Présentation - article ; n°1 ; vol.10, pg 75-136

Claude Mordant, Claude Masset, Daniel Mordant

Description

Gallia préhistoire - Année 1967 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 75-136
62 pages

Informations

• Publié par: GALLIA0
• Publié le: 01 janvier 1967
• Nombre de lectures: 135
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 9 Mo

Extrait

Claude Masset
Daniel Mordant
Claude Mordant
I. Présentation
In: Gallia préhistoire. Tome 10 fascicule 1, 1967. pp. 75-136.
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Masset Claude, Mordant Daniel, Mordant Claude. I. Présentation. In: Gallia préhistoire. Tome 10 fascicule 1, 1967. pp. 75-136.
doi : 10.3406/galip.1967.2193
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1967_num_10_1_2193LES SÉPULTURES COLLECTIVES DE MAROLLES-SUR-SEINE
(SEINE-ET-MARNE)
i
par Claude MASSET, Daniel et Claude MORDANT
LE SITE
Le gisement archéologique des « Gours aux Lions » à Marolles-sur-Seine (Seine-et-
Marne) (fig. 1) s'étend, à proximité immédiate de la Seine, sur un talus de la rive gauche du
fleuve. Haut de 6 à 8 m, ce talus est formé par les alluvions d'une basse terrasse ; le
confluent de l'Yonne se trouve à 8 km en aval des « Gours aux Lions ».
Dès 1960, M. Daniel Jalmain repérait et photographiait à cet endroit trois enceintes (fig. 1)
— une rectangulaire, une circulaire, et une réniforme, groupées à proximité de cette gravière1.
Progressivement, les travaux de décapage pour l'exploitation de la gravière provoquèrent la mise
au jour, en plus des trois enceintes repérées, d'abondants vestiges du Néolithique et du Bronze
final. Le 21 juillet 1966, le bulldozer dégagea une sépulture collective2 associée à une autre enceinte
circulaire (fig. 2) ; grâce à l'initiative du chauffeur, la sépulture, déjà partiellement endommagée,
fut pourtant préservée de la destruction totale que lui imposait sa faible profondeur. L'équipe du
Cercle Archéologique de Bray-sur-Seine, comprenant MM. Daniel et Claude Mordant et Jean
Chariot, fut alertée et put immédiatement assurer la protection et le nettoyage superficiel de la
sépulture.
M. le Professeur André Leroi-Gourhan, informé de cette découverte par le directeur de la ci
M." Gérard Bailloud, résolut d'apporter à l'équipe de rconscription des antiquités préhistoriques,
fouilleurs l'aide qu'une telle fouille allait nécessiter. C'est ainsi que plusieurs fouilleurs de Pincevent3
vinrent renforcer l'équipe de base et qu'un abondant matériel fut amené sur place. L'équipe de
recherches comprenait MM. Daniel et Claude Mordant, tous deux membres du Cercle Archéologique
de Bray-sur-Seine, Melle Dominique Lefranc, MM. Claude Masset et Jean Leclerc du Centre de
recherches préhistoriques et prohistoriques de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Paris.
Se sont joints à cette équipe de base : Mmes I. Roux, G. Karlin, Melles M. Julien et M. de Sarrau ;
MM. J. C. Baron, J. Chariot, P. Coudsi, etc..
(1) Exploitée par la Société chimique et routière de la Gironde (S. G. R. E.G.) dont le siège social est 18 rue Broca,
Paris.
(2) Une première sépulture collective avait été fouillée en 1964-65. Les deux sépultures sont dénommées d'après
l'ordre de leur découverte. La sépulture collective I, très fortement remaniée, ne présente par elle-même qu'un intérêt
assez mince, mais sa confrontation avec la sépulture II aide à comprendre l'une et l'autre.
(3) Centre de recherches préhistoriques et protohistoriques de la Faculté des Lettres et Sciences humaines
de Paris, dirigé par le professeur A. Leroi-Gourhan. 76 G. MASSET, D. ET G. MORDANT
Nm
Gravière
de la S.C.R.E.G
100m
Montereau R.N. 51 Bray
1 Le site des Gours-aux-Lions à Marolles-sur-Seine (Seine-et-Marne). Les sépultures collectives sont désignées par
les chiffres romains I et II. Au nord de la parcelle 3, la zone hachurée représente la nécropole groupée du Bronze
final ; dans la parcelle 4, les rectangles et les croix symbolisent respectivement les inhumations, et les incinérations.
A l'ouest, les habitats néolithiques sont désignés par les lettres X, Y et Z ; les rectangles représentent les sépultures.
Les lettres A, B, C, D et E indiquent les prélèvements effectués en vue des analyses pédologiques.
M. le Professeur André Leroi-Gourhan, grâce à son appui matériel et ses conseils éclairés,
a su favoriser le déroulement de cette fouille. Qu'il veuille ici trouver l'expression de notre respec
tueuse gratitude. Nous tenons à remercier vivement, en la personne de M. Thomas, la Société
chimique et routière de la Gironde pour nous avoir autorisé à fouiller sur son terrain. Nos remercie
ments vont également au chef d'exploitation de la gravière ainsi qu'à tous les ouvriers et tout
particulièrement au chauffeur du bulldozer, pour leur grande compréhension et leur franche
et précieuse collaboration, qui resteront exemplaires4.
Les vestiges découverts s'échelonnent entre les périodes néolithique et gallo-romaine.
Des sépultures à inhumation gallo-romaines ont été mises au jour vers 1940 dans de petites
gravières proches de l'exploitation de la SGREG. Une grande enceinte rectangulaire,
probablement de La Tène, a été détruite presque totalement par l'exploitation actuelle.
(4) Les plans ont été réalisés par Claude Masset et Claude Mordant, à partir des plans de chantier. Pierre Guilloré
a exécuté la partie graphique de cette publication, A. Leroi-Gourhan, D. Mordant, C. Masset, J. Rain, B. Rochaix
ont assuré la photographie. SÉPULTURES DE MAROLLES-SUR-SEINE 77
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Vue d'ensemble de la sépulture II et de l'enclos après la fouille. L'entrée est orientée au sud. Les blocs de grès
et de calcaire visibles au premier plan proviennent de la sépulture.
Quatorze inhumations du Bronze final, en fosses circulaires5, groupées, et huit en fosses
rectangulaires, dispersées6, ont été fouillées en 1963 et 1966, ainsi que cinq incinérations
des Champs d'Urnes7. Tous ces vestiges, avec les enceintes repérées par M. D. Jalmain,
la sépulture collective II et l'enceinte objets de cette étude, s'intègrent dans le même
ensemble topographique. A deux cent mètres à l'ouest de cette zone, de nombreux vestiges
néolithiques sont en cours d'étude8. Ils comprennent les restes d'au moins cinq cabanes,
quatre sépultures à inhumation individuelle du Néolithique moyen et une sépulture col
lective — sépulture I — du type « allée couverte » (fig. 3 et 4) décrite ci-dessous.
(5) Mordant (D.), Note relative à la découverte, dans une sablière de la vallée de la Seine, d'inhumations pro
tohistoriques en fosses circulaires, B.S.P.F., CRSM, n° 7, 1965, p. ccxvn (note préliminaire).
(6) Informations archéologiques par G. Bailloud, à paraître dans Gallia Préhistoire.
(7) Ibid.
(8) Ibid, et Mordant (D.), Le site des « Gours-aux-Lions » à Marolles-sur-Seine (S.-et-M.), B.S.P.F., t. 62,
1965, p. 713-722. G. MASSET, D. ET G. MORDANT 78
LA SÉPULTURE COLLECTIVE I
Elle est formée d'une vaste fosse, sensiblement rectangulaire, de 8,40 m de longueur
et 3,60 m de largeur (fig. 4), orientée est-ouest et située à peu près dans l'axe et à l'extrémité
est d'un double alignement de cavités plus ou moins circulaires, long de 38 m et large de
6 à llm (fig. 3).
Structure.
Le remblai, assez homogène sur toute l'étendue et la profondeur de la fosse, se compose
de terre brun rougeâtre de nature assez voisine de la terre arable, un peu plus brune dans
la région occidentale. A cette terre sont mélangés, pêle-mêle, d'assez nombreux ossements
humains incinérés ou non et extrêmement fragmentés, des ossements animaux, des éclats
de grès, des fragments nombreux de céramique gallo-romaine, totalement dépareillés,
et enfin diverses pièces de mobilier original9. La zone occidentale est plus dense en mobilier
lithique, céramique et osseux, les éclats de grès abondent surtout au-dessus du dallage
(angle sud-est) et au niveau du gros bloc de grès (angle nord-est). Les blocs lithiques — grès,
grès ferrugineux, calcaire — restés en place se répartissent selon 2 alignements orientés
est-ouest : l'alignement méridional est encore assez bien visible dans sa partie moyenne.
La région centrale ne comporte que quelques plaques de craie reposant sur le fond. L'angle
sud-est est occupé par un dallage en forme de cuvette, composé de 7 pierres plates bien
assemblées. Les plaquettes de chaque extrémité s&