Paléosols interglaciaires des grèzes de Beaumont et d Echoisy (Charente) - article ; n°2 ; vol.7, pg 121-133
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Paléosols interglaciaires des grèzes de Beaumont et d'Echoisy (Charente) - article ; n°2 ; vol.7, pg 121-133

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Description

Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Année 1970 - Volume 7 - Numéro 2 - Pages 121-133
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacques Ducloux
J Dupuis
Yves Guillien
Jean Jacques Puisségur
Paléosols interglaciaires des grèzes de Beaumont et d'Echoisy
(Charente)
In: Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Volume 7 - Numéro 2-3 - 1970. pp. 121-133.
Citer ce document / Cite this document :
Ducloux Jacques, Dupuis J, Guillien Yves, Puisségur Jean Jacques. Paléosols interglaciaires des grèzes de Beaumont et
d'Echoisy (Charente). In: Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Volume 7 - Numéro 2-3 - 1970. pp.
121-133.
doi : 10.3406/quate.1970.1154
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/quate_0004-5500_1970_num_7_2_1154Bulletin de l'Asssociation française 1970 - 2-3, page 121 pour I etude du Quaternauc.
PALEOSOLS INTERGLACIAIRES
DES GREZES DE BEAUMONT ET D'ECHOISY
(CHARENTE) *
PAR
J. DUCLOUX', J. DUPUIS1, Y. GUILLIEN2 et J.J. PUISSEGUR
Les paléosols qui recoupent les dépôts de grèzes répondent à ceux qui recou
pent les dépôts de lœss.
De 1939 à 1961, des paléosols ont été observés sur les coupes de grèzes en
Périgord, Charente, Poitou, Berry, Bourgogne, Lorraine, Champagne et Normandie :
Y. Dewolf et Y. Guillien (1962) les ont répartis en deux groupes, interstadiaire
et interglaciaire.
Les paléosols interglaciaires ont été interprétés comme tels par comparaison
avec les sols qui aujourd'hui couronnent les dépôts grèzeux. Des paléosols inter
glaciaires aux sols holocènes, la physionomie générale varie quelque peu. Les
premiers présentent une coloration beaucoup plus accusée et des horizons mieux
différenciés (en particulier l'horizon Ca d'accumulation calcique) ; par là ils sug
gèrent des climats « à saisons contrastées, à étés secs », un peu différents du
climat actuel. Leur caractère pédologique ne fut donc affirmé qu'en 1962, lor
squ'une série d'analyses (matière organique, colloïdes, fer total) eut été effectuée
au Laboratoire de géomorphologie de Caen, sous la direction de Y. Dewolf. Les
premières données paléontologiques concernant ces paléosols furent apportées
par J.J. Puisségur (cité par Y. Guillien, 1965) qui étudia les mollusques recueillis
à la base du paléosol d'Echoisy (Charente).
A l'occasion du prochain Congrès de l'INQUA, l'examen des paléosols grèzeux
a été repris dans la région d'Angoulême, celui notamment des intergla
ciaires de Beaumont et d'Echoisy**.
I. — LES GREZIERES DE BEAUMONT ET D'ECHOISY4.
Le terme grèze a été adopté pour désigner clairement un matériau détritique
bien défini, presque toujours calcaire, qui peut être utilisé comme mortier et
qui, pour cette raison, est généralement appelé sable. Les dépôts de grèze — dès
lors qu'ils sont un peu considérables — constituent une famille géomorphologi
que homogène, qui a été expliquée par la nivation pleistocene (Y. Guillien, 1952,
1953, 1954, 1957, 1960, 1964 a et b).
* Communication presentee le 19 avril 1969 au Colloque sur les paléosols quaternaires (E N S A
Gngnon). ** On remerciera ici tous ceux qui sont venus travailler sur les coupes de Beaumont et d'Echoisv :
f J P Baker et ses étudiants du Laboratoire de géomorphologie physique d'Amsterdam, Y Dewolf,
F Joly, A Simonin, E Leterrier, de l'Institut de géographie de Pans.
1 Laboratoire de pédologie, Faculté des sciences de Poitiers.
2 Museum national d'histoire naturelle (Préhistoire)
3de géologie, Faculté des sciences de Dijon
4 Les observations rapportées ici sont de Y Guillien et J -J Puisségur. BULLETIN DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'ÉTUDE Du QUATERNAIRE 122
La nivation (stricto sensu) est caractéristique de l'étage subnival : au-dessous
de la limite des neiges permanentes, mais au-dessus de la pelouse alpine ou
subarctique, les taches de neige fondent très lentement au cours de la saison la
plus chaude ; elles déterminent alors immédiatement autour d'elles le dévelop
pement d'un écosystème : l'humidification poussée de la surface rocheuse, des
cycles gel-dégel à peu près journaliers, par suite l'élaboration d'un matériau
détritique « finement divisé », le tri et le dépôt de ce matériau grèzeux, la cons
truction de formes d'accumulation parfaitement isolées les unes des autres (F.E.
Matthes, 1900).
L'organisation du dépôt et la qualité du matériau dépendent notamment de
la topographie locale ; celle-ci rend compte de la position et de la dimension
de la tache de neige comme aussi du mode de ruissellement des eaux de fonte.
W.V. Lewis a distingué deux types principaux de tache de neige : « longitudinal »
et « transversal » (W.V. Lewis, 1939).
La grèze de Beaumont est née d'une tache de neige « longitudinale » : enten
dons qu'elle occupait sur 200 ou 300 m un vallon en pente douce, très évasé, profond
de 5 à 8 m ; plus précisément, elle occupait une tête de vallon, orientée d"W en
E et poussée vers l'W jusqu'au niveau du plateau. Les formations grézeuses ont,
à diverses reprises, presque totalement remblayé cette tête de vallon ; ce sont
les exploitations de grèze qui, depuis un siècle, ont fait réapparaître partiellement
la topographie initiale.
Dans la section haute qui, dès 1930, était à peu près vidée de son remplis
sage, une coupe a été rouverte en 1958. Cette coupe, normale à l'axe du vallon,
montre un beau paléosol qui a fourni les échantillons étudiés à Caen en 1961 :
l'horizon supérieur, épais de 50 cm au moins, très rubéfié, était très riche en
colloïdes (35 %) et riche en matière organique (0,4 %) (Y. Dewolf et Y. Guillien,
1962). Au-dessous de cet horizon rubéfié, l'horizon Ca est exceptionnellement
induré.
La section basse du dépôt a été exploitée de l'aval vers l'amont, de l'E vers
l'W par conséquent, selon deux axes qui convergent à l'aval, près de la route.
Entre ces deux axes subsiste une séparation étroite, une cloison de quelques
mètres, parallèle à la direction générale du vallon. C'est sur cette cloison qu'en
1966 fut reconnue une seconde coupe du paléosol de Beaumont : celle qui sera
étudiée ci-dessous. Dans un plan normal au thalweg et qui passe par les prin
cipaux affleurements du paléosol, on peut actuellement relever la coupe suivante
(décrite du N au S) :
1. La paroi gauche du vallon, modelée dans la roche en place et qui fut cryo-
turbée ;
2. Le fond du vallon qui fut recouvert par plusieurs mètres de grèze et qui est
aujourd'hui déblayé : ici ont été reconnus tous les traits d'une sédimentation
alluviale due aux eaux de fonte de la tache de neige et à leur charge sédi-
mentaire ; en 1949, on a pu en ce point montrer de très belles cryoturbations
affectant la masse du dépôt ;
3. Enfin, la paroi droite (S) du vallon, modelée à sa base dans la roche en place
et, un peu plus haut, dans des dépôts grézeux plus anciens que ceux qui occu
paient le vallon ; sur ces grèzes relativement anciennes s'est développé le paléo
sol de Beaumont ; ce paléosol a été quelque peu remanié avant d'être noyé
sous les grèzes récentes : l'horizon Ca de ce paléosol recèle une faunule de
mollusques qui est à l'étude et qu'il sera intéressant de comparer à celle
d'Echoisy.
La grèze litée d'Echoisy est née, à la différence de celle de Beaumont, d'une
tache de neige « transversale » : entendons que cette tache de neige était plaquée PALÉOSOLS INTERGLACIAIRES DE BEAUMONT ET D'ÉCHOISY (CHARENTE) |23
au pied d'un versant descendant vers l'E, que sa plus grande longueur était
parallèle à la crête du coteau au lieu de lui être perpendiculaire.
L'exploitation, qui vers 1950 n'avait emporté que les parties les plus basses
du dépôt, aujourd'hui apparaît poussée presque jusqu'à son terme : sur une
grande partie de la carrière elle s'arrête sur un paléosol à forte pente, qu'elle
a dégagé.
La coupe du paléosol étudié ci-dessous paraît &#

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