Premier symposium franco-soviétique sur l'archéologie de la Bactriane ancienne : Traditions et innovations dans le développement des cultures anciennes de la Bactriane, 28.10-03.11.1982, Dušanbe. ; n°1 ; vol.9, pg 295-318

T. Desonneville-David

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Dialogues d'histoire ancienne - Année 1983 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 295-318
24 pages

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• Publié par: DIALOGUES_D-HISTOIRE_ANCIENNE
• Publié le: 01 janvier 1983
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• Langue: Français
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Extrait

Th. De Sonneville-David
Premier symposium franco-soviétique sur l'archéologie de la
Bactriane ancienne : Traditions et innovations dans le
développement des cultures anciennes de la Bactriane, 28.10-
03.11.1982, Dušanbe.
In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 9, 1983. pp. 295-318.
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De Sonneville-David Th. Premier symposium franco-soviétique sur l'archéologie de la Bactriane ancienne : Traditions et
innovations dans le développement des cultures anciennes de la Bactriane, 28.10-03.11.1982, Dušanbe. In: Dialogues
d'histoire ancienne. Vol. 9, 1983. pp. 295-318.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/dha_0755-7256_1983_num_9_1_16099 1983 295 - 318 DHA
PREMIER SYMPOSIUM FRANCO-SOVIÉTIQUE
SUR L'ARCHÉOLOGIE DE LA BACTRIANE ANCIENNE
Le premier Symposium franco-soviétique sur Y Archéologie de la Bac-
triane ancienne a eu lieu du 28 Octobre au 3 Novembre 1982 en Asie cen
trale, à Dušanbe (Tádžikistán).
L'intitulé initial, «Les cultures anciennes de la Bactriane : environne
ment, évolution, contacts», élargi en «Traditions et innovations dans le
développement des cultures anciennes de la Bactriane», a porté le nomb
re des 25 communications à 40 environ dont 10 étaient présentées par
les Français. Certains auteurs absents avaient envoyé des textes que nous
mentionnerons en regard de leur intérêt .
Ce programme alourdi n'a pas toujours favorisé les exposés qui, selon
les cas, ont dû être abrégés. Malgré cela et en dépit de quelques incidents
techniques (traduction, projection), il faut souligner de part et d'autre la
nouveauté et la qualité de ce Symposium dont l'image de marque, extérieure
certes, mais concrète et significative, reste attachée à la présentation et
à la confrontation du matériel qui constitue le fondement même de l'Archéol
ogie et sa spécificité parmi les Sciences historiques.
Cette discipline est donc apparue à la fois diversifiée selon les régions,
les périodes et la typologie des objets, mais également privilégiée, sans que
soient exclus pour autant d'autres concours (géologie, anthropologie, li
nguistique, numismatique, histoire de l'art etc.). A travers elle, l'ensemble
des travaux français et soviétiques, inégaux parfois, mais d'une richesse
considérable, montraient une orientation commune et une volonté una
nime : exploitation systématique et concordante du matériel scientifique,
réflexion méthodologique, effort de renouvellement dialectique, propres
à la démarche de l'historien.
Même si les exposés théoriques n'ont pas été suivis des discussions
immédiates et générales que l'on attendait, on peut toutefois parler d 'échan
ges, et très fructueux, puisque les ouvertures proposées dans le cadre offi
ciel et scientifique ont été prolongées à travers les contacts individuels et
humains.
Le choix du lieu, hautement historique, répondait bien à la définition
du Symposium dont l'ambiance fut également colorée et chaleureuse : l'exem
ple du Tádžikistán, quoique ponctuel et considéré à travers une discipline T. DE SONNEVILLE-DAVID 296
particulière, prouvait néanmoins la variété et la richesse de l'Asie centrale,
foyer de cultures locales, lieu de rencontre des nomades et des sédentaires,
à la jonction des civilisations d'Orient et d'Occident.
Le programme théorique a donc été interrompu par deux journées
d'excursion qui ont opportunément éclairé sur le terrain certains problèmes,
suscité ou prolongé des discussions scientifiques. On a ainsi envisagé l'his
toire de la Bactriane dans un vaste paysage de vallées fertiles et de collines
du piémont limité, au Sud, par l'HindukuS, au Nord et à l'Est, par le Pamir-
Alaj, et arrosé par l'Amu-Darlja et ses afluents. Patrie du zoroastrisme
— l'Avesta y fut peut -être créé —, ce pays de l'Asie centrale fut un des États
les plus brillants et les plus représentatifs de l'Antiquité : les Achéménides,
Alexandre le Grand, les Gréco-Bactriens et l'Empire kušan y ont laissé leurs
traces successives. Au Moyen Age, la Bactriane — le Toxaristan — témoigne
d'un niveau de civilisation accompli, grâce à son urbanisme, son agriculture
et son artisanat. En outre, les voies caravanières qui traversaient le pays le
mettaient en relation avec les États voisins et ouvraient l'Asie centrale au
Proche-Orient et à l'Europe, à l'Inde et à la Chine ainsi qu'aux steppes de
l'Eurasie.
La visite d'un site archéologique de la Bactriane orientale, Teguzak,
près de Nurek, dans la vallée du Vaxš (Tádžikistán méridional) et celle de
Samarkand avec la ville antique d'Afrasiab , dans l'ancienne Sogdiane (Uzbek
istan), avaient donc été fort heureusement choisies pour illustrer le cadre
géohistorique et les rapports culturels de la région antique étudiée dans
ce Symposium.
Huit séances de travail consacrées à V Archéologie de la Bactriane
ancienne constituaient le programme théorique où furent traitées les ques
tions suivantes :
1 . Problèmes généraux ;
2 . L'âge de la Pierre ;
3 .du Bronze ;
4. L'écologie et les rapports culturels ;
5 . Le problème des régions historiques et culturelles et leurs contacts ;
6. L'époque des Achéménides et l'époque hellénistique.
Les deux séances de discussions initialement prévues (7 et 8) ont donné lieu,
en fait, du côté soviétique, à des exposés complémentaires et, du côté fran
çais, à la présentation d'un questionnaire qui nous servira de conclusion. DIALOGUES D'HISTOIRE ANCIENNE 297
I - HISTOIRE ET CIVILISATION DE LA BACTRIANE
En Introduction, M.S. Asimov a donné un tableau intitulé Interaction
des cultures et progrès de la civilisation bactrienne : nous l'utilisons comme
cadre général où s'insèrent les travaux historiques et archéologiques de ces
dernières années qui ont fait l'objet de nombreuses communications, selon
l'ordre du programme.
1) Problèmes généraux.
a) I.V. P'Jankov (Problème des limites de la Bactriane) note que le plus
grand des pays anciens de l'Asie centrale, mal défini par les sources anti
ques, est, en fait, une unité administrative qui prévalait à la fin de la puis
sance achéménide : l'un des «peuples» ou l'un des «pays» de satrapies et
de coalitions militaires, ou une satrapie comprenant à côté d'un peuple ou
d'un pays une série de voisins. Les limites de la Bactriane, d'autre part, se
confondaient avec les frontières naturelles, montagnes et cours d'eau, se
lon un schéma cartographique «orohydrographique» dont les deux prin
cipaux sont, d'une part le Mont Parnasse et l'Araxe, d'autre part la chaî-
neParopamise ou Caucase et l'Oxus. Malgré certaines contradictions, il res
sort que l'Amu-Dar'ja est la frontière de la Bactriane, car on la franchissait
en aval du confluent de son dernier affluent ; en amont, elle passait à d'au
tres endroits. Les contreforts Sud-Ouest de la chaîne de Hissar fixaient la
frontière en ces lieux. Le rocher de Sisimitre ou Khoriène (région de Derbent,
près des Portes de fer — passage actuel de Buzgala — était un «poste de garde
fortifié» des Achéménides, une limite entre «pays». Le bassin de l'Amu-Dar'
ja supérieur (la région du Pamir excepté) faisait aussi partie de la Bactriane.
Ainsi, la tradition antique, de Ctésias à Hérodote et ses successeurs,
a conservé l'idée de l'ancienneté et du haut niveau culturel de cette région.
Cependant, à ne considérer que les sources écrites, l'histoire de la Bactriane
préachéménide reste pratiquement inconnue. L'intérêt majeur de ce Sym
posium est d'en avoir donné la rétrospective complète, grâce à l'archéologie
soviétique et française .
b) В A. Litvinskij (Problèmes de l'histoire et de la civilisation bactrienne
à la lumière des travaux effectués au Tádžikistán du Sud) a présenté un
panorama très remarquable dans lequel s'insère, au cours des diverses épo
ques, une problé