Rennes à l âge du Bronze - article ; n°1 ; vol.77, pg 11-35
26 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Rennes à l'âge du Bronze - article ; n°1 ; vol.77, pg 11-35

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
26 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annales de Bretagne - Année 1970 - Volume 77 - Numéro 1 - Pages 11-35
25 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 54
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacques Briard
Rennes à l'âge du Bronze
In: Annales de Bretagne. Tome 77, numéro 1, 1970. pp. 11-35.
Citer ce document / Cite this document :
Briard Jacques. Rennes à l'âge du Bronze. In: Annales de Bretagne. Tome 77, numéro 1, 1970. pp. 11-35.
doi : 10.3406/abpo.1970.2577
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1970_num_77_1_2577J. BRIARD
RENNES A L'AGE DU BRONZE
Ce qui touche au passé d'une grande métropole régionale
laisse rarement indifférent. Rennes n'échappe pas à cette
règle et la liste des travaux concernant son histoire
ancienne est déjà fort respectable. Il est vrai qu'en matière
de gallo-romain il n'y a que l'embarras du choix, le sol
rennais en est par endroit littéralement truffé. Aux décou
vertes des siècles passés dont les pièces d'orfèvrerie furent
les plus spectaculaires (1) succèdent de nos jours des témoi
gnages numismatiques, architecturaux ou épigraphiques de
grand intérêt (2).
Les vestiges des périodes antérieures au gallo-romain
sont beaucoup plus sporadiques. P. Merlat notait en
1958 (3) que la période de l'indépendance gauloise n'était
représentée à Rennes que par quelques objets en bronze et
en fer et quelques monnaies gauloises. Pour les périodes
encore plus lointaines la documentation est inégale. Le
Paléolithique n'est connu que par le biface moustérien pr
écédemment évoqué par P.-R. Giot (4), et encore faut-il
rappeler qu'il provient non de Rennes mais de Saint-
Jacques-de-la-Lande. Le Néolithique est surtout connu par
des pièces isolées, haches polies en particulier. P. Banéat
recense dans son catalogue du Musée de Rennes de 1909,
trois haches en dolérite (Rennes, place Saint-Melaine et
environs de Rennes), une hache en chloromélanite (la Pré-
Ci) Trésors Archéologiques de l'Armorique occidentale, Rennes, 1886.
Pape (L.) : « L'Armorique gallo-romaine ■», Histoire de ta Bretagne,
Privât, 1969, p. 90.
(2) Merlat (P.) : « Rapport sur la portion du mur d'enceinte gallo-
romain de Rennes découverte 18, quai Duguay-Trouin », Annales de
Bretagne, LXV, 1958, p. 97-134.
Bousquet (J.) : « Nouvelles inscriptions de Rennes », Annales de Bre
tagne, LXXVI, 1969, p. 275-279.
(3) Merlat (P.), op. cit., 1958, p. 98
(4) Giot (P.-R.) : « Le district de Rennes à l'Age de la Pierre
ancienne », Annales de Bretagne, LXXVII, 1970, p. 7-9. Illustration non autorisée à la diffusion RENNES A L'AGE DU BRONZE 13
valaye), une pointe de flèche en silex à barbelures (fau
bourg de Paris) et une petite lame retouchée, également en
silex (prairies Saint-Georges). D'autres témoins du même
ordre ont été signalés dans les procès-verbaux de la Société
Archéologique d'Ille-et- Vilaine (hache des Trois-Croix, etc.).
On peut ajouter quelques haches en dolérite de Rennes,
ancienne collection Harscouët de Kéravel, et les décou
vertes récentes de Bréquigny et la Piletière (5). La carence
est encore plus grande en monuments mégalithiques, bien
qu'un distingué toponymiste ait vu dans le nom du nou
veau Lycée des Gayeulles l'ultime souvenir d'une pierre
levée, ce qui reste quand même bien hypothétique (6).
Bien sûr, en inventoriant toutes les collections particulières
pourrait-on doubler le nombre des haches polies connues,
mais cela ne nous renforcerait guère dans l'idée d'une
vivace occupation néolithique du terroir rennais.
L'Age du Bronze est un peu mieux représenté et la
valeur au moins qualitative de certaines trouvailles permet
d'affirmer une fréquentation du site pendant la majeure
partie de cette période. Les témoignages en sont de trois
sortes : tout d'abord les objets dragués dans la Vilaine ou
récoltés lors de la réfection des quais, ensuite deux ou
trois dépôts de haches à douille découverts aux environs
immédiats de Rennes, enfin une demi-douzaine de pièces
isolées marquées d'un label « environs de Rennes » sans
grande précision, ce qui fait qu'elles peuvent aussi bien
provenir du terroir rennais que de quelques kilomètres aux
alentours.
(5) Archives de la Direction des Antiquités Préhistoriques de Bre
tagne. Renseignements de M. Cornée et M. G. Bernier.
(6) Souillet (G.) : « Que signifie le nom de notre Lycée : Les Gayeull
es », Bulletin Lycée Chatenubriand-Les Gayeulles, mars 1962, p. 2-3.
Figure i. — Hennés. 1 cl 2 : haches plates en cuivre. 3 : hache à
rebords. 4 : huche sicilienne. 5 : hache à talon, les Trois-Croix.
6 : ciseau à douille (taille non connue, d'après Parenteau). 7 :
hachette à douille. 8 : faucille à douille. — 1 à 3 : environs de
Rennes ; 7 à S : quais de la Vilaine (d'après A. Toulmouche). 14 RENNES A L'AGE DU BRONZE
I. — BRONZE ANCIEN ET MOYEN
Les objets métalliques les plus anciens provenant des
environs de Rennes sont deux haches plates de l'ancienne
collection Parenteau, conservées actuellement au Musée de
Nantes. L'analyse réalisée à l'Ecole des Mines montre qu'il
s'agissait de cuivres avec traces de fer (7). D'ailleurs,
comme beaucoup d'outils en cuivre pur, elles montrent une
surface rugueuse très irrégulière. Leur taille est moyenne
(86 mm et 98 mm). Leur forme est sub-rectangulaire, mais
l'une d'elle (fig. 1, n° 2) présente un tranchant élargi
(58 mm) par suite d'un affûtage par martelage. Il n'est pas
question de dater avec précision ces objets isolés qui appa
raissent dès la fin du Néolithique et sont encore en usage
au Bronze Ancien. A la même catégorie d'outils apparte
nait sans doute une « hachette gauloise en bronze de forme
très aplatie, trouvée dans la commune de Rennes », pré
sentée par M. de Breil Le Breton à la séance du 10 mars
1874 de la Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine.
Aucun autre objet du Bronze Ancien ne semble avoir été
signalé pour Rennes. Il est vrai qu'à cette époque, la Civi
lisation des Tumulus occupait largement l'extrême ouest
de l'Armorique et négligeait la Haute-Bretagne où l'on ne
peut guère citer que le tumulus de la Motillais à Ploubalay,
Côtes-du-Nord, et une petite lame de poignard triangulaire
découverte sur les bords de l'Aff en Bains-sur-Oust, Ille-
et-Vilaine (8).
A partir de 1500 avant J.-C, les vestiges de l'Age du
Bronze vont devenir plus nombreux. On doit d'abord signa
ler une petite hache à rebords de Rennes, conservée au
Musée de cette ville (9). Assez élégante, elle est fort bien
conservée (fig. 1, n° 3). Sa longueur est de 115 mm pour
(7) Lisle du Dreneuc (P. de), Catalogue du Musée archéologique de
Nantes, 3e édit., Nantes, 1903, n°s 59 et 60, p. 20.
(8) Micault (V.) : « Epées et poignards de bronze des Côtes-du-Nord,
Finistère et Ille-et-Vilaine », Bull. Soc. En\ul. 1883,
p. 71-123.
(9) Musée de Rennes, n0B 09-29-104. ancien n° 1652. RENNES A L'AGE DU BRONZE 15
40 mm de largeur maximum au niveau du tranchant. Le
sommet montre une légère encoche sans doute due au
rabattement des jets de coulée de la hache. Les rebords
sont faibles, environ 2 mm de moyenne. L'instrument
diffère des grandes haches de la Civilisation des Tumulus
de Bretagne et se rapproche plutôt des quelques haches
de faible longueur conservées dans le dépôt de Tréboul-
Douarnenez, Finistère, datable du plein Bronze Moyen (10).
C'est encore avec ce que nous avons défini comme le
groupe de Tréboul (11), que l'on doit rechercher les affi
nités de deux pointes de lances des environs de Rennes (12).
L'une, longue de 143 mm, montre une douille dont le creux
s'arrête à 35 mm de la pointe (fig. 3, n° 3). C'est une carac
téristique de certaines pointes de lances bretonnes de cette
époque. D'autre part, elle possède des trous latéraux à la
base de la douille, pour la fixation de la hampe en bois à
l'aide de goupilles ou de rivets. Ces trous sont elliptiques,
très irréguliers et même l'un d'eux est la base d'une large
échancrure accidentelle de la douille. La deuxième pointe
de lance (fig. 3, n° 2) est plus longue (175 mm) mais éga
lement de facture assez maladroite. La section de la douille <

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents