L oppidum pré-romain de Villevieille (Gard) - article ; n°1 ; vol.4, pg 217-232
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Description

Revue archéologique de Narbonnaise - Année 1971 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 217-232
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 68
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Michel Py
L'oppidum pré-romain de Villevieille (Gard)
In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 4, 1971. pp. 217-232.
Citer ce document / Cite this document :
Py Michel. L'oppidum pré-romain de Villevieille (Gard). In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 4, 1971. pp. 217-232.
doi : 10.3406/ran.1971.935
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1971_num_4_1_935L'OPPIDUM PRÉ-ROMAIN DE VILLEVIEILLE (Gard)
La colline qui domine Sommières, et où s'est établi depuis le Moyen Age le village de
Villevieille, avait livré de nombreux et riches vestiges d'une occupation gallo-romaine : statues,
cippes à inscriptions latines et mosaïques (1). D'autre part, le nom antique de Sommières,
Sumidrium ou Sumerium, se laissait décomposer en * Sub-midrium : ce qui s'étend sous
*Midrium; ce dernier toponyme a été appliqué en toute logique à la colline de Villevieille où
l'on a recherché une ville ancienne (2). L'agglomération gallo-romaine qui a ainsi retenu
l'attention devait son importance à la voie romaine de Nimes à Lodève, qui franchissait là
le Vidourle sur un pont à dix-sept arches, encore partiellement visible et utilisé (3). Mais nul
ne s'est intéressé au passé plus ancien de Voppidum de Villevieille, objet de cette note : nous
verrons cependant que si, à l'époque gallo-romaine, le site de Sommières a un rôle secondaire
dans l'économie régionale, on doit lui reconnaître à l'époque pré-romaine une importance de
tout premier ordre.
Description de L'oppidum
L'oppidum s'étend sur un plateau dominant le Vidourle de 73 mètres (fig. 1) et surplom
bant les premiers coteaux sur lesquels s'est installé Sommières par un abrupt de 56 mètres
(fig. 2). Les principaux restes antiques ont été relevés sur une aire triangulaire d'environ
six hectares, comprise entre Villevieille et le château de Sommières, limitée à l'Ouest par la
falaise dominant le Vidourle, et au Sud par un vallon (fig. 3) : avec une déclivité de 35 m, la
pente est assez forte de ce côté. 11 existe de très gros murs : à l'Ouest, où ils sont réutilisés
(1) Voir à ce propos L. Heuzey, Buste d'un flamine provenant de Villevieille (Gard), Recueil de Mémoires
de la Société des Antiquaires de France à l'occasion de son centenaire, Paris, 1904, p. 1 à 13 du tiré à part, pi. IX.
F. Mazauric et J. Bourilly, Statistiques des enceintes préhistoriques et protohistoriques du département du Gard,
C.R. VIIe session du Congrès Préhistorique de France, Nîmes, 1911, Paris, 1912, p. 540-610; s.v. p. 572. On
trouvera un relevé de la bibliographie des articles suscités par la découverte de statues à Villevieille dans
M. Louis et A. Blanchet, F.O.R., Carte archéologique de la Gaule romaine, département du Gard, P.U.F., Paris,
1941, p. 18 (cf. notamment les renvois aux catalogues de Mazauric (Maison Carrée) et aux recueils
d'Espérandieu).
(2) H. Rivoire, Statistique du département du Gard, Nimes, 1842, II, p. 774. E. Germer-Durand, Diction
naire du Département du Gard, Paris, 1868, p. 265-266. M. Louis et A. Blanchet, op. cit., p. 18.
(3) Cf., à propos de la Via Luteva, G. Charvet, Les voies vicinales gallo-romaines chez les Volkes Aréco-
miques, S.S.L. Aies, 1873, p. 186 ; à propos du pont romain de Sommières : F. Mazauric et J. Bourilly, op. cit.,
p. 572. Pour ces auteurs, « il semble qu'à l'époque romaine il n'y avait que le pont sur le Vidourle donnant
accès à la colline » (oppidum de Villevieille).
15 218 M. PY
Fig. 1. — Vue de V oppidum de Villevieille, prise du Sud-Ouest, depuis la rive droite du Vidourle (cliché P. Py).
actuellement comme tas d'épierrement, ils peuvent recouvrir des structures antiques (fig. 2,
points A, B et fig. 4). Au Sud, un mur haut de trois à cinq mètres limite le plateau et l'aire
de répartition des témoins archéologiques les plus anciens ; il semble correspondre à un élément
de fortification (fig. 2, point C).
Les trois phases d'occupation
Aucune fouille systématique n'a encore eu lieu sur Voppidum de Villevieille mais nous
avons pu effectuer plusieurs relevés stratigraphiques lors de la construction de villas récentes
au cœur du site antique, et dans des trous creusés pour planter des arbres. En outre, l'ensemble
du site est mis en culture et les couches archéologiques sont par endroits si peu profondes
qu'elles ont toutes été touchées par la charrue ; on trouve donc en surface les éléments néces
saires à l'établissement d'une chronologie, avec assez d'abondance pour autoriser des conclu
sions précises.
I. — L'occupation chalcolithique
De nombreux silex (éclats de taille) et des fragments typiques de céramique (fig. 5, 2)
montrent, notamment au point F de notre figure 2, qu'il y a eu une première occupation à
la fin du chalcolithique : le style des objets la rattache à la civilisation fontbuxienne. Rappel
ons que le site éponyme de Fontbouisse n'est éloigné que de 2500 mètres.
IL — L'occupation préromaine
Cette seconde phase de l'occupation du site de Villevieille a une importance sans commune
mesure avec ce qui précède et ce qui suit. Les travaux agricoles ont permis de constater la
présence de plusieurs fonds de cabane archaïques, dont les murs étaient pour une part en L OPPIDUM PRE-ROMAIN DE VILLEVIEILLE 219 220 M. PY
Fig. 3. — L'oppidum de Villevieille vu de l'Est (cliché P. Py).
matériau périssable (branchages et pisé, retrouvé en plusieurs endroits) pour une part en
pierre sèche. Nous avons relevé de telles habitations aux points E, F, G, et H de notre figure 2.
L'analyse du matériel recueilli permettra un essai de datation :
1) Céramique locale non tournée (1) :
La céramique « indigène » provenant des fonds de cabane représente de nombreuses
formes connues. La pâte est bien cuite, de couleur jaune, rouge, brune ou noire ; les dégrais
sants sont fins et serrés.
a) Coupes: Villevieille a livré un bord de coupe (VI, 138) à lèvre biseautée déversée,
comme on en rencontre fréquemment à Roque-de-Viou (Gard) dans les strates de la première
occupation, datée du début du vne siècle av. J.-C. (Mailhacien 1) et en nombre réduit à La
Liquière (Gard) au début du vie siècle av. J.-G.
A côté de ce tesson ancien se trouvent de nombreuses coupes évasées à bord arrondi
de type CO 1, toutes lissées (n08 V 1, 99 ; V 1, 92 ; VI, 79, etc.) ; à bord arrondi épaissi de
type GO 2 (n«s V 1, 194 ; V L 80, etc.) ; à bord biseauté de type GO 3 (nos V 1, 88 ; V 2, 50, etc.) ;
à bord biseauté épaissi de type CO 4 (nos V 1, 200, etc.).
Sont encore attestées quelques coupes à bord vertical biseauté du type FO 1 (V 1, 98 ;
V 2, 83, etc.) et de nombreux exemplaires à embouchure rétrécie du type IO 1 (bord arrondi :
nos vi, 95; V 2, 106, etc.).
b) Vases ovoïdes : Ce type de vase est caractéristique, au vie siècle, des oppida de La
Liquière et de la Font du Coucou (commune de Calvisson, Gard) ; il est bien représenté à
(1) Nous utilisons le classement typologique que nous avons mis au point avec B. Dedet, et qui paraîtra
prochainement sous forme d'une classification préliminaire de la céramique non tournée protohistorique du
Languedoc. L OPPIDUM PRE-ROMAIN DE VILLEVIEILLE 221
Fig. 4. — Tas d'épierrements recouvrant des structures antiques au point A de notre figure 1 (cliché P. Pu).
Villevieille, avec deux types de lèvres : le type arrondi 10 1 (nos V 1, 101 ; V 2, 17 ; VI,
97, etc.) et le type épaissi 10 2, plus rare (nc V 2, 37). Tous les exemplaires sont lissés.
c) Urnes: Beaucoup de fragments de bords d'urnes nous sont parvenus : ils ont une
lèvre légèrement accentuée vers l'extérieur, ce qui indique une date postérieure à 525 av. J.-C,
et se rattachent au type GO 1 (bord évasé à lèvre arrondie : nos VI, 118 ; V 1, 42 ; V 1, 96, etc.),
au type G 11 (bord présentant un marli incliné vers l'intérieur et une lèvre arrondie : nos V 2,
105; V2, 50, etc.).
d) Fonds : Quatre types de fonds ont été recueillis : des fonds plats de type 11 A (nos V 2,
27 ; V 1, 75, etc.) ; des fonds plats à talon de type 12 B (n08 V 2, 20 ; V 1, 95, etc.) ; des fonds
creux à talon de type 21 B (n° V 2, 52, etc.) et des fonds annulaires de type 63 A (n° V2,
129, etc.).
e) Décors : On a noté cinq typ

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