De l’irréligion à l’Évangile
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« Je ne peux pas y croire ! Moi, je suis quelqu’un de bien, je fais tout ce qu’il faut. Et lui, il a fait n’importe quoi de sa vie, et puis il revient à la maison, et mon père sacrifie pour son fils ce qu’il a de plus précieux. Je ne peux pas y croire ! ». Voilà un peu ce qui se passe dans la tête du fils aîné au
moment où il se rend compte que son frère qui a déshonoré toute la famille est revenu et que son père le reçoit en grande pompe.
C’est notre troisième et dernière étude dans le chapitre 15 de l’Evangile selon Saint-Luc. Dans l’ensemble du chapitre, Jésus répond aux murmures des pharisiens et des spécialistes de la Loi qui disaient à son propos au v.2 : « Cet homme accueille des pécheurs et mange avec eux ». La dernière fois, nous avons commencé à étudier la parabole des deux fils en nous intéressant au fils cadet. Dans une culture d’individualisme comme la nôtre, on a peut-être du mal à évaluer combien le comportement du plus jeune fils était intolérable pour les auditeurs de Jésus.
Récapitulons : le plus jeune fils vient voir son père et lui réclame sa part de l’héritage. Autrement dit, il voulait pouvoir profiter des biens du père, mais hors de la présence du père. Il voulait vivre comme si son père était déjà mort. Un fils qui se comporte de cette manière, c’était à l’époque quelque chose qui apportait une honte terrible sur toute la famille. Et pourtant, lorsque le fils décide de revenir, que fait le père ? Est-ce qu’il le fait battre en lui ordonnant de ne plus jamais revenir ?
Non ! Au contraire, il l’accueille à bras ouvert, il court vers lui, il l’embrasse. Dans notre culture, ça peut nous sembler normal d’accueillir son fils quoi qu’il ait fait. Mais dans une culture où l’honneur de la famille était vraiment central, c’était choquant.

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Publié le 13 octobre 2011
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Langue Français

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De l’irréligion à l’Évangile Lecture de l’Évangile selon Saint-Luc, chapitre 15, versets 1 à 2 et 11 à 30: Tous les collecteurs d'impôts et les pécheurs s'approchaient de Jésus pour l'écouter. Mais les pharisiens et les spécialistes de la loi murmuraient, disant : « Cet homme accueille des pécheurs et mange avec eux ». […] Il dit encore : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : 'Mon père, donne-moi la part de l'héritage qui doit me revenir'. Le père leur partagea alors ses biens. Peu de jours après, le plus jeune fils ramassa tout et partit pour un pays éloigné, où il gaspilla sa fortune en vivant dans la débauche. Alors qu'il avait tout dépensé, une importante famine survint dans ce pays et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla se mettre au service d'un des habitants du pays, qui l'envoya dans ses champs garder les porcs. Il auraitbien voulu se nourrir des caroubes que mangeaient les porcs, mais personne ne lui en donnait. Il se mit à réfléchir et se dit : 'Combien d'ouvriers chez mon père ont du pain en abondance et moi, ici, je meurs de faim ! Je vais retourner vers mon père et je lui dirai: Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils, traite-moi comme l'un de tes ouvriers'. Il se leva et alla vers son père. Alors qu'il était encore loin, son père le vit et fut rempli de compassion, il courut se jeter à son cou et l'embrassa. Le fils lui dit : 'Père, j'ai péché contrele ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils'. Mais le père dit à ses serviteurs : 'Apportez vite le plus beau vêtement et mettez-le-lui ; passez-lui un anneau au doigt et mettez-lui des sandales aux pieds. Amenez le veau qu'on a engraissé et tuez-le ! Mangeons et réjouissons-nous, car mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé'. Et ils commencèrent à faire la fête. Or le fils aîné était dans les champs. Lorsqu'il revint et approcha de la maison, il entendit la musique et les danses. Il appela un des serviteurs et lui demanda ce qui se passait. Le serviteur lui dit : 'Ton frère est de retour et ton père a tué le veau engraissé parce qu'il l'a retrouvé en bonne santé'. Le fils aîné se mit en colère et il ne voulait pas entrer. Son père sortit le supplier d'entrer, mais il répondit à son père : 'Voilà tant d'années que je suis à ton service sans jamais désobéir à tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour que je fasse la fête avec mes amis. Mais quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé tes biens avec des prostituées, pour lui tu astué le veau engraissé !'. Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi ettout ce que j'ai est à toi, mais il fallait bien faire la fête et nous réjouir, parce que ton frère que voici était mort et il est 1 revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé' ». Introduction :« Je ne peux pas y croire ! Moi, je suis quelqu’un de bien, je fais tout ce qu’il faut. Et lui, il a fait n’importe quoi de sa vie, et puis il revient à la maison, et mon père sacrifie pour son fils ce qu’il a de plus précieux. Je ne peux pas y croire ! ». Voilà un peu ce qui se passe dans la tête du fils aîné au moment où il se rend compte que son frère qui a déshonoré toute la famille est revenu et que son père le reçoit en grande pompe. C’est notre troisième et dernière étude dans le chapitre 15 de l’Evangile selon Saint-Luc. Dans l’ensemble du chapitre, Jésus répond aux murmures des pharisiens et des spécialistes de la Loi qui disaient à son propos au v.2 : «Cet homme accueille des pécheurs et mange avec eux». La dernière fois, nous avons commencé à étudier la parabole des deux fils en nous intéressant au fils cadet. Dans une culture d’individualisme comme la nôtre, on a peut-être du mal à évaluer combien le comportement du plus jeune fils était intolérable pour les auditeurs de Jésus. Récapitulons :le plus jeune fils vient voir son père et lui réclame sa part de l’héritage. Autrement dit, il voulait pouvoir profiter des biens du père, mais hors de la présence du père. Il voulait vivre comme si son père était déjà mort. Un fils qui se comporte de cette manière, c’était à l’époque quelque chose qui apportait une honte terrible sur toute la famille. Et pourtant, lorsque le fils décide de revenir, que fait le père ? Est-ce qu’il le fait battre en lui ordonnant de ne plus jamais revenir ? Non ! Au contraire, il l’accueille à bras ouvert, il court vers lui, il l’embrasse. Dans notre culture, ça peut nous sembler normal d’accueillir son fils quoi qu’il ait fait. Mais dans une culture où l’honneur de la famille était vraiment central, c’était choquant. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. L’histoire ne s’arrête pas avec le retour du fils. Jésus continue l’histoire, il continue à faire monter le suspens. L’histoire que raconte Jésus ne trouve pas son 1 La Bible, versionSegond 21, Société Biblique de Genève, 2007, Luc 15.1-2, 11-32.
2008 Pierre-Sovann CHAUNY (www.chaunyps.fr) : ce texte est mis à disposition sous la licence libreCreative Commons-BY-SABY : Paternité.Vous devez citer le nom de l'auteur original. SA : Partage des Conditions Initiales à l'Identique.vous modifiez, transformez ou adaptez cette création, vous n'avez le droit de distribuer la création qui en résulte que sous un contrat Si identique à celui-ci. En outre, à chaque réutilisation ou distribution, vous devez faire apparaître clairement aux autres les conditions contractuelles de mise à disposition de cette création. Chacune de ces conditions peut être levée si vous obtenez l'autorisation du titulaire des droits.
intensité maximale avec le retour du plus jeune fils, mais avec la discussion entre le père et son fils aîné. Ce n’est pas la parabole d’un fils, mais la parabole de deux fils. Et si on voit ça, on comprend ce que Jésus est en train de faire : il est plus en train de parler aux pharisiens, des gens religieux, qu’aux fils prodigues, des gens irréligieux. Bien sûr, la première partie de l’histoire sert à rassurer les gens qui se savent mauvais. Mais avant toute chose, Jésus nous raconte cette histoire pour avertir les gens moraux, les gens bien sous tout rapport, les gens comme vous et moi. Et il nous enseigne ici quelque chose d’extrêmement choquant : ce qui nous sépare le plus de Dieu, ce ne sont pas nos défaillances morales, mais plutôt notre moralité, notre bonté, notre décence, notre respectabilité. Le but de Jésus est de faire exploser notre compréhension des choses. Lorsqu’on lit la fin de la parabole, on voit à quoi Jésus voulait arriver. Jésus donne un avertissement à peine croyable aux gens bien. Il nous met en garde contre notre moralité. Il nous dit que c’est précisément le sentiment d’être quelqu’un de bien qui nous sépare de Dieu. Et c’est pour ça que les collecteurs d’impôts, les pécheurs, viennent à Jésus. Et c’est pour ça que les pharisiens, les spécialistes de la Loi sont furieux lorsqu’ils comprennent le vrai message que Jésus annonce. Comment est-ce possible que des gens bien soient séparés de Dieu à cause de leur bonté ? C’est ce qu’illustre la fin de la parabole que nous allons étudier maintenant. I. Le frère aîné est perdu. Pourquoi est-ce que Jésus termine-t-il son histoire de cette manière ? Pourquoi ne dit-il pas si le fils aîné a finalement accepté de faire la fête avec son frère ? C’est parce que Jésus avait l’intention de dépeindre le comportement des pharisiens, des gens moraux, sous les traits du fils aîné. Et ce qu’il faut bien voir, c’est que le fils aîné est aussi perdu que son plus jeune frère. Dans chacune des trois paraboles du chapitre 15, il y a quelque chose qui n’est pas à sa place : une brebis qui s’est perdue, une pièce qui a été égarée, un fils qui est parti au loin. Et dans chaque parabole, il y a quelqu’un qui sort pour trouver ce qui était perdu. Le berger part à la recherche de sa brebis, la femme à la recherche de sa pièce, le père sort à la rencontre de son plus jeune fils. Et regardez ce qui se passe avec le fils aîné à la fin du v.28 : «Son père sortit le supplier d’entrer». Le frère aîné aussi est dehors. Le frère aîné aussi est perdu. Extérieurement, il avait passé sa vie à faire la volonté de son père, mais intérieurement, il était séparé de son père, en colère contre lui, il était dehors et c’est pour ça que son père vient le supplier d’entrer. Ce que fait Jésus ici, c’est expliquer aux gens moraux qu’ils sont aussi séparés de Dieu que le fils aîné l’était de son père. Il enseigne ici qu’on peut être avec Dieu et loin de Dieu. On peut être avec Dieu et ne pas le connaître. C’est ce que Jésus reprochera plus tard à l’un de ses disciples : «Il y a 2 si longtemps que je suis avec vous et tu ne me connais pas, Philippe!» . Jésus explique qu’on peut dire « Seigneur, Seigneur » et être perdu ; qu’on peut annoncer sa parole, faire des miracles en son nom et être perdu ; qu’on peut aller toute sa vie à l’église et être perdu ; qu’on peut être pasteur et être perdu ! On peut être comme le fils aîné et dire sincèrement comme il le fait au v.29 : «Voilà tant d’années que je suis à ton service sans jamais désobéir à tes ordres». Le père ne conteste pas cela : il ne lui dit pas qu’en fait il lui a parfois désobéi. Il lui répond simplement au v.31 : «Mon enfant, tu es toujours avec moi, tout ce que j’ai est à toi ».Ce faisant, il souligne que son fils le connaissait bien mal. S’il connaissait son père, il lui aurait demandé de quoi faire la fête avec ses amis. Mais il ne connaissait pas son père. Après tant d’années passées avec le père, il ne le connaissait toujours pas. On peut être quelqu’un de bien et être perdu. On peut être un chrétien très actif et être perdu. On peut être quelqu'un de très respectable, qui fait le bien autour de lui et être perdu. C’est ce que nous enseigne Jésus ici, parce que le fils aîné obéissait en tout à son père, et pourtant il était perdu. II. Le frère aîné est perdu à cause de son obéissance. Vous avez bien lu : le frère aîné n’est pas perdu malgré son obéissance mais il est perdu à cause de son obéissance. Reprenons l’histoire du fils aîné à partir du v.25 :
2 Ibid., Jean 14.9
2008 Pierre-Sovann CHAUNY (www.chaunyps.fr) : ce texte est mis à disposition sous la licence libreCreative Commons-BY-SABY : Paternité.Vous devez citer le nom de l'auteur original. SA : Partage des Conditions Initiales à l'Identique.vous modifiez, transformez ou adaptez cette création, vous n'avez le droit de distribuer la création qui en résulte que sous un contrat Si identique à celui-ci. En outre, à chaque réutilisation ou distribution, vous devez faire apparaître clairement aux autres les conditions contractuelles de mise à disposition de cette création. Chacune de ces conditions peut être levée si vous obtenez l'autorisation du titulaire des droits.
Or le fils aîné était dans les champs. Lorsqu’il revint et approcha de la maison, il entendit la musique et les danses. Il appela un des serviteurs et lui demanda ce qui se passait. Le serviteur lui dit: ‘Ton frère est de retour et ton père a tué le veau engraissé parce qu’il l’a retrouvé en bonne santé’. Le fils aîné se mit en colère et il ne voulait pas entrer. Alors, pourquoi refuse-t-il d’entrer dans la maison pour faire la fête avec son frère ? Pourquoi est-il si furieux, si en colère ? Parce qu’il peut dire : ‘Je t’ai toujours obéi. A cause de mon obéissance, j’ai mon mot à dire’. C’est à cause de son obéissance que le fils aîné est séparé de son père.Comment notre obéissance peut-elle plus nous séparer de Dieu que notre désobéissance ? Il y a deux raisons à cela : 1. Notre obéissance masque notre lutte contre Dieu. Pour la Bible, le péché c’est d’abord une trahison envers Dieu, une rébellion contre lui : c’est refuser qu’il soit notre sauveur et seigneur pour être soi-même son propre sauveur et seigneur, celui qui contrôle la situation. Le plus jeune frère était perdu, mais au moins il était conscient de son attitude, il avait explicitement décidé qu’il n’avait pas besoin du père et qu’il pouvait très bien décider pour lui-même ce qui était bon pour lui. Mais lorsque sa vie commença à se remplir d’insatisfactions, lorsque survint la famine, il savait d’où venait le problème, et il a pu revenir vers son père. Mais en ce qui concerne le frère aîné, son obéissance masquait le fait que lui aussi était son propre sauveur et seigneur. A cause de son obéissance, il n’avait pas besoin d’être vraiment dépendant de Dieu : il avait juste besoin d’un petit coup de pouce de temps en temps. A cause de son obéissance, il n’avait pas vraiment besoin d’être sauvé, il avait juste besoin d’un peu d’aide. A cause de son obéissance, il n’avait pas besoin de prier Dieu nuit et jour en toutes circonstances : il pouvait se contenter de le prier seulement quand il avait des vrais problèmes. Et pour nous, c’est pareil: à cause de notre obéissance, on ne fait pas vraiment de Jésus notre sauveur et seigneur, mais on est fonctionnellement soi-même son propre sauveur et seigneur, comme le plus jeune fils. Et du coup, lorsque notre monde s’écroule, lorsque les insatisfactions remplissent notre vie, on ne sait pas pourquoi ça nous arrive. Et comme le frère aîné, ça nous rend en colère. Pourquoi ? Parce qu’on se rend compte que notre obéissance ne peut pas vraiment nous satisfaire. Et si on n’obtient pas ce qu’on espérait de notre moralité, on se dit : « A quoi ça sert d’être chrétien, si je n’ai pas ce que je veux ? A quoi ça sert d’être quelqu’un de bien ?».Pour le fils aîné, cette situation était complètement injuste. V.29: «Voilà tant d’années que je suis à ton service sans jamais désobéir à tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour que je fasse la fête avec mes amis. Mais quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé tes biens avec des prostituées, pour lui tu as tué le veau engraissé !». Le fils aîné n’obéissait pas à son père parce qu’il l’aimait. Il lui obéissait pour obtenir quelque chose de lui. Son obéissance était juste un moyen pour gagner la faveur du père. Tout comme son petit frère, il instrumentalisait son père pour obtenir de lui ce qu'il désirait vraiment. 2. Notre obéissance est notre arme principale contre Dieu. Regardez l’attitude du fils aîné. Il se sait juste, et du coup, il est impitoyable. Il attaque directement son père, et d’ailleurs, il ne l’appelle même pas père. Tout ce qu’il dit, c’est « j’ai obéi, j’ai été bon, j’ai fait ce qu’il fallait, et par conséquence, j’exige que tu arrêtes de dilapider ainsi mon héritage de cette manière ! ». L’enseignement de la Bible sur le cœur de l’homme, c’est que naturellement, et sans l'intervention de Dieu, nous utilisons toujours nos bonnes œuvresde cette manière : notre moralité, notre rectitude, notre générosité, etc., sont toujours, d’une manière ou d’une autre, et de façon plus ou moins subtile, un moyen de prendre le contrôle sur Dieu (en faisant valoir que notre obéissance mérite bien une récompense) et de prendre le contrôle sur les autres (parce que notre bonté nous rend moralement supérieur). C’est exactement ainsi que se comporte le fils aîné. Il se dit qu’il est quelqu’un de bien, qu’il a obéi, et qu’il a donc des droits. Tout ce qu’il veut, c’est juste ses droits. Et lorsque notre moralité devient un moyen de faire valoir nos droits sur les autres ou sur Dieu, alors on est exactement dans le même état que ce fils : on est séparé du père.
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III. Le frère aîné peut-il être sauvé ? La différence entre en chrétien et quelqu’un de simplement religieux, c’est que le chrétien sait qu’il ne doit pas seulement se repentir de sa méchanceté, mais qu’il doit aussi se repentir des mauvaises raisons pour lesquelles il obéit, de sa confiance en sa propre bonté. Qu’est-ce que ça veut dire ? Ca veut dire qu’il faut abandonner l’idée que c’est en étant quelqu’un de bien que Dieu nous sera favorable. Mais est-ce que c’est possible de changer radicalement de vision des choses ? Est-ce que c’est possible pour un frère aîné d’abandonner l’idée que l’acceptation du père doit se mériter ? Est-ce que le frère aîné acceptera d’écouter ce que lui dit son père et est-ce qu’il voudra bien entrer pour faire la fête, pour se réjouir de la musique et des danses? Le frère aîné qui était perdu à cause de son obéissance va-t-il être sauvé ? Jésus ne nous le dit pas.Pourquoi Jésus ne termine-t-il pas l’histoire ? Pourquoi ne nous dit-il pas si le frère aîné accepte finalement d’écouter son père ? C’est parce que Jésus s’adresse aux pharisiens, à des hommes religieux, des hommes moraux, des gens bien. Il leur a raconté cette histoire pour les avertir d’un danger dont ils n’ont pas conscience : ils sont tout aussi perdus que les collecteurs d’impôts et les prostituées, non pas à cause de leur désobéissance, mais à cause de leur obéissance. Jésus enseigne ici qu’on ne peut pas être sauvé en obéissant, parce que le seul fait de vouloir gagner son paradis nous sépare de Dieu. Dieu ne veut pas que nous gagnions notre salut, il ne veut pas que nous le méritions. Dieu n’est pas comme ça ! Dieu est un Dieu de grâce : il nous présente un salut gratuit. Notre tentative de l’acheter ne peut donc aboutir. Alors si Jésus ne termine pas la parabole, c’est pour interroger les gens qu’il a en face de lui, ces gens moraux qui ont le sentiment d’être justes, des gens comme vous et moi peut-être, qui faisons de notre mieux pour obéir à Dieu. Il nous laisse une porte ouverte. Jésus n’exclue pas les pharisiens. Il leur montre que s’ils admettent qu’ils sont dehors, qu’ils sont perdus, qu’ils sont séparés de Dieu à cause de leur obéissance alors eux aussi pourront entrer et faire la fête. C’est pour ça que le père sort vers son fils aîné pour le supplier d’entrer. En Jésus, Dieu sort vers nous : il plaide avec tous les fils aînés, avec tous les gens bien pour les supplier d’entrer. Et il faut le reconnaître : la grâce, c’est quelque chose de difficile à admettre. La gratuité du salut est quelque chose d’extrêmement coûteux pour ceux qui ont toujours cru qu’ils étaient en règle avec Dieu. C’est quelque chose d’extrêmement coûteux pour ceux qui pensaient pouvoir mériter leur salut. C’est quelque chose d’extrêmement coûteux, parce que ça nécessite de renoncer à sa fierté, de renoncer à la prétention qu’on est capable de contribuer au moins un petit peu à notre salut. Dieu nous invite à entrer gratuitement, et soit on accepte avec humilité son offre, soit on repart en colère contre lui et en claquant la porte… C’est l’histoire d’un petit garçon qui avait huit ans. Ce qu’il préférait dans la vie, c’était se baigner dans la mer. Il aimait les vagues, il aimait le vent, il aimait l’eau. Il aimait la mer. Un jour, le petit garçon décida qu’il voulait que la mer lui appartienne, qu’il voulait acheter la mer. Il économisa son argent de poche pendant toute une année. Et à la fin de l’année, le premier jour des vacances à la mer, il alla voir le vendeur de glaces sur la plage et lui dit fièrement: « J’ai 30€. Mais je ne veux pas acheter de glaces, je veux acheter la mer ». Le vendeur de glaces, un peu amusé, répliqua : « Le problème, petit, c’est que personne ne peut acheter la mer. Mais tu peux en profiter librement, parce que c’est gratuit !». La grâce, c’est comme la mer. Elle ne s’achète pas, mais on peut en profiter gratuitement. On peut réagir avec fierté en refusant ce qui nous est donné gratuitement,ou on peut l’accepter avec humilité. Alors, qu’est-ce qui pourra nous donner la force d’abandonner notre fierté ? Qu’est-ce qui nous permettra d’accepter un salut auquel on ne contribue en rien ?
2008 Pierre-Sovann CHAUNY (www.chaunyps.fr) : ce texte est mis à disposition sous la licence libreCreative Commons-BY-SABY : Paternité.Vous devez citer le nom de l'auteur original. SA : Partage des Conditions Initiales à l'Identique. Sivous modifiez, transformez ou adaptez cette création, vous n'avez le droit de distribuer la création qui en résulte que sous un contrat identique à celui-ci. En outre, à chaque réutilisation ou distribution, vous devez faire apparaître clairement aux autres les conditions contractuelles de mise à disposition de cette création. Chacune de ces conditions peut être levée si vous obtenez l'autorisation du titulaire des droits.
La seule chose qui peut nous faire accepter ça, c’est de voir que la gratuité du salut n’est pas coûteuse que pour les gens bien. Le salut est gratuit pour celui qui l’accepte, mais il a été extrêmement coûteux pour celui qui nous l’a acquis. Jésus a fait ce que le mauvais fils aîné ne voulait pas faire. Le mauvais fils ne voulait pas que son petit frère revienne à la maison à ses dépends. Il ne voulait pas payer la note pour son frère. Il ne voulait pas que son père donne à son frère un vêtement et qu’il organise une grande fête pour lui parce que ce vêtement, ce qui servait à l’organisation de la fête, c’était des choses qui lui appartenaient, c’était son héritage, et pas celui de son frère qui avait déjà été dilapidé. Mais Jésus est venu pour sauver les fils prodigues et les pharisiens. Il est venu pour sauver des gens irréligieux de leur irréligion et des gens religieux de leur religion. Que nous soyons rebelles et irréligieux, ou des gens biens et respectables, Christ vient nous supplier d'entrer et il nous demande de compter non sur notre obéissance, mais sur sa grâce seulement. La grâce, ça fait partie de ces choses qu’on ne peut pas acheter et qu’il faut juste accepter. Et lorsque des gens religieux et des gens irréligieux se rendent compte qu’ils sont perdus, lorsque des gens religieux et des gens irréligieux se rendent compte que Jésus a vécu la vie que nous devrions tous vivre et qu’il a souffert la mort que nous devrions tous souffrir, lorsque des gens religieux et des gens irréligieux comprennent que Jésus a dû abandonné la gloire de son ciel pour venir nous chercher, lorsque des gens religieux et des gens irréligieux rencontrent dans leur vie le Dieu qui a tout donné, le Dieu prodigue… lorsqu’on comprend tout ça, on peut avaler son orgueil et accepter ce cadeau parce que Jésus a déjà tout payé. Et donc nous entrons au même titre que des fils prodigues, des voleurs et des meurtriers, des gens « pas bien ». C’est seulement de cette matière, avec humilité que nous pourrons revenir à la maison et profiter de la musique et des danses et nous pourrons nous réjouir de notre salut et du salut de nos frères en écoutant enfin avec joie, et non plus avec colère, ce que nous dit le père : «ue ton frère que voici était mortIl faut bien faire la fête et nous réjouir, parce q et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé».
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