Recherches sur Jean Grolier..., par Antoine Le Roux de Lincy.  ; n°1 ; vol.27, pg 611-618
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Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1866 - Volume 27 - Numéro 1 - Pages 611-618
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Publié le 01 janvier 1866
Nombre de lectures 39
Langue Français

Extrait

Léopold Delisle
Recherches sur Jean Grolier..., par Antoine Le Roux de Lincy.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1866, tome 27. pp. 611-618.
Citer ce document / Cite this document :
Delisle Léopold. Recherches sur Jean Grolier.., par Antoine Le Roux de Lincy. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1866,
tome 27. pp. 611-618.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1866_num_27_1_446101611
BIBLIOGRAPHIE.
Rechebches sur Jean Grolier, sur sa vie et sur sa bibliothèque, sui
vies ďun catalogue des livres qui lui ont appartenu, par M. Le Roux de
Lincy. Paris, L. Potier, 1866. In-octavo de xlix et 491 pages, avec
planches.
Dans le livre dont je viens de transcrire le titre, M. Le Roux de Lincy a
réuni et coordonné tous les détails qui peuvent faire connaître la vie et les
collections d'un des plus fameux bibliophiles français : Jean Grolier, Lyonn
ais, chevalier, vicomte d'Aguisy, d'abord trésorier de l'armée d'Italie,
puis ambassadeur à Rome sous François Ier, ensuite trésorier de France
sous François Ier, Henri IL, François II et Charles IX, né en 1479, mort
en 1565.
L'introduction porte en grande partie sur l'histoire du goût des livres en
France, depuis les temps les plus anciens jusqu'au xvne siècle. L'auteur y
passe rapidement en revue les plus célèbres collections qui ont été formées,
soit dans les églises et les collèges; soit par des princes, des prélats, des
magistrats, des financiers et des médecins. Ce tableau, tracé d'une main
assurée, a l'avantage de bien marquer la place que Jean Grolier doit occu
per parmi les bibliophiles français.
Ce point fixé, M. Le Roux de Lincy commence par exposer ce qu'il a
découvert sur la vie de Grolier. Le sujet était peu connu ; plusieurs docu
ments sont venus fort à propos l'éclairer d'un jour nouveau. Tels sont, en
première ligne, vingt-neuf lettres conservées dans les archives de monsei
gneur le duc d'Aumale, adressées les unes au grand-maître de France, le
maréchal de Montmorency, les autres à Nicolas Bertereau, secrétaire du
grand-maître. Rien n'est plus intéressant que de voir avec quelle familiar
ité et quelle sollicitude Jean Grolier s'occupe des affaires de M. de Mont
morency, de la santé de sa femme, des constructions qu'il faisait faire à
Chantilly, des artistes et des ouvriers auxquels était confiée la décoration
de cette splendide résidence, et jusque des fruits destinés à la table du mar
échal. Je ferai remarquer en passant qu'une phrase de la lettre du 28 oc
tobre 1558, signalée par M. Le Roux de Lincy (p. 9) à l'attention des « ha
biles dans la connaissance de la céramique française, » doit de préférence
être renvoyée aux historiens de l'orfèvrerie. Voici cette phrase : « Les
tasses gauderonnées seront prestes la sepmaine prochaine, et ay mandé au
m' envoyer les deux qui y sont encores pour y faire receveur de Chantilly
mettre les armes comme aux neufves et à celle que fais apporter pour
patron. » — A côté de cette correspondance, il convient de citer dix-neu f
lettres, retrouvées aux archives municipales de Lyon ; elles attestent le
soin que Jean Grolier mettait à défendre les intérêts de ses compatriotes.
Le second livre de l'ouvrage dont je rends compte a' pour sujet les goûts
M. 612
littéraires de Jean Grolier. M. Le Roux de Lincy a retracé, principalement
d'après des pièces de vers et des épîtres dédicatoires, les relations que ce
bibliophile entretenait avec les savants et les grands imprimeurs du xvie
siècle ; il donne une idée générale de la composition de sa bibliothèque et
de son cabinet de médailles et d'antiquités; ilindiqueles caractères distinc-
tifs des reliures qui ont surtout contribué à rendre célèbre le nom de Grol
ier, et qui sont, au moins pour une notable partie, l'œuvre d'artistes fran
çais. Les développements dans lesquels est entré M. Le Roux de Lincy
pour justifier cette dernière proposition, porteront, je n'en doute pas, la
conviction dans l'esprit de tous les lecteurs. Il a pourtant négligé un fait
qui, mieux que tous les raisonnements, établit à quel degré de perfection
l'art de la reliure était parvenu à Paris dans la première moitié du xvf
siècle. Je l'indiquerai en quelques mots.
Vers 1538, Claude Chappuis se fit rembourser une somme de 130 livres
10 sous tournois qu'il avait avancée à un libraire de Paris, nommé Le
Faucheux, « pour avoir, de l'ordonnance et commandement du roi, rabillé,
relié et doré plusieurs livres de la librairie du roy, en la forme et manière
d'ung evangelier, ja relié et doré par icelluy Le Faucheux, escript de lettres
d'or et d'ancre i ». Or l'évangéliaire auquel fait allusion cet article de
compte est celui qui à la Bibliothèque impériale porte le n° 257 du fonds
des manuscrits latins. Il est encore revêtu de la reliure dont il fut orné par
Le Faucheux, oo, pour employerune forme plus correcte, par leFaulcheur.
En effet, le relieur mentionné dans le compte précédent est certainement
celui dont le nom, le surnom, le titre et l'adresse sont exprimés tout au
long sur le frontispice de plusieurs livres imprimés à Paris du temps de
François Ier : je citerai un ouvrage de Jean de Gagny 2 imprimé, en 1540, à
Paris « pour Estienne Roffet, diet le Faulcheur, libraire et relieur ordinaire
du Roy, demourant sus le pont Sainct-Michel, à l'enseigne de la Rose. »
Au revers du titre est un extrait du privilège que François Ier accorda le
25 mars 1540 (n. s.) à Jean de Gagny, pour faire imprimer et débiter son
livre « par Estienne Roffect, diet le Faulcheur, libraire et relieur ordinaire
d'icelluy seigneur. » La marque de cet habile artiste, dont le nom devra
figurer au commencement des annales de la reliure parisienne, représente
un faucheur. On la voit sur le frontispice du volume intitulé : Sermons de
Guerricus, abbé ďlgny, translatez de latin en langue vulgaire franç
aise, 'par Jehan de Gaigny, docteur, conseiller et premier aulmosnier
du roy, par le commandement dudict seigneur, avec privilège pour
cinq ans. Imprimé à Paris par Simon de Colines, pour Estienne
Roffet 3.
1. De Laborde, la Renaissance des arts. Addit. au 1. 1, p. 973.
2. Briefve et fructueuse exposition sur lesepistres sainct Paul aux Romains
et Hébreux, par Primasius.
3. La marque d'Etienne Roffet est gravée dans la nouvelle édition du Manuel du
libraire, II, 1795. 613
Le troisième livre des Recherches de M. Le Roux de Lincy contient l'his
toire de la bibliothèque de Grolier. L'auteur a rapporté les éloges qui lui
ont été donnés par plusieurs savants du xvie et du xvne siècle ; puis il nous
fait assister à la dispersion de cette incomparable collection, qui, partagée
entre plusieurs héritiers à la mort de Grolier, fut vendue une partie en
1565 et l'autre en 1675 ou 1676. On remarquera, dans cette division de l'ou
vrage, des recherches sur les bibliophiles qui ont recueilli avec le plus d'ar
deur les débris du cabinet de Grolier, et particulièrement sur les Petau,
sur Jean Ballesdens, sur le chancelier Séguier, sur les de Mesmes, sur
LouisÉmeric Bigot, sur Fléchier, sur du Fay, sur le comte d'Hoym, sur le
cardinal de Rohan-Soubise, sur Gaignat et sur le duc de La Vallière. Après
avoir donné sur ces bibliophiles des notices fort curieuses et dans lesquelles
il serait difficile de rien trouver à reprendre, si ce n'est peut-être dans le
paragraphe relatif au prétendu psautier de saint Louis, possédé par la
famille de Mesmes *, M. Le Roux de Lincy passe en revue les collections
publiques qui renferment aujourd'hui quelques livres de Grolier -, il en a
rencontré 64 à la Bibliothèque impériale, 15 à Sainte-Geneviève, 7 à l'Arse
nal, 3 à la Mazarine, 2 au Louvre (collection Motteley), 4 à Lyon, 1 à Mars
eille, 2 à Rouen, 1 à Caen,l à Bayeux,2à Orléans, 22 au Musée britannique
(la plupart provenant d'un legs du rév. Cracherode), 1 à Cambridge, 1 à
Edimbourg, 16 à Vienne (fonds du baron de Hohendorf), 1 à Berlin, 1 à
Berne, 1 à Milan et 1 à Parme. Suit un travail analogue sur les collections
privées qui ont été dispersées de nos jours et sur celles qui subsistent en
core : les plus remarqua

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