Précisions sur une ancienne découverte : la sépulture d Albiez-le-Vieux (Savoie) - article ; n°1 ; vol.1, pg 51-63
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Précisions sur une ancienne découverte : la sépulture d'Albiez-le-Vieux (Savoie) - article ; n°1 ; vol.1, pg 51-63

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Description

Dialogues d'histoire ancienne - Année 1974 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 51-63
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacques-Pierre Millotte
Madame Nicole Salomon
Précisions sur une ancienne découverte : la sépulture d'Albiez-
le-Vieux (Savoie)
In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 1, 1974. pp. 51-63.
Citer ce document / Cite this document :
Millotte Jacques-Pierre, Salomon Nicole. Précisions sur une ancienne découverte : la sépulture d'Albiez-le-Vieux (Savoie). In:
Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 1, 1974. pp. 51-63.
doi : 10.3406/dha.1974.1365
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/dha_0755-7256_1974_num_1_1_1365PRECISIONS SUR UNE ANCIENNE DÉCOUVERTE :
LA SÉPULTURE D'ALBIEZ-LE-VIEUX (Savoie )
Pour l'historien traditionnel, la critique de provenance et d'authentic
ité pour tout document écrit, représente une part importante de son travail
de recherche. Pour l'archéologue, spécialiste de la «culture matérielle», les
fouilles bien menées et les objets qu'elles fournissent constituent l'essentiel
de sa documentation. Cependant, il lui faut parfois recourir, faute de mieux,
aux pièces anciennes qui donnent dans les musées, mais valent comme exemp
laire unique. Utiliser sans précaution de tels témoignages expose le chercheur
consciencieux à commettre des erreurs regrettables. Il doit alors se livrer à une
démarche semblable à celle de l'historien, à une critique de provenance et d'au
thenticité. L'exemple ci-après est particulièrement bien choisi pour préciser
la nature de telles investigations et redresser au passage quelques erreurs com
mises à ce sujet et autoriser enfin des conclusions plus précises.
La découverte d'Albiez-le-Vieux est connue surtout par la luxueuse
publication de E. Chantre, dans son classique album sur l'Age du Fer aux plan
ches XVI et XII. Il y aurait quelque imprudence à se fier seulement à ces indi
cations car un examen plus approfondi permet de constater qu'il s'agit d'une
petite fraction d'une importante trouvaille, vite dispersée entre différentes
mains. En effet, le mobilier se trouve aujourd'hui partagé les musées de
Lyon (ex-Musée archéologique du Palais St-Pierre, devenu Musée de la civil
isation gallo-romaine) et le Musée municipal d'Annecy. Donc, pour une étude
plus approfondie, une enquête sérieuse devient nécessaire et doit alors porter
sur les objets conservés et les documents écrits qui s'y rapportent (protocoles,
registres d'entrée ou d'inventaire, catalogues, articles divers).
Les registres d'entrée des deux musées en question gardent la trace de
l'acquisition de ces pièces. Lyon acheta en 1852 ou 53, 81 bracelets et un cer
tain Bulliot céda six autres anneaux à la ville d'Annecy. Une étiquette dans
une vitrine du Musée d'Annecy atteste ce partage. Le Musée de la Civilisation
gallo-romaine à Lyon détient le reste du mobilier : deux épingles à disque,
des boutons, des grelots et plus de trente bracelets de grandeur décroissante.
Une certitude est acquise : les deux registres situent cette dévouverte en 1852.
Par contre le lieu de la trouvaille varie au gré des auteurs et une enquête mér
ite d'être entreprise.
Selon E. Chantre, dont les dessinateurs ont fait confiance à une notice
de vitrine, la découverte provient d'Albiez-le-Vieux. C'est ce que prétend
aussi le catalogue des entrées du Musée d'Annecy et Schaudel puisant à
Annecy sa documentation, le répète à son tour (2). PourPH. Vuilliermet, l'en- DIALOGUES D'HISTOIRE ANCIENNE 52
semble serait originaire de St Jean d'Arves (3). Comme E. Chantre, il reprend
à son compte, l'affirmation de la notice de vitrine qui, au Musée d'Annecy,
contredit la provenance attestée par le registre des entrées. Un document con
nu sous le titre de «Catalogue X» , actuellement déposé à Lyon au Musée
de la Civilisation gallo-romaine, assure avec la même autorité que l'ensemble
aurait été trouvé à Montrond, commune limitrophe d'Albiez-le- Vieux.
Ce catalogue se présente comme un assemblage de photocopies repro
duisant, semble-t-il, un ancien inventaire manuscrit ou cahier d'achats. D
faut enfin signaler un document rédigé par le chanoine Bellet, qui situe les
tombes en question au village de Fregny, vers le passage de l'ancien chemin
des Arves, à mi-distance exactement entre les localités d'Albiéz-le-Vieux et
de Montrond (4).
Au tond, toutes ces différences dans la localisation de la découverte
sont assez peu importantes, car les lieux cités appartiennent à des villages
très voisins. Mais si le chercheur consciencieux veut davantage préciser l'en
droit de la trouvaille, il doit mettre la main sur un autre document qui offre
l'avantage de fournir une information de première main. Il existe dans le fonds
de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon, un manuscrit de
Commarmond conservé dans le portefeuille 285 et numéroté 15e pièce, pp.
III- 1 19 . Cette «Notice sur une découverte d'antiquités faite à Montrond en
1852» fut lue par son auteur à la séance du 15 mars 1853. Une analyse dé
taillée de ce texte, trop long pour être publié ici, apporte d'utiles précisions.
Commarmond serait entré en relations avec le propriétaire du champ, un d
énommé Jean-Baptiste Richard, qui se confondrait peut-être avec l'inventeur
des sépultures. Ce Savoyard, alors sujet piémontais, venait l'hiver en France
comme beaucoup de ses compatriotes pour y exercer le métier de colporteur,
et c'est au hasard d'un voyage qu'il dut proposer les objets en question au
Conservateur du Musée Archéologique de Lyon.
Le village de Montrond distant environ de 16 km de St-Jean-de:Maurien-
ne comptait alors 450 âmes réparties dans des chaumières isolées et dans quat
re hameaux : Aurieux, Chamieux, Belleville et le quatrième, le plus import
ant, portant le nom de la Ville, comprenant une vingtaine de maisons et l'é
glise. L'altitude moyenne du secteur oscille autour de 1 500 mètres. La décou
verte de l'ensemble étudié proviendrait, d'après le document retrouvé, du ter
ritoire de la paroisse mais sans pouvoir préciser davantage le lieu de la mise
au jour. Il s'agissait d'une maison en construction dont les travaux de fonda
tion exhumèrent à un mètre de profondeur, une sépulture riche de trois ca
davres. Plus loin, il sera question de cette tombe à inventorier.
Cette affirmation fondée sur le témoignage de l'inventeur semblerait
apporter une preuve décisive. On est cependant troublé de voir Commar
mond dans le catalogue qu'il rédige postérieurement à sa communic
ation de 1853, ne plus désigner les objets acquis par lui, comme seulement
originaires du Canton de St-Jean-de-Maurienne (n° 383 du catalogue Commar- MILLOTTF 53 J.P.
mond. De même, dans les notices de vitrine rédigées postérieurement à 1853
et consultées par les dessinateurs de Chantre, il semble s'être rallié à une loca
lisation de la trouvaille dans la commune d'Albiez-le-Vieux. Il est possible que
le conservateur du Musée archéologique du Palais St-Pierre ait été troublé par
la densité des découvertes faites alors autour de St-Jean-de-Maurienne et sur
tout par les similitudes qu'elles offraient avec les pièces conservées à Lyon.
L'absence presque totale de matériel archéologique provenant alors de Mon-
trond, plongea peut-être Commarmond dans la perplexité. Ainsi en dépit du
contact direct qu'il eut avec l'inventeur, contact garanti semble-t-il par le carac
tère récent de la découverte, le Conservateur n'estima pas réglée la question
de l'origine du matériel acheté au Savoyard. Sans doute le suivra-t-on dans
cette attitude prudente, qui finalement ne change pas les données essentielles
du problème, vu la proximité des localités citées.
Si les problèmes de topographie demeurent insolubles, par contre le
manuscrit de l'Académie de Lyon fournit d'utiles précisions .sur le matériel
recueilli et son attribution à une sépulture donnée. Commarmond mention
ne l'existence de trois squelettes orientés sans indiquer une direction. L'un
des corps, sur un côté de la fosse, portait au bras droit 99 bracelets ; 30 cro
tales et trois «clous» étaient épars au niveau du bassin. Deux longues éping
les, des «styles» selon Commarmond ainsi que deux fibules reposaient sur
le tronc du squelette

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