Lettre à HérodoteÉpicureTraduction par Octave Hamelin, Revue de Métaphysique etde Morale, 18, 1910, p. 397-440Épicure à Hérodote, salut.(35) On ferait une bonne oeuvre, Hérodote, en procurant un abrégé de toute lamatière qui permît de retenir mes opinions principales, à ceux qui ne peuvent lire enles approfondissant tous mes écrits sur la nature, ni étudier les livres plus longs quecelui-ci que j’ai composés. On mettrait ainsi ces hommes en état de se tirerd’affaire par eux-mêmes, en toute circonstance, dans les principales difficultésqu’ils rencontreraient lorsqu’ils voudraient toucher à l’étude de la nature. D’autrepart, ceux qui ont fait assez de progrès dans la connaissance de mes traitéscomplets ont eux-mêmes besoin de se souvenir des traits saillants et résumés detoute la doctrine. Nous avons en effet besoin de nous appliquer souvent à saisirl’ensemble, moins souvent de nous appliquer à saisir les détails. (36) Il faut doncsans cesse viser aux vues d’ensemble, comme aux détails, et nous devons garnirnotre mémoire de telle façon que nous en puissions tirer et des vues dominantessur les choses, et de quoi découvrir le sens profond des détails. Double résultatauquel nous arriverons en comprenant et en retenant bien les traits les plusuniversels de la doctrine. Et en effet, ce qui constitue l’essence d’une connaissanceapprofondie de toute la doctrine, c’est de pouvoir saisir par une action rapide l’unquelconque de ses objets, par le fait d’être en ...
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