Paléolithique du Péloponèse - article ; n°3 ; vol.60, pg 249-265
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1963 - Volume 60 - Numéro 3 - Pages 249-265
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Leroi-Gourhan
Jean Chavaillon
Nicole Chavaillon
Paléolithique du Péloponèse
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1963, tome 60, N. 3-4. pp. 249-265.
Citer ce document / Cite this document :
Leroi-Gourhan André, Chavaillon Jean, Chavaillon Nicole. Paléolithique du Péloponèse. In: Bulletin de la Société préhistorique
française. 1963, tome 60, N. 3-4. pp. 249-265.
doi : 10.3406/bspf.1963.3907
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1963_num_60_3_3907Paléolithique du Péloponèse
André LEROI GOURHAN, Jean et Nicole CHAVAILLON
Le Paléolithique grec est, encore à l'heure actuelle, peu connu. Dès
1923 l'abbé Breuil décrivait dans ses « Notes de voyage paléolithique
en Europe centrale » trois pièces provenant de Grèce et les rattachait
à une phase récente du Paléolithique supérieur (Breuil, 1923). Il y a
quelques années MM. Miloïsic et Théokharis ont découvert d'assez попь
breuses pièces attribuées au moyen et supérieur, en Thes-
salie, dans les berges du fleuve Pinios. Entre Thèbes et Levadia, la
caverne de Seidi a fourni des pièces datées du Paléolithique récent. En
1958, MM. Bialor et Jameson ont découvert des pièces levalloisiennes en
Argolide (BiALOR P. A., M. H., 1962) ; enfin il y a quelques mois,
au cours de l'été 1962, une équipe de préhistoriens de l'Université de
Cambridge a découvert des sites paléolithiques moyens dans la région
d'Ioaninna (E. S. Higgs, 1962).
C'est au Péloponèse que nous avons, à l'automne 1962, entrepris une
prospection géologique et préhistorique dont le but était de reconnaître
l'existence et la nature du Paléolithique grec. Par la suite, notre r
echerche a été étendue à la région de Tripolis, de Kalamata, de Sparte et
à l'Argolide, mais l'essentiel de notre effort s'est porté sur l'Elide.
Notre équipe de six personnes constituée par André Leroi-Gour:an,
Jean et Nicole Chavaillon avec la collaboration de M. Brezillon, du
R. P. Hours et de A. Papanicolaou, étudiante grecque en archéologie
préhistorique, a travaillé en Grèce en septembre et octobre 1962. Jean
Chavaillon s'y occupait plus particulièrement de la géologie.
C'est une découverte fortuite faite en 1960 par un bruxellois, J. Servais,
alors pensionnaire à l'Ecole française d'Athènes, qui fut à l'origine de
ce voyage. Se rendant à un village de l'extrême Ouest de l'Elide, Kastron,
où il devait étudier les vestiges des établissements antiques de Killini,
J. Servais avait en effet découvert, dans les sédiments d'une petite butte
sculptée par l'érosion, quelques pièces qui lui parurent avec raison
appartenir à une époque assez reculée du Paléolithique. Conscient de
l'importance de sa trouvaille, J. Servais publia une note dans le Bulletin
de l'Ecole française d'Athènes (J. Servais, 1962), et s'entretint avec
A. Leroi-Gourhan qui préparait alors à Athènes le projet de la présente
expédition. Ce fut le point de départ de nos recherches.
La série récoltée par J. Servais se composait d'une dizaine de pièces
dont trois avaient été récoltées in situ : une petite pointe d'aspect mous-
térien et deux éclats.
La localisation géographique très précise donnée par cet auteur nous
permit de retrouver rapidement le gisement. Quelques jours de travail
furent nécessaires pour préciser la stratigraphie que nous exposerons
plus loin, quelques pièces en place dans les sables, près de la
butte-témoin qui avait déjà fourni des éclats in situ, et constater que les
environs, à quelques centaines de mètres à la ronde, recelaient de nomb
reuses coupes dans les mêmes sédiments, fournissant des pièces d'allure
moustérienne ou d'un style plus récent. Ce premier travail nous a fourni
un matériel assez abondant (95 pièces, éclats et nucleus, auxquels s'ajou
taient 110 fragments de silex, de nucleus brisés, etc.). 250 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
Ces pièces appartenaient bien, comme l'avait vu J. Servais, les unes à
an moustérien à nombreux éclats levallois, les autres à un niveau indust
riel beaucoup plus récent, comprenant de nombreuses pièces tirées de
petits galets et quelques rares microlithes. Un fait nouveau semblait se
dégager de l'étude de certains sites, celui de Kastron 10 (1) en parti
culier : il y avait là des pièces laminaires, plus allongées que celles de
la série ancienne, bien que débitées suivant la technique levalloisienne,
avec de fréquents talons facettés ou retouchés. Aucune pièce de ce type
n'avait été trouvée en place, mais l'érosion, à Kastron 10, semblait
n'avoir pas atteint la couche de sable fournissant habituellement l'i
ndustrie de type moustérien.
Une deuxième phase de la prospection nous a permis de retrouver,
hors du petit massif pliocène creusé de vallées rayonnantes jusque-là
exploré, des formations sédimentaires très semblables, contenant elles
aussi des vestiges de l'industrie humaine. C'est ainsi que la région
d'Amalias, à 20 km environ au Sud-Est de Kastron, fournit trois sites
principaux sur lesquels 87 pièces determinates furent recueillies.
L'étude de ce matériel confirma ce que nous avait déjà appris la région
de Kastron et surtout apporta la localisation stratigraphique de la série
intermédiaire qui n'avait été que soupçonnée dans le premier temps
de notre recherche.
A ce moment, la date du départ de quatre d'entre nous approchant, il
nous fallut décrire, dessiner et photographier sur place toutes les pièces
que nous avions groupées, et les remettre aux mains de M. Yalouris,
Éphore d'Olympie.
Quelques jours plus tard, J. et N. Chavaillon reprenaient seuls la
prospection. Le hasard leur fit découvrir un treizième site dans la région
de Kastron. Puis l'aire de répartition des sites s'étendit vers le Nord
jusqu'au cap Araxos, près de Kato Achaïa, et vers le Sud jusqu'au cap
Katacolon; partout les mêmes formations jaunes et rouges, puis grises
en surface se retrouvèrent, livrant en couche ou sur leurs paliers d'éro
sion des vestiges préhistoriques appartenant au moustérien ou aux
deux cultures ultérieures.
Au total, c'est une série de près de 300 pièces qui fut remise au Musée
d'Olympie, accompagnée de 350 pièces brisées et de fragments divers.
I — LOCALISATION GEOGRAPHIQUE
Le temps et les moyens limités dont nous disposions ne nous ont pas
permis d'étendre notre prospection autant que nous l'aurions désiré. Le
point de départ de notre recherche étant une station située dans un
massif pliocène à quelques kilomètres seulement de la mer, c'est tout
d'abord vers la zone côtière que nous nous sommes dirigés. De la région
de Kato Achaïa, au Nord (une sablière située près de Lak!kopetra a fourni
50 pièces et éclats dont 3 m situ), jusqu'à Katacolon, à l'Ouest de Pyrgos,
sept points se sont révélés fertiles (la carte de la Fig. I montre la répar
tition de ces stations) ; dans le cas d'Amalias comme dans celui de
Kastron nous avons été amenés à numéroter les sites du fait de leur
densité. Une reconnaissance au Sud de Pyrgos, dans la région côtière,
en direction de Zakoro, ne donna aucun résultat, l'érosion ayant enlevé
toute la couverture quaternaire qui recouvrait les terrains pliocenes.
Toute la région intérieure de l'Elide, plus difficilement accessible aux
véhicules dont nous disposions, reste à prospecter (et fera l'objet, nous
(1) Les sites fournissant de l'industrie, et situés aux environs du point dé
crit par J. Servais ont été, pour la commodité du travail, appelés « Kastron 1,
2, 3... 13»; tous sont distants du «Site Servais» ou «Kastron 1» d'un kil
omètre au plus. SOCIETE PREHISTORIQUE FRANÇAISE 251
Cap Araxos
Fig. I. — Carte du Péloponèse. 252 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
l'espérons, de recherches prochaines). Cependant à 8 km à l'Est d'Olym-

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