Paris au printemps 1791, les Sociétés Fraternelles et le problème de la souveraineté - article ; n°1 ; vol.287, pg 1-16
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Description

Annales historiques de la Révolution française - Année 1992 - Volume 287 - Numéro 1 - Pages 1-16
Raymonde Monnier, Paris in the Spring of 1791 : The Fraternal Societies and the Question of Sovereignty.
If a good deal has been written about the part played by the Parisian Section Societies during Year II, much still remains to be studied concerning the development of the ideas and political behaviour which brought the sans-culotte to life. This is especially true in the spring of 1791. The growing role of the Fraternal Societies merged with the activity of the press and of leaders to create a new democratic culture. The author analyses the number, activity and geographical location of these societies and their struggles against the policies of the City Government and the Assembly. This history of Robert and the Central Committee of Patriotic Societies is studied, as well as that of the Social Cercle and the Friends of Truth. After the flight to Varennes, the campaign in favour of a republic cannot be separated from the questions of sovereignty and representation : universal suffrage and the people's acceptance of laws were called for as the necessary instruments of a true democracy.
Raymonde Monnier : Paris au printemps 1791. Les Sociétés Fraternelles et le problème de la souveraineté.
Si le rôle des sociétés sectionnaires parisiennes de l'an II est bien connu, il reste beaucoup à dire sur le cheminement des idées, et l'élaboration des pratiques politiques qui ont donné vie au sans-culotte, notamment dans la séquence du printemps 1791. Le rôle croissant des sociétés fraternelles s'y conjoint à l'action de la presse, et a l'émergence de porte-parole pour donner naissance à une nouvelle culture démocratique. On rappelle ici le nombre, l'action, l'implantation géographique de ces sociétés, leurs combats entre la politique de la municipalité ou de l'assemblée. On évoque le rôle de Robert et du Comité central des Sociétés patriotiques, comme celui du Cercle social et des Amis de la Vérité. Après Varennes, la campagne pour la République est inséparable d'une réflexion sur la souveraineté et le principe représentatif : le suffrage universel et la sanction populaire des lois sont revendiqués comme les moyens d'exercice d'une démocratie véritable.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Raymonde Monnier
Paris au printemps 1791, les Sociétés Fraternelles et le
problème de la souveraineté
In: Annales historiques de la Révolution française. N°287, 1992. pp. 1-16.
Citer ce document / Cite this document :
Monnier Raymonde. Paris au printemps 1791, les Sociétés Fraternelles et le problème de la souveraineté. In: Annales
historiques de la Révolution française. N°287, 1992. pp. 1-16.
doi : 10.3406/ahrf.1992.1472
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahrf_0003-4436_1992_num_287_1_1472Abstract
Raymonde Monnier, Paris in the Spring of 1791 : The Fraternal Societies and the Question of
Sovereignty.
If a good deal has been written about the part played by the Parisian Section Societies during Year II,
much still remains to be studied concerning the development of the ideas and political behaviour which
brought the sans-culotte to life. This is especially true in the spring of 1791. The growing role of the
Fraternal Societies merged with the activity of the press and of leaders to create a new democratic
culture. The author analyses the number, activity and geographical location of these societies and their
struggles against the policies of the City Government and the Assembly. This history of Robert and the
Central Committee of Patriotic Societies is studied, as well as that of the Social Cercle and the Friends
of Truth. After the flight to Varennes, the campaign in favour of a republic cannot be separated from the
questions of sovereignty and representation : universal suffrage and the people's acceptance of laws
were called for as the necessary instruments of a true democracy.
Résumé
Raymonde Monnier : Paris au printemps 1791. Les Sociétés Fraternelles et le problème de la
souveraineté.
Si le rôle des sociétés sectionnaires parisiennes de l'an II est bien connu, il reste beaucoup à dire sur le
cheminement des idées, et l'élaboration des pratiques politiques qui ont donné vie au sans-culotte,
notamment dans la séquence du printemps 1791. Le rôle croissant des sociétés fraternelles s'y conjoint
à l'action de la presse, et a l'émergence de porte-parole pour donner naissance à une nouvelle culture
démocratique. On rappelle ici le nombre, l'action, l'implantation géographique de ces sociétés, leurs
combats entre la politique de la municipalité ou de l'assemblée. On évoque le rôle de Robert et du
Comité central des Sociétés patriotiques, comme celui du Cercle social et des Amis de la Vérité. Après
Varennes, la campagne pour la République est inséparable d'une réflexion sur la souveraineté et le
principe représentatif : le suffrage universel et la sanction populaire des lois sont revendiqués comme
les moyens d'exercice d'une démocratie véritable.PARIS AU PRINTEMPS 1791
LES SOCIÉTÉS FRATERNELLES
ET LE PROBLÈME DE LA SOUVERAINETÉ
Sans revenir sur les tendances spécifiques de la révolution populaire
urbaine ni sur les mentalités et les pratiques de la sans-culotterie dont Albert
Soboul a fait une analyse désormais classique, il me semble légitime de
s'interroger — au-delà de la fortune d'un mot — sur le cheminement des
idées qui ont donné vie au sans-culotte, notamment sur l'affirmation du
principe qui triomphe après l'insurrection du 10 août, celui de la souve
raineté populaire (1). C'est à lui qu'est consacré le premier débat de la
Convention : avant même de décréter « que la royauté est abolie en
France », l'assemblée déclare à l'unanimité « qu'il ne peut y avoir de cons
titution que lorsqu'elle est acceptée par le peuple ».
Les historiens ont souligné avec raison le rôle de l'expérience des districts
dans l'apprentissage des pratiques qui ont donné à la démocratie sans-
culotte ses caractères spécifiques (2). C'est sur un autre moment important
de la révolution parisienne que je voudrais attirer l'attention, sur le prin
temps 1791, avant la fuite à Varennes : moment important pour la défi
nition des stratégies et la formation des principes sur lesquels se construit
la République démocratique. « Moment républicain » par excellence : s'il
n'est encore guère question de la République, ce n'est pas que personne
n'y pense. Certains sont même convaincus, comme Robert ou Lavicom-
terie, et ils l'ont écrit, que la royauté est incompatible avec la liberté. Mais
(1) A. Soboul, Les sans-culottes parisiens en l'an II..., Paris, 1958. A. Geffroy, art. « sans-culotte »,
Dictionnaire des usages sociopolitiques, I, Paris, 198S.
(2) G. Garrigues, Les districts parisiens pendant la Révolution française, Paris, 1932. M. Gent y,
L'apprentissage de la citoyenneté, 1789-1795, Paris, 1987.
Annales Historiques de la Révolution Française — 1992 — N° 1 2 RAYMONDE MONNIER
si personne n'y revient, c'est que la question n'est pas à l'ordre du jour,
pour des raisons d'opportunité. En 1790 et au début de 1791, l'idée répu
blicaine est ajournée, car le problème alors n'est pas celui de la Répub
lique, c'est celui de la Constitution (3).
La situation politique à Paris au printemps 1791 est extrêmement
complexe — on est dans une période de grande liberté d'expression —
et je suis obligée dans le cadre de cet article, de laisser de côté un certain
nombre de facteurs. Je n'aborderai pas les problèmes sociaux, bien que
l'agitation ouvrière, qui entraîne le vote de la loi Le Chapelier, soit liée
au mouvement des sociétés fraternelles, dans la réalité comme dans l'esprit
des législateurs. Je laisserai également de côté tout ce qui concerne la
personne du roi, bien que l'agitation populaire soit aussi à l'origine du
décret du 10 mai dont je veux parler. Je m'en tiendrai à ce qui me semble
être l'essentiel en mai et juin 1791, le problème constitutionnel. Tandis
que s'achève la Constitution et que le temps des élections approche, un
courant démocratique radical prend de l'influence, qui met au centre des
débats politiques le problème de la souveraineté et, après la fuite du roi
celui de la République : les deux thèmes demeureront liés jusqu'à la chute
du trône.
Les porte-parole du courant radical intègrent dans une revendication
politique la protestation populaire et l'hostilité à la personne du roi qui
se développent à Paris au printemps 1791 ; espérant faire pression sur
l'Assemblée par une fédération des volontés, ils développent grâce à l'action
conjuguée de la presse et des clubs populaires — celui des Jacobins de
Paris y reste étranger — une grande campagne de pétitions que la Consti
tuante feint d'ignorer et à laquelle met fin brutalement l'application de
la loi martiale le 17 juillet. La fuite du roi avait servi de catalyseur, mais
la mobilisation de l'opinion autour du problème de la Constitution et de
la souveraineté était déjà réalisée quand Paris au matin du 21 juin avait
appris cet « étrange événement ».
Comme la presse a fait l'objet d'études récentes, j'insisterai sur le
développement et le rôle des sociétés fraternelles (4). Mais l'influence de
la presse radicale est tout aussi importante, tant par la personnalité des
journalistes que par la publicité que leurs feuilles donnent au débat poli
tique, en rendant compte des séances des sociétés patriotiques, en publiant
les arrêtés, les affiches, les adresses et les principaux discours (5). Les porte-
(3) Sur le moment républicain, voir la contribution de F. Brunel et J. Guilhaumou, dans Recherches
sur la Révolution. Un bilan des travaux scientifiques du Bicentenaire, Paris, 1991.
(4) H. Gough, The Newspaper Press in the French Revolution, London, 1988. C. Labrosse,
P. Retat, Naissance du Journal révolutionnaire. 1789, P.U. Lyon, 1989. La Révolution du Journal. 1788-
1794, Textes présentés par P. Rétat, Paris, CNRS, 1989. J. D. Popkin, Revolutionary News. The press
in France. 1789-1799, Durham and London, 1990.
(5) De plus, étant donné la dispersion et la rareté des papiers des sociétés de cette époque, la presse
et les brochures imprimées sont des sources d'une importance capitale. SOCIÉTÉS FRATERNELLES ET LA SOUVERAINETÉ 3 LES
parole du courant radical sont des hommes de lettres militants, qui
comprennent leur rôle de journalistes comme part

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