Remarques sur la fête de la « néoménie » dans l ancien Israël - article ; n°1 ; vol.158, pg 1-18
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Revue de l'histoire des religions - Année 1960 - Volume 158 - Numéro 1 - Pages 1-18
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Caquot
Remarques sur la fête de la « néoménie » dans l'ancien Israël
In: Revue de l'histoire des religions, tome 158 n°1, 1960. pp. 1-18.
Citer ce document / Cite this document :
Caquot André. Remarques sur la fête de la « néoménie » dans l'ancien Israël. In: Revue de l'histoire des religions, tome 158
n°1, 1960. pp. 1-18.
doi : 10.3406/rhr.1960.9058
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1960_num_158_1_9058sur la fête de la с néoménie » Remarques
dans l'ancien Israël
Le judaïsme célèbre encore le commencement de chaque
mois lunaire par une fête appelée rô's hôdes « tête du mois ».
Le mot hodeš signifie littéralement « nouveau » : le mois
semble donc désigné à l'aide d'une métonymie pars pro toto
étendant, au cycle mensuel de la lune le nom d'un de ses
moments critiques. La tradition juive ne laisse pas mettre
en doute le moment choisi : c'est celui qui marque le début
du mois juif et que nous appelons « nouvelle lune ». C'est
pourquoi les Septante traduisent l'hébreu hôdes tantôt par
(jlÝ]v, tantôt par veojr/jvia1.
La célébration du rô's hôdes est prévue dans la constitu
tion- utopique d'Ézéchiel : 45/17 fait devoir au « prince »
de sacrifier aux néoménies (behôdàsïm, grec : sv тай; voofXTjvtaiç),
sabbats et fêtes annuelles (mô*âdïm) ; Ézéchiel 46/3 ordonne
que « le peuple se prosternera à l'entrée de cette porte,
lors des sabbats et lors des néoménies, devant Yahwé ».
Le règlement de la néoménie est donné dans le calendrier
liturgique de Nombres 28-29 : après avoir traité des sacrifices
quotidiens (28/3-8) et sabbatiques (28/9-10) et avant de fixer
les offrandes présentées aux fêtes annuelles (28/16-29/38), il
consacre un article à celles de la néoménie (28/11-15) : « Au
commencement de vos mois (Ьэго'ёё hodSëkem, grec : èv xatç
vsofjLTjvtatç), vous offrirez un holocauste à Yahwé... ». Nombres.
10/10 prescrit, pour ce jour, la sonnerie des trompettes
1) hôdes — veofjiTjvia à Nombres 29/6; I Samuel 20/5, 18; II Rois 4/23;
I Chroniques 23/31; II Chroniques 2/3, 31/3; Esdras 3/5; Néhémie 10/34;
psaume 81/4 ; Osée 2/13 ; Ësaïe 1/14 ; Ezechiel 45/17, 46/1, 3, 6 (références d'après
le texte hébreu). ■
2 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
Msâprôt. Les néoménies viennent au même rang que dans les
Nombres, entre les célébrations quotidiennes et sabbatiques'
d'une part, les solennités d'autre part, dans les notices de
I Chroniques 23/31, II Chroniques 2/3, 8/13, 31/3 et Néhémie
10/34.
Le rituel du Second Temple comportait donc une fête de
la nouvelle lune. En était-il de même dans le culte israélite
d'avant l'Exil ? On, répond généralement par l'affirmative
en s'appuyant sur la mention du >hôdes dans des textes
incontestablement anciens, les uns historiques, indiquant
l'existence de la fête sans la juger (I Samuel, 20/5 eť s.,
" les autres, prophétiques, la nommanťdans une II Rois 4/23)
réprobation générale du culte (Osée 2/13, Ésaïe 1/13). Cepen
dant, le silence des codes législatifs anciens pose un problème :
alors que la célébration du^ sabbat hebdomadaire et des
trois grandes fêtes ' annuelles y est ordonnée, la • néoménie
n'est l'objet d'aucune allusion, ni positive, ni négative, dans
les quatre recueils de lois antérieurs à la législation « sacer- ■
dotale » et post-exilique des Nombres1.
Depuis J. Wellhausen, il est admis qu'une fête de la nouvelle
Israël"
lune a été constamment célébrée en et qu'Ézéchieb
et" Nombres n'ont fait que lui rendre droit de cité. Pour les
expliquer le silence des anciennes lois, Wellhausen a envisagé
deux solutions2 :
Ou bien la fête de la néoménie a été laissée de côté inten
tionnellement en raison de toutes sortes de superstitions
païennes qui s'y étaient associées. Les jugements des pro
phètes sur le hôdes semblent étayer cette hypothèse. On se v
demande toutefois pourquoi les « sabbats » dénoncés par les
prophètes - ont trouvé grâce aux yeux des législateurs ; en
1) Voir le « Code de l'Alliance » : Exode 23/12 (sabbat) et 23/14-17 (fêtes
annuelles) ; législation dite « jahviste » : 34/21 et 34/18, 22-23 ; Deutéronome 5/12-15 (sabbat) et 16/1-16 (fêtes annuelles) ; « Loi de
Sainteté » : Lévitique 23/3 (sabbat) et 23/4-44 (fêtes annuelles).
2) J. Wellhausen, Prolegomena to the History of Israel, 1878 (réimprimé
en 1957, dans les Meridian Books, New York), p. 112 et s. ; I. Benzinger dans
V Encyclopaedia Biblica de Cheyne, col. 3402 et Hebrâische Archàologie"*, Leipzig,
1927, p. 378 ; A. Lods, Israël, Paris, 1930, p. 508. ,
FETE DE, LA « NEOMENIE » DANS L ANCIEN - ISRAËL 3
outre, ces derniers ne se privent pas de condamner des pra
tiques païennes ou paganisantes.
Ou bien le sabbat, réputé à son origine fête de da pleine
lune, aurait absorbé la néoménieen s'étendant à^ tous les
jours critiques du mois lunaire. On pourrait alors comprendre la
résurgence de la néoménie, lorsque le sabbat se serait détaché
du -cycle lunaire pour devenir hebdomadaire. Mais l'origine
lunaire du sabbat est une hypothèse de plus en plus contestée1.
1) L'hypothèse s'appuie sur l'association établie par les textes prophétiques
entre sabbat et hodeš et sur le caractère sacré (néfaste) du šapattu babylonien, •
jour de la pleine lune, d'où la théorie d'une origine mésopotamienne du sabbat,
soutenue par les pan-babylonistes (voir A. Jeremiáš, Das Aile Testament im Lichte
des Allen Orients3, Leipzig, 1916, p. 61-65). Cette hypothèse a été défendue, entre
autres, par J. Meinhold, Sabbat und "Woche im Alten Testament, F.E.L.A.N.T.,
5, Gôttingen, 1905, elle est encore soutenue par J. Pedersen, Israel, Ils Life and
Culture, III-IV, Londres-Copenhague, 1940, p. 708, une justification nouvelle
en est présentée par R. North, The Derivation of Sabbat, Biblica, 36, 1955,
p. 183-201. Israel aurait assurément pu réinterpréter une fête mésopotamienne,
mais il demeure difficile de concevoir comment Tin jour déterminé par la lune a
pu M.' se P. détacher Nilsson du (Primitive cycle lunaire Time-Beckoning, pour devenir Lund, hebdomadaire, 1920, p. processus 322) déclare que
« incompréhensible et sans analogie ». H. Cazelles (Études sur le Code de l'Alliance,
Paris, 1946, p. 91-95) invite à considérer un cycle lunaire sidéral et non synodique,
mais E. Jenni (Die îheologische Begrùndung des Sabbatgeboirs, Zurich, 1956,
p. 11 et s.) montre que la théorie se heurte aux mêmes objections; Cazelles a
cependant raison de souligner l'antiquité du rythme hebdomadaire chez les
Sémites (comparer les textes ougaritiques I Baal, III, 14-19 et II Aqhat, II,
12-15 et voir R. Dussaxjd dans Syria, 34, 1957, p. 241-242). La thèse du sabbat
lunaire est repoussée par B. D. Eerdmans (Der Sabbat dans Vom Alten Testament-
Festschrift К. Marti, В. Z.A.W. , 41, Giessen, 1925, p. 79-83). mais sa propre hypo
thèse d'une origine « kénite » du sabbat — samedi, jour de Kêwân/Saturne, dieu
des forgerons — ne s'est pas imposée. M. Buber (Moïse, Paris, 1958, p. 94) en fait
une institution sémitique primitive rénovée par Moïse, il affirme son accord avec
J. Hehn sur le caractère en quelque sorte « archetypal » du nombre 7 chez les
Sémites (voir J. Hehn, Siebenzahl und Sabbat bei den Babyloniern und im Alten
Testament, Leipziger Semitische Studien, II, 5, 1907 et Zuř Bedeutung der
šb* Siebenzahl « sept » dans et šb' la Festschrift « plénitude Marti, » remontent B.Z.A.W., à deux 41, p. racines 128-136 différentes — très contestable ; voir aussi :
B. Celada, Numéros sagrados derivados del siete, Sefarad, 8, 1948, p. 333-356).
H. Tur Sinai (Sabbat und Woche, Bibliotheca orientalis, 8, 1951, p. 14 et s.)
réfute l'origine babylonienne. Quant à l'hypothèse de M. P. Nilsson (Z. c, p. 324
et s.), reprise par E. Jenni (/. c, p. 12 et s

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