Relations industrielles et développement des organisations - article ; n°1 ; vol.10, pg 79-93
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1979 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 79-93
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Dimitri Weiss
Relations industrielles et développement des organisations
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 10. 4e trimestre 1979. pp. 79-93.
Citer ce document / Cite this document :
Weiss Dimitri. Relations industrielles et développement des organisations. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 10. 4e
trimestre 1979. pp. 79-93.
doi : 10.3406/rei.1979.1071
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1979_num_10_1_1071Relations industrielles
et
développement des organisations
par Dimitri WEISS
Chargé de conférence
Institut d'Administration des Entreprises
Université de Paris I Panthéon-Sorbonne
II n'est pas sans intérêt, peut-être, pour les lecteurs de cette revue, de rappeler
qu'avant d'adopter en France l'expression Economie du travail, on enseignait
déjà Véconomie industrielle. L'un des cours de Robert Goetz-Girey dans les
années 1950 portait le titre Economie et législation industrie/les, à l'instar du livre
du même titre publié en 1940 par Robert Mossé, auteur qualifié par Goetz lui-
même comme « l'un de ceux qui essayèrent d'orienter l'étude des problèmes
sociaux dans la direction économique ».
Robert Goetz-Girey transforma, au milieu des années 1950, lors de la fondat
ion de l'Institut d'Administration des Entreprises de Paris, qu'il contribua à
créer et qu'il dirigea jusqu'à sa mort en 1964, l'appellation de certains de ces
enseignements d'économie et législation industrielles en relations industriel/es.
Mais il est certain qu'on n'emploie, pas plus à la fin des années 1970 qu'il y a
quarante ans, cette expression pour évoquer les rapports entre les firmes indust
rielles elles-mêmes pour ce qui est, par exemple, leurs politiques de prix ou leur
part des marchés. Elle n'inclut pas non plus les relations entre les entreprises et
leurs clients et, plus précisément, les consommateurs, encore qu'il faille être pru
dent à cet égard dans la mesure où ce que nous appelons les relations consommé-
riales (1) pourraient, dans l'avenir, se dérouler, au moins en partie et dans un
pays comme la France, entre les directions d'entreprises et des associations de
consommateurs contrôlées par divers syndicats.
LES RELATIONS INDUSTRIELLES
Les relations industrielles sont des relations individuelles et collectives qui se
nouent dans, à l'occasion ou à propos du travail au sein des sociétés touchées par
l 'industrialisation .
Le domaine d'études des relations industrielles a pour objet l'analyse et la
compréhension du travail sous tousses aspects, aussi bien au niveau des individus
et des groupes qu'à celui des collectivités organisées.
(1) Voir Dimitri WEISS, Consommérisme et syndicalisme, Revue française des Affaires
sociales, n° 2, avril-juin 1977.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n" 10, 4' trimestre 1979 79 L'étendue du domaine visé par cette définition explique pourquoi le champ
d'action des relations industrielles reste, à la fin des années 1970, toujours indé
terminé et pourquoi sont de plus en plus rares ceux qui, en ayant d'ailleurs une
appréhension divergente, dissertent des frontières, disciplinaires ou autres, aux
quelles il devrait se cantonner ou s'élargir, selon les conceptions restreintes ou
plus larges en présence.
Quelles qu'en soient, pourtant, les différences d'approche, le phénomène
complexe du travail reste au centre des préoccupations des relations industrielles,
que ceci soit plus explicite par l'emploi d'appellations synonimiques telles que
relations de travail ou implicitement décelables dans celles telles que relations
sociales ou relations professionnelles ; pour ne pas parler de relations organisa-
tionnelles, terme qui implique d'habitude une approche comportementale, ou de
relations paritaires, syndicales ou contractuelles, que nous avons appelées rela
tions du travail et qui sont, par nature, des relations collectives.
Toutes ces expressions sont souvent utilisées, en langue française, à valeur
égale. Elles apparaissent, donc, dans le langage usuel comme étant interchangeab
les. 11 n'est pas rare, d'ailleurs, de trouver dans le même écrit d'un auteur une
alternance de plusieurs de ces termes, identifiant tous, plus ou moins, le même
objet d'études et d'action pratique. Fait qui traduit leur équivalence dans l'esprit
de nombre de spécialistes et l'usage indifférencié qui en résulte, de même que la
difficulté que ces derniers éprouvent dans le choix de l'un de préférence à un
autre.
Il apparaît, toutefois, que certains observateurs français et de langue française
des problèmes du travail utilisent l'expression relations de travail en la limitant à
une vision comportementale des rapports dans le travail, à l'exclusion des rela
tions collectives, tandis que d'autres employent le terme relations industrielles
comme couvrant uniquement les rapports entre employeurs et salariés en tant que
collectivités organisées.
D'autres, enfin, et d'abord des sociologues, utilisent, à l'exemple des organis
mes genevois - B.l.T. (Bureau international du travail), U.E. S. (Institut interna
tional d'études sociales), A.l.R.P. (Association internationale de relations pro
fessionnelles) - le terme relations professionnelles en traduction de l'expression
anglaise Industrial Relations, vues comme des relations collectives.
Ce qui, à notre avis, loin de lever l'incertitude, ne manque pas de susciter quel
que perplexité. Et qui explique, peut-être, la préférence de certains spécialistes
français de sciences de gestion et de sciences économiques pour l'adjectif indust
riel, malgré toutes ses imperfections, à la suite de Robert Goetz-Girey, qui intro
duisit dans notre pays, au milieu des années 1950, le domaine d'études des rela
tions industrielles en tant que tel(les).
LES DEUX ASPECTS DES RELATIONS DU TRAVAIL
Les relations industrielles, vues comme relations du travail, présentent deux
aspects différents, mais intimement liés :
80 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 10,4' trimestre 1979 1 . D'abord, les relations de marché, justification première du syndicalisme, de
caractère économique, qui légitiment l'activité syndicale en tant que défense
nécessaire des intérêts des travailleurs sur le marché du travail. Défense collec
tive, structurée autour du concept-couple conflit collectif-négociation collective,
pour la protection du travailleur se trouvant en situation d'infériorité par la rela
tion de subordination qui .le lie à l'employeur moyennant un contrat (individuel)
de travail.
Ce type de rapports est encore vu de nos jours, par certains observateurs,
comme étant primordial, soit, selon les uns, parce que salaires et traitements
n'ont pas encore obtenu la part qui leur revient dans le revenu national -
d'autant, à travers des positions « monétaristes », que le coût du travail ne sau
rait figurer parmi les causes fondamentales de l'inflation, fût-il poussé par le
haut par des syndicats combatifs et puissants - soit, selon d'autres, parce que le
coût progressif de la main-d'œuvre est le moteur principal de l'inflation et justi
fie une politique de revenus vigilante.
Et le débat entre « monétaristes » et « keynésiens » autour des conséquences
inflationnistes du coût de la main-d'œuvre se trouve au centre du débat qui s'est
instauré dans nombre de pays autour du bien fondé de leurs politiques économi
ques respectives.
2. Ensuite, les relations managériales, ainsi que les appelle Alan Fox (2), ou
organisationnelles, selon Giovanni Costa (3), lesquelles concernent l'exercice de
l'autorité des chefs d'entreprise, attribuant aux syndicats, outre le souci d'agrand
ir la part de chaque travailleur, le droit d'exercer une influence sur le processus
de prise de décisions. Les syndicats, en pénétrant dans le champ des prérogatives
managériales — pour la plupart des pays industrialisés d'Occident sans se substi
tuer aux chefs d'entreprise, mais en essayant d'infléchir leur action dans le sens
souhaité — privilégient l'aspect organisationnel de l'autorité, avec une vue parti
culière sur l'organisation du travail (4). Les relations organisationnelles ou manag
ériales sont, ainsi, de caractère politique (5).
Ainsi, l'It

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