Récit du treizième siècle sur les translations faites en 1239 et en 1241 des saintes reliques de la Passion. - article ; n°1 ; vol.39, pg 401-415
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Récit du treizième siècle sur les translations faites en 1239 et en 1241 des saintes reliques de la Passion. - article ; n°1 ; vol.39, pg 401-415

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1878 - Volume 39 - Numéro 1 - Pages 401-415
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1878
Nombre de lectures 7
Langue Latin
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Natalis de Wailly
Récit du treizième siècle sur les translations faites en 1239 et en
1241 des saintes reliques de la Passion.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1878, tome 39. pp. 401-415.
Citer ce document / Cite this document :
de Wailly Natalis. Récit du treizième siècle sur les translations faites en 1239 et en 1241 des saintes reliques de la Passion. In:
Bibliothèque de l'école des chartes. 1878, tome 39. pp. 401-415.
doi : 10.3406/bec.1878.446801
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1878_num_39_1_446801RÉCIT DU TREIZIÈME SIÈCLE
SUE
LES TRANSLATIONS FAITES EN 1239 ET EN Ш1
DES SAINTES RELIQUES DE LA PASSION.
Mon savant confrère M. Miller a bien voulu m'autoriser à
reproduire dans la Bibliothèque de l'Ecole des chartes un texte
original qu'il vient de découvrir, texte écrit par un auteur du
xiiie siècle, qui, après avoir rappelé sommairement la translation
bien connue de la Sainte Couronne en 1239, raconte en détail et
avec des circonstances toutes nouvelles, comment les autres
reliques de la Passion arrivèrent à Paris par deux voies et à deux
dates différentes, dans le cours de l'année 1241 *. C'est l'impor
tant recueil de M. le comte Riant, intitulé Eocuviœ sacrœ Cons-
tantinopolitanœ, qui a fournira M. Miller l'occasion de décou
vrir ce texte, puis de le publier pour la première fois dans le
Journal des Savants2. J'ai cru qu'un tel document avait aussi
sa place marquée dans une revue d'érudition consacrée spéciale
ment à l'étude du moyen âge, et qu'il me serait permis d'ajouter
à cette seconde édition une sorte de préface où je discuterai une
question d'histoire littéraire qui se rattache d'assez près à la
découverte de M. Miller.
« Lorsque je fis cette découverte, dit-il3, j'éprouvai un regret
« et je fus pris d'un scrupule. Je regrettai qu'elle n'eût pas eu
« lieu avant la publication du livre de M. le comte Riant, fruit
1. Le titre qu'on lira plus loin renferme des inexactitudes qui ont été signa
lées par M. Miller, et dont je n'ai plus à m'occuper après lui.
2. Mai 1878, p. 295.
3. Ibid., p. 294.
26 402
« de longues, patientes et consciencieuses recherches. Retrouver
« une pièce de cette importance historique était une bonne for-
« tune qui lui revenait de droit. >> En effet, M. Riant croyait à
l'existence de ce document, et il l'a recherché avec persévérance,
affirmant qu'un livre liturgique de la Sainte-Chapelle, aujour
d'hui perdu, avait dû contenir un récit historique relatif, non
seulement à la translation de la Sainte Couronne en 1239, mais
à celle des autres reliques en 1241 l. Ce livre était, à ses yeux,
le libellus dont parle Geoffroi de Beaulieu2; livre historique,
puisque, après avoir relaté les démarches et les dépenses faites
pour obtenir la Sainte Couronne, une partie considérable de la
Sainte Croix et un grand nombre d'autres reliques, il rappelait
aussi les cérémonies où le roi, marchant nu-pieds dans les rues
de Paris, portait ces pieux trésors sur ses épaules, au milieu d'un
concours immense de prêtres, de religieux et de fidèles; mais en
même temps livre liturgique, puisqu'il fournissait des leçons pour
les matines des deux solennités qui se célébraient chaque année
à la Sainte-Chapelle.
Ces deux solennités étaient d'abord celle du 11 août, qui s'est
conservée dans le diocèse de Paris, en mémoire de la translation
de la Sainte Couronne d'épines; ensuite celle du 30 septembre,
qui était consacrée aux autres reliques, et à laquelle saint Louis,
au témoignage du Confesseur de la reine Marguerite, avait cou
tume d'assister : « Et lors chevaucha jusques à Paris pour estre
« à la feste des saintes reliques; car Tendemain de la Saint-
« Michiel il avoit acoustumé à fere la celebration et la feste des
« saintes reliques3. » Le même chroniqueur mentionne4 une
troisième solennité dont la date, qu'il n'indique pas, devait être
fixée au 14 septembre, anniversaire du jour où saint Louis, selon
le récit d'Albéric de Trois-Fontaines, reçut une portion considé
rable delà Sainte Croix qui lui était envoyée de Constantinople5.
Si Geoffroi de Beaulieu n'en fait pas mention, c'est probablement
parce que cette iête, coïncidant avec celle de l'Exaltation de
Sainte Croix, en avait emprunté l'office et n'avait introduit aucun
changement dans la liturgie. C'était seulement dans la partie
1. Eûcuvix sacrée, t. I, p. cxxxvi.
2. Bouquet, XX, p. 15.
3.XX, p. 75.
4. Ibid. n ... -, ,..._..
5. Bouquet, XXI, p. 629 ; Exuvix sacra?, Ц, p. 242. 403
historique du libellus qu'on aurait pu trouver des renseigne
ments sur la translation dont Albéric s'est contenté de rappeler
sommairement le souvenir.
M. Riant a donc laissé de côté cette fête pour rechercher plus
particulièrement les textes liturgiques que le libellus avait pu
fournir aux bréviaires parisiens dans les solennités du 11 août
et du 30 septembre. Il est arrivé sans peine, pour la fête de la
Sainte Couronne, a un résultat positif dont je parlerai tout à
l'heure; quant à la fête des reliques, fixée au 30 septembre, il
s'est assuré qu'elle n'avait laissé aucune trace de récit historique
dans les bréviaires antérieurs au xvme siècle, et que celui de
1778 relatait seul, dans un texte fort court et d'ailleurs insignif
iant, la circonstance jusqu'alors médite de l'engagement de la
grande croix de Baudouin aux Templiers de Syrie1. En se repor
tant au texte découvert par M. Miller, on verra avec quelle
abondance de détails y sont relatées les deux translations de
l'année 1241, et avec quelle précision est déterminé le rôle d'un
chevalier français qui, sans mission officielle, se fit livrer avec
l'autorisation de l'empereur Baudouin un grand nombre de
reliques précieuses dans le temps même où deux frères mineurs,
envoyés par saint Louis, se dirigeaient vers Constantinople pour
les réclamer. Mais je n'ai pas à insister davantage sur ce point,
puisque M. Miller a. parfaitement expliqué l'intérêt de ces pages
d'histoire retrouvées si heureusement au bout de six cents ans.
Ce qui me reste à dire concerne un autre document, connu
depuis longtemps, et qui conserve toute son importance parce
qu'il renferme sur la translation de la Sainte Couronne une his
toire complète dont le texte nouvellement découvert ne donne
que l'abrégé.
On a compris que je veux parler de l'opuscule de Gautier
Cornut. Lorsque je le réimprimai en 1865 dans le vingt-deuxième
volume du Recueil des Historiens de France, j'aurais dû, comme
M. Riant vient de le faire, d'abord y reconnaître un des textes
contenus dans le libellus dont parle Geoffroi de Beaulieu ; ensuite
m'assurer si les anciens bréviaires de Paris n'en contenaient pas
quelques fragments. M. Riant, qui a retrouvé la presque totalité
du préambule dans un bréviaire du xiÝe siècle2, a pu affirmer
1. Exuvisc sacrae, I, p. çxxxvi; II, p. 24.
2. Bibl. nat., ms. lat. 745, fol. 343. 404
sans hésitation que ce préambule était de Gautier Cornut, aussi
bien que le récit historique dont il est suivi. Je ne crois plus
aujourd'hui qu'on soit autorisé à supposer que cet exordeait pu
être rattaché après coup par un prédicateur anonyme au récit de
Gautier pour faire du tout un sermon destiné à être prononcé à
l'un des anniversaires de la susception. Après avoir confessé que
M. Riant a parfaitement raison de ne pas adopter mon hypo
thèse1, je demande la permission d'expliquer ce qui m'empêche à
mon tour d'adopter la sienne.
La difficulté à résoudre est contenue dans les premiers mots de
l'opuscule de Gautier Cornut : « Hodiernse festivitatis gaudia,
« fratres carissimi, sub annuce celebritatis obsequio devotissime
« recolentes2, » etc. C'est bien là le début d'un sermon {fratres
carissimi) et ce sermon a été prononcé dans une fête anniver
saire {annua celebritas) de la susception de la Sainte Cou
ronne. Afin de pouvoir restituer ce discours à Gautier Cornut,

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