La genèse de l œuvre d Aristote d après les travaux récents (suite et fin) - article ; n°16 ; vol.29, pg 423-466
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La genèse de l'œuvre d'Aristote d'après les travaux récents (suite et fin) - article ; n°16 ; vol.29, pg 423-466

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Revue néo-scolastique de philosophie - Année 1927 - Volume 29 - Numéro 16 - Pages 423-466
44 pages

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Publié le 01 janvier 1927
Nombre de lectures 21
Langue Français
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Extrait

Auguste Mansion
La genèse de l'œuvre d'Aristote d'après les travaux récents
(suite et fin)
In: Revue néo-scolastique de philosophie. 29° année, Deuxième série, N°16, 1927. pp. 423-466.
Citer ce document / Cite this document :
Mansion Auguste. La genèse de l'œuvre d'Aristote d'après les travaux récents (suite et fin). In: Revue néo-scolastique de
philosophie. 29° année, Deuxième série, N°16, 1927. pp. 423-466.
doi : 10.3406/phlou.1927.2485
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0776-555X_1927_num_29_16_2485XVII
LA GENÈSE DE L'ŒUVRE D'ARISTOTE
D'APRÈS LES TRAVAUX RÉCENTS
(Suite et fin *)
IV
Les écrits physiques
Les rapports étroits de la métaphysique d'Àristote avec sa phy
sique ont amené tout naturellement W. Jaeger à soulever maint
problème d'ordre plutôt cosmologique, — problèmes tant littéraires
que doctrinaux, — à propos de l'évolution des idées du Stagirite
en philosophie première. Les réponses données à ces questions
incidentes ont été .signalées et même brièvement discutées, quand
il y avait lieu, au paragraphe précédent. Reste à voir comment il y
a lieu de se représenter la succession et la genèse des traités phy
siques, qui forment dans le Corpus aristotelicum une série fort
importante et, en apparence du moins, assez bien enchaînée.
A ces problèmes d'ordre général W. J. a consacré des études
bien moins détaillées qu'aux problèmes analogues soulevés par la
Métaphysique ou même par les Ethiques ou la Politique. On peut
les comparer, à des fouilles pratiquées d'une manière rapide et
sporadique, sous l'œil exercé d'un explorateur qui prétend recon
naître seulement les grandes lignes d'édifices ensevelis sous des
décombres, sachant bien que pour reconstituer avec certitude
l'ensemble et les détails de la construction, il faudrait pousser les
travaux encore beaucoup plus avant. Voici le résumé des résultats
— provisoires sans doute — obtenus par W. J. dans ce domaine
immense et en somme peu exploré jusqu'ici ; ils font l'objet d'un
assez court chapitre de son livre (pp. 308-527).
*) Voir Revue Nio-Scolastique de Philosophie, août 1927, pp. 307-341. A. Mansion 424
A son avis la pensée d'Aristote n'a pas moins évolué en physique
qu'en toute autre discipline, mais il est plus difficile de fixer les
étapes de cette évolution, parce que les traités que nous possédons,
bien que fort anciens pour une bonne part, nous sont parvenus
remaniés par leur auteur vers la fin de sa carrière. Les références
assez nombreuses de ces écrits entre eux confirment en général de
façon remarquable l'ordre des traités et des livres fixé par la tradi
tion ; mais, dès lors, ce système de références perd tout intérêt
quand il s'agit de résoudre des problèmes de chronologie ; il date
évidemment lui-même de la dernière revision faite par Aristote des
ouvrages en question et marque tout au plus la suite logique des
traités, telle qu'il la concevait à ce moment. Pourront seules fournir
des indications utiles les références qui, à raison de quelque ano
malie ou de quelque particularité dans les désignations, trahissent
un état du texte antérieur à celui qui nous est familier.
On dispose toutefois d'indices suffisants pour distinguer en
général les éléments anciens ou récents, qui entrent dans la comp
osition des ouvrage^onsidérés. Parmi les plus anciens, les uns
nous reportent à une période à peu près contemporaine du Trspi
(ftXoffoyîaç, les autres à une date voisine mais déjà postérieure,
car on constate que le point de vue adopté dans ce dialogue est
dépassé dans le traité systématique. Ainsi dans le De Caelo, si parent
sous d'autres rapports du ir. cptXoa., la circulation des astres n'est
plus attribuée à une activité volontaire, commo dans I autre ouvrage.
D'autre part, Metaph. A présuppose en maints passages l'existence
d'une série de (puatxà, contenant l'exposé de la doctrine des quatre
causes : cela prouve l'existence vers 347, non seulement du livre 11
de notre Physique, mais encore d'un ensemble d'écrits du même
genre, mentionnés sous une désignation commune. Cette constata
tion se trouve confirmée par les doctrines supposées connues et
admises dans d'autres parties un peu plus récentes, mais fort
anciennes pourtant, de la Métaphysique (M, 9, 1086 a 23 sqq. ;
A, 4-5) : matière et forme, théorie du mouvement, — doctrines
impliquant celle de la puissance et de l'acte. L'explication téléo-
logique de la nature a sans doute été conçue par Aristote sous
l'inlluence directe de Platon et encore de son vivant.
C'est d'ailleurs surtout dans la Physique proprement dite qu'on
constate la présence de morceaux et de touches de dates très diffé
rentes. Le livre VII n'a pas été destiné par Aristote à la place qu'il
occupe actuellement et fut écrit, la chose paraît hautement pro
bable, à un moment où son auteur ne regardait pas encore la théorie
des Idées comme définitivement périmée. Le reste du traité est La genèse de V œuvre d'Arisiote 425
composé d'au moins deux parlies distinctes (comprenant chacune
plusieurs sections) : étude des principes et étude du mouvement,
citées sous ces dénominatians dans De Caelo, de Gen. et Corr., et
même dans Physic. VIII. Ce dernier est un écrit indépendant, dis
tinct de la Physique primitive, à laquelle il renvoie sous cette
désignation même, sans distinguer, dans ces cas-la, traité des prin*
cipes et traité du mouvement.
VV. J. croit pouvoir affirmer qu'il date des dernières années
d'Àristole ; il infère cette conclusion des preuves alléguées en
faveur de la théorie du Premier Moteur et des objections d'ordre
astronomique qui arrêtent assez longuement l'auteur et dérivent
vraisemblablement de Calippe. Quant au reste du traité, les réfé
rences de Metaph. A et N nous forcent à reporter à l'époque
« platonicienne » d'Aristote les livres I et II; et Ton peut y joindre
sans crainte d'erreur les livres suivants (VIII exclu), pris dans leur,
ensemble, bien qu'ils portent la trace de remaniements postérieurs :
telle la mention du Lycée, au livre IV (11, 219 b 21). Le caractère
spéculatif de la physique aristotélicienne s'explique ainsi de façon
naturelle : elle a été conçue sous l'inspiration et l'influence directe
du platonisme.
Ces rapports étroits de la cosmologie d'Aristote avec celle de son
maître ressortent encore mieux dans les questions plus spéciales
discutées dans le De Caelo. (let ouvrage, cité déjà dans les parties
les plus anciennes de la Métaphysique, doit, de l'avis de W. J.,
avoir été écrit peu après 347. Il s'attache à noter soigneusement
les points de contact du traité, d'une part, avec le Timée, d'autre
part, avec le irepl cptXosoçîa;. Vis-à-vis de ce dialogue, les deux pre
miers livres de De Caelo marquent tantôt un accord complet dans la
doctrine (animation du ciel), tantôt un progrès réel : explication
nouvelle du mouvement naturel des corps simples. La preuve de
l'existence du 5e élément est donnée avec un accent triomphal, qui
fait croire à une invention toute récente de l'auteur fier de sa
découverte ; le morceau inséré au début du livre I, serait donc
antérieur au TrspiçtXoaocpîa;, où la théorie est déjà connue et mise en
œuvre comme telle, Aristote l'ayant inventée, suivant l'opinion de
W. J., durant son séjour à l'Académie. Pour le reste on peut rele
ver des rapports même littéraires entre les deux écrits successifs,
le premier étant utilisé directement dans le second : référence
explicite au dialogue sous la désignation de èyxûxXia «iXotToa^uaTa,
dans Ue Gael., I, 9, 279 a 30 ; extraits plus ou moins remaniés, ce chapitre et les suivants (10-12) et dans II, 1, reconnais-
sablés à leur style, si différent par sa magnificence du reste des
4 A. Mansion 426
trai

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