Présentation physique générale de l île de Failaka - article ; n°1 ; vol.18, pg 23-40
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Description

Travaux de la Maison de l'Orient - Année 1990 - Volume 18 - Numéro 1 - Pages 23-40
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Rémi Dalongeville
Présentation physique générale de l'île de Failaka
In: Failaka, fouilles françaises 1986-1988. Sous la direction de Yves Calvet et Jeacqueline Gachet. Lyon : Maison de
l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, 1990. pp. 23-40. (Travaux de la Maison de l'Orient)
Citer ce document / Cite this document :
Dalongeville Rémi. Présentation physique générale de l'île de Failaka. In: Failaka, fouilles françaises 1986-1988. Sous la
direction de Yves Calvet et Jeacqueline Gachet. Lyon : Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, 1990. pp. 23-
40. (Travaux de la Maison de l'Orient)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/mom_0766-0510_1990_rpm_18_1_1748PRÉSENTATION PHYSIQUE GÉNÉRALE
DE L'ILE DE FAILAKA
Rémi DALONGEVILLE
Introduction
L'île de Failaka est située à quelque 20 km à ΓΕΝΕ de la ville de Koweït, par 29°15'30"
de lat. Ν et 48°15'30" de long. E. Elle a grossièrement la forme d'un croissant dont les
pointes s'allongent vers le SW et le SE (Fig. 1). Ses dimensions sont réduites (10 km de
grand axe et 2 km de largeur moyenne) et son altitude est faible (5,50 m au-dessus des
hautes mers moyennes pour le point culminant). Elle est le prolongement structural des
hauteurs du Jal Al Zor et, au débouché du Chott Al Arab, elle a retenu facilement les
sédiments progressant du nord vers le sud, qu'il s'agisse d'alluvions venues de Mésopotamie
(Tigre, Euphrate, Karoun) ou bien du Ouadi Al Batin. Elle se trouve dans l'axe du Khor
As Subiyah. Bien sûr, elle a également retenu les sédiments marins qui, eux aussi, migrent
doucement vers le sud du Golfe.
C'est une île plate, mais qui présente cependant une certaine dissymétrie : la côte
septentrionale est plus élevée et plus raide que la côte méridionale. Les points les plus
hauts correspondent à des dunes ou des formations marines consolidées. Les secteurs
les plus bas évoluent en sebkhas où pousse une maigre végétation de plantes halophiles.
L'évolution des paysages à Failaka est complexe et les points de repère difficiles à
trouver. Cependant, un examen précis et suivi des quelques coupes existantes ont permis,
dans un premier temps, de dresser une chronologie relative des événements morphologiques.
Dans un deuxième temps, de nombreux carottages permettront d'affiner et de compléter
cette chronologie. Pour les périodes les plus récentes (les 5 000 dernières années), l'apport
de l'archéologie est décisif dans la reconstitution du paléoenvironnement, notamment
pour tout ce qui est en relation avec les variations de la ligne de rivage.
Reliefs et modelés
Le niveau de référence pose quelques problèmes. Les cartes précises manquent, la
planimétrie est inexistante, sauf dans le secteur fouillé par les archéologues. Pour
simplifier, les géomorphologues ont adopté le même niveau de référence que les
archéologues français, qui est aussi celui de la mission américaine de 1976. Pour autant
que les observations ponctuelles effectuées permettent de caler précisément ce niveau
0, il se situe à 1 m au-dessous des hautes mers moyennes (niveau habituel IGN français).
Il suffit de garder cette différence à l'esprit.
Les altitudes sont faibles, puisque le point culminant se trouve à 6,50 m, dans la zone
archéologique (sud-ouest de l'île), au sommet du tell supportant aujourd'hui le musée
ethnographique. Mais plusieurs autres points de l'île sont à des altitudes comparables
(6 m) : As Sahadiyat, au nord, et Al Qusur, au centre.
De manière générale, les altitudes les plus élevées sont réparties tout le long du littoral
et matérialisées par un bourrelet presque continu de levées dunaires et de plages
anciennes consolidées, surmontées d'accumulations sableuses actuelles. Le bombement
de Al .Qusur, au centre de l'île, est donc exceptionnel. Failaka est une sorte de cuvette,
Failaka: 1986-1988
TMO 18, Lyon, 1990 R. DALONGEVILLE 24
AI Khider
AR
Figure 1. Localisation des sites mentionnés dans cet article
(en gras, emplacements des carottages 1987).
un espace creux et plat aux bords relevés, avec un petit mamelon au centre. Les altitudes
les plus fortes se situent le long du littoral septentrional, si bien que le profil transversal
de l'île présente une légère dissymétrie qui s'explique par le régime des vents.
Les altitudes les plus basses correspondent à des sebkhas, dont certaines sont situées
au-dessous des hautes mers moyennes.
Dans l'ensemble, Failaka est donc une île plate et basse. Les seules déformations de
sa surface ont une amplitude absolue de 7 m, ce qui apparaît très faible sur les 20 km2
qu'elle occupe. Ces dénivellations réelles sont moins importantes que les
virtuelles (mirages) provoquées par l'air estival.
Un certain nombre de conséquences découle de cet état de fait : le ruissellement est
faible, surtout aréolaire et sa compétence n'intéresse que les éléments fins ; le vent n'est
pas arrêté par des obstacles quelconques et représente l'agent principal de façonnement
de surface, en dehors de la mer qui grignote activement les côtes ; les coupes sont rares
et complexes, car les dépôts n'ont pas eu tendance à s'empiler, mais à s'effacer l'un
l'autre. Les hommes ont renforcé la platitude originelle de l'île en nivelant des secteurs
bosselés, en colmatant des dépressions dont le plancher très bas correspond au toit de
la nappe phréatique et dont l'évolution en sebkhas gêne la circulation des véhicules (les
pistes traversières principales sont en remblais).
La platitude est renforcée par l'absence de références proches au-dessus de l'eau : les
îlots de Miskan (au nord-ouest) et de Auhah (au sud-est) ont des altitudes encore plus
faibles et le continent est trop loin. A cela s'ajoute l'importance de l'estran, qui découvre
à marée basse sur près de 1 km.
Le trait de côte, à l'interface terre-mer, brise cette monotonie. De petites falaises sont
ménagées dans le substratum conglomératique et surtout dans les dépôts marins consolidés
en calcarénites. C'est là que l'histoire récente de l'île peut se lire. La côte ouest et nord-
ouest montre d'épaisses accumulations marines (3 m à 4 m d'épaisseur apparente) où
la mer a taillé un platier très large et de multiples marches. Au sud-est, les formations
anciennes ont conservé la trace d'un niveau marin ancien (pré-hellénistique) plus haut
que le niveau actuel. Mais si les formations consolidées sont activement attaquées par
les vagues, les formes de colmatage sont nombreuses et, au total, les côtes de Failaka
sont peu tourmentées. PRÉSENTATION PHYSIQUE DE FAILAKA 25
Climat
L'île de Failaka, comme tout l'État de Koweït, est soumise à un climat chaud (carte
UNESCO-FAO, 1963). Cette classification sous-entend que les températures soient toujours
supérieures à 0°C. Mais il s'agit de températures prises sous abri. En réalité, le gel existe
à Failaka et cela est encore plus vrai pour la partie continentale de Koweït. Toutefois,
l'influence de l'insularité peut être étudiée avec intérêt. Ce climat chaud est d'un type
subdésertique accentué, c'est-à-dire qu'il est marqué par une très longue saison sèche. Le
nombre de jours biologiquement secs, caractérisé par l'indice xérothermique, est compris
entre 250 et 300 (ville de Koweït : 290).
Les enregistrements météorologiques pour l'île de Failaka (Fig. 2) ne semblent pas
remonter au-delà de 1971. Les données sont donc incomplètes et non directement
comparables à des séries plus longues. Mais cela surfit pour en tirer un certain nombre
de conclusions et notamment pour mettre en évidence les caractères insulaires. Aussi
une comparaison étroite entre la station de Failaka et celle de Kuwait International
Airport (Fig. 3) est-elle instructive (Al Kulaib, 1980 ; Climatological Data, 1978 ; Climatological
Summaries, 1962-1982).
Les températures
Les moyennes mensuelles sont toujours nettement supérieures à 0°C et
même le minimum absolu (3,4°C en janvier) en reste assez éloigné. Ce n'est pas le cas
de Kuwait International Airport (KIA)

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