Canne à sucre, état des lieux : Le marché du sucre
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La consommation de sucre est en pleine expansion dans le monde et de nouveaux pays producteurs ont fait leur apparition. Cependant la primauté de la consommation intérieure reste la règle. Au niveau européen l'organisation du marché assure depuis trente ans la stabilité du marché intérieur. Elle autofinance aussi les frais d'exportation de la production sous quota.

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Langue Français

Extrait

dossierCanne à sucre, état des lieux
Le marché du sucre
a consommation de sucre est en quarts de la production mondiale de adopté le 19 juin 2001 par le Conseil de
pleine expansion dans le monde sucre, alors que les deux matières pre- l’Union européenne pour les campagnesLet de nouveaux pays producteurs mières ont fait jeu égal jusque dans les 2001/2002 à 2005/2006.
ont fait leur apparition. Cependant la années soixante.
Un accès privilégié important a été réser-
primauté de la consommation inté-
vé aux pays ACP(1). Ce cadre réglemen-rieure reste la régle. Au niveau euro- Evolution de la production de sucre taire a su s’adapter à tous les enjeuxpéen l’organisation du marché assure
140 000 depuis 1968 (élargissements successifs,Production totaledepuis trente ans la stabilité du mar-
120 000 Sucre de canne émergence de produits concurrents,
Sucre de betteraveché intérieur. Elle autofinance aussi
100 000 GATT,…). Il respecte les contraintes du
les frais d’exportation de la produc-
GATT, notamment s’agissant de la limi-80 000tion sous quota.
tation des restitutions à l’exportation,
60 000
La production mondiale de sucre connaît ainsi plus de 880 000 tonnes ont été
40 000une croissance continue. Elle s’est accé- déclassées en 2002/2003.
20 000lérée depuis les années soixante en pas-
Les produits sucrés sont moins chers
sant de 55 millions à 131 millions de 0
1900 1920 1940 1960 1980 2000 dans l’Union Européenne que dans letonnes de sucre en 2000. Elle suit naturel- 11 300 16 800 29 900 55 500 88 000 131 000
reste du monde. La part du sucre dans les5 200 12 000 18 220 31 170 55 000 96 120lement la progression régulière des
6 000 5 000 11 680 24 000 33 000 37 000 dépenses des consommateurs européeens
besoins de consommation dont plus des
est inférieureà1%.Iln’yapas vrai-source : Syndicat des fabricants de sucre.deux tiers émanent des industries agroa-
ment de corrélation entre le prix du sucrelimentaires. Le niveau très modeste de la
Le sucre de canne l’a définitive- et celui des produits sucrés. Une baisseconsommation de sucre de pays comme ment emporté sur le sucre de bette- de 10 % du prix du sucre conduirait au
la Chine (6,3 kg par an et par habitant rave.
mieux à une économie annuelle de 1
contre 34,5 en Europe) laisse entrevoir
euro pour chaque consommateur final.
des potentialités considérables d’expan- Depuis les années soixante les pays
sion de la production sucrière mondiale. émergents de la zone intertropicale ont
Les quotas :C’est la zone Asie/Océanie qui présente fait une irruption puissante sur la marché
le gisement de marché le plus élevé à du sucre. Cependant pour la plupart de comment ça marche ?
l’horizon 2010, de l’ordre de 20 millions ces pays la consommation intérieure est
de tonnes supplémentaires. bien plus importante que les exporta- A l’exception du Luxembourg, tous les
tions. Ainsi l’Inde qui produit 20 mil- pays membres de l’Union Européenne
lions de tonnes de sucre n’en exporte queConsommation : sont producteurs de sucre et disposent de
évolution et projection 1970/2010 1,2 million. Principal exportateur le Bré- quotas fixés par le Conseil des Ministres
sil consomme tout de même la plusMIO TVR de l’UE. Le quota est la quantité maxi-7170,070,0
grande partie de sa production. On peut mum bénéficiant de la garantie de prix et60,060,0
donc dire que le marché mondial n’existe d’écoulement. Le régime définit deux50,0
pas : ce sont les excédents des grands quotas selon le taux des cotisations à la40,0
34 pays producteurs qui alimentent un mar-30,0 production payés par les producteurs
ché de rebut aux cours très volatils.1920,0 17 pour autofinancer le dispositif : le quota
13
810,0 A pour lequel la garantie correspond à
0,0 98 % du prix d’intervention, et le quotaLe marché du sucreEurope Afrique Amérique Amérique Amérique Asie +
nord centre sud océanie B, pour lequel la garantie s’étend de
1970 29,2 4,1 11,3 3,5 6,7 17,1 en europe
1980 32,9 6,9 10,4 4,9 10,4 23,3 60,5%à68%du prix d’intervention.
1990 33,9 8,7 8,8 6,8 12,0 37,3
2000 32,4 12,1 10,7 7,5 16,0 52,6
2010 33,8 17,1 12,8 8,4 19,0 70,5 Depuis la campagne 1968/69, l’Organi- Les quotas sont établis pour chaque Etat
sation Commune de Marché du Sucre membre et sont répartis, entre les entre-source : ERSUC.
(OCM sucre) assure, au sein de la Poli- prises productrices de sucre. Le quota
La consommation de sucre aug- tique Agricole Commune, la régulation des départements français d’Outre-mermente partout, surtout en Asie
du marché du sucre. Cet outil original est juridiquement indépendant du quota 4
remplit trois principales missions. Il défini pour la France métropolitaine. Il a
Trois grands producteurs, le Brésil, assure la sécurité de l’approvisionne- été fixé à 463 872 tonnes de sucre (en
l’Inde et l’Union européenne, réalisent ment des consommateurs européens pour équivalent sucre blanc). Le quota garanti
près de la moitié de la production mon- une denrée stratégique ; il maintient la de La Réunion s’élève à 294 648 tonnes.
diale. Les huit plus grands pays produc- stabilité du marché ; il garantit un reve-
teurs concentrent les deux tiers de la pro- nu stable et équitable aux producteurs de
duction mondiale. La canne à sucre a matière première (betterave et canne à
définitivement distancé la betterave puis- (1) 72 pays d’Afrique, de la Caraïbe et dusucre) et aux fabricants de sucre. Le
Pacifique, signataires de la Convention dequ’elle représente désormais les trois régime actuellement en vigueur a été Cotonou avec l’Union Européenne.
économie 214e trimestre 2002
DE LA REUNIONdossier
Le fonctionnement des quotas Les particularités pourLes auteurs du dossier européens
La Réunion
cotisationsJean-Philippe CHOISIS est chargé de prix d'intervention
recherche au Centre de coopération Les producteurs des Dom et donc de La631,90 / / tonne
internationale en recherche Réunion bénéficient de modalités pro-
agronomique pour le pres destinées à prendre en compte les
développement (CIRAD). QUOTA handicaps structurels du territoire notam-
A cours mondial ment reconnus par l’article 299-2 duJean-Louis FUSILLIER est chargé de
QUOTA 200 /tonn e Traité de l’Union (relief montagneux
B HORS accidenté, soumission aux aléas climati-QUOTAinternationale en recherche
ques, exiguïté du marché intérieur, éloi-agronomique pour le
11,7 14,3 mt sucre blanc gnement extrême du marché continentaldéveloppement (CIRAD).
Consommation : 12,7 européen). Pour le sucre produit dans les
Philippe JEAN-PIERRE est Professeur Source : Ministère de l’agriculture. Dom, les industriels bénéficient ainsi
des Universités, Chercheur au d’une aide forfaitaire à l’écoulement sur
Centre d’Etudes et de Recherches le marché communautaire continentalLes producteurs européens payent uneEconomiques de l’Université de La complétée par une aide au stockage.cotisation de 2 % du prix d’interventionRéunion (CERESUR).
sur le quota A et B et une cotisation de Outre les soutiens de l’Etat français au
Cécile MARTIGNAC est chargée de 30 à 37,5 % du prix d’intervention sur le revenu des producteurs de canne, l’Unionrecherche au Centre de coopération
européenne a mis en place une aide auquota B. Ces ressources propres du régimeinternationale en recherche
transport de la canne (pour les planteurs)représentent entre 800 millions d’eurosagronomique pour le
couvrant au maximum la moitié deset 1 milliard d’euros par campagne. Ellesdéveloppement (CIRAD).
coûts de transport depuis l’exploitationpermettent de financer entièrement les
Jean-François MOSER est délégué jusqu’au centre de réception des cannes.frais d’écoulement des exportations issuesgénéral du syndicat des fabricants de
de la production sous quota. Si ces coti- L’OCM sucre est attaqué devant l’Orga-sucre de La Réunion.
sations ne suffisent pas, une cotisation nisation Mondiale du Commerce par les
Patrick PARIENTE est technicien complémentaire est appelée (8,3 % en partisans d’un libération totale des mar-
chargé du développement agricole chés (Brésil, Australie). Ces pays deman-2001/2002). Cette disposition originale
au secrétariat du comité de pilotage dent la suppression des dispositifs dede l’organisation du marché du s

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