Perspectives de l économie française - article ; n°1 ; vol.16, pg 5-46
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Revue de l'OFCE - Année 1986 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 5-46
The economic growth for 1986-1987 will widely depend on and firms reactions for the reverses oil crisis. If they are going to use income transfers to reduce their debt, the growth will remain Home — saving would substitute the external debt in order to finance same investment amount. Finally, this is the danger emphasized in forecast. The value — added sharing could be modified in favour of the because of the relatively restrictive wage — policy and of the lifted administrative controls on prices. Hence, the following paradox : whereas « mutandis » profits growth increases investment, a national income distribution too much favourable to the firms, can, by depressing the demand, not only be prejudicial to consumption, but by the influence of demand on investment, it can also be prejudicial to investment. There is an escape for this situation. On the one hand, tax — cuts be higher than those assumed in the control — forecast, on the other managers may not reap advantage from the lifted administrative controls prices to improve their profits. Both assumptions provide an scenario where inflation would be lower and the real household growth would be higher. The trade-balance improvement should be limited in 1986 because of deterioration of the industrial trade-balance. The trade-balance surplus would reach about 20 billions in 1986-1987. According to the last informations given by Government, fiscal policy next year, would lead to a public spending deliberated cutting down of billions Francs, and a public deficit reduction of 20 billions. The exemption of social insurance contribution for youth employment, probably improve employment but they will be balanced by the impact of the easing of redundancy procedures and employment reduction the public sector. Production should grow at the same rate than productivity, and employment will stop declining. Due to the labour increase, unemployment will keep on growing.
Les transferts de revenus résultant du contre-choc pétrolier devraient stimuler la croissance des pays de l'OCDE au cours des dix-huit prochains mois. Toutefois, les délais de réaction des agents économiques et les incertitudes sur la réorientation des politiques économiques en réaction au contre-choc pétrolier font que cette amélioration ne s'est pas encore traduite sur l'évolution récente : l'économie mondiale restant, comme en 1974 à la suite du premier choc pétrolier (mais en sens inverse), en « surfusion ». La croissance économique de 1986-1987 dépendra donc très largement des réactions des gouvernements et des entreprises aux transferts de revenus. S'ils les utilisent pour se désendetter, la croissance restera modérée : l'épargne intérieure se substituant au déficit extérieur pour financer un montant d'investissement inchangé. Or c'est précisément l'un des risques que fait apparaître la prévision réalisée pour l'économie française à l'aide du modèle OFCE-trimestriel. Du fait notamment de la conjugaison d'une politique salariale relativement restrictive et de la libération des prix, le partage de la valeur ajoutée pourrait continuer à se déformer en faveur des entreprises, ces dernières étant les principales bénéficiaires du contre-choc pétrolier. D'où la situation paradoxale suivante : alors que — toutes choses égales par ailleurs — la croissance des profits stimule l'investissement, un partage du revenu national trop favorable aux entreprises peut, en déprimant la demande des ménages, non seulement nuire à la consommation, mais du fait de l'influence de la demande sur l'investissement nuire également à l'investissement. Cette situation n'est pas inéluctable. D'une part les réductions d'impôts peuvent être plus importantes que celles qui sont retenues dans la prévision centrale ; d'autre part les entreprises peuvent ne pas profiter de la libération des prix pour améliorer leurs marges. Ces deux hypothèses conduisent à un scénario alternatif où l'inflation serait plus faible et la croissance du revenu réel des ménages plus élevée. L'amélioration du solde extérieur résultant du contre-choc pétrolier devrait être limitée en 1986 par la dégradation de l'excédent industriel. L'excédent du solde des biens et services s'établirait à 20 milliards environ en 1986 et 1987. Selon les dernières indications fournies par le gouvernement, la politique budgétaire pour l'année prochaine se traduirait par une réduction délibérée des dépenses de 35 milliards de francs, par rapport à l'évolution spontanée et par une diminution du déficit budgétaire de 20 milliards par rapport à l'année précédente. Ceci rend possible une réduction délibérée des impôts d'une quinzaine de milliards de francs. Compte tenu des mesures déjà annoncées dans la loi des finances initiale pour 1986 et dans le collectif budgétaire cette hypothèse conduit à une réduction supplémentaire des impôts sur le revenu d'environ 4 milliards. Celle-ci ne permet pas d'honorer la promesse de réduire l'impôt sur le revenu de 8 % hors IGF (soit 17 milliards). Nous nous sommes néanmoins limités à cette réduction dans la prévision centrale. Dans le second scénario, on a supposé que la promesse serait honorée, quitte à accepter un déficit budgétaire un peu plus élevé. Un déficit du régime général de la Sécurité sociale est probable en 1986. Cependant, une augmentation des cotisations sociales ne paraît pas indispensable dès cette année, compte tenu des excédents de trésorerie. Nous avons supposé qu'elle interviendrait au début de l'année 1987, le taux de cotisation retraite des salariés étant accru d'un point. Le budget social exercerait donc un impact négatif sur le revenu des ménages en 1987. Les exonérations de charges sociales pour l'embauche et la formation des jeunes de moins de 25 ans auront vraisemblablement des effets bénéfiques sur l'emploi mais ceux-ci seront annulés par l'impact négatif de la suppression de l'autorisation administrative de licenciement et des réductions d'emplois dans la fonction publique. La production devrait croître au même rythme que la productivité du travail, permettant un arrêt de la diminution des effectifs salariés. Mais, du fait de la progression de la population active, le chômage continuerait à croître.
42 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Département d'économétrie de
l'OFCE
Pierre-Alain Muet
Alain Fonteneau
Michel Boutillier
Perspectives de l'économie française
In: Revue de l'OFCE. N°16, 1986. pp. 5-46.
Citer ce document / Cite this document :
Département d'économétrie de l'OFCE, Muet Pierre-Alain, Fonteneau Alain, Boutillier Michel. Perspectives de l'économie
française. In: Revue de l'OFCE. N°16, 1986. pp. 5-46.
doi : 10.3406/ofce.1986.1062
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1986_num_16_1_1062Résumé
Les transferts de revenus résultant du contre-choc pétrolier devraient stimuler la croissance des pays
de l'OCDE au cours des dix-huit prochains mois. Toutefois, les délais de réaction des agents
économiques et les incertitudes sur la réorientation des politiques économiques en au contre-
choc pétrolier font que cette amélioration ne s'est pas encore traduite sur l'évolution récente :
l'économie mondiale restant, comme en 1974 à la suite du premier choc pétrolier (mais en sens
inverse), en « surfusion ».
La croissance économique de 1986-1987 dépendra donc très largement des réactions des
gouvernements et des entreprises aux transferts de revenus. S'ils les utilisent pour se désendetter, la
croissance restera modérée : l'épargne intérieure se substituant au déficit extérieur pour financer un
montant d'investissement inchangé. Or c'est précisément l'un des risques que fait apparaître la
prévision réalisée pour l'économie française à l'aide du modèle OFCE-trimestriel.
Du fait notamment de la conjugaison d'une politique salariale relativement restrictive et de la libération
des prix, le partage de la valeur ajoutée pourrait continuer à se déformer en faveur des entreprises, ces
dernières étant les principales bénéficiaires du contre-choc pétrolier. D'où la situation paradoxale
suivante : alors que — toutes choses égales par ailleurs — la croissance des profits stimule
l'investissement, un partage du revenu national trop favorable aux entreprises peut, en déprimant la
demande des ménages, non seulement nuire à la consommation, mais du fait de l'influence de la sur l'investissement nuire également à l'investissement.
Cette situation n'est pas inéluctable. D'une part les réductions d'impôts peuvent être plus importantes
que celles qui sont retenues dans la prévision centrale ; d'autre part les entreprises peuvent ne pas
profiter de la libération des prix pour améliorer leurs marges. Ces deux hypothèses conduisent à un
scénario alternatif où l'inflation serait plus faible et la croissance du revenu réel des ménages plus
élevée.
L'amélioration du solde extérieur résultant du contre-choc pétrolier devrait être limitée en 1986 par la
dégradation de l'excédent industriel. L'excédent du solde des biens et services s'établirait à 20 milliards
environ en 1986 et 1987.
Selon les dernières indications fournies par le gouvernement, la politique budgétaire pour l'année
prochaine se traduirait par une réduction délibérée des dépenses de 35 milliards de francs, par rapport
à l'évolution spontanée et par une diminution du déficit budgétaire de 20 par rapport à l'année
précédente. Ceci rend possible une réduction délibérée des impôts d'une quinzaine de milliards de
francs. Compte tenu des mesures déjà annoncées dans la loi des finances initiale pour 1986 et dans le
collectif budgétaire cette hypothèse conduit à une réduction supplémentaire des impôts sur le revenu
d'environ 4 milliards. Celle-ci ne permet pas d'honorer la promesse de réduire l'impôt sur le revenu de 8
% hors IGF (soit 17 milliards). Nous nous sommes néanmoins limités à cette réduction dans la prévision
centrale. Dans le second scénario, on a supposé que la promesse serait honorée, quitte à accepter un
déficit budgétaire un peu plus élevé.
Un déficit du régime général de la Sécurité sociale est probable en 1986. Cependant, une augmentation
des cotisations sociales ne paraît pas indispensable dès cette année, compte tenu des excédents de
trésorerie. Nous avons supposé qu'elle interviendrait au début de l'année 1987, le taux de cotisation
retraite des salariés étant accru d'un point. Le budget social exercerait donc un impact négatif sur le
revenu des ménages en 1987. Les exonérations de charges sociales pour l'embauche et la formation
des jeunes de moins de 25 ans auront vraisemblablement des effets bénéfiques sur l'emploi mais ceux-
ci seront annulés par l'impact négatif de la suppression de l'autorisation administrative de licenciement
et des réductions d'emplois dans la fonction publique. La production devrait croître au même rythme
que la productivité du travail, permettant un arrêt de la diminution des effectifs salariés. Mais, du fait de
la progression de la population active, le chômage continuerait à croître.
Abstract
The economic growth for 1986-1987 will widely depend on and firms reactions for the reverses oil crisis.
If they are going to use income transfers to reduce their debt, the growth will remain Home — saving
would substitute the external debt in order to finance same investment amount. Finally, this is the
danger emphasized in forecast.
The value — added sharing could be modified in favour of the because of the relatively restrictive wage— policy and of the lifted administrative controls on prices. Hence, the following paradox : whereas «
mutandis » profits growth increases investment, a national income distribution too much favourable to
the firms, can, by depressing the demand, not only be prejudicial to consumption, but by the influence of
demand on investment, it can also be prejudicial to investment.
There is an escape for this situation. On the one hand, tax — cuts be higher than those assumed in the
control — forecast, on the other managers may not reap advantage from the lifted administrative
controls prices to improve their profits. Both assumptions provide an scenario where inflation would be
lower and the real household growth would be higher.
The trade-balance improvement should be limited in 1986 because of deterioration of the industrial
trade-balance. The trade-balance surplus would reach about 20 billions in 1986-1987.
According to the last informations given by Government, fiscal policy next year, would lead to a public
spending deliberated cutting down of billions Francs, and a public deficit reduction of 20 billions.
The exemption of social insurance contribution for youth employment, probably improve employment
but they will be balanced by the impact of the easing of redundancy procedures and
reduction the public sector. Production should grow at the same rate than productivity, and employment
will stop declining. Due to the labour increase, unemployment will keep on growing.ЧГ
Perspectives de l'économie
française
en 1986 et 1987
Département d'économétrie de l'OFCE (1)
Les transferts de revenus résultant du contre-choc pétrolier
devraient stimuler la croissance des pays de l'OCDE au cours
des dix-huit prochains mois. Toutefois, les délais de réaction des
agents économiques et les incertitudes sur la réorientation des
politiques en réaction au contre-choc pétrolier font
que cette amélioration ne s'est pas encore traduite sur l'évolu
tion récente : l'économie mondiale restant, comme en 1974 à la
suite du premier choc pétrolier (mais en sens inverse), en « sur
fusion ».
La croissance économique de 1986-1987 dépendra donc très
largement des réactions des gouvernements et des entreprises
aux transferts de revenus. S'ils les utilisent pour se désendetter,
la croissance restera modérée : l'épargne intérieure se substi
tuant au déficit extérieur pour financer un montant d'investisse
ment inchangé. Or c'est précisément l'un des risques que fait
apparaître la prévision réalisée pour l'économie française à l'aide
du modèle OFCE-trimestriel.
Du fait notamment de la conjugaison d'une politique salariale
relativement restrictive et de la libération des prix, le partage de
la valeur ajoutée pourrait continuer à se déformer en faveur des
entreprises, ces dernières étant les principales bénéficiaires du
contre-choc pétrolier. D'où la situation paradox

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