Onguent du Bec ou médicament du roi ? - article ; n°333 ; vol.90, pg 81-94
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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 2002 - Volume 90 - Numéro 333 - Pages 81-94
« Onguent du Bec » or king's drugs ?
In this XVIIIth century end, between the official drugs of the apothecaries and the remedies of « Empiriques », a common point : their price which makes them dissuasive for the poor people. Since 1710, the royal capacity sets up in the parishes a distribution at moderate price of the drugs for neediest : « les boîtes d'Helvétius » (medicine chest) will be the first steps of a free medical care.
En cette fin du XVIIIe siècle, entre les médicaments officiels des apothicaires et les remèdes des « Empiriques », un point commun : leur prix qui les rend dissuasifs pour les pauvres gens. Dès 1710, le pouvoir royal met en place dans les paroisses une distribution à prix modique des médicaments pour les plus nécessiteux : « les boîtes d'Helvétius » seront les prémices d'une assitance médicale gratuite.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Christian Huni
Vincent Lisowski
Onguent du Bec ou médicament du roi ?
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 90e année, N. 333, 2002. pp. 81-94.
Abstract
« Onguent du Bec » or king's drugs ?
In this XVIIIth century end, between the official drugs of the apothecaries and the remedies of « Empiriques », a common point :
their price which makes them dissuasive for the poor people. Since 1710, the royal capacity sets up in the parishes a distribution
at moderate price of the drugs for neediest : « les boîtes d'Helvétius » (medicine chest) will be the first steps of a free medical
care.
Résumé
En cette fin du XVIIIe siècle, entre les médicaments officiels des apothicaires et les remèdes des « Empiriques », un point
commun : leur prix qui les rend dissuasifs pour les pauvres gens. Dès 1710, le pouvoir royal met en place dans les paroisses une
distribution à prix modique des médicaments pour les plus nécessiteux : « les boîtes d'Helvétius » seront les prémices d'une
assitance médicale gratuite.
Citer ce document / Cite this document :
Huni Christian, Lisowski Vincent. Onguent du Bec ou médicament du roi ?. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 90e année, N.
333, 2002. pp. 81-94.
doi : 10.3406/pharm.2002.5325
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_2002_num_90_333_532581
Onguent du Bec
ou médicament du roi ?
par Christian Huni *, en coll. avec Vincent Lisowski **
Blottie dans la vallée de la Risle à mi-chemin entre Pont-Audemer et
Évreux, s'élève la célèbre Abbaye du Bec Helluin qui, au XVLTF siècle,
fut à l'origine d'un produit médicamenteux connu sous le nom d'Onguent
du Bec, mis au point par un des moines de ce monastère, Dom le Clerc.
C'est à travers un échange de conespondances datant de l'année 1785 que
je le ferai, échange qui met en lumière d'une part le succès toujours confirmé
des remèdes empiriques, et d'autre part les réponses fermes et décisives d'une
administration déjà soucieuse des deniers publics et préoccupée de l'effica
cité des médicaments prescrits, que nous esquisserons une réponse à la ques
tion : Onguent du Bec ou médicaments du Roi ?
De quoi s'agit-il ? Dans sa monumentale Histoire de l'Abbaye du Bec l,
le chanoine Porée nous dit « On fabriquait à l'Abbaye un onguent dont nous
possédons la formule qui jouissait d'un grand renom. Il existe aux archives
du Calvados (C6382, Intendance de Caen) une conespondance à l'année
1785 concernant l'Onguent du Bec contre les maladies vermineuses, dont le
curé de St Marc d'Ouilly a pu se procurer quelques pots chez les Bénédictins
de St Etienne (Note communiquée à l'auteur par M. A. Benêt, archiviste du
Calvados). »
Communication présentée lors de la sortie à l'Abbaye du Bec-Helluin de la Socité d'histoire et patrimoine
pharmaceutiques de Basse-Normandie, le 27 juin 2000
* Président de la Société d'histoire et patrimoine pharmaceutiques de Basse-Normandie
10 place Saint-Sauveur, 14000 Caen
** Docteur en pharmacie, chercheur à l'Université de Caen
REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE, L, N° 333, 1er TRIM. 2002, 81-94. 82 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
Ces archives sont composées de trois lettres :
- la première, en date du 18 janvier 1785, émane de l'abbé Leprovost, curé
de Saint-Marc d'Ouilly dans le diocèse de Bayeux ; elle est adressée à l'i
ntendant de Caen, Feydeau de Brou ;
- la seconde, en date du 28 février 1785, est un rapport d'expertise de M. des
Moueux, docteur régent de la Faculté de médecine de Caen au même intendant ;
- la troisième, en date du 30 mars 1785 et écrite de Paris, est la réponse de
Feydeau de Brou au curé de Saint-Marc d'Ouilly.
Ces trois lettres seront reproduites en intégralité en annexe de cet article.
Dans sa lettre à l'intendant, l'abbé Leprovost porte à sa connaissance que
dans le bocage sévit une maladie vermineuse qui attaque les enfants et qui est
cause d'une grande mortalité. Il pense qu'un remède que l'on puisse appli
quer par voie externe serait la meilleure forme médicamenteuse car la plus
pratique. Or, dit le prêtre, ce remède existe : c'est l'onguent du Bec dont
le Journal ecclésiastique fait un magnifique éloge. Le remède est vendu par
les bénédictins et lui-même s'en est procuré chez ceux de Saint-Étienne de
Caen. C'est un remède universel ; d'ailleurs, si on lit attentivement le pros
pectus, on constate qu'il est « efficace dans une infinité d'autres maux » et le
curé de Saint-Marc d'Ouilly de conclure : « si vous vous déterminiez à en
faire passer à vos curés pour leurs prescriptions dans les campagnes, vous
feriez une uvre très méritoire et très favorable à la population... »
Fort de cette requête, Feydeau de Brou qui est un très jeune homme, il n'a
pas trente ans, fort soucieux de sa carrière et résidant rarement à Caen, se
couvre en demandant à des Moueux de lui établir un rapport. 2
Ce dernier sera l'objet de la seconde lettre rédigée par des Moueux à l'in
tention de l'intendant : il lui rapporte qu'il a rencontré à Saint-Étienne de
Caen, un moine, Dom Mesnil-Grand, futur prieur du monastère. Le religieux
connaît de réputation l'onguent du Bec et s'engage à lui en procurer ce qui
est fait huit jours plus tard.
Des Moueux examine le produit, fait quelques expériences (?), intenoge sur
tout des personnes qui en font fait l'usage et il arrive aux conclusions suivantes :
c'est un onguent un peu caustique ou légèrement mordant et épispastique, c'est-
à-dire qu'appliqué sur la peau, il provoque une irritation et l'afflux des humeurs.
« Le prospectus qui fait le détail de ses vertus est beaucoup exagéré », et
il conclut : « je ne le crois point propre à tuer les vers. Les remèdes les plus pénét
rants et les plus amers, l'alôes, le fiel de buf, la coloquinte ne possèdent pas
même cette propriété d'une manière sure et invariable lorsqu'on ne les employe
qu'à l'extérieur. »
La recommandation d'ordre financier terminant la lettre : « Un pot de
neuf ou dix onces se vend trois livres. À raison d'une seule application, il en ,
ONGUENT DU BEC OU MÉDICAMENT DU ROI ? 83
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Religieux Bénédictin de l'Abaie d» *Bec.
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