. Peat is laid down in a variable water level until the end of the Subboreal, which is marked in the basin by a dominant alder forest (3 645 B.P ). Between 3 000 and 2 600 B P., a relative drying phase, corresponding to a known regression of the sea in the Massif armoricain, permits a new oak forest to take over locally. Then a new transgressive wave floods the forest, while the alders, then the reeds invade the site (1 240 B P.).
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_L-ASSOCIATION_FRANCAISE_POUR_L-ETUDE_DU_QUATERNAIRE
• Publié le: 01 janvier 1982
• Nombre de lectures: 18
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Lionel Visset
Nouvelles recherches palynologiques (Boréal-Actuel) dans les
marais de Brière : Ile d'Errand en Saint-Malo-de-Guersac (Loire-
Atlantique, France)
In: Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Volume 19 - Numéro 1 - 1982. pp. 29-38.
Citer ce document / Cite this document :
Visset Lionel. Nouvelles recherches palynologiques (Boréal-Actuel) dans les marais de Brière : Ile d'Errand en Saint-Malo-de-
Guersac (Loire-Atlantique, France). In: Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Volume 19 - Numéro 1 -
1982. pp. 29-38.
doi : 10.3406/quate.1982.1415
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/quate_0004-5500_1982_num_19_1_1415Abstract
The pollen analysis of this drilling sample, completed by eight radiocarbon datings, not only defines the
vegetational population stages, but also identifies their transgressive and regressive phases, and their
relation to sea level changes in the Massif armoricain. This study shows once more that the sea invades
the thalwegs of Brière at the end of the Boreal period (approximately - 1 7 m NGF), testifying to a rapid
rise in the sea level due to the Flandrian transgression. The basin, furrowed with deep valleys, presents
a cover of arborescent vegetation similar to that of the outlying forests. The sedimentation is active all
along the Atlantic and the basin is practically flooded. At the beginning of the Subboreal, the
considerable extension of the salt marshes expresses a slight rise in the sea level; then a general
regression, dated 4 575 B.P , leaves exposed the silty clay. This drop, also evident in the Loire estuary,
coincides satisfactorily with the regression of the Flandrian sea in the Massif armoricain at
approximately 4 500 B P. An oak forest then establishes itself (4 330 B P.), but it gradually disappears
with the new rise of the water and the formation of marshlands, around 4 200 B.P. Peat is laid down in a
variable water level until the end of the Subboreal, which is marked in the basin by a dominant alder
forest (3 645 B.P ). Between 3 000 and 2 600 B P., a relative drying phase, corresponding to a known
regression of the sea in the Massif armoricain, permits a new oak forest to take over locally. Then a new
transgressive wave floods the forest, while the alders, then the reeds invade the site (1 240 B P.).
Résumé
L'étude de ce site des marais de Brière s'inscrit dans un ensemble de vingt diagrammes polliniques,
dont dix-sept ont déjà été publiés (L. Visset, 1979), et ont permis d'appréhender 8 000 ans de l'histoire
du comblement de cette cuvette. Bien que le schéma général de l'évolution du bassin et de ses
vicissitudes se retrouve dans cette analyse, certains événements, qui restaient du domaine de
l'hypothèse, sont démontrés, alors que d'autres, encore inconnus, sont mis en évidence. Pour la
première fois, le retrait de la mer hors du bassin est datée de manière absolue (4 575 B.P.), puis
l'installation temporaire d'une futaie de chênes est confirmée (4 330 B P.). Une nouvelle phase
régressive avec reconstitution d'une futaie de chênes est bien marquée entre 3 000 et 2 600 B.P.. La
banalisation de la végétation, conduisant à l'aspect actuel, à partir de l'envahissement par les
hélophytes, est particulièrement bien définie (1 240 B.P ).Bulletin de l'Association française 1982-1 - pages 29-38
pour l'étude du Quaternaire
NOUVELLES
RECHERCHES PALYNOLOGIQUES
(BOREAL - ACTUEL)
DANS LES MARAIS DE BRIERE :
ILE D'ERRAND
EN SAINT-MALO-DE-GUERSAC
(LOIRE-ATLANTIQUE - FRANCE) *
par L. VISSET
RÉSUMÉ
L'étude de ce site des marais de Briere s'inscrit dans un ensemble de vingt diagrammes polliniques, dont dix-sept ont déjà été
publiés (L. Visset, 1 979), et ont permis d'appréhender 8 000 ans de l'histoire du comblement de cette cuvette Bien que le schéma
général de l'évolution du bassin et de ses vicissitudes se retrouve dans cette analyse, certains événements, qui restaient du domaine
de l'hypothèse, sont démontrés, alors que d'autres, encore inconnus, sont mis en évidence Pour la première fois, le retrait de la mer
hors du bassin est datée de manière absolue (4 575 B.P.), puis l'installation temporaire d'une futaie de chênes est confirmée
(4 330 B P.). Une nouvelle phase régressive avec reconstitution d'une futaie de chênes est bien marquée entre 3 000 et 2 600 B.P..
La banalisation de la végétation, conduisant à l'aspect actuel, à partir de l'envahissement par les hélophytes, est particulièrement bien
définie (1 240 B.P ).
ABSTRACT
NEW PALYNOLOGICAL STUDIES (BOREAL - ACTUAL) IN THE BRIERE MARSHLANDS: ILE D'ERRAND IN
SAINT-MALO-DE-GUERSAC (LOIRE-ATLANTIQUE, FRANCE).
The pollen analysis of this drilling sample, completed by eight radiocarbon datings, not only defines the vegetational
population stages, but also identifies their transgressive and regressive phases, and their relation to sea level changes in the Massif
armoricain.
This study shows once more that the sea invades the thalwegs of Brière at the end of the Boreal period (approximately
- 1 7 m NGF), testifying to a rapid rise in the sea level due to the Flandrian transgression. The basin, furrowed with deep valleys,
presents a cover of arborescent vegetation similar to that of the outlying forests. The sedimentation is active all along the Atlantic
and the basin is practically flooded. At the beginning of the Subboreal, the considerable extension of the salt marshes expresses
a slight rise in the sea level; then a general regression, dated 4 575 B.P , leaves exposed the silty clay. This drop, also evident in
the Loire estuary, coincides satisfactorily with the regression of the Flandrian sea in the Massif armoricain at approximately
4 500 B P. An oak forest then establishes itself (4 330 B P.), but it gradually disappears with the new rise of the water and the
formation of marshlands, around 4 200 B P Peat is laid down in a variable water level until the end of the Subboreal, which is
marked in the basin by a dominant alder forest (3 645 B.P ).
Between 3 000 and 2 600 B P., a relative drying phase, corresponding to a known regression of the sea in the Massif
armoricain, permits a new oak forest to take over locally. Then a new transgressive wave floods the forest, while the alders, then
the reeds invade the site (1 240 B P.).
PICG : (Programme International de Correlation Géologique) - IGCP : (International Geological Correlation Pro
gramme). - 158b : Environnement des lacs et marais (Lake and mire environments).
Institut des Sciences de la Nature, Laboratoire d'Ecologie et de Phytogéographie, 44072 Nantes, Cedex (France). 30
LOCALISATION ET TECHNIQUE La Brière est une zone marécageuse, d'une
superficie de 20 000 hectares, située sur la rive
droite de la Loire, à 60 kilomètres au nord-ouest Le sondage a été réalisé à la sonde « soviétique
de Nantes, et drainée par le cours inférieur et GIK» (Belokupitov LE. et Beresnevich V.V.,
moyen du Brivet. C'est l'une des dépressions les 1955), procédé que nous avons maintenant perfec
plus étendues de la bordure méridionale du Massif tionné et mécanisé (L. Visset et G. Hauray, 1981).
armoricain (fig. 1). L'ensemble de ces marais est à Il est situé dans la partie orientale de la Brière
une altitude de + 1 m NGF, sauf en bordure de la (coordonnée Lambert II : x = 260,9 - y = 273,0);
Loire, où un bourrelet vaseux culmine à le «zéro» du sondage se situe à +0,80 m NGF.
+ 3 m NGF. L'essentiel de la sédimentation s'est 42 399 grains de pollen et spores ont été dénomb
fait à l'Holocène; celle-ci est constituée d'une vase rés dans les 105 niveaux analysés.
bleue surmontée d'une tourbe brune, puis noire.
Durant cette période, l'histoire de la Brière a été
commandée par sa position de bassin côtier, par STRATIGRAPHIE couru par le Brivet et par de petits cours d'eau,
mais en bordure de l'estuaire de la Loire. Le marais
On distingue la succession suivante : a donc été soumis, selon les époques, à l'influence
- de 0 à 0,25 m (+0,80 à +0,55 m NGF): marine ou fluviatile.
tourbe noire
- de 0,25 à 0,40 m ( + 0,55 à +0,40 m NGF):
tourbe noire riche en bois
- de 0,40 à 0,70 m ( + 0,40 a +0,10 m NGF):
tourbe noire
- de 0,70 à 0,90 m ( + 0,10 à -0,10 m NGF):
passage de tourbe noire à tourbe brune
- de 0,90 à 1,19 m (-0,10 à -0,39 mNGF):
tourbe brune
- de 1,19 à 1,50 m (-0,39 à -0,70 m NGF):
tourbe brune riche en bois
- de 1,50 à 1,65 m (-0,70 à -0,85 mNGF):
vase tourbeuse
- de 1,65 à 17,90 m (-0,85 a -