Etat actuel de nos connaissances sur l'hydrométrie du bassin de la Seine - article ; n°5 ; vol.2, pg 26-45

George Lemoine

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Annales de Géographie - Année 1892 - Volume 2 - Numéro 5 - Pages 26-45
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: ANNALES_DE_GEOGRAPHIE
• Publié le: 01 janvier 1892
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George Lemoine
Etat actuel de nos connaissances sur l'hydrométrie du bassin de
la Seine
In: Annales de Géographie. 1892, t. 2, n°5. pp. 26-45.
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Lemoine George. Etat actuel de nos connaissances sur l'hydrométrie du bassin de la Seine. In: Annales de Géographie. 1892,
t. 2, n°5. pp. 26-45.
doi : 10.3406/geo.1892.7381
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1892_num_2_5_7381s-
CARTE HYDROLOGIGUE DU BASSIN DE LA SEINE
liibln <1 Hl)!1! Ics lo nnd
mir dr M.C l.cinoiiK .ur hvdroiii dii In Scine ETAT ACTUEL LE NOS CONNAISSANCES SUR
LHYDROMETRIE DU BASSIN DE LA SEINE
Le mot ont.étrie est relativement nouveau il exprime lui seul
un progrès considérable dansles données positives recueillies surla géo
graphie physique de notre pays Ampère dans sa classitication natu
relle des connaissances humaines montre que chaque science parcourt
pour ainsi dire différentes étapes avant arriver être complète elle
est purement descriptive puis elle classe les faits elle les mesure elle
les interprète est ainsi que le rôle de eau la surface une région
est défini successivement par hydrographie hydrologie hydrome-
trie On commence par des descriptions generales on esi arrivé au
hui la connaissance ïè ùè 11 plus ces mesures précises
ont permis de coordonner entre eux les phénomènes observés en
donner une explication rationnelle rattacher de nombreuses appli
cations pratiques
Le but de cet article est de présenter un résumé ensemble de toutes
ces connaissances nouvelles en suivant surtout les enseignements de
Belgrand dont auteur été pendant longtemps le collaborateur et
élève1
LA PLUH-;
après opinion vulgaire rien esl plus variable plus capricieux
que la pluie Lile suit cependant dans son ensemble certaines lois géné
rales [ni sont hui parfaitement connues
endant longtemps on est conlenl.é de mesurer Paris seulement
la hauteur de pluie tombée Observatoire ces déterminations ont été
Les pursonnes qui désireraient approfondir da van age étude de ces questions
pourraient consulter
La Seine études hydrologiqiies pur Belframi Uunod ISTâ)
Manuel liiliiroluiJique du bassinde la Sei)ze par 11 do reaudeau sous la direction
de Lii Leie bure de ourcy ol de Lemoine ii.iis Imprimerie na ionale
Les diflerenles publications annuelles du service liydrometrique du bassin de la
Seine
Différents mémoires publics par MM Belgrand cl Lemoine dans les Annales
des Ponts et Chaussées eldans Annuaire de la Société météorologique de Fiance 28 ANNALES DE OGRAPHIE
recueillies sauf quelques lacunes depuis 1688 hui ou outre
Paris une centaine de stations observations reparties sur Ioni la sur
lace du bassin de la Seine Daus chacune elles est installe un udoiiieire
ou ioinetle et instrument très simple pour partie essentielle un
entonnoir qui recueille la pluie et la Lusse tomber dans une sorte de
seau ou on la prend ensuite pour la mesurer avec une éprouvette gra
duée Les résultats expriment en calculant la hauteur de la trancile
eau qui recouvrirait le sol suppose parfaitement imperméable
On cherche abord connaître ainsi la quantité de pluie qui tombe
en moyenne en un an
Cette moyenne annuelle si on la prend pour un grand nombre an
nées vingt ans par exemple reste peu près constante pour un même
pays ou pour des pays voisins Paris elle est de 11158 Mais elle varie
une station autre suivant la proximité de la mer et suivant alti
tude ou le voisinage des lignes de partage
La moyenne observée Paris se retrouve peu près tampcs
Pontoise Compiègne Sens Troyes en un mot sur une bande de terrain
située du sud-ouest au nord-est peu près égale distance entre la
mer de la Manche et les lignes de partage
Dans le voisinage de la mer la moyenne annuelle est beaucoup plus
forte elle atteint
Honfleur phare de Fatouvillo)........................ 187
Caudebec............................................ 195
Au Havre San vie ................................... 89
Vers les lignes de partage du bassin de la Seine des altitudes de
400 600 mètres les quantités de pluie sont également beaucoup plus
fortes Paris
iteau-Chinon........................................ 14
Chanceaux sources de la Soine ...................... O1
Gourlon pres ürancey)................................. Om 88
Lanares sur le platean)................................ O111/
Bar-lc-Duc............................................. 9i
Hirson pros des sources de Oise).....................
Lapime est exuberante sur les points les plus élevés du rvan
des altitudes qui varient de 600 900 metres environ il la une
ligne très étroite cpii sous ce rapport rappelle ce ni se passe dans les
pays de hautes montagnes tels que les Alpes
Altiluilcs
a9!i Lea Selkr sources de la Cure .................
90 Haut-Polin point le plus eleve du rvan)........ SO
380 Le Poiniiioy sur la route do Cliateau-Ghinon Auliin Ironia
Ces énormes quantités de pluie expliquent assez bien après la
situation topographiquc les masses air humide amènent les vents
ouest et de sud-ouest arrivent sur les pentes du rvan sont plus ou HYDROM TRIE DU BASSIN DE LA SEINE 29
moins arrêtées cL laissent se condenser sur ces montagnes froides la
vapeur eau elles renferment
Les variations annuelle dans les hauteurs de pluie ne sont pas aussi
considérables on pourrait croire Il faut des armées exceplionnelle-
ment sèches ou exceptionnellement humides pour que écart atteigne en
plus ou en moins un tiers de la moyenne annuelle
Ainsi Paris où la moyenne est Om on eu observations de
Saint-Maur
En 1870 87 année tros trus sèche).............................. O146
En 1872 annoii très humide ......................... 17ï
La répartition lela pluie par saisons suit aussi dans son ensemble des
lois assez régulières Pour ne nous attacher aux faits les plus impor-
tanis partageons seulement année on doux moiliés une saison chaude
du l1 mai au 31 octobre une saison froide du l01 novembre au 30 avril
Paris et dans toutes les parties basses du bassin de la Seine la hau
teur moyenne de pluie tombée dans la saison chaude dopasse presc ue
de moitié la hauteur moyenne tombée dans la saison froide 60 pour
cent au lieu de 10 pour cent de la quantité annuelle
Cette proportion tend intervertir mesure on monte vers les
points les plus élevés du bassin sur les cimes du rvan les pluies de
la saison chaude sont au contraire moindres que les pluies de la saison
froide aux Settons on 46 pour cent contre o4 pour cent de la hau
teur annuelle Cf Lemoinc. De la importance prépondérante de ces
régions élevées pour la formation des crues de la saison froide
Les averses constituent un phénomène ordinairement très local sur
tout elles sont ducs des pluies orage Mais leur observation
offre un intérêt pratique pour les différents ouvrages destinés assurer
écoulement des eaux tels que les égouts des grandes villes
Voici quelques averses remarquables observées Paris elles sont
dues surtout des pluies orage
seplembre 880 au parc Saint-Maur lo en Sii soit Un 003 par minute
20 -1867 la Villette .. Om041 en 20 soit 002
lu juillet 4860 la Atlette........ 038 en 2011 soit 1002
20 septembre 1867 Monceau ... Oi OoC en Oi002
On ne peut assigner de limites précises aux quantités eau tombées
dans une averse on connaît dans des climats peu différents de celui de
Paris des hauteurs eau énormes tombées dans un temps extrêmement
court
Dans la partie supérieure du bassin de la Seine les averses prove
nant des grandes pluies sont souvent 1res importantes Les touristes
qui attardent dans le rvan au mois oclolire en savent quelque
chose une pluie de 11105 en 12 heures rien insolite Ainsi aux AiNNAL LE GKOGKAPIUE
Setlons sources do la ure) on recueilli ii septembre l(S(i(î 40
heures en mars LS7(1 ééé en heures Ics liantes régions du
bassin dc la Seine rappellent déjà les régions alpestres od de bien
autres chutes dc pluie out ele souvent observées cl produisent des inon
dations dont les nôtres ne soni une faible inia.ge
TERRAINS PERMEABLES ET LWERAlKAIiLES
Quo devient la pluie après sa uel est le rapport entre la
quantité eau qui écoule la surface et celle qui inliltre dans les
profondeurs du sol
Ici intervient une notion fondamentale due Beigrand la distinc
tion entre les terrains perméables et imperméables
Certains sols les sols argileux par exemple sont presque complète
ment imperméables la pluie ruisselle leur surface comme elle le fait
sur les trottoi rs de nos villes prestine rien ne penetre dan