Vers le retour au socialisme ? L'électeur-consommateur attend une gestion enfin efficace de la croissance et une réduction du chômage. Presque partout en Europe les socialistes se retrouvent au pouvoir, ce qui ne s'était pas vu depuis longtemps. Le fait est d'autant plus surprenant que la doctrine a été largement discréditée par la faillite du communisme, qui en constituait la variante extrême, comme par celle de l'étatisme industriel des nations démocratiques qui en définissait une version "soft". S'agit-il alors d'un regain de l'idéologie suscité par les excès allégués d'un "libéralisme sauvage", d'ailleurs introuvable, ou de la globalisation bien réelle des marchés, ou au contraire d'une simple coïncidence électorale? Dans la première hypothèse nous aborderions un tournant inattendu de la vie politique, provoqué par la crise boursière et financière internationale, et qui remettrait totalement en cause le diagnostic prématuré de "la fin de l'histoire" cher à Fukuyama. Il s'ensuivrait que les gouvernements socialistes auraient un mandat des électeurs pour re-réglementer l'économie, brider les marchés et les libertés économiques, développer les transferts, les impôts et les emplois publics, voire, pourquoi pas, renationaliser un jour prochain les plus grandes entreprises. Fluctuations réelles Cette hypothèse se heurte cependant à ce que nous pouvons savoir des origines de la crise qui se développe sous nos yeux.