LUCA, Nathalie. Les sectes. Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je? », Paris, 126 p. Recension par David KOUSSENS Candidat au doctorat de sociologie (UQÀM) (À paraître) Le terme « secte » relève de nombreuses significations, anciennes mais aussi actuelles. Le sens qui lui est attribué évolue au gré du temps et des contextes culturels. Dans son ouvrage, Nathalie Luca, chercheure au CNRS et au Centre d’étude interdisciplinaire des faits religieux (EHESS), envisage la représentation de la menace que l’on se fait des sectes en tant que corps étrangers, non intégrables à une identité collective. « La secte, porteuse de valeurs apparemment religieuses, est un organe socialement inassimilé. » (page 6) Pour autant, l’auteure, dans cet ouvrage réaliste quant à sa fin, ne tente pas de définir l’indéfinissable. Elle propose plutôt à son lecteur une approche sociologique et anthropologique du phénomène sectaire en lui donnant des outils de réflexion. La principale force de son ouvrage consiste alors certainement à relier, au cours de l’histoire, les différentes acceptions données aux sectes, pour permettre au lecteur de replacer le phénomène dans un contexte de contestation de l’ordre établi, que cet ordre soit religieux, étatique, national ou mondial. Nous rappelant la définition d’Ernest Renan : « L’Église est une secte qui a réussi. », l’auteure souligne que le christianisme naissant a longtemps été considéré comme secte.