Pierre Lombard, médecin de Saint Louis - article ; n°1 ; vol.100, pg 63-71
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1939 - Volume 100 - Numéro 1 - Pages 63-71
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1939
Nombre de lectures 13
Langue Français

Extrait

Henri Stein
Pierre Lombard, médecin de Saint Louis
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1939, tome 100. pp. 63-71.
Citer ce document / Cite this document :
Stein Henri. Pierre Lombard, médecin de Saint Louis. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1939, tome 100. pp. 63-71.
doi : 10.3406/bec.1939.449186
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1939_num_100_1_449186PIERRE LOMBARD
MÉDECIN DE SAINT LOUIS
Grâce aux erudites et minutieuses recherches de M. le doc
teur Ern. Wickersheimer1, nous avons désormais à notre
disposition un précieux dictionnaire des médecins en France
au moyen âge, dont d'inlassables dépouillements lui ont per
mis de relever les noms. On peut signaler ceux de quelques
médecins qui furent attachés à la personne de saint Louis2.
Me Arnaud de Poitiers, « Ernaudus Pictavinus », chanoine
de Saint-Quentin en 1235, exerçait déjà la médecine sous
Philippe- Auguste 3.
Me Robert de Douai, « Robertus de Duaco », qualifié de
clerc, chanoine de Senlis et de Saint-Quentin en 1245, 1246
et 1254, était « physicus régis » et probablement aussi de la
reine Marguerite, « Margarite uxoris4 »; il meurt en 1258,
léguant 1 500 livres pour aider à la fondation du collège de
Sorbon5. Son anniversaire fut célébré en plusieurs établi
ssements de Paris, et notamment à la Sorbonně. Il avait
vendu en 1254 une maison sise à Paris, en face du palais des
Thermes.
On signale dès 1252 Pierre de la Broce, attaché à la per-
1. Dictionnaire biographique des médecins en France au moyen âge. Paris, 1936,
viii-871 p.
2. G. Chéreau s'est déjà attaché à les découvrir (Union médicale, t. XIV, 1862,
p. 257).
3. Héméré, Augusta Viromanduorum, 1643, p. 222 ; — Chomel, Essai histo
rique sur la médecine en France, 1762, p. 16 ; — Denifle-Chatelain, Chartularium
Universitatis Parisiensis, I (1889), p. 374 ; — Wickersheimer, p. 44.
4. Héméré, p. 232 ; — Obituaires de la province de Sens, I (1902), p. 744 ; —
Wickersheimer, p. 709.
5. Guérard, Cartulaire de Notre-Dame de Paris, II, p. 40 ; — Denifle-Chate-
lain, I, p. 226 ; — Bulletin de la Société française d'histoire de la médecine, V I
(1907), p. 61. 64 PIERRE LOMBARD, MÉDECIN DE SAINT LOUIS
sonne du roi, et Guillaume de Nangis le mentionne en 1261,
Baudouin d'Avesnes en 1266 1, comme chambellan.
Il accompagna saint Louis à la croisade de Tunis. Mais
c'est sous Philippe III qu'il reçut de son souverain des do
maines considérables et prit sur lui un grand ascendant, le
médecin (ou plutôt chirurgien) cédant le pas au favori et
politicien comblé d'honneurs. M. Ch.-V. Langlois2 a raconté
en grand détail la vie de ce personnage, son ambition démes
urée, sa toute-puissance, puis sa disgrâce et sa mort : il
fut pendu.
Guy de Gercelles, plus modeste, n'a pas fait beaucoup par
ler de lui ; en 1260, il abandonne la profession de médecin
qu'il exerce à Paris pour entrer dans un ordre religieux3.
C'est encore un unique document de l'année 1249 qui nous
fait connaître le nom, la personnalité et la patrie d'un autre
médecin du roi : Nicolas Germinet, de Langres4.
Il paraît assez difficile, faute de précisions, malgré sa notor
iété, de classer parmi les médecins royaux un savant floren
tin, Aldebrandin, auteur d'un ouvrage sur « le Régime du
corps » composé à la demande de Béatrice de Savoie, comtesse
de Provence, qui eut un gros succès, si l'on en juge par le
nombre d'exemplaires que l'on en connaît, et qui fut imprimé,
et une « Practica oculorum » dont la bibliothèque de Г Angel
ic a à Rome possède une copie du xve siècle5. Il en est de
même de Jean de Béthisy, originaire du diocèse de Soissons,
chirurgien de Philippe III 6, mais dont le nom ne paraît pas
dans les comptes royaux avant 1285-1286.
Par contre, Me Roger de Provins, chanoine de Paris, puis
chancelier du chapitre de Saint-Quentin, est cité par Guil
laume de Nangis et, d'après lui, par Du Gange et Le Nain de
1. Historiens de France, XX, p. 494, et XXI, p. 180.
2. Le règne de Philippe le Hardi, 1887, p. 12-32.
3. Chomel, op. cit., p. 250, d'après Du Boulay, Historia univers itatis Parisien-
sis, t. V. — C'est peut-être de lui qu'il s'agit dans l'obituaire de Saint-Martin-
des-Champs (Obituaires de la province de Sens, t. I, p. 427).
4. Brocard, Inventaire des reliques de la cathédrale de Langres, dans le Bulletin
de la Société historique de Langres, t. I (1877), p. 165 ; — Wickersheimer, p. 570.
5. Janus, XI (1906), p. 545 ; — Romania, XL (1911), p. 535 ; — Wickershei
mer, p. 17-18.
6. Guillaume de Saint-Pathus, édit. Delaborde (1899), p. 11 ; — p. 362-363. PIERRE LOMBARD, MÉDECIN DE SAINT LOUIS 65
Tillemont ; son nom figure sur les tablettes de cire de Jean
Sarrasin pour l'année 1256 avec la qualification de « fisicus
régis г », et l'appellation « Rogerus de Joyaco Castro2 », Roger
de Jouy-le-Châtel, situe sa véritable origine, très voisine de
Provins. A-t-il suivi le roi en Palestine? On ne saurait l'affi
rmer, car le don que lui fit son souverain de plusieurs épines
de la couronne du Christ et d'un morceau de la vraie croix
peut tout aussi bien être un souvenir rapporté par saint Louis
de la croisade, hommage de gratitude offert à son médecin
parisien par saint Louis à son retour. Ces reliques et d'autres
objets destinés au culte furent offerts par Roger de Provins
à l'église de Saint-Quentin, qui célébra son anniversaire le
30 juillet3.
Si saint Louis ne fut pas accompagné en Palestine par Ro
ger de Provins, il emmena du moins avec lui une femme-méd
ecin, nommée Hersent, à laquelle on le voit concéder, sa vie
durant, par lettres d'août 1250, une rente à prendre sur les
revenus de la prévôté de Sens, dès qu'elle sera rentrée en
France4. Quelques années après, elle épousera un apothi
caire du roi et deviendra propriétaire d'une maison à Paris 5.
Les femmes-médecins n'étaient pas aussi rares qu'on pourr
ait le croire. Géraud, il y a cent ans6, en cite huit ; le doc
teur Baudouin 7 en nomme plusieurs au xive siècle. Il semble,
d'ailleurs, probable que, pour la plupart, elles étaient surtout
des sages-femmes, voire des infirmières. On comprend la pré
sence de ces professionnelles à la Cour ; on la mieux
1. Historiens de France, t. XXI, p. 360.
2. Bibliothèque nationale, coll. Champagne, vol. XVII, fol. 193.
3. Héméré, op. cit., p. 232 ; — Chomel, op. cit., p. 245 ; — Emm. Lemaire,
Archives anciennes de la ville de Saint-Quentin, 1888, p. 79 ; — Bulletin de la
Société d'histoire de la médecine, 1907, p. 60.
4. « Littere magistře Hersendis phisice. Ludovicus, etc. Notum facimus quod
nos magistře Hersendis phisice, pro grato servicio quod nobis impendit, dedi-
mus et concessimus, quamdiu ipsa vixerit, duodecim denarios parisiensium per
diem percipiendos, postquam a transmarinis partibus in Franciam redierit, in
prepositura nostra Senonensi... Actum anno Domini M°CC° quinquagesimo,
mense augusto » (Archives nationales, JJ 26, fol. 357, et Bibliothèque nationale,
ms. lat. 9778, fol. 210). Ce document a déjà été publié dans la Revue des Études
historiques, 1918, p. 69. — Cf. Brièle, Archives de V Hôtel-Dieu de Paris, 1894,
p. 534 et 558 ; — Wickersheimer, p. 294-295.
5. Brièle, Archives de V Hôtel-Dieu de Paris, 1881, p. 534 et 556.
6. Paris sous Philippe le Bel, 1837, p. 527.
7. Dr Baudouin, Femmes médecins d'autrefois, 1901.
BIBL. ÉC. CHARTES. 1939 5 ■
PIERRE LOMBARD, MÉDECIN DE SAINT LOUIS 66
encore à la croisade ; on n'ignore pas qu'aux diverses croi
sades des femmes se joignirent aux hommes1, et il est natur
el que leur santé pût nécessiter les soins d'une autre femme 2.
Si l'on compte que le cortège royal se composait de trente-
huit grands navires et qu'au retour il n'y avait pas moins
de 800 personnes sur le seul bateau royal3, si l'on se rappelle
que la reine donna plusieurs enfants à son époux au cours du
voyage, on peut conclure que la profession ď Hersent et de
ses collègues ne fut sans doute pas une sinécure4.
Quand saint Louis partit pour l'Afrique en 1270, malade,
trois médecins à tout le moins l'accompagnèrent : Me Dudon
de Laon, « physicus sancti Ludovic

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