Entre la médiation politique et la recomposition sociale : l'Église catholique dans le conflit du Chiapas / Between Political Mediation and Social Realignment : the Catholic Church in the Chiapas Conflict - article ; n°1 ; vol.97, pg 63-72

Pilar Giltébar

Description

Archives des sciences sociales des religions - Année 1997 - Volume 97 - Numéro 1 - Pages 63-72
The mobilization of the zapatistas represents the first revolutionary movement of a new type to appear in Latin America since the fall of the Berlin Wall. The movement has no international point of reference and is, instead, attempting to build its own momentum in reference to local issues and the Maya cultural identity. The Catholic Church has a twofold intervention in this process: on the one hand it supports the formation and emergence of new political actors, on the other, it acts as a mediating force between the zapatistas and the Mexican federal government. The author studies this process of mediation in which Monsignor Ruiz has become an essential actor given the space and the function given him by the revolutionary movement and the indigenous organizations involved in the conflict. In this context the role of the Church is not limited to that of an active political agent (intervening through days of fast, pilgrimages, stations of the cross, reading of certain relevant passages of the Bible), but is also central in the processes of negociations (as in Central America) and pacification. The struggle in Chiapas calls for a reassessment of concepts such as religion, politics and modernity in situations where the Church assumes functions that go beyond its traditional spheres of influence.
La mobilisation zapatiste représente le premier mouvement révolutionnaire d'un type nouveau, qui est apparu en Amérique latine depuis la chute du mur de Berlin. Il s'agit d'un processus qui, ne se référant à aucune centralité au niveau international, construit sa propre centralité à partir du local et de la référence à l'identité culturelle maya. Dans ce processus, l'Eglise catholique intervient à deux niveaux : dans la formation et l'émergence de nouveaux acteurs et dans les processus de médiation entre les zapatistes et le gouvernement fédéral mexicain. L'auteur analyse ces processus de médiation dans lesquels Mgr Ruiz est devenu un acteur irremplaçable grâce à l'espace et à la fonction que lui ont accordée le mouvement révolutionnaire et les organisations indigènes impliquées. Dans ce contexte, le rôle de l'Eglise est non seulement celui d'un agent politique actif (journées de jeûne, pèlerinages, chemin de croix, lecture de certains passages de la Bible significatifs d'un point de vue politique) mais aussi un rôle central dans les processus de négociation (comme en Amérique centrale) et de pacification. La réalité du Chiapas oblige à repenser les concepts de religion, politique, modernité, etc. dans des processus où l'Eglise assume des fonctions qui ne coïncident pas avec ses espaces d'influence traditionnels.
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Philosophie et théologie

Informations

• Publié par: Archives-des-sciences-sociales-des-religions
• Publié le: 01 janvier 1997
• Nombre de lectures: 54
• Langue: Español

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Pilar Gil Tébar
Entre la médiation politique et la recomposition sociale : l'Église
catholique dans le conflit du Chiapas / Between Political
Mediation and Social Realignment : the Catholic Church in the
Chiapas Conflict
In: Archives des sciences sociales des religions. N. 97, 1997. pp. 63-72.
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Tébar Pilar Gil. Entre la médiation politique et la recomposition sociale : l'Église catholique dans le conflit du Chiapas / Between
Political Mediation and Social Realignment : the Catholic Church in the Chiapas Conflict. In: Archives des sciences sociales des
religions. N. 97, 1997. pp. 63-72.
doi : 10.3406/assr.1997.1123
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/assr_0335-5985_1997_num_97_1_1123Resumen
La movilización zapatista representa el primer movimiento revolucionario de un nuevo tipo que surge en
América Latina después de la caída del muro de Berlín. Se trata de un proceso que, noteniendo una
centralidad de referencia a nivel internacional, construye su propia centralidad a partir de lo local y de la
referencia a la identidad cultural maya. En este proceso la Iglesia Católica ha estado presente a dos
niveles : en la formación y emergencia de nuevos actores y en los procesos de mediación entre los
zapatistas y el gobierno federal mejicano.
La autora analiza estos procesos de mediación en los cuales Monseñor Ruiz se convirtió en actor
irremplazable gracias al espacio y a la función que le confió el movimiento revolucionario y las
organizaciones indígenas implicadas. En este contexto, la Iglesia es no solo un agente político activo
(jornadas de ayuno, peregrinaciones, viacrucis, lectura de ciertos pasajes de la Biblia políticamente
significativos), sino que su rol en los procesos de negociación (como en Centroamérica) y de
pacificación es central.
La realidad chiapaneca obliga a replantearse conceptos como religión, política, modernidad, etc. en
procesos en los que la Iglesia asume funciones que tradicionalmente no correspondían a sus espacios
de incidencia.
Résumé
La mobilisation zapatiste représente le premier mouvement révolutionnaire d'un type nouveau, qui est
apparu en Amérique latine depuis la chute du mur de Berlin. Il s'agit d'un processus qui, ne se référant
à aucune centralité au niveau international, construit sa propre centralité à partir du local et de la
référence à l'identité culturelle maya. Dans ce processus, l'Eglise catholique intervient à deux niveaux :
dans la formation et l'émergence de nouveaux acteurs et dans les processus de médiation entre les
zapatistes et le gouvernement fédéral mexicain.
L'auteur analyse ces processus de médiation dans lesquels Mgr Ruiz est devenu un acteur
irremplaçable grâce à l'espace et à la fonction que lui ont accordée le mouvement révolutionnaire et les
organisations indigènes impliquées. Dans ce contexte, le rôle de l'Eglise est non seulement celui d'un
agent politique actif (journées de jeûne, pèlerinages, chemin de croix, lecture de certains passages de
la Bible significatifs d'un point de vue politique) mais aussi un rôle central dans les processus de
négociation (comme en Amérique centrale) et de pacification.
La réalité du Chiapas oblige à repenser les concepts de religion, politique, modernité, etc. dans des
processus où l'Eglise assume des fonctions qui ne coïncident pas avec ses espaces d'influence
traditionnels.
Abstract
The mobilization of the zapatistas represents the first revolutionary movement of a new type to appear
in Latin America since the fall of the Berlin Wall. The movement has no international point of reference
and is, instead, attempting to build its own momentum in reference to local issues and the Maya cultural
identity. The Catholic Church has a twofold intervention in this process: on the one hand it supports the
formation and emergence of new political actors, on the other, it acts as a mediating force between the
zapatistas and the Mexican federal government.
The author studies this process of mediation in which Monsignor Ruiz has become an essential actor
given the space and the function given him by the revolutionary movement and the indigenous
organizations involved in the conflict. In this context the role of the Church is not limited to that of an
active political agent (intervening through days of fast, pilgrimages, stations of the cross, reading of
certain relevant passages of the Bible), but is also central in the processes of negociations (as in
Central America) and pacification.
The struggle in Chiapas calls for a reassessment of concepts such as religion, politics and modernity in
situations where the Church assumes functions that go beyond its traditional spheres of influence.de Sc soc des Rel. 1997 97 janvier-mars 63-72 Arch
Pilar Gil BAR
ENTRE LA MEDIATION POLITIQUE
ET LA RECOMPOSITION SOCIALE
GLISE CATHOLIQUE
DANS LE CONFLIT DU CHIAPAS
Tatic* côté de toi la justice est avec nous
Texte présenté au cours de la campagne
appui évêque Sammuel Ruiz Garcia
année 1994 était sur le point de achever et la paix arrivait pas au
Chiapas bien plus elle semblait éloigner pour faire place une guerre qui
annon ait inévitable Comme ultime mesure de pression évêque de San
Crist bal de las Casas Samuel Ruiz Garcia annon ait le début de ce qui
serait une longue journée de jeûne et de prière pour convaincre les deux
adversaires de la nécessité de reprendre le fil du dialogue perdu dans la suc
cession événements qui avaient eu lieu dans les mois précédents
Depuis la démission de Manuel Camacho Sol du poste de premier man
dataire pour la paix du gouvernement fédéral le processus de dialogue avait
souffert une sensible détérioration provoquée entre autres facteurs par le man
que de communication directe entre les parties en conflit Les envoyés gou
vernementaux qui lui avaient succédé maintenaient avec armée zapatiste de
Libération nationale AZLN une relation exclusivement épistolaire par in
termédiaire accepté un commun accord de évêque Ruiz qui dût jouer le
rôle de récepteur et émissaire de la correspondance confidentielle des deux
interlocuteurs
Au mois août commen la campagne électorale pour les postes la
Présidence du Mexique et au Gouvernement de tat du Chiapas Dans les
deux cas ce furent les candidats du Parti révolutionnaire institutionnel PRI
qui obtinrent la victoire En raison de la présomption de fraude aux élections
dénoncée par opposition la population du Chiapas proche du Parti de la
Mot Tzotzil/Tzeltal signifiant Père ou Seigneur Les paroissiens du diocèse de San
Crist bal de las Casas en particulier les indigènes utilisent pour parler de évêque et des
prêtres
63 ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS
Révolution démocratique PRD) est-à-dire la formation politique opposi
tion se réunit autour de ce qui devint le Gouvernement de Transition en Ré
bellion Ce gouvernement alternatif établit son siège dans la ville de San
Crist bal de las Casas où il prit et occupa les dépendances de Institut na
tional indigéniste INI) provoquant ainsi une situation de tension avec le gou
vernement constitutionnel dont le centre est Tuxtia Gutiérrez la capitale
du Chiapas Dans ce même espace politique établirent alors Assemblée
étatique démocratique du peuple du Chiapas AEDPCH et la Coordination des organisations indigènes et paysannes CEOIC) toutes deux nées
la suite de appel union par les zapatistes entre les diverses organisations
civiles dans le but de former un front commun Unis par le mécontentement
et le refus ensemble de ces secteurs en vint se proclamer population en
résistance civile manifestant par là son rejet des résultats électoraux et son
appui explicite aux demandes présentées par armée zapatiste de libération
nationale
Parallèlement le gouvernement fédéral décida de neutraliser évêque Ruiz
et importance excessive il était susceptible avoir en sa qualité de seul
intermédiaire valable que lui attribuait AZLN en le dépla ant et
en confiant la médiation au pouvoir législatif et une commission mixte
composée de députés et de sénateurs de différents partis politiques Tant la
fédération au gouvernement de tat on considérait que évêque ne pou
vait remplir cette fonction pour deux raisons fondamentales en premier lieu
parce il était représentant du pouvoir ecclésiastique ce qui le pla ait en
dehors du domaine politique dans lequel se développait le conflit sa partici
pation pouvant être ressentie comme une intrusion abusive