Glaciaire et périglaciaire quaternaires et actuels dans le massif du Karagöl (Chaînes pontiques, Turquie)  - article ; n°3 ; vol.52, pg 497-512
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Glaciaire et périglaciaire quaternaires et actuels dans le massif du Karagöl (Chaînes pontiques, Turquie) - article ; n°3 ; vol.52, pg 497-512

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Revue de géographie alpine - Année 1964 - Volume 52 - Numéro 3 - Pages 497-512
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Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Xavier de Planhol
Turgut Bilgin
Glaciaire et périglaciaire quaternaires et actuels dans le massif
du Karagöl (Chaînes pontiques, Turquie)
In: Revue de géographie alpine. 1964, Tome 52 N°3. pp. 497-512.
Citer ce document / Cite this document :
de Planhol Xavier, Bilgin Turgut. Glaciaire et périglaciaire quaternaires et actuels dans le massif du Karagöl (Chaînes pontiques,
Turquie) . In: Revue de géographie alpine. 1964, Tome 52 N°3. pp. 497-512.
doi : 10.3406/rga.1964.3181
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1964_num_52_3_3181Glaciaire et périglaciaire quaternaires
et actuels dans le massif du Karagôl
(Chaînes pontiques - Turquie)
Xavier DE PLANHOL et Turgut BILGIN
Introduction et historique.
Le massif du Karagôl (au sens large), dans l'arrière-pays
d'Ordu-Giresun, entre les vallées transversales de l'Aksu à l'Est et
du Melet çay à l'Ouest, constitue, avec ses 3 107 m d'altitude, le
plus occidental des grands massifs montagneux de l'Est des régions
pontiques. C'est à partir de lui que le bourrelet montagneux littoral,
moins élevé à l'Ouest, s'exhausse brusquement pour devenir une
longue et haute barrière qui, à l'exception de rares cols, dépassera
presque constamment 2 500 à 3 000 mètres jusqu'à la frontière
soviétique. L'empreinte glaciaire quaternaire et même de petits
.glaciers actuels en sont désormais parmi les traits géographiques
les plus marquants.
Il y a déjà un quart de siècle que l'attention a été attirée sur
ces formes. Dès 1938, Besim Darkot avait 1, d'après l'étude des
cartes topographiques, pu affirmer la présence de lacs glaciaires
sur le flanc Nord de la montagne, et avait considéré comme un
gigantesque cirque la dépression (Gôl ova) qui s'y encastre, avec
plancher vers 2 200-2 300 m d'altitude, tandis que des cirques de
dimensions plus restreintes s'étageraient sur les versants et support
eraient les lacs. Après les observations (non publiées) de S. ôngôr
en 1939 2, Sirri Erîhç, au cours de ses recherches sur la glaciation
Darkot, 1938, p. 17-18 et fig. 4.
Ongôr, 1939, p. 19-23. X. DE PLANHOL ET T. BILGIN 498
de l'Est des chaînes politiques 3, entreprenait l'étude du versant
Nord du massif, donnait un schéma général des formes glaciaires-
et de nombreuses photographies. Il fixait à 2 600 mètres la limite
réelle des neiges persistantes quaternaires sur le versant septen
trional de la montagne, et suivait jusqu'à 2 300 mètres la trace des
moraines qui passaient, dans la dépression de la Gôl ova dont l'or
igine non glaciaire était démontrée, à un complexe fluvio-glaciaire.
Passé relativement tôt dans la saison, il n'avait pu distinguer, parmi
les neiges non encore fondues, les petits glaciers actuels, et fixait
encore la limite actuelle des neiges persistantes vers 3 100 mètres,
au voisinage ou au-dessus de la ligne de crête. En 1957 G. Stratil-
Sauer observait à la passe d'Egribel, sur la route de Giresun à
§arki Karahisar, à l'Est du massif, les moraines terminales des
anciens glaciers du versant oriental vers 2 300 mètres 4. Restait,
après ces reconnaissances, à faire une carte détaillée de ces formes,,
et à entreprendre l'étude de la zonation morpho-climatique com
parée quaternaire et actuelle. Tel a été l'objet de nos propres-
recherches 5.
Les grandes unités morphologiques (cf. croquis n° 1).
Le massif du Karagôl (au sens large) se présente comme un.
vaste bombement anticlinal dont le tréfonds est constitué par un
noyau grano-dioritique, recouvert par une série sédimentaire cré
tacée et surtout par une épaisse série volcanique, basaltique et
andésitique, dépassant souvent plusieurs centaines de mètres-
d'épaisseur. Ce revêtement est incliné en pente assez douce vers,
le Nord et la côte, en pente plus forte sur le versant Sud.
Mais le trait le plus remarquable est la disposition étagée dut
relief sur tout le versant Nord. Les pentes qui dominent le littoral,
entaillées par de profondes vallées parallèles dont l'encaissement,
dans le Crétacé et dans le matériel volcanique, surtout andésitique
ici, atteint 500 à 700 mètres, s'interrompt brusquement vers 1 600-
1 800 mètres pour céder la place à des plateaux ondulés où affleure
3 Erinç, 1944, p. 27-33 et p. 50 du résumé allemand.
* Stratil-Sauer, 1961, p. 10.
5 Effectuées en août 1961 grâce à une mission d'études géographiques-
dans les chaînes pontiques généreusement attribuée à l'un de nous par
M. Louis Robert, directeur de l'Institut Français d'Archéologie d'Istanbul.
Les principaux résultats morphologiques ci-dessous explicités ont déjà fait
l'objet d'une publication détaillée en turc (Planhol et Bilgin, 1961) et ont
été annoncés dans une courte note préliminaire en français (Planhol et
Bilgin, 1962). MASSIF DU KARAGÔL (TURQUIE) 499
déjà localement le substratum granitique et où s'élargissent des
bassins alvéolaires encastrés de 50 à 100 mètres aux dépens de ces
topographies mûres. Presque totalement déboisés bien que situés
encore au-dessous de la limite naturelle de la forêt, ces plateaux
GOndttîç T.
736 ^ /^Korogól D.
Fig. 1. — Principales unités morphologiques.
1 , Zone de pentes fortee entaillées par des vallées profondes ; 2", Zone des plateaux omlulée,
généralement déboisés ; 3, Coupoles montagneuses au-dessus de la zone des plateaux ; 4, Surfaces de
remblaiement du bassin du haut Melet; 5, Vallées encaissées. X. DE PLANHOL ET T. BILGIN 500
portent les grandes yaylas des villes et des hameaux du littoral.
Au-dessus d'eux se dresse de nouveau brusquement l'alignement
Ouest-Est des hauteurs sommitales du massif, Egriçu tepe (2 288)
qui est le sommet le plus occidental, suivi vers l'Est par Giindeliç
tepe (2 736) et enfin par le bloc du Karagôl (au sens restreint),
allongé du Nord-Ouest au Sud-Est, qui atteint 2 900 à 3 000 mètres
sur 8 à 10 km de longueur et culmine à 3 107 m. C'est ce dernier
qui porte les formes glaciaires sur ses versants Nord-Ouest, Nord-
Est et Est, tandis que son versant Sud est constitué par un vaste
plateau basaltique d'abord en pente douce vers le Sud, puis se
raccordant de nouveau par des pentes brutales aux surfaces
entaillées dans les remblaiements volcaniques tendres et dans les
dépôts néogènes où s'est élargie la haute vallée longitudinale du
Melet çay.
Les formes périglaciaires.
L'activité de l'érosion récente, le perpétuel rajeunissement du
sol sur des pentes fortes, l'abondance du couvert végétal qui limite
les affleurements, sont autant de facteurs qui, dans la zone des
grandes vallées du versant Nord, gênent l'observation. Mais à partir
de la zone des plateaux, vers 1 600 mètres d'altitude, les marques.
des processus périglaciaires se multiplient.
A) La zone des plateaux du Nord. — Sur la route conduisant
d'Ordu à sa yayla de Çambasi, l'escarpement, haut de 450 mètres,
de Yokus dibi (littéralement : « le pied de la montée »), signale la
limite de la zone des plateaux. Sur les flancs du piton de Dikili
sink (1 811 m) qui le domine au Sud, apparaissent sur le versant
Nord des manteaux d'éboulis anguleux cimentés, épais de 1 m à
1,50 m, aujourd'hui fixés par la forêt, qu'il faut rapporter à une
période ancienne. Sur le petit col au Sud du même sommet appa
raissent dans la pelouse des toufours de 15 à 18 cm de haut et 40
à 45 cm de diamètre, première marque des processus périglaciaires
actuels. On en voit de nouveau un peu plus haut, au-dessus de la
limite (anthropique) de la forêt, à Turnah oba. A 1 km au Sud-Est
de Çambasi, vers 1 800 m d'altitude, on voit apparaître, sur le
sommet aplani d'une colline gazonnée, les premiers cercles de
pierre, d'ailleurs non typiques, de 25-30 cm à 1 m de diamètre,
passant à des monceaux de pierre informes. Par contre les dépres
sions ovoïdes, de 1 m à 1,50 m de diamètre et de quelques déc
imètres de profondeur maximale, qui s'observent vers 1 900 m
d'altitude au

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