Reliefs, inscriptions et stèles de Rapidum - article ; n°1 ; vol.63, pg 53-91
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1951 - Volume 63 - Numéro 1 - Pages 53-91
39 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1951
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Marcel Le glay
Reliefs, inscriptions et stèles de Rapidum
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 63, 1951. pp. 53-91.
Citer ce document / Cite this document :
Le glay Marcel. Reliefs, inscriptions et stèles de Rapidum. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 63, 1951. pp. 53-91.
doi : 10.3406/mefr.1951.7361
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1951_num_63_1_7361INSCRIPTIONS ET STELES RELIEFS,
DE RAPIDUM
PAR
M. Marcel Leglay
Membre de l'École française
Après vingt ans d'interruption, les fouilles entreprises à Rapi-
dum par M. W. Seston1 ont pu être continuées au cours de deux
campagnes en 1948-49 2. Elles n'ont donné lieu, en vérité, à aucune
découverte très importante. Toutefois, les travaux menés tant dans
le camp qu'à l'intérieur de la ville permettent de préciser cer
taines localisations, celle du Forum, par exemple, ainsi que cer
tains points de l'histoire de la ville. Ces résultats seront publiés
un peu plus tard. Je voudrais seulement faire connaître ici quelques
trouvailles mineures qui me semblent présenter quelque intérêt :
il s'agit d'abord d'un relief représentant un soldat qui fait le salut
1 Cf. W. Seston, Le secteur de Rapidum sur le limes de Mauritanie
Césarienne après les fouilles de 1927 (Mél. Éc. fr< Rome, 1928, p. 150-
183).
8 Je tiens à remercier d'abord le Gouvernement général de l'Algérie,
qui m'a permis d'entreprendre à Rapidum une double campagne de
fouilles. Je veux exprimer aussi ma plus vive reconnaissance à M. L. Les-
chi, directeur des Antiquités de l'Algérie, qui a bien voulu me guider
dans mes recherches et me donner mille témoignages de sa bienveil
lance. Celle de M. A. Grenier, directeur de l'École française de Rome,
ne m'a pas non plus manqué et je tiens à lui dire ici ma respectueuse
reconnaissance. Mes remerciements vont aussi à M. A. Bruhl, dont les
avis m'ont plus d'une fois été utiles. Je ne saurais oublier l'aide pré
cieuse que m'a apportée sur place M. Charrut, sans lequel ma tâche eût
été rendue beaucoup plus difficile. 54 M. LEGLAY
militaire, ensuite de deux inscriptions et, enfin, d'une trentaine
de stèles funéraires examinées en détail.
Le relief de la Salutatio
Cette pierre a été découverte dans le camp près de son rempart
occidental (fig. 1). Elle mesure 0m95 de haut sur 0m52 de large et
O^O d'épaisseur. Le champ de la sculpture a O^l de haut et
0m54 de large ; il est en retrait de 0m02.
Malgré la grossière schématisation du travail, on voit quand
même très nettement un soldat debout qui salue en portant la
main droite vers la tête, tandis que de la main gauche il tient une
lance1. De la tête et de la coiffure on ne peut rien dire, tant la
sculpture est grossière. Le vêtement non plus n'est pas détaillé.
On note seulement une légère déviation du corps vers la droite et
un exhaussement de l'épaule gauche, qui ne sont, d'ailleurs, pro
bablement dus qu'au manque d'habileté de l'artisan local ou du
soldat qui en est l'auteur. Nous avons là un des rares exemples
de représentation du salut militaire romain. Outre le geste de Ger-
manicus sur le Grand Camée de France, si souvent discuté, on ne
connaissait guère jusqu'ici que la scène figurée sur une lampe de
Tébessa2. On voit sur cette lampe un soldat à cheval saluant du
bras droit étendu un deuxième soldat, coiffé d'un casque, qui lui
rend son salut en portant la main droite au casque. D'après ces
deux exemples, la lampe de Tébessa et notre relief de Rapidum,
1 Sur la lance, cf. P. Couissin, Les armes romaines, p. 359 ss. et 479 ss.
2 Sur la salutatio en général, cf. P. Fabia, Art. Salutatio, dans Da-
remberg-Saglio, Diet. Ant., p. 1060. Sur la lampe de Tébessa, voir Bes-
nier-Blanchet, Musées de l'Algérie et de Tunisie, Coll. Forges, pi. VII
(et non III, comme l'indique le Dictionnaire des Antiquités), n° 6, et
p. 34, n° 211 ; La Blanchère, Gauckler, Musée Alaoui, p. 171, n° 223
(ils indiquent comme provenance Bulla Regia ; par erreur, semble-t-il,
car il doit s'agir de la même lampe. Elle provient de Tébessa, de la
nécropole dite de la IIIe Légion) ; et, plus récemment, Soc. de Préhist.
et d'Arch. de Tébessa, 1936-1937, p. 206, n° 20, et p. 207, pi. 15, n° 20. ■
RAPID UM 55
il semble bien que l'armée romaine ait connu deux types de saluts
variant selon les armes : le bras droit tendu en avant chez les
cavaliers et la main droite portée au casque chez les fantassins.
Les inscriptions
1. — Trouvée dans une maison (maison du potier) à l'intérieur de la
ville. La pierre est brisée en haut et à gauche (flg. 2) ; elle mesure ac
tuellement 0m435 X 0m26 X 0m105.
L'inscription est gravée dans un cartouche mouluré de 0m14 de large.
Champ épigraphique : 0m34 χ 0m115.
Hauteur des lettres : 0m03-0m04.
oPK
vi ȣT
FRVGl
STEM
5 ER · D »
• PROC ·
Φ
II serait vain de vouloir restituer cette inscription, dont manquent
les principaux éléments. On lit, à la troisième ligne : FRUGI. Il
ne s'agit certainement pas de Saturne Frugi(fer), mais plutôt du
cognomen Frugi déjà connu à Rapidum 1. A la cinquième ligne, il
est possible de restituer [P]ER D(ecimum), qui doit être le prae-
nomen du procurateur indiqué à la sixième ligne : PROC(urato-
rem). Le gentilice et le cognomen manquent, malheureusement, et
nous ne connaissons aucun procurateur de Maurétanie Césarienne
qui se prénomme Decimus. Il n'est, d'ailleurs, pas sûr que notre
procurateur soit un procurator Augusti ; peut-être n'est-ce, après
tout, qu'un affranchi, procurateur privé.
2. — Inscription gravée sur une base honorifique, trouvée à lm50 du
mur nord du quartier sud-oriental de la ville2.
1 Voir ci-dessous la stèle n° 12, p. 66.
a Cette inscription a été communiquée par M. A. Merlin à la Comm
ission de l'Afrique du Nord du Comité des Travaux historiques dans
la séance du 19 juin 1950, avec un commentaire dont nous reproduisons
ici l'essentiel. 56 M. LEGLAY
Dimensions de la base : lm17 χ 0m50 χ 0m45. Double moulure à la
partie supérieure (fig. 3).
Champ épigraphique : 0m72 χ 0m45.
Hauteur des lettres : 0m045 à 0m06 pour les neuf premières lignes,
0m03 à 0m04 pour les trois dernières.
IOM CETERISQVE DUS
DEABVSQ.VE PRO SA
LVTE ATQVE INCO
LVMITATE VICTORI
5 ISQVE D Ν IMP CAES
C MESSI Q TRAIANI
DECI PII FELICIS AVG
ET HERENNIAE ETRVS
CILLAE · AVG · MC · CON ·
io IVGIS DN IMP · DE
CI AVG TOTIVSQ DO
MVS DIVINA · EORVM
l{ovi) O(ptimo) M(aximo) ceterisque Dus \ Deabusque, pro sa\hite
atque inco\lumitate victori\isque D(omini) Ν (ostri) Jmp(eratoris) Cae-
s(aris) | C(ai) Messi Q(uinti) Troiani \ Deci Pii Felicis Aug(usti) | et
Herenniae Etrus\ciUae Aug(ustae) M(atris) C{astrorum) con\iugis j
D(omini) Nipstri) Imp(eratoris) De\ci Aug(usti) totiusqiue) Do\mus
divina\ê\ eorum.
« En l'honneur de Jupiter, le Très Bon, le Très Grand, et des
autres Dieux et Déesses, pour la santé, le salut et les victoires de
Notre Seigneur, l'Empereur César Gaïus Messius Quintus Traia-
nus Decius, Pieux, Heureux, Auguste, et d'Herennia Etruscilla,
Auguste, Mère des camps, Épouse de Notre Seigneur l'Empereur
Decius, Auguste, et de toute leur Maison Divine. »
Trajan Dèce est bien connu en Afrique où la persécution con
sécutive à l'édit du début de 250 posa le gros problème des lapsi,
dont saint Cyprien s'occupe maintes fois dans sa Correspondance x.
En dehors de là, son nom n'était jusqu'ici mentionné que sur des
milliaires. Les lignes 2-5 de notre inscription font certainement
1 II y parle souvent de l'empereur Decius, qu'il appelle « tyrannus
infestus sacerdotibus Dei » {Ep., LV, ix, 1, éd. Bayard, Budé, p. 137). RAPID UM 57
allusion à des campagnes impériales ; sans doute faut-il songer
aux expéditions danubiennes et aux victoires remportées sur les
Goths *.
On ne connaît pas d'expédition militaire de Trajan Dèce en
Afrique. Cette inscription fait donc sans doute allusion aux cam
pagnes et aux victoires de l'empereur sur le Danube. L'action de
Trajan Dèce en

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