Homo sapiens à la Conquête de la Terre
29 pages
Français

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Description

En sept tableaux (cartes commentées), ce document retrace le parcours des Hommes modernes depuis l'Afrique jusqu'aux découvertes des îles du Pacifique. La génétique permet en effet aujourd'hui de suivre les déplacements des populations à travers les mutations des ADN des lignées paternelles et maternelles (haplogroupes. Une histoire de chaque haplogroupe complète le document. Cette synthèse spatiotemporelle est la première de ce genre a être publiée. Une édition papier existe chez Bookelis.

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Publié le 02 avril 2018
Nombre de lectures 135
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale, pas de modification
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait





Homo sapiens à la conquête de la planète Terre
Didier Gaujous

Vue artistique d’après Image ©METEOSAT/ESA
Homo sapiens à la conquête de la planète Terre

Si l’Histoire à proprement parler naît avec l’écriture, vers -4000, les Hommes ont depuis longtemps laissé des traces de leur passage : outils de pierre, gravures et
peintures… Les langues ont également permis de retracer les origines communes de certains peuples. Ces dernières années, c’est la génétique qui permet d’amener de
nouvelles données sur nos origines. Sans arrêt, de nouvelles publications scientifiques, des sites commerciaux, des blogs et forums internet, traitent de ce sujet.
Etudier la génétique humaine, y-a-t’ il danger à cela ? Il faut certes rester prudent et se méfier des nouveaux Gobineau. Personnellement, je trouve le racisme abject et
je considère bien entendu qu’il n’y a pas de groupes ethniques supérieurs à d’autres. Cela ne m’empêche pas de reconnaitre notre diversité, et au contraire de la
considérer comme la plus grande richesse de l’Humanité.
L’histoire de l’Humanité, c’est simplement l’histoire de notre famille, car nous sommes tous des cousins originaires d’Afrique.
La synthèse que nous présentons ici est sérieuse et si elle comprend certaines hypothèses, le fond de l’Histoire est solide. Nous suivrons en parallèle les deux lignées
humaines, maternelle (cartes en haut et lettres rouges) et paternelle (cartes en bas et lettres bleues). La connaissance de l’évolution de ces deux lignées est permise par
l’étude des mutations des chromosomes Y transmis de père en fils et par celle de l’ADN mitochondrial transmis par la mère à ses enfants.
Au fur et à mesure des mutations (et il y en a eu beaucoup au cours des quelques 20 000 générations qui nous séparent du premier Homo sapiens), ces ADN changent
et les scientifiques leur donnent des noms différents : L, M, N ou A, B, C… L’enchainement et la répartition actuelle de ces lignées (le terme scientifique est
« haplogroupes ») permet donc de retracer quelques étapes de notre parcours sur cette planète. Nous avons retenu sept périodes:
1. De -200 Ka à -80 Ka, période pendant laquelle l’homme moderne reste essentiellement en Afrique,
2. De -80 Ka à -60 Ka, qui voit la première grande migration de l’homme moderne vers l’Australie,
3. De -60 Ka à -40 Ka, pendant laquelle l’homme moderne prospère dans l’arc Afro-mélanésien,
4. De -40 Ka à -30 Ka, quand, dans les steppes glaciaires, Neandertal disparait sous la pression de l’homme moderne,
5. De -30 Ka à -15 Ka, marquée par la découverte de l’Amérique et par la sortie d’Afrique de l’est des locuteurs Afrasiens,
6. De -15 Ka à -4Ka, quand un réchauffement exceptionnel permet aux hommes de prospérer dans le Sahara vert et conduit à la révolution néolithique,
7. De -4000 à l’époque moderne, qui voit le retour des déserts et la fin de la conquête du Monde grâce aux grandes traversées océaniques.
Dans cette Histoire, si nous connaissons la répartition actuelle des lignées, leur origine géographique reste sujette à caution. Ainsi, contrairement à d’autres auteurs,
nous avons pris le parti de privilégier une origine africaine pour les lignées encore présentes en Afrique (H, I, J, K, L, T, U, V, W, X et A, B, E, G, H, I, J, R, T).
Les fonds des cartes ont été réalisés suivant une projection de l’auteur ; les lignes de rivage et la végétation représentent celles correspondant à l’époque décrite : âge
glaciaire pour les étapes 1 à 5, optimum climatique de l’holocène pour l’étape 6, végétation actuelle pour l’étape 7.
Les sept tableaux sont complétés par :
- un récapitulatif chronologique de l’enchainement des lignées,
- un récapitulatif de l’histoire chaque lignées (classées par ordre alphabétique).
Partons donc sur les traces de notre grande famille.

1ère étape : de -200 Ka à -80 Ka - Nous sommes tous Africains :
Il y a environ 200 Ka ans, alors que les hommes
(genre Homo) se sont depuis longtemps
répandus dans l’Afrique et l’Eurasie, se
différencie une nouvelle espèce, Homo
sapiens.
Le lieu d’origine de notre espèce semble se
situer en Ethiopie, peut-être dans la vallée de
l’Omo.
Notre arrière-arrière… grand père, appelons le
Adam, possédait un chromosome Y A, ancêtre
de tous les chromosomes Y actuels, et s’est
accouplé avec notre arrière-arrière…
grandmère Eve, possédant l’ancêtre de tous les ADN
mitochondriaux actuels, L.
Leurs descendants se répandent en Afrique.
A l’occasion de la période interglaciaire,
de -130 à -120 Ka, certains font une excursion
au Proche Orient, où ils rencontrent

Neandertal, un lointain cousin, mais ne
semblent pas aller plus loin.
Avec le retour de la glaciation, vers -110 Ka, un
grand désert recouvre à nouveau le nord du
continent et la péninsule Arabe. Homo sapiens
reste toutefois présent sur le littoral
méditerranéen (site de Dar es Soltan au Maroc,
-110 Ka) et peut-être au Moyen Orient.
Au fil des millénaires, les lignées se
diversifient : L donne successivement L0 (3/4
des Khoisan), L1 et L5 (chez les Pygmées), L2
(1/3 des Africains), L6 dans la Corne et au
Yémen, L4 (chez les Hazda et les Sandawe), et
vers -80Ka, L3.
A donne A0, (présente chez certains pygmées),
A1a (présente en Afrique de l’ouest), A1b
(caractéristique des Khoisan et présente chez
les Nilotes et dans la corne de l’Afrique) puis,
également vers -80Ka, BT.

2ème étape : de -80 Ka à -60 Ka - Destination Australie :
Vers -75 Ka explose le volcan Toba en
Indonésie, dont l’impact sur l’homme est
controversé.
Vers cette époque, BT se sépare en B,
aujourd’hui représentée chez les Pygmées et
en CT , alors que M et N se distinguent de L3.
C’est peut-être au sortir du refroidissement
climatique dû à Tolba que les lignées CT, M et
N se lancent hors d’Afrique, en traversant les
détroits de Gibraltar et Bab-el-Mandeb et
l’isthme de Suez.
En Afrique, Homo sapiens invente le
symbolisme, comme en témoigne le bloc
d’ambre gravé de la grotte de Blombos, près du
Cap (-75Ka). En Eurasie, il se métisse avec
Neandertal, puisqu’on retrouve des traces de
l’ADN de Neandertal chez tous les
nonafricains. Sur sa route vers l’est, il se métisse
également avec l’Homme de Denisova, un
cousin de Neandertal présent en Asie, et côtoie
le petit Homme de Florès, d’origine
controversée.
Vers -65 Ka, CT se divise en DE et CF, qui
ellemême se divise en F et C.
C est aujourd’hui très présente chez les
aborigènes Australiens (67%), en Chine du
Nord, en Mongolie; C’est sans doute cette
lignée que l’on retrouve à Zhoukoudian en
Chine en -67 Ka et à Bobongara en Nouvelle
Guinée en -58 Ka.
A cette époque glaciaire, la Nouvelle Guinée et
l’Australie ne forment qu’un seul continent, le
Sahul, séparé par quelques détroits maritimes
du Sunda, la plateforme continentale d’Eurasie
qui réunit Java, Bornéo et Sumatra.
Il n’aura donc fallu que quelques millénaires à
Homo sapiens pour arriver de l’Afrique à
Australie, en franchissant pour la première fois
les bras de mer de la ligne Wallace. 3ème étape : de -60 Ka à -40 Ka - La vie sous les tropiques :
Au sein du monde tropical se sont sans doute
développés de longue date des échanges
« sud-sud » qui ont conduit à un continuum
culturel entre l’Afrique de l’Ouest et la
Mélanésie en passant par les Négritos d’Asie
du Sud-est, l’« arc Afro-mélanésien », qui
perdure de nos jours notamment à travers la
place de l’igname dans ces sociétés.
La lignée M, qui restera toujours orientale,
donne naissance à l’australienne Q et aux
asiatiques CZ, D et G.
G est de nos jours fréquente chez les Japonais,
les Mongols, les Tibétains.
De N est issue R, qui donne des lignées
afroeuropéennes (JT et U

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