bull. 068 2017 société linnéenne de provence
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Publié le 29 décembre 2019
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Langue Français
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Bulletin de la Société linnéenne de Provence
Tome 68 – 2017 (parution : 07/12/2017) ISSN 03730875
Conseil d’administration de la Société (année 2016)
Présidente � � � � � � � � � � � � � Mme Mireille D Vice–Présidente � � � � � � � � � � M� Simone G Secrétaire général� � � � � � � � � � M� Sylvain F Secrétaire adjointe � � � � � � � � � Mlle Maryse N Trésorier général� � � � � � � � � � M� Jean–Claude M Trésorier adjointClaude M� � � � � � � � � � M� Membres du conseil � � � � � � � � MM� Alfred A, Jean–Louis A, Pascal A, Daniel B-, Manuel Cartereau, Jean D’A, Mme Colette G, MM� Claude H, Jean–François N, MMme Élisabeth P-, Henriette P, MM� Sylvain R, Claude R, Arne S, Marcel W� et les anciens présidents � � � � � � M� Alain D, MMme Monique D, Isabelle L– S, MM� Daniel P, Errol V� † † Membres d’honneur � � � � � � � � MM� Georges C , Paul M , René M , Paul M, Claude R
Recommandations aux auteurs
LeBulletin de la Société linnéenne de Provencesous la forme d’un seul tome annuel� Les manuscrits paraît doivent être remis au rédacteur du bulletin : M� Claude R, 390 chemin des Vignes vieilles, F — 84120 M,clauderoux21@wanadoofrLetextedoitêtretapéavecdoubleinterligne,enregistréauformatWordouRTFet envoyé par courriel (un ou plusieurs fichiers de moins de 15 Mo)� Les titres ne seront pas écrits en capitales� L’orthographe suivra le dictionnaireLe Robert, y compris pour les noms français de plantes et d’ani-maux, les noms des temps géologiques et les toponymes (par exemple :chêne pubescent, pin d’Alep, piéride du chou, castor d’Europe, famille des oléacées, classe des branchiopodes, marnes du lias, mont Blanc, cap d’Agde, Massif central, montagne de Lure)� Les noms scientifiques (latins) de taxons (y compris supragénériques) seront écrits en italique� Les majuscules seront accentuées lorsque nécessaire, les noms de personnes écrits en petites ca-pitales (par ex� René M), sauf les autorités de taxons, pour lesquelles l’abréviation du prénom et celle du nom seront séparées par une espace (par ex� A� Massal�)� Pour la bibliographie, se référer aux exemples suivants : A J� et R C�, 1977�— Étude écologique et phytosociologique de la végétation lichénique des roches plus ou moins décalcifiées en surface aux étages subalpin et alpin des Alpes françaises�Bull. Mus. Hist. nat. Marseille,37: 23–81� W S�, 1977�—Pollenanalytische Untersuchungen zur spät und postglazialen Vegetationgeschichte der französischen Alpen (Dau phiné)� Édit� Paul Haupt, Berne� C G� et R C�, 1984�— Deux espèces nouvelles de lichens méditerranéens :Lecanora poeltianaClauzade et Roux sp� nov�, Verrucaria poeltianaClauzade et Roux sp� nov� In : H H� et O F�,Festschrift J. Poelt.BeiheftNova Hedwigia,79: 187–201� Les dessins, photos, graphiques et tableaux des articles doivent être définitifs et tenir compte de la justifica-tion du texte du bulletin (18 × 23,9 cm)� Les illustrations seront fournies sous forme de fichiers électroniques au format jpg, pdf, png ou tiff, impérativement indépendants du texte, en couleurs ou en noir et blanc. Tout manuscrit doit comporter au moins deux résumés, l’un en français, l’autre en langue internationale (espéranto) — dont le rédacteur peut assurer la traduction à partir du français — et éventuellement un troisième dans une langue au choix de l’auteur� L’auteur correspondant doit préciser l’adresse du ou des auteurs de l’article, son numéro de téléphone et son adresse électronique où il peut être joint et où le rédacteur pourra lui envoyer, gracieusement, le fichier pdf de son article� Les manuscrits sont soumis au contrôle d’au moins deux réviseurs, mais les opinions émises par les auteurs n’engagent pas la responsabilité de la Société�
Bulletin de la Société linnéenne de Provence
Tome 68 — 2017 (parution : 07/12/2017)
ISSN 0373–0875
Siège de la Société : Université de Provence, case 84, place Victor Hugo, 13331 M Cedex 03
Bull. Soc. linn. Provence,t.68, 2017 ISSN 0373–0875—Date de parution:20/12/2017
VIE DE LA SOCIÉTÉ
Conférences de l’année 2016
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Les 9 conférences de l’année 2016 ont été filmées et mises en ligne à l’adresse : Http://slprovence.olympe.in/
• 20 janvier, Jacques C-G,La Provence immergée : logique et raisons des paysages sous–marins marseillais. • 24 février, Francis F, LesPHallaceae du Monde. • 16 mars, François C,Le Marseillais Carles PLUMIERet l’istoire de la botanique en Provence. • 06 avril, Éric B,Les oiseaux niceurs de Marseille.• 18 mai, Laure B,Sur les traces du lézard ocellé.
15 juin, conférence annulée. D,21 septembre, François De la biodiversité au biopatrimoine. • 12 octobre, François S,Quelques aspects de la succulence cez les angiospermes. • 16 novembre, Gilles C,Les animaux de la Sainte-Victoire. • 7 décembre, André C,Ricesses géologiques de Provence. Volet 1 – Du Ventoux à la Durance.
Sorties mensuelles de l’année 2016 et assemblée générale
31 janvier,Assemblée générale.• 25 septembre, P F,Autour de l’étang de 28 février, sortie annulée.l’Estomac à Fos-sur-Mer (13).20 mars, hierry M,De Câteauvallon au Crou-B,• 16 octobre, Agnès Le vallon des Bonnes patier (83).Herbes (Toulon, 83). • 10 avril, Simone G,Les Alpilles, d’Aureille à Mou-• 20 novembre, SimoneGindt:Balade dans le massif du riès (13). Rove jusqu’au fort de Figuerolles(13). • 14-16 mai, voyage de Pentecôte, Claude R et • 11 décembre, Pierre A et Robert G, Mireille D,La Canourgue(48). Connaître et reconnaître les arbres du parc Borély (Mar-• 19 juin, Jean-Claude M,seille, 13).Naturalisme sur l’île de Port-Cros (83).
Bull. Soc. linn. Provence, t.67, 2016
Vie de la Société
Ateliers scientifiques
de janvier à mars 2016
Le périodique des Ateliers scientifiques de laSociété linnéenne de Provence
Sommaire des balades naturalistes Une rivière bas–alpine (04). . . . . . . . . . p. 5 Allium chamaemolyp. 7à Sormiou (13). . . . . Pelouses humides de Fos–sur–Mer (13) . . . . p. 9 Le Regagnas par la face ouest (13) . . . . . . p. 10
Balades naturalistes
Flânerie naturaliste dans une rivière basalpine (04) : 6 février 2016
Pas de difficulté particulière pour le lieu de rendez– vous qui est bien visible de la route et facilement iden-tifiable dans la vallée. Nous attendons une quinzaine de minutes les éventuels retardataires. S’ensuivent quelques explications sur le déroulement de la journée qui se fera en deux parties : Le matin, flânerie dans le lit de la rivière Asse, affluent de la Durance au niveau d’Oraison avec comme espèce–phare, le castor d’Europe. L’après–midi, petite marche sur les contreforts du plateau de Valensole à la recherche du gui du genévrier. Le soleil sera de la partie jusqu’à la fin de la sortie bien que les passages nuageux se fassent de plus en plus imposants. La température est très douce pour la saison et, bien que la nuit ait flirté avec les 0° C, pendant la journée le blouson sera souvent de trop. Nous avons cherché sans succès des indices de loutre afin de participer au suivi de la progression de cette espèce dans notre région (maille CD117 du plan de suivi loutre), dont l’arrivée dans l’Asse est imminente.
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Nomenclature botanique selonTela Botanica(BDTFX version 4.01 du 01/2015)
Lieu de rendez–vous
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Nous quittons donc les voitures pour descendre le vallon d’Henrious qui rejoint le lit de l’Asse. À la confluence, nous devons francir deux canaux dont l’origine est selon toute vraisemblance umaine. Les bottes ayant été fortement conseillées pour cette sortie, le passage se fait sans trop de difficultés. Dès le deu-xième canal, large d’environ 1 m, nous observons un petit barrage formé de nombreuses brances de peu-plier. Une observation rapide nous laisse conclure que ce sont les castors qui ont édifié ce petit édifice. Cela est de bon augure pour la recerce d’autres indices de cette espèce. Très rapidement les indices se multiplient : brances coupées, arbres abattus, crottes. Nous débou-cons sur un petit plan d’eau d’environ 50 m², de faible profondeur, et dont l’origine se trouve dans un barrage de brancages dont certaines brances ont été écorcées. Aucune empreinte de castor n’a pu être découverte, le milieu étant très fréquenté par les sangliers dont nous observons des empreintes de toutes tailles. Un regard vers le ciel nous permet de voir passer un éron cendré descendant la rivière, un petit vol
Barrage de castor.
Le gui du genévrier(Arceuthobium oxycedri).
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de craves à bec rouge se dirigeant vers le village tout proce et une paire de vautours fauves remontant la vallée en décrivant de très larges cercles. Un peu plus tard une corneille noire fera son apparition sur la rive opposée. C’est en observant le fond vaseux de la retenue que nous avons eu la surprise de trouver une écrevisse à pattes blances vivante mais moribonde et dont la seule trace de vie étaient les mouvements alternatifs de son abdomen. De même, nous avons récupéré un poisson mort d’une dizaine de centimètres mais nous n’avons pas pu le déterminer. En manipulant les brances immergées et rongées par les castors, nous avons pu voir s’agiter quelques gammares. Un autre artropode un peu plus prestigieux a été découvert dans l’Asse juste avant notre départ : une larve de perle qui signe typiquement des eaux de bonne qualité. Concernant la flore, nous côtoyons des espèces de milieu umide (joncs, roseaux, massettes, mente aquatique, etc.). Nous remarquons avec plaisir un argousier en fruits dont certains courageux profite-ront de leur ricesse en vitamine C. Cette espèce se plaît dans le lit caillouteux des rivières bas–alpines tout commeMyricaria germanicadont nous n’observerons
Typha minima.
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maleureusement qu’un tout petit spécimen. Nous n’avons noté qu’un seul pied visible et encore déter-minable de la petite massetteTypa minimaalors que de nombreux individus deTypa domingensisétaient largement représentés. Les lits de rivière limoneux sont un terrain idéal pour la recerce d’empreintes. Outre des empreintes de sanglier, nous avons observé celles du renard (assez fréquentes), d’un blaireau (très rare, une seule piste) et d’un oiseau dont l’empreinte serait à rapprocer de celle d’une aigrette (empreinte identique à celle d’un éron cendré deux fois plus petite, observée dans l’eau). Après un repas rapide sous quelques passages nua-geux, nous décidons de quitter le lit de l’Asse pour parcourir un sentier en contre–aut du village de la Bégude (commune de Bras–d’Asse). C’est en véi-cule que nous nous rendons au début du sentier. Nous remontons une piste qui sert aussi de terrain de jeu aux adeptes du quad. Il n’y a pas que les sportifs motorisés qui marquent le sentier : des fèces de mustélidés (type fouine) ont été déposées bien en évidence sur un galet en bord de cemin. Nous passons ensuite à côté d’un rucer dont l’activité des abeilles concorde avec la tem-pérature : les allées et venues des butineuses sont inces-santes et, aux sacs de pollen qu’elles transportent, on devine que la reine a repris la ponte. Nous reprenons le cemin en parcourant une pinède de pins sylvestres rabougris qui laisse par endroits place à un semblant de pelouse à apyllante. Le cêne pubescent, quant à lui, nous a abandonné dans le bas du vallon. Les genévriers commun et oxycèdre font leur apparition plus ou moins en mélange. Nombreux parmi les deux espèces sont ceux qui portent le gui du genévrier dont nous observons les très nombreux rameaux qui per-forent les brances du genévrier. Contrairement au gui blanc, l’arceutobe est présent dans la longueur de la brance et il peut percer l’écorce n’importe où pour développer un rameau, d’où la présence de très nom-breux « buissons » pouvant faire croire à une multitude d’individus sur la même brance de genévrier. Nous n’avons distingué aucune fleur ni aucun fruit. Il est très rare de trouver une station d’arceutobe colonisant deux espèces de genévrier à la fois. Le sentier nous emmène jusqu’à une très grande parcelle de lavandin qui justifie à elle seule la présence du rucer en contrebas. En lisière nous trouvons deux exuvies imaginales deLyristes plebejus, la grande cigale, que les maigres intempéries depuis cet été n’auront quasiment pas altérées. Une vieille souce que nous
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malmenons nous offre le spectacle d’une petite dizaine de taupins du genreMelanotuspendant patientant la mauvaise saison. L’un d’eux, pris en main aura la force de sauter plusieurs fois malgré une létargie perceptible. Une coccinelle à sept points est observée immobile sur une plante. Proce de nous, des cris de mésanges s’interpellant mélangés à des cris de pinsons et à d’autres que nous n’identifions pas. Le retour aux voitures se fait assez tôt dans l’après– midi, le ciel devenant menaçant au loin (il pleut sûre-ment à Manosque) et la plupart des participants ayant un long trajet en voiture.
Sébastien D C
À la recherche d’Allium camaemoly, calanque de Sormiou (13) : 20 février 2016
Le rendez–vous est donné à 10  au parking des Baumettes où 22 linnéens et linnéennes ont répondu présent. Il fait beau et caud en ce début de « prin-temps »(!), et, sous la direction de Daniel P, nous démarrons doucement notre procession en direction de la calanque de Sormiou. Seulement quelques mètres après avoir quitté le par-king, nous faisons une première alte pour observer les rosettes deCrepis leontodontoidesdans la paroi d’esca-lade, station découverte au cours d’une précédente sor-tie linnéenne en février 2014. Cette rare composée est ici accompagnée de ses cousines :Reicardia picroides, Hyoseris radiataou encoreLactuca perennis; difficile de s’y retrouver dans toutes ces « salades » ! On trouvera dans le compte rendu du 15 février 2014 (tome 66, page 9–11) une description détaillée de la végétation de cette zone des calanques, que nous ne reprenons pas ici. Nous nous dirigeons ensuite vers la station bien connue d’Allium camaemoly,en face de la stèle dédiée aux pompiers décédés un jour d’incendie. Il est pré-sent en fruits déjà avancés (brun foncé). Cette station est assez originale en ce sens qu’elle correspond à une petite clairière ensoleillée au milieu d’une dense pinède installée sur des rocers. Au sol, on y note la mousse Pleurocaete squarrosa,en association classique avec le licenCladonia foliaceasubsp.endiviifolia,ainsi que le petit escargotXerotrica apicinaet ses panaces rous-sâtres caractéristiques entre caque tour de spire. Ce petit escargot se trouve d’ailleurs assez fréquemment en compagnie d’Allium camaemolydans les pelouses un
Vie de la Société
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peu sablonneuses. Le bien nomméHelix melanostomaest également présent, autre « indicateur » du caractère sablonneux de cette station ; il est en effet absent des garrigues rocailleuses et des pinèdes alentour. Parmi les plantes tenant compagnie à ce cer petit ail, le recours à la nécrobotanique et à l’embryobo-tanique nous permet de distinguer des rosettes de Bupleurum baldense,Linum strictumou encoreLysima-cia linum–stellatum.Nous notons également quelques pieds deTulipa sylvestrissubsp.australisqui ne feront probablement pas de fleurs cette année car la plupart des pieds observés ne présentaient qu’une seule feuille. Avant de réamorcer notre montée vers Sormiou, nous rendons une petite visite àOprys araniferasubsp.massiliensis,quelques pieds en fin de floraison situés au bord de la route, dans un éboulis ombragé, en compa-gnie deSmilax aspera, Rus coriaria, Bupleurum fruti-cosum, etc. Quelques « gros » escargots se baladent au milieu des cailloux : le géantZonites algirus, l’indes-tructibleSpincterocila candidissima,le bien nommé Eobania vermiculataencore l’omniprésent ou Cornu aspersum. Nous montons ensuite par un cemin situé entre le col des Baumettes et celui des Escourtines pour aboutir sur un étroit vallon dominant Sormiou. Le cange-ment d’ambiance est alors saisissant, nous sommes à présent en plein printemps ! Les premiers vols de papillons sont observés (tircis, belle–dame, citron de Provence, azuré de Lang), nous entendons les cants et cris de la fauvette mélanocépale et de la fauvette pitcou et nous nous émerveillons devant la floraison deCoronilla juncea. Le faucon crécerelle et l’irondelle de rocers nous survolent, tandis que nous inspectons les nombreux éboulis, qui structurent le paysage de ce vallon, à la recerce de l’emblématique erbe à
Azuré de Lang.
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Gouffé (Arenaria provincialis) : aucune rosette n’y a été trouvée ; il faut dire que le spécialiste mondial de l’espèce, Pascal Auda, n’était pas parmi nous ce jour–là, ceci expliquant probablement cela ! Un peu frustrés, nous poursuivons notre descente vers Sormiou, croisant en cemin quelques ortoptères dontAiolopus strepens, quelques mollusques dont le rupicoleSolatopupa similis, quelques licens saxicoles dontAspicilia calcareaetCaloplaca aurantia. Nous arrivons enfin aux premiers cabanons, puis, sur les conseils de Nicolas C, nous trouvons une nouvelle station d’Allium camaemolyjuste au bord du sentier. Les plantes compagnes sont sensiblement les mêmes que dans la station de la stèle du début de mati-née, bien que mâtinées d’espèces rudérales (inféodées aux terrains vagues, décombres, etc.) :Veronica cym-balaria, Hordeum murinum(le « spigaou ») ou encore Lobularia maritima. La proximité immédiate du ce-min et des cabanons y est probablement pour quelque– cose. À ce propos, nous observons également dans cette station de grands sujets d’Opuntia strictaainsi que quelques massifs deTristagma uniflorum, deux espèces exotiques vraisemblablement plantées par les cabanon-niers et en cours de naturalisation ici. Affaire à suivre… Après tant d’efforts et de découvertes, nous décidons de déjeuner sur les rocers en bord de mer au niveau du petit port de Marie de Sormiou. Nous prenons soin de ne pas nous asseoir sur les nombreuses rosettes de Limonium pseudominutumqui poussent dans les anfrac-tuosités des rocers soumis aux embruns. Nous distin-guons également depuis nos percoirs les « pelotes » dePosidonia oceanica,l’algue rougeCorallina elongataainsi qu’un cormoran uppé se baladant dans le port. À peine la digestion entamée, nous nous dirigeons vers le parking principal de la calanque où nous déplo-
Allium chamaemoly.
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Ateliers scientifiques
rons la présence de plus en plus significative d’Ailantus altissimaet deMedicago arborea, deux espèces enva-issantes que le Parc national des Calanques va devoir intégrer dans sa réflexion sur le réaménagement du parking. Malgré ces constats, d’autres découvertes sont plus entousiasmantes, comme la présence d’Euporbia paralias, abituellement inféodée aux cordons dunaires, de belles populations deParonycia argentea, espèce plutôt rare dans le département. Nous observons éga-lementAntyllis barba–jovisetVitex agnus–castus, deux arbustes protégés mais ici plantés, forcément ! Forts de toutes ces émotions, nous amorçons notre retour par le col des Baumettes. En cemin nous croi-sons un drôle de pin planté,Pinus radiata, reconnais-sable à ses longues aiguilles groupées par trois et connu pour résister aux embruns. Nous croisons également dans la garrigue toutes sortes de cistacées :Fumana laevipeset ses fines feuilles glauques,Fumana ericifolia(F. ericoidesWallr.) et ses feuilles linéaires espacées,Fumana viridiset ses petits bouquets de feuilles vertes poilues, les trois cistes abi-tuels (C. albidus, C. salviifoliusetC. monspeliensis) et encoreHeliantemum irtum, ce dernier déterminé après moult débats et après s’être « esquinté » les yeux à trouver les poils entre les nervures du calice ! Durant cette remontée, au rytme assez soutenu, nous n’avons pas le temps de bien cercer le rare Hypnopila boissii, petit escargot des massifs littoraux méditerranéens. Nous trouvons cependantGranopupa granum, Papillifera solida, Trocoidea trocoides, Rumina decollata, Pseudotacea splendidaet le non moins splen-dideTudorella sulcata. Nous arrivons au parking vers 16 . Certains cou-rageux décident d’aller rendre ommage à la célèbre station d’Anemone palmataà Luminy, non loin du sen-tier menant à Sugiton. Celle–ci est bien en fleur et la journée se termine ainsi.
Julien U et Geneviève B
Pelouses humides de Fos–sur–Mer (13) : 5 mars 2016
Malgré une météo qui prévoyait la pluie (en fait terminée au moment du rendez–vous), 27 personnes étaient présentes au parking du cimetière de Beaume Loubières, à Fos–sur–Mer ce samedi.
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Sous la direction de Daniel P, le matin, on explore au nord, vers le plateau de l’Arcevêque, tout près des abitations, les pelouses àPleurocaete squar-rosa, rases et mouillées, où, compte tenu de la date (début du printemps), on trouve des rosettes comme cellesd’Onobrycis caput–galli,Parentucellia latifoliaouPlantago bellardii.Crassula tillaeaest intriqué avec Saxifraga tridactylitesfleurs et en Sedum caespitosum.
Myosotis ramosissima.
Myosotis pusilla.
Trifolium suffocatum.
Vie de la Société
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Mais c’est sur les petits myosotis que Daniel P attire notre attention :Myosotis ramosissima, bleu, à poils étoilés, avec un port plutôt dressé etMyosotis pusillFa, plus rare, au port coucé, à fleurs blances ou bleues, presque sessiles et à poils appliqués sur le calice. On les rencontrera aussi l’après–midi.
Fumaria densiflora.
Fumaria gaillardotii.
Platycapnos spicata.
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Ateliers scientifiques
Puis une longue discussion à propos d’unGagea, et la difficulté que nous avons à l’identifier ; il s’agit probablement du communGagea lacaitae. Le pique–nique se fera dans cette zone, sur des affleurements roceux où se nicentTrifolium suoca-tum,Galium muraledont les fleurs se situent au bout supérieur de la tige alors que cezValantia muralis, présente aussi, elles se trouvent sur tout le long de celle–ci. L’après midi, c’est vers le sud qu’on se dirige, d’abord en direction de l’étang de l’Estomac où sur les talus nous observons quelques stations d’Artemisia campes-tris, puis vers l’intérieur, à travers des frices, pour rejoindre le parking. À noter les pieds deFumaria capreolata,F. densiflora etF. gaillardotii, en bord de route, ainsi quePlatycapnos spicata, dans un camp abandonné. Une bonne occasion de réviser lesFuma-riaceae, aujourd’ui incluses dans lesPapaveraceae. Des rosettes deLimonium ecioides, puisCynoglossum creti-cumetPardoglossum ceirifoliumaux fleurs respective-ment bleues et rouges. Retour au parking oùGlebionis coronariaest déjà en pleine floraison.
GenevièveB
À l’assaut du Regagnas (13) par la face ouest : 19 mars 2016
Le 9 mars 2016, nous nous sommes retrouvés à Auriol pour monter au Régagnas par la face ouest. Après une petite étape de covoiturage, le départ a été donné depuis le quartier Aubert – la Bourride. Les premières observations en bord de route, de camp et dans le talus, nous ont livré :Microtlaspiperfoliatum,Lamiumpurpureum,Veronicaederifoliaou encore l’espèce exotique très communeVeronicapersica.Nous avons ensuite commencé à monter au Régagnas. Le début du cemin était surtout composé de pinèdes avec un peu de garrigue. On a retrouvé des classiques commeAcnaterumbromoides,Carexflacca,Fumanaericifolia,Ligustrumvulgare,Reicardiapicroides ou encoreStaeelinadubia. Nous avons fait une pause botanique sur des dalles afin d’en détailler les petites espèces annuelles carac-téristiques :Clypeolajontlaspi,Crucianellalatifolia, Drabaverna,Hornungiapetraea,LysimacialinumstellatumetSaxifragatridactylites.
Vie de la Société
Ateliers scientifiques
Ensuite, le chemin nous a emmenés en bord de piste, sur des affleurements rocheux plus secs que les précédents. Quelques orchidées parsèment ces dalles : Himantoglossumrobertianum,O. lupercalis, Orchisolbiensis, ainsi que d’autres espèces :Convolvuluscan-tabrica, Fumanathymifolia,Helictochloabromoides, Hippocrepisbiflora,Malvasetigera,Ononisreclinata, Scorpiurussubvillosus. En continuant notre ascension, nous observons de nouvelles espèces plus affiliées aux marnes ou aux zones plus fraîches :Carexflacca,Carexhumilis,Cytisophyl-lumsessilifolium,Genistahispanica,Hippocrepiscomosa, Linumcampanulatum,Catananchecaerulea,Linumsuf-fruticosumsubsp. appressum,Plantagomaritimasubsp. serpentina,Rubuscanescens,Scabiosatriandra,Sesleriacaerulea,Tanacetumcorymbosum. Dans une clairière, des cris de geai, un chant de rouge–gorge, des crottes de lièvre d’Europe, quelques citrons de Provence mâles et des femelles (Gonepteryxsp.) nous ont accueillis chaleureusement. Avant cette
Le Régagnas.
Callophrys rubi.
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clairière, les oiseaux suivants ont été contactés dans l’ordre croissant : serin cini, fauvette à tête noire, pin-son des arbres, mésange bleue, grimpereau des jardins, bruant zizi, mésange charbonnière. En arrivant au sommet, après 400 mètres de déni-velé, nous trouvons des espèces des crêtes calcaires de Provence commeSantolinadecumbens. Cependant, ce cortège floristique typique est très appauvri et nous ne retrouvons pas de genêt de Lobel ni des orobanches parasites de la santoline. Après un repas mérité, nous amorçons notre des-cente en passant par l’adret de Pinchinier. En chemin, nous observons une petite euphorbe chaméphytique :
Quelques participants (J. A, M. C, M. P, M. H et R. G).
Santoline(Santolina decumbens).
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