Priape à la Renaissance. Les guirlandes de Giovanni da Udine à la Farnésine - article ; n°1 ; vol.69, pg 13-28
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Priape à la Renaissance. Les guirlandes de Giovanni da Udine à la Farnésine - article ; n°1 ; vol.69, pg 13-28

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Description

Revue de l'Art - Année 1985 - Volume 69 - Numéro 1 - Pages 13-28
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 136
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Philippe Morel
Priape à la Renaissance. Les guirlandes de Giovanni da Udine
à la Farnésine
In: Revue de l'Art, 1985, n°69. pp. 13-28.
Citer ce document / Cite this document :
Morel Philippe. Priape à la Renaissance. Les guirlandes de Giovanni da Udine à la Farnésine. In: Revue de l'Art, 1985, n°69.
pp. 13-28.
doi : 10.3406/rvart.1985.347521
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rvart_0035-1326_1985_num_69_1_347521 Illustration non autorisée à la diffusion
Giovanni da Udine Farnesine Loggia de Psyché détail de la guirlande
Philippe Morel
Priape la Renaissance
Les guirlandes
de Giovanni da Udine
la Farnesine
Illustration non autorisée à la diffusion
Giovanni ovanm da Udine Farnesine Loggia de Psyché détail de la guirlande Dans le passage de la vie de Giovanni da
Udine consacré la loggia de Psyché Vasari
prononce une fois encore un éloge marqué de cet
artiste et souligne cette occasion le caractère
naturaliste des guirlandes de fruits peintes la
Farnesine Elles sont dit-il peintes avec un tel
art que tout semble vivant détaché du mur et
parfaitement naturel dans ce genre de pein
ture Giovanni surpassé tous ceux qui ont le
mieux imité la nature en de semblables choses
fig 1-2 La critique moderne est faite sa
fa on écho une telle appréciation situant
le cosidetto naturalisme de udinese un
moment charnière de la proto-histoire de la
nature morte Ces morceaux de peinture ont
plus la froideur archéologique des fruits manté- Illustration non autorisée à la diffusion gnesques et seraient libérés de assignation sym
bolique travers laquelle la peinture religieuse
les avait longtemps convoqués2
Sans épiloguer sur la validité du concept de
naturalisme il faut retenir la phrase où Vasari
met en valeur le détail suggestif qui concerne le
geste indicateur du messager des dieux Au-
dessus de la figure un Mercure en train de
voler il représenté Priape sous les apparences
une courge entourée de volubilis avec deux
aubergines en guise de testicules il peint
côté un trochei de grosses figues dont une
ouverte et trop mûre est pénétrée par extré
mité de la courge Ce capriccio est exprimé avec
une grâce telle que on ne peut rien imaginer de
mieux3 fig 3-4)
Ce une pudeur aussi sotte hypocrite
pourrait ravaler au simple rang de futile obscé Raphaël et Francesco Penni Mercure Farnesine Loggia de Psyché nité était pour Vasari et sans nul doute pour
bon nombre de ses contemporains un capr ccio
si gracieux que più non si pu alcuno imagi
nare Sans revenir sur le problème du capriccio
je ne ferai que reprendre le commentaire de
impresa des Accademici Occulti autrement dit
le Discorso intorno al Sileno discours selon
lequel Silène première vue paraît aux yeux
de tous inepte grossier et ridicule mais est
intérieur et non pas en surface que se trouve
la substantifique moelle la midolla ottima
parte amalgame du capr-iccioso et du con
cettoso est en effet un des traits majeurs du
maniérisme dont certaines des données les plus
fondamentales se mettent en place ou se pré
cisent époque de Léon Cet amalgame
correspond une profusion polysémique indisso
ciable de phénomènes ambiguïté de métamor
phose ou de glissement qui résistent une
approche iconographique trop univoque Et nous
allons voir que est une certaine manière déjà
le cas avec les guirlandes de Giovanni da Udine
Il nous faut abord observer que le motif
relevé par Vasari est pas sans rapport avec la
théorie humaniste de Vut pictura poesis dès lors
il ressortit une double tradition poétique
celle des Priapea qui fut réactivée au Quattro
cento et celle des canti carnascialeschi qui se
diffuse Florence partir des années 1470
Rome au début de notre ère nombreuses furent
les epigrammes consacrées Priape et des
auteurs aussi célèbres que Catulle Martial et
Tibulle produisirent des compositions du même genre5 Ces epigrammes devaient généralement
être apposées sur les temples ou les statues du
dieu qui se trouvaient fréquemment la croisée
des chemins et surtout dans les jardins tels que
celui de Mécène sur Esquilin On évoquait
son apparence ses pouvoirs son rôle de gar Illustration non autorisée à la diffusion dien ainsi que les dons il recevait
Un corpus de quatre-vingts priapea ano
nymes fut découvert vers le xnie siècle ou au
plus tard au xive siècle par Boccace qui recopia
un vieux manuscrit sans doute conservé Monte
Cassino Ils suscitèrent un intérêt largement
partagé et non dissimulé dans les cercles huma
nistes du Quattrocento Guarino da Verona et
Poggio Bracciolini pour ne citer que les plus connus les étudièrent avec attention Ils firent
bientôt objet imitations comme celles Elio
Giulio Crotto ou de Celio Calcagnini et plus
encore de variations dues la plume un Po-
liziano ou un Navagero variations dont les plus
célèbres demeurent Hermaphroditiis du Panor-
mitaetle Priapus de Pietro Bembo poème une
centaine de vers écrit la fin du xve siècle et pu Giovanni da Udine Farnesine Loggia de Psyché détail de la guirlande blié pour la première fois Venise en 15526 le secrétaire de Léon ait été particu Que lièrement intéressé par ce type de littérature
nous en avons la preuve avec la préface Aldo
Manuzio pour une édition virgilienne de 15147
Il déclare avoir intention de publier prochai
nement un recueil de Priapea après le codex
correttissimo possédé par Bembo est ainsi
Venise en 1517 alors même que le pro
gramme de la loggia de Psyché devait être en
gestation vit le jour cette édition des Priapea
sous le titre de Diversorum veterum poetarum in
Priapum lusus le corpus de quatre-vingts épi-
grammes anonymes fut alors publié avec divers
poèmes virgiliens et pseudo-virgiliens Une nou
velle édition parut en 1534 Le voisinage avec
Virgile explique par le fait une tradition qui
devait perdurer du xive au xvine siècle lui
attribuait les Priapea sur la base une assimila
tion au Catalepton et de témoignages prêtés
Pline le Jeune Suétone et Servius Leur pre
mière publication remonte ainsi aux éditions
virgiliennes de 1469 et 1471 Rome chez
Giannandrea de Bussi Cette collection épi-
grammes eut plusieurs commentateurs du xve au début du xvue siècle en particulier Lodovico
Pretino philosophe et astrologue toscan installé
Rome dont le commentaire fut publié Venise
vers 15008
attribution Virgile fut réfutée par Poli-
tien Manuzio Bembo9 et Blosio Palladio ce
dernier ayant par ailleurs écrit un long poème
paru Rome en janvier 1512 sous le titre de
Suburbanum Agustini Chisii cette description
idéalisée et apologétique faisait suite celle
Egidio Gallo le De viridario Augustini Chi-
gii publié année précédente Palladio occupa
aussi de édition des célèbres Coryciana regrou
pant les poèmes et epigrammes consacrés la
sainte Anne sculptée par Andréa Sansovino pour
la chapelle Goritz de Sant Agostino ainsi au
jardin du même dédicataire Selon la coutume
déjà mentionnée ces poèmes étaient apposés sui
le groupe de Sansovino ou sur les statues ou bas-
reliefs du jardin de Goritz comme on le faisait
par ailleurs le jour de la saint Marc avec la
statue récemment découverte via del Parione
celle de Maestro Pasquino qui fut plusieurs
reprises identifié Priape notamment dans des
epigrammes de 1516 et 1518 10
allusion Priape introduite la Farnesine
commence de la sorte se profiler au centre
une série de rapports avec des modes socio
culturelles et des pratiques littéraires antiquisan-
tes caractéristiques de époque comme semble le
confirmer Giovanni Andréa Cesareo en imagi
nant dans son ouvrage sur Pasquino dans la
Rome de la Rome de Léon Evangelista
Capodiferro ait placé ses epigrammes relatives
la divine Imperia dans le jardin de son amant
Agostino Chigi les vers de Celio Calcagnini
vinrent quant eux orner la petite statue de
Priape qui était dans la villa de Pietro Bembo
un autre côté consistant en la description
de aspect et des vertus une plante très
spéciale que toute jeune fille voudrait toucher de
la main le Priapus de Bembo manifeste une
parenté certaine avec la veine burlesque dont le
Burchiello Francesco Ber

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