Autres manuscrits originaires de Chypre - article ; n°1 ; vol.15, pg 131-168
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Description

Revue des études byzantines - Année 1957 - Volume 15 - Numéro 1 - Pages 131-168
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 48
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Darrouzès
Autres manuscrits originaires de Chypre
In: Revue des études byzantines, tome 15, 1957. pp. 131-168.
Citer ce document / Cite this document :
Darrouzès Jean. Autres manuscrits originaires de Chypre. In: Revue des études byzantines, tome 15, 1957. pp. 131-168.
doi : 10.3406/rebyz.1957.1152
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1957_num_15_1_1152MANUSCRITS ORIGINAIRES DE CHYPRE AUTRES
Dans un article précédent j'ai établi la liste des manuscrits grecs
venus de Chypre à Paris (1). La Bibliothèque Nationale offrait cet
avantage que les manuscrits y sont parvenus en groupes assez massifs
et qu'ils étaient à portée de la main. Depuis j'ai relevé dans les cata
logues de bibliothèques les volumes qui paraissent avoir même ori
gine, et j'ai pu voir quelques numéros de Milan, Florence, Rome,
Athènes, Constantinople et l'Athos. Le résultat de ces recherches et
de ces observations est consigné dans cette nouvelle liste. On voudra
bien remarquer qu il ne s'agit ici que d'étude préliminaire et d'orien
tation aussi bien pour la paléographie que pour l'histoire des textes.
Il faut se garder de prendre l'expression « originaires de Chypre »
dans un sens trop strict. Si un colophon, une note évidente, une compar
aison d'écritures nous indiquent qu'un manuscrit a été écrit en Chypre,
la question d'origine est résolue; il ne reste qu'à faire profiter la paléo
graphie et l'histoire des renseignements que peuvent fournir ces
témoins privilégiés, malheureusement assez rares : cf. Index III.
Faute de cette pièce d'identité, beaucoup de manuscrits ne sont ni
reconnaissables, ni datables; mais les notes de possesseurs, acheteurs,
vendeurs et lecteurs peuvent alors nous aider à situer le manuscrit
dans un lieu déterminé à une époque précise ou pour une période
indéterminée; cette connaissance est loin d'être indifférente à l'his
toire d'un texte et de ses copies possibles.
J'ai déjà fait remarquer qu'il y a deux types d'écriture communs
aux copistes chypriotes : l'écriture carrée et l'écriture notariale ou
lettrée ou d'influence occidentale. Depuis j'ai constaté que le type
d'écriture carrée n'est pas spécifiquement chypriote; j'incline à
croire que c'est un genre d'écriture qui dénote un provincial à la main
lourde et appliquée, par opposition aux Byzantins, aux citadins, aux
copistes de grands ateliers, dont la main plus légère ou plus exercée
arrondit les angles, assouplit les jambages et les liaisons. Quant à
l'écriture notariale, elle a produit peu de manuscrits et n'est guère
antérieure au xve siècle. Maintenant, il me semble qu'un troisième
(1) Revue des Études byzantines, vin, 1950, pp. 162-196. 132 REVUE DES ÉTUDES BYZANTINES
genre d'écriture a connu une certaine vogue en Chypre; c'est celui qui
est représenté par le type de Basile Perderia dans le Paris. 723. Si
l'on compare son écriture avec celle de Basile, taboularios de Paphos,
le copiste des œuvres de Néophyte, à la main carrée, on voit d'un coup
d'œil toute la différence. Cette écriture ne paraît pas très ancienne et
semble liée à la renaissance dite des Paléologues, plus précisément
au type représenté par le groupe de l'Évangile de Karahissar (1).
Avec ce style l'écriture est beaucoup moins raide d'apparence, plus
souvent penchée à droite et les jambages de certaines lettres, du ν
en particulier, ont des courbures typiques. Mais ce n'est pas non plus
une écriture purement chypriote ; si bien que reconnaître un manuscrit
d'après son écriture est un art sans lois précises, comme déguster un
vin n'a rien à voir avec l'analyse chimique.
Dans les notes secondaires nous sommes sur un terrain beaucoup
plus solide; outre les noms de lieux et de personnes qui ont leur vérité
propre, nous trouvons dans les notes chypriotes des traits de style
propre qui les font reconnaître à première lecture. Les rédacteurs de
catalogues malheureusement sont souvent déroutés par les formules
de datation : usage du terme έγχρονία et surtout avec l'année du Christ
comme synonyme de έτος; suppression du millésime aussi bien dans
l'année du monde que dans l'année du Christ; préférence de l'année
du Christ, surtout à partir du milieu du xive siècle. Chaque fois que
j'ai rencontré ces formules, j'ai trouvé une trace de style chypriote
et je ne me souviens pas de les avoir rencontrées ailleurs, sauf l'usage
de l'année du Christ (surtout en Morée).
Le fait capital qui ressortira de la présente liste c'est que le pays
avec lequel Chypre a eu le plus de relations après le xe siècle est la
Palestine. Le mouvement de livres que représente le nombre de manusc
rits chypriotes à Jérusalem est dû aux relations entre monastères
orthodoxes : ceux de avaient des métoques dans l'île et
recrutaient des sujets dans sa population croyante. Chypre était aussi
le refuge naturel des chrétiens de Syrie et de Cilicie menacés par
l'Islam : Théophane, Chronographia, éd. de Boor, p. 449, 1. 16, 25.
Des volumes ont suivi ces exodes et on en trouve trace dans les bibli
othèques de Chypre (2). Le cas des Laurent, S. Marco 787 et Paris. 1590
montre que la Palestine elle-même a fourni les moines de Chypre en
livres. Après avoir pensé que Paris. 1106 et Paris. Suppl. 74 étaient
(1) E. C. Colwell et H. R. Willougby, The four Gospels of Karahissar.
(2) G. card. Mercati, Origine antiochena di due codici greci del secolo XI ; Anal. Boll. 68,
1950, 211 sq. Il s'agit des Parisini 164 et 710, deux manuscrits qui sont passés en Chypre. MANUSCRITS ORIGINAIRES DE CHYPRE 133 AUTRES
venus d'Italie méridionale, je dois dire que cela me paraît maintenant
fort douteux, car le Laurent. S. M. 787 a précisément lui aussi une orne
mentation qui suggérait une telle origine. En somme, Chypre a été
une étape pour des manuscrits errants et ces volumes venaient d'Orient,
plutôt que du Nord, c'est-à-dire Byzance.
Une autre remarque s'impose pour l'interprétation des résultats.
Il ne faut pas attacher trop d'importance au titre de Κύπριος que se
donne un copiste ou un annotateur; c'est preuve que le personnage
vit hors de l'île et le livre n'a pas nécessairement même origine que la
personne. Ces émigrés n'ont pas grande importance pour la paléo
graphie; seul, le lieu où s'est exercée l'activité offre de l'intérêt. Un
possesseur, cependant, peut fort bien avoir exporté le volume qu'il
annote. Donc en pratique, j'ai signalé tous ces indices; les Index II
et III font le partage entre les manuscrits certainement copiés dans
l'île et ceux qui proviennent d'un copiste chypriote.
Il est inutile d'ajouter que ce que je sais des manuscrits signalés
provient des catalogues courants (1). Je n'ai mis de référence que
dans les cas douteux ou lorsqu'un renseignement provient d'une source
différente du catalogue. Ils sont classés par ordre alphabétique des
villes où se trouvent les bibliothèques avec un numéro d'ordre pour
l'Index I.
Alexandrie (catalogue de Moschonas).
1. Cod. 167.
Une note au f. 67V relate la descente des Turcs en Chypre le vendredi
24 août 1453; une contre-attaque qui s'achève le jour suivant à Stillitria
coûte la vie à cent Turcs. Les textes des ff. 60-132, de caractère apocryphe
ou apocalyptique, représentent un genre apprécié des anciens Chypriotes.
2. Cod. 176.
Copié par Joannice, hiéromoine de Tsada, dans l'éparchie de Paphos,
en 1614. Le texte se compose de pièces liturgiques en l'honneur de la Vierge;
le récit concernant les Vierges peintes par saint Luc a été édité d'après ce
ms. par C. Hadjipsaltis, Το άνέκδοτον κείμενο του Αλεξανδρινού κωδικός 176,
Κυπριακαί Σπουδαί, 14, 1950, 33-69, avec deux planches ; l'écriture est banale.
(1) On trouvera éditées dans un article de Κυπριακαί Σπουδαί, 20, 1956, p. 33-63, sous le
titre : Notes pour servir à l'histoire de Chypre des notes extraites des mss. suivants : Athé
nien. Β. Ν. 842, Ambrosian. 399, Berolin. 287, Carpentras, 11, Halki P. 116. Paris 178, 533,
596, 1179, Scorial. XIII 1; Vatic. 2194, 2309, 2316, Barber. 537 Ur

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