Remarques sur une inscription de Thugga : le pagus dans la colonie de Carthage au Ier siècle ap. J.-C - article ; n°1 ; vol.143, pg 607-628
23 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Remarques sur une inscription de Thugga : le pagus dans la colonie de Carthage au Ier siècle ap. J.-C - article ; n°1 ; vol.143, pg 607-628

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
23 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Publications de l'École française de Rome - Année 1991 - Volume 143 - Numéro 1 - Pages 607-628
Le réexamen d'une inscription inédite de Thugga, conservée au Musée du Bardo (Ζ. Benzina Ben Abdallah, Catalogue des inscriptions latines du Musée du Bardo, n° 226) permet d'abord de constater que l'hommage initial, à Vespasien et à Titus, fut retouché par adjonction du nom de Domitien. Par comparaison avec d'autres documents du pagus peut être établi le sens de ce document incomplet. La dédicace est faite par un notable de Carthage, investi de fonctions officielles, tandis que l'offrande provient d'un personnage d'influence locale. Dans certains cas, comme ici, c'est le moyen considéré comme le plus approprié par des personnages de la civitas pour s'infiltrer dans le pagus qui dépendait de la grande colonie.
22 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 64
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Michel Christol
Remarques sur une inscription de Thugga : le pagus dans la
colonie de Carthage au Ier siècle ap. J.-C
In: Epigrafia. Actes du colloque international d'épigraphie latine en mémoire de Attilio Degrassi pour le centenaire de
sa naissance. Actes de colloque de Rome (27-28 mai 1988). Rome : École Française de Rome, 1991. pp. 607-628.
(Publications de l'École française de Rome, 143)
Résumé
Le réexamen d'une inscription inédite de Thugga, conservée au Musée du Bardo (Ζ. Benzina Ben Abdallah, Catalogue des
inscriptions latines du Musée du Bardo, n° 226) permet d'abord de constater que l'hommage initial, à Vespasien et à Titus, fut
retouché par adjonction du nom de Domitien. Par comparaison avec d'autres documents du pagus peut être établi le sens de ce
document incomplet. La dédicace est faite par un notable de Carthage, investi de fonctions officielles, tandis que l'offrande
provient d'un personnage d'influence locale. Dans certains cas, comme ici, c'est le moyen considéré comme le plus approprié par
des personnages de la civitas pour s'infiltrer dans le pagus qui dépendait de la grande colonie.
Citer ce document / Cite this document :
Christol Michel. Remarques sur une inscription de Thugga : le pagus dans la colonie de Carthage au Ier siècle ap. J.-C. In:
Epigrafia. Actes du colloque international d'épigraphie latine en mémoire de Attilio Degrassi pour le centenaire de sa naissance.
Actes de colloque de Rome (27-28 mai 1988). Rome : École Française de Rome, 1991. pp. 607-628. (Publications de l'École
française de Rome, 143)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/efr_0000-0000_1991_act_143_1_4111MICHEL CHRISTOL
REMARQUES SUR UNE INSCRIPTION DE THUGGA
LE PAGUS DANS LA COLONIE DE CARTHAGE
AU Ier SIÈCLE AP. J.-C.
Parmi les inscriptions du Musée du Bardo (Tunis), le n° 2643 de
l'inventaire provient de Thugga. Ce texte, jusqu'à présent inédit, a été
ainsi décrit dans la publication qui récemment vient de le faire connaît
re1 : «Fragments d'une plaque de marbre blanc, incomplète à gauche
et à droite». Rien n'indique quelles furent les circonstances de la trouv
aille, ni le lieu précis de celle-ci sur ce site prestigieux2. On sait qu'à
Thugga se juxtaposaient deux communautés qui, en droit, demeurèrent
longtemps distinctes : la civitas peregrine, dotée d'institutions propres,
calquées sur le modèle punique3, et le pagus de citoyens romains, partie
1 Z. B. Ben Adallah, Catalogue des inscriptions latines païennes du Musée du Bardo,
Rome, 1986, n°226, p. 89, avec photo.
2 C. Poinssot, Les ruines de Dougga, Tunis, 1958.
3 Les institutions puniques de la civitas de Thugga ont été étudiées à la suite de la
publication par L. Homo de l'inscription AE, 1899, 124 = ILS, 6797 = CIL, VIII, 26517 =
Z.B. Ben Abdallah, Catalogue, n° 224, p. 87-89 : L. Homo, Les suffètes de Thugga d'après
une inscription récemment découverte, dans MEFR, 19, 1899, p. 297-306. Sur les institu
tions des cités peregrines d'Africa ayant conservé des réminiscences puniques, L. Poinss
ot, Une inscription de Souani-el- Adori, dans Rev. Tun., ns. 49-51, 1942, p. 125-140, partie,
p. 134-135, ainsi que C. Poinssot, Suo et Sucubi, dans Karthago, 10, 1959-1960, p. 125 (car
te des cités où sont mentionnés des sufètes); on ajoutera à la liste non close de ces cités
aux institutions puniques celle d'Apisa minus, cf. A. Beschaouch, Africa, 7-8, 1982, p. 169-
177 (=AE, 1982, 931; sous Antonin le Pieux). À propos des institutions de la civitas de
Thugga, voir en dernier W. Seston, Remarques sur les institutions politiques et sociales de
Carthage, dans CRAI, 1967, p. 218-223 (= Scripta varia, Rome, 1980, p. 373-377); Id., Des
«portes» de Thugga à la «constitution» de Carthage, dans Rev. hist., 1967, p. 277-294
(= Scripta varia, p. 379-396); C. Poinssot, Sufes maior et princeps civitatis Thuggae, dans
Mélanges d'archéologie et d'histoire offerts à André Piganiol, Paris, 1966, III, p. 1267-1270. 608 MICHEL CHRISTOL
de la grande colonie de Carthage4. Ce n'est que sous Septime Sévère
que ces deux communautés furent unies pour constituer un munici-
piutn5.
Mme Ben Abdallah, qui vient de publier l'inscription, fournit deux
des dimensions du document, la hauteur (0,35 m.) et la longueur
(0,80 m,), mais point l'épaisseur. Elle ajoute que les lettres sont réguliè
res et bien gravées, mais se contente d'indiquer leurs dimensions extrê
mes (maximum : 0,08 ; minimum : 0,045). La reproduction du document
montre en effet que la belle écriture varie pour mettre en page le texte.
Enfin, l'éditeur signale un martelage, bien évident à la première ligne,
à droite.
4 Sur cette forme d'organisation qui n'a été que peu à peu mise en évidence : G.-Ch.
Picard, Le pagus dans l'Afrique romaine, dans Karthago, 15, 1969, p. 3-12; H.-G. Pflaum,
La romanisation de l'ancien territoire de la Carthage punique à la lumière des découvertes
épigraphiques récentes, dans Ant. Afr., 4, 1970, p. 75-117 (= Scripta varia, I, Paris, 1978,
p. 300-344) ; J. Gascou, La politique municipale de l'Empire romain en Afrique proconsulair
e de Trajan à Septime Sévère, Rome, 1972, p. 158-162; Id., Les pagi carthaginois, dans
Villes et campagnes dans l'Empire romain (éd, P.-A. Février et Ph. Leveau), Aix-en-Proven-
ce, 1982, p. 139-175 (historique de la question, p. 157); Id., Pagus et castellum dans la
confédération cirtéenne, dans -An/. Afr., 19, 1983, p. 175-207; Id., Y avait-il un pagus cartha
ginois à Thuburbo maius?, dans Ant. Afr., 24, 1988, p. 67-80.
Pour la date d'organisation du territoire de Carthage, J. Gascou, La carrière de Mar
cus Caelius Phileros, dans Ant. Afr., 20, 1984, p. 105-120, partie, p. 108-109 et 116-120 (qui
corrige ainsi Politique, p. 21 et p. 158).
5 J. Gascou, Politique municipale, p. 178-182. Le pagus de Thugga est, par l'archéolo
gie et par l'épigraphie, le mieux connu des pagi de la pertica carthaginoise (J. Gascou,
Politique municipale, p. 173, n. 1). LE PAGUS DANS LA COLONIE DE CARTHAGE AU Ier SIÈCLE AP. J.-C. 609
Toutefois l'établissement du texte semble avoir fait naître des diffi
cultés, car dans un bref commentaire6, après avoir supposé qu'à la
ligne 2 pouvait se trouver un mention de l'empereur Titus, l'auteur ne
livre que peu d'observations : «il s'agit apparemment d'une dédicace
impériale» . . . «Faut-il lire sûrement Do\mitiano7\, ce qui après Augusto
fait problème?». Toutefois, l'excellente photo dont on dispose7 permet
de réexaminer la question. Revenons au document.
Les deux premières lignes se caractérisent par le choix d'une belle
capitale, joliment gravée, utilisant toutes les ressources de la dissymét
rie de l'incision. On observera toutefois qu'à la ligne 1, après l'abrévia
tion AVG, aucun point séparatif n'apparaît entre ce mot et le début du
mot suivant, présentement martelé, alors qu'ailleurs les interponctions
sont soigneusement disposées. On observera aussi qu'à la ligne 2, à
droite, les mots CAESARI et AV[G . . .], bien qu'étant inscrits en lettres
de même hauteur que les mots précédents, sont disposés d'une facon
différente : les lettres ont moins d'ampleur, elles sont plus resserrées
les unes par rapport aux autres.
Cette distinction entre les deux parties du texte conservé se retrou
ve à la ligne 3. Dans la partie gauche, les lettres sont de taille nettement
plus réduite qu'aux deux lignes précédentes. Elles s'en détachent aussi
par un assez large intervalle ou interligne. La gravure même en est dif
férente, par le choix d'une capitale au dessin moins strict et plus souple
(A, V). En revanche, à droite, après un vacai très perceptible, les mots
gravés le sont à nouveau dans une capitale aux caractères plus hauts,
comparables pour cette dimension à ceux des lignes 1 et 2. Mais là auss
i les lettres sont à nouveau très resserrées les unes par rapport aux
autres, ce qui donne à la gravure un caractère élancé.
A la ligne 4, sur toute la longueur, les lettres retrouvent un aspect
plus homogène. Les mots se déroulent régulièrement, séparés les uns
des autres par des points, tandis que les lettres ont la même hauteur
6 Z. B. Ben Abdallah, Catalogue, p. 90. Elle transcrit le texte suivant : [ ]Q
Aug(usto) llPQ ]] / [ ]ianç Caesari Au[g(usto) ] / [ ded]icavit
Ru[

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents