Salon d'Horace Vernet. Analyse historique et pittoresque des quarante-cinq tableaux exposés chez lui en 1822

Etienne De Jouy, A. (Antoine) Jay

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Extrait

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/5! t.k\^SALON
D'HORACE VERNET.Tous débitans d'exemplaires revêtus de lanon
signature de l'éditeur, seront poursuivis comme
contrefacteurs. /SALON
VERINET.D'HORACE
ANALYSE
HISTORIQUE ET PITTORESQUE
QUARANTE-CINQ TABLEAUXDES
CHEZ LUIEXPOSÉS
EN 1822.
î'ctu JOUY et JAY.Sd^
Prœfiilgebant Eo ipso qubd effigies
eoriim non visebantur. Tacit .
Ils n'y parurent pas ... Ce qui les fit
remarquer davantage.
DE l'iMPRIMEBIE DE BAUDOUIN rBÉRES
,
Rue de Vaugirai'd n° 36.
,
PARIS.
PONTHIEU, LIBRAIRE-EDITEUR,
PALAIS-BOYAL . GALERIE DE BOIS. fi°^59.
1 822.3 !
,/,
PREAMBULE
J^'ÉcoLE de Peinture française, guidée par un
grandMaître avaitretrouve toute, la pureté des
touteformes, la sagesse, toute la grâce anti-
que. Lasciencedu dessin , la vigueur du coloris
s^étaient , comme par miracle , combinées avec
la beauté de l'expression, avec le goût et la
simplicité des conceptions premières.Lamême
Ecole avait vu se former sous lemême maître
les Gérard, les Girodet,les Gros, les Guérin,
les Prudhon et les Hersent : genres de talent
remarquablessi en eux-mêmes et si prodigieux
par leur diversité.
Tandis qu\m général français passait les
AlpescommeAnnibal; tandis quenousgagnions
autant de victoires en vingt-cinq ans que les
,
Romains en plusieurs siècles nos peintresnous,
donnaient un autre empire la pensée; philo-
sophique du Poussin les heureux contours du,
Corrège le, goût gigantesque de Buonarotti la,
délicate et tendre simplicité de Raphaël et du
Guide renaissaient au sein de la même école
sur les toiles de nos Musées.
Ce n''est pas tout : la même chaleur fécon-
dait des laleus d'un autre genre. L'école de,
2 PREAMBULE.
Lyondonnaità cetteimitationde lanature, sire-
cherchée des Flamands quelque chosede naïf,
,
:de noble et d'intéressant les Révoil prêtaient
les charmes d'une touche fidèle et brillante à ce
qu'il a d'aimable et de gracieux dans lessou-y
venirs de l'ancienne France : heureuse illusion
permiseseulement aux beaux-arts qui viventde
mensonge, et qui devient pour eux une es-
pèce de Mythologie.
un ordrebien plus élevé, maisDans aussinou-
annonçaitveau,M. HoraceVernet à la fois la fa-
cilité de pinceau de Sébastien Bourdon la fou-,
gue et le coloris deRubens, cetteétude anatomi-
que du plus noble des animaux , étude qui dis-
son père , et cette touche délicatetingue , cette
la nature physiqueobservation de qui caracté-
risaientson aïeul.Déjàplusieursmorceaux d'un
talent supérieur avaient laissé devinerson apti-
à saisir les émotions de la vie militairetude , les
descamps lesscènes tumidtueuses , convulsions
un motde la nature en tout ce qui élève l'ame
.,
et tout ce qui l'agite.
dernières expositions avaient accoutuméLes
français à des chefs-d'œuvre; ille public en
à l'expositionattendait de nouveaux de 1822,
annéeavait été retardée d'une entière. Il aqui
dépit et surprise les efforts malheureuxvu avec
quelqueshommesde talent, et l'insignifiancede