Observations sur l implantation et sur l agencement du prieuré clunisien de Saint-Leu-d Esserent (Oise) - article ; n°1 ; vol.1, pg 131-141
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Observations sur l'implantation et sur l'agencement du prieuré clunisien de Saint-Leu-d'Esserent (Oise) - article ; n°1 ; vol.1, pg 131-141

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Revue archéologique de Picardie - Année 1989 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 131-141
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Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Philippe Racinet
Observations sur l'implantation et sur l'agencement du prieuré
clunisien de Saint-Leu-d'Esserent (Oise)
In: Revue archéologique de Picardie. N°1-2, 1989. pp. 131-141.
Citer ce document / Cite this document :
Racinet Philippe. Observations sur l'implantation et sur l'agencement du prieuré clunisien de Saint-Leu-d'Esserent (Oise). In:
Revue archéologique de Picardie. N°1-2, 1989. pp. 131-141.
doi : 10.3406/pica.1989.1546
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pica_0752-5656_1989_num_1_1_1546Revue Archéologique de Picardie, n°1/2 - 1989
OBSERVATIONS SUR L'IMPLANTATION
ET SUR L'AGENCEMENT DU PRIEURÉ CLUNISIEN
DE SAINT-LEU-D'ESSERENT (OISE)
par Philippe RACINET *
Une intervention archéologique de courte durée a été pelle", composée d'un enclos renfermant plusieurs
effectuée à la fin de l'année 1 988 au sud-ouest de petits édifices accolés, se situe à moins de 5 km du
l'église priorale de Saint-Leu-d'Esserent, au lieu-dit le prieuré dans le bois de Saint-Michel, bordé de carriè
"Jardin du Curé". Le mur de jonction des enceintes res de calcaire utilisées depuis l'époque mérovin
méridionale et occidentale du prieuré s'étant effon gienne et qui ont fourni la pierre nécessaire à la cons
dré, une équipe réduite de la Direction des Antiquités truction du monastère clunisien. Des fouilles furent
Historiques de Picardie et du Centre d'Archéologie et effectuées en 1979 et en 1980 (2). Le milieu natur
d'Histoire des Etablissements Religieux el, actuellement forestier, présente de nombreuses
(C.A.H.M.E.R.) est intervenue pour savoir si les tr traces de transformation par l'homme. Trois occupat
avaux de décaissement des terres pouvaient se pour ions successives ont pu être déterminées : un
niveau gallo-romain repérable jusqu'au IVe siècle, un suivre sans risquer de rencontrer un sous-sol archéo
logique signifiant. médiéval subdivisé en deux temps d'occupat
ion (du XIIe au XIVe siècle et du XVe au XVIe siècle) Ces travaux de terrain apportent des informations, et un niveau moderne (XVIe-XVIIIIe s.). Une interrupd'une part, sur l'agencement de la partie sud de tion de l'occupation humaine a été constatée entre la l'enclos prioral et, d'autre part, sur l'implantation de fin du IVe et le début du XIIe siècle. Deux possibilités l'église et du groupe monastique sur le rebord du pla peuvent être envisagées. D'une part, étant donné le teau. L'apport de la documentation écrite et icono caractère imprécis des datations par la céramique, on graphique, notamment un cadastre de 1 705 con peut penser que la chapelle était occupée par des relservé à la Bibliothèque municipale de Saint-Leu- igieux au moment de la création du prieuré de Saint- d'Esserent, et peu utilisée jusqu'alors, a permis Leu-d'Esserent ( 1 08 1 ) ; le comte Hugues aurait donc d'étendre l'étude à la structuration de l'ensemble de déplacé le site lors de la cession à Cluny. D'autre l'enclos prioral et de ses abords. part, si l'établissement n'existait pas en 1081, les
moines de Saint-Leu se seraient forgé a posteriori
une belle légende de fondation pour s'assurer la posSUR LES ORIGINES session de cette "nouvelle" chapelle Saint-Michel
construite par eux (?) face aux revendications des Saint-Leu-d'Esserent, se trouve à la limite des pays
religieux de Vézelay (XIIe s.). Il est regrettable que les tertiaires situés au nord de la dépression Noailles-
fouilles aient été arrêtées sans qu'on ait pu préciser Précy-sur-Oise. Le prieuré, lui-même, est implanté en
les phases chronologiques (notamment en ce qui bordure du plateau qui domine la vallée de l'Oise. La
concerne le temps d'arrêt de l'occupation) et les terrasse méridionale passe exactement le long de la
fonctions de cette chapelle tout au long du Moyen courbe de niveau 45 m (Doc. 1 ) ce qui correspond à
Age et de l'Epoque moderne (ermitage, retraite temla limite entre le Lutétien supérieur et le Lutétien infé
poraire ?). Heureusement, les textes viennent au rieur (Doc. 2). Le prieure, et en particulier son
secours de l'archéologie. En effet, vers 1 1 04-1 1 06, enceinte sud et l'église, est donc édifié sur le rebord
les moines de Vézelay prétendirent que le comte du plateau de calcaire dur de l'Eocène moyen.
Hugues de Dammartin leur avait donné la chapelle de
Une sorte de "malédiction" pèse sur notre connais Saint-Michel avant qu'il n'y eût donation de ces
sance des origines de ce prieuré. En premier lieu, une biens à Cluny. Le texte, dont l'original est conservé
légende (1) voudrait que le monastère d'Esserent ait (3), ne laisse planer aucun doute : la chapelle existait
été fondé par le comte de Dammartin, en 1 081 , pour
remercier les religieux de Saint-Michel-sous-Saint-
Leu d'avoir contribué à payer sa rançon. Cette
(2) Responsables : F. Doubliez et Cl. Patin ; deux volumineux rap
ports de fouilles mais aucune publication d'ensemble. Un
compte-rendu de fouille succinct a cependant été publié dans la
Revue archéologique de l'Oise, n° 18, p. 17-18. (DM. Graves, "Eglise et couvent de Saint-Leu-d'Esserent", (3) A.D. Oise H 2438 : "...et capellam Sancti Michaelis in silva Congrès archéologiques de France, XXXII, 1 866, p. 1 54-1 67. et partem illius silve circa capellam dederat Hugo ... Ecclesie Vizi-
• 36 av. Alphonse Chovet - 60200 Compiègne. liacensi priusquam Cluniacensi dedisset" .
131 //////////• limite du banc calcaire
nÎ5^L : courbe de niveau
Doc. 1 : Plan de masse de la partie sud-ouest du prieuré de Saint-Leu-d'Esserent (d'après Y. Boiret, Architecte en chef des Monuments
historiques).
132 NW(A) 8E(B)
BOIS DE V , ; ." ;.- SAINT-MICHEL ,- .'.'-'. *•
Légende du croquis : Légende de la coupe :
: principale dénivellation : limon des pentes
: carrière alluvions modernes
1 "I : zone boisée Lutétien supérieur
: ferme du prieuré inférieur
: agglomération
Doc. 2 : Croquis topographique et coupe géologique.
lage en tant que seigneur : les terres, les bois, les en 1081 lors de la fondation du prieuré clunisien.
prés, les vignes, les serfs, les hôtes, la justice, les Etait-elle occupée ? En tout cas, les moines de Véze-
coutumes et deux fiefs. L'importance de la donation, lay ne l'auraient pas mentionnée si elle avait été com
qui doit permettre l'installation d'une communauté, plètement abandonnée. On retrouve les religieux de
est encore renforcée par l'approbation du roi Philippe Vézelay à Bulles, vers 1075, à l'époque même où
qui envoie des témoins et par la présence d'Hugues l'on note la présence du comte Hugues. Sans vouloir
de Crépy, son frère. Hugues-Pierre, troisième comte authentifier la "légende de fondation", il est donc
de Dammartin-en-Goële et allié régulièrement au roi possible que le comte se soit appuyé sur cet établi
de France, pouvait se permettre une telle fondation. ssement pour déterminer le choix de l'implantation de
sa future fondation. Des fouilles ont eu lieu, en 1955, dans l'église
actuelle et elles ont permis de retrouver une partie En second lieu, par la charte de donation de 1 081 (4)
des substructions de cette première église. Celle-ci qui ne mentionne pas cette chapelle, le comte
avait été édifiée sur une "nécropole", mérovingienne Hugues de Dammartin remet à Cluny, par l'intermé
d'après le responsable de fouille. Il n'est pas impossibdiaire de l'évêque de Beauvais, l'église (ecclesiam),
le que cette nécropole, dont le site rappelle celui de l'autel (a/tare) et l'aître (atrium) d'Esserent. Le texte
Montataire, ait contenu en son sein une petite chasuppose donc l'église construite mais ne précise pas
pelle ; les substructions perpendiculaires à l'axe de l'existence d'une résidence comtale. Hugues con
l'église de la fin du XIe siècle pourraient bien en être cède seulement les biens qu'il possédait dans ce vil-
des témoignages (doc. 3). L'emplacement et la dis
position des sarcophages montrent bien leur antérior
ité par rapport à l'église (Doc. 3). C'est un édifice à
nef unique de 26 m de long sur 1 1 ,50 m de large
terminé par un chevet à trois absides. D'après le res- (4)

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