La littérature géologique française de 1500 à 1650 dans son contexte européen. - article ; n°2 ; vol.35, pg 111-130
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La littérature géologique française de 1500 à 1650 dans son contexte européen. - article ; n°2 ; vol.35, pg 111-130

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Revue d'histoire des sciences - Année 1982 - Volume 35 - Numéro 2 - Pages 111-130
RESUME. — Entre 1500 et 1650, il n'existe pas en France de traité systématique de géologie. Cependant, de nombreux ouvrages abordent ces questions et reflètent les grands débats de l'Europe savante : structure de la Terre, formation des montagnes et origine des sources ; description, classification et genèse des minéraux ; géologie minière et métallogénie.
SUMMARY. — French geological literature between 1500 and 1650 in its European context. In the period 1500-1650 there is no systematic treatise on geology in France. However, many books deal with geological topics and reflect the main European debates : structure of earth, formation of mountains and origin of springs; description, classification and genesis of minerals; mining geology and ore genesis.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M ROBERT HALLEUX
La littérature géologique française de 1500 à 1650 dans son
contexte européen.
In: Revue d'histoire des sciences. 1982, Tome 35 n°2. pp. 111-130.
Résumé
RESUME. — Entre 1500 et 1650, il n'existe pas en France de traité systématique de géologie. Cependant, de nombreux
ouvrages abordent ces questions et reflètent les grands débats de l'Europe savante : structure de la Terre, formation des
montagnes et origine des sources ; description, classification et genèse des minéraux ; géologie minière et métallogénie.
Abstract
SUMMARY. — French geological literature between 1500 and 1650 in its European context. In the period 1500-1650 there is no
systematic treatise on geology in France. However, many books deal with geological topics and reflect the main European
debates : structure of earth, formation of mountains and origin of springs; description, classification and genesis of minerals;
mining geology and ore genesis.
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HALLEUX ROBERT. La littérature géologique française de 1500 à 1650 dans son contexte européen. In: Revue d'histoire des
sciences. 1982, Tome 35 n°2. pp. 111-130.
doi : 10.3406/rhs.1982.1818
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1982_num_35_2_1818La littérature géologique française
de 1500 à 1650
dans son contexte européen
RESUME. — Entre 1500 et 1650, il n'existe pas en France de traité systémat
ique de géologie. Cependant, de nombreux ouvrages abordent ces questions et
reflètent les grands débats de l'Europe savante : structure de la Terre, format
ion des montagnes et origine des sources ; description, classification et genèse
des minéraux; géologie minière et métallogénie.
SUMMARY. — French geological literature between 1500 and 1650 in its Euro
pean context. In the period 1500-1650 there is no systematic treatise on geology
in France. However, many books deal with geological topics and reflect the
main European debates : structure of earth, formation of mountains and origin
of springs; description, classification and genesis of minerals; mining geology
and ore genesis.
Parmi les contributions françaises aux débuts de la géologie scient
ifique, les historiens retiennent généralement les observations géniales
de Bernard Palissy et les théories novatrices de Descartes (1). En
réalité, de nombreux ouvrages, latins ou français, écrits par des
Français ou publiés en France, témoignent d'une large curiosité pour
divers aspects du monde minéral : on imprime les auteurs antiques
et médiévaux pour la valeur de science qu'ils contiennent encore ; on
traduit les grands classiques étrangers ; on produit, à partir de 1560,
des œuvres originales. L'analyse systématique de cette littérature mal
connue laisse percevoir l'écho rencontré, en France, par les grandes
questions géologiques qui divisaient alors l'Europe savante. Elle met
en lumière le fonds de connaissances et de théories que Palissy et
Descartes ont exploité ou bouleversé, bref, le terrain où s'est épanoui
leur génie.
(1) F. D. Adams, The Birth and Development of Geological Sciences, New York,
1938, réimpr. 1953. L'étude de R. Lenoble, La géologie au milieu du XVIIe siècle,
Paris, 1954 (« Conférences du Palais de la Découverte », série D, n° 27), concerne
surtout Descartes.
Rev. Hist. Set, 1982, xxxv/2 Robert Halleux 112
1. INVENTAIRE ET TYPOLOGIE
En l'absence d'ouvrage systématique (2), les questions géologiques
étaient traitées dans plusieurs genres scientifiques.
a) Dans la perspective aristotélicienne, l'étude de la Terre ressortit
à la météorologie, science du monde sublunaire. Aussi les Météorologi
ques d'Aristote, base de cet enseignement, sont-ils sans cesse édités et
commentés (3). Cependant, l'œuvre était inachevée. Pour l'origine des
montagnes, des minéraux et des métaux, la tradition médiévale leur
avait accolé un extrait d'un ouvrage d'Avicenne, qui fut copié avec
les Météorologiques (4), imprimé sous le nom d'Aristote (5) et passa
pour représenter sa pensée. C'est dans le même cadre que les physi
ciens français du Moyen Age, notamment Buridan, avaient développé
leurs théories (6). Descartes sera le premier à rompre avec la tradi
tion en excluant de ses Météores les tremblements de terre et la
métallogénie (7).
b) De nombreux minéraux se trouvaient décrits dans les ouvrages
de matière médicale, tel l'herbier de Dioscoride, que Jean Ruel met
(2) Le premier est Athanase Kircher, Mundus Subterraneus, Amsterdam,
1664-1665.
(3) C. H. Lohr, Renaissance Latin Aristotle Commentaries, Studies in the
Renaissance, 21, 1974, p. 228-289 ; Renaissance Quarterly, 28, 1975, p. 689-741 ; 29,
1976, p. 714-745 ; 30, 1977, p. 681-741.
(4) Voir à ce sujet F. H. Fobes, Medieval Versions of Aristotle's Meteorology,
Classical Philology, 10, 1915, p. 297-314; L. Minio-Paluello, Henri Aristippe, Gui
llaume de Moerbeke et les traductions latines médiévales des « Météorologi
ques » et du « De Generatione et Corruptione » d'Aristote, Revue philosophique
de Louvain, 45, 1947, p. 206-235. Voir aussi les différents volumes de V Aristoteles
Latinus.
(5) Sécréta secretorum Aristotelis... maximi philosophi Aristotelis de signis
aquarum, ventorum et tempestatum. Maximi de Minera-
libus. Alexandři Aphrodisei de intéllectu. Averrois de Beatitudine anime,
Alexandři Macedonis ad Aristotelem de Mirabilibus Indie, Lyon, A. Blanchard,
1528.
(6) Ces commentaires sont inédits. Voir l'analyse par E. Faral, Jean Buridan.
Notes sur les manuscrits, les éditions et le contenu de ses œuvres, Archives
d'histoire doctrinale et littéraire du Moyen Age, 15, 1946, p. 21-24. Des problèmes
géologiques sont également étudiés dans ses Quaestiones super libros quattuor
de coelo et mundo, éd. E. Moody, Cambridge (Mass.), 1942.
(7) Descartes, Météores, discours VII, t. VI, éd. Adam-Tannery, p. 323 : « Et
pourceque i'ay tasché d'expliquer curieusement leur production et leur nature
[des comètes] dans un autre traité et que ie ne croy point qu'elles appartiennent
aux météores non plus que les tremblemens de terre et les minéraux... » L'ou
vrage auquel Descartes fait allusion est le Monde perdu de 1633. D'après le
résumé qu'il en donne dans le Discours de la méthode, t. VI, p. 44-45, les pro
blèmes géologiques traités étaient la formation des montagnes et des mers, des
fontaines, des rivières et des métaux dans les mines. Ces questions sont étudiées
dans les Principia de 1644. On ne peut savoir si, en onze ans, la pensée géolo
gique de Descartes a évolué. La littérature géologique française de 1500 à 1650 113
en latin (8) et Martin Mathée en français (9), et que commente Pietro
Andrea Mattioli (10), lui-même traduit deux fois en français au cours
du xvp siècle (11). Parallèle, la tradition médiévale du lapidaire mag
ique produit un texte attribué à Jean de Mandeville, qui connaît au
moins cinq éditions (12). Elle inspire les écrits originaux de François
de La Rue (13), de Petrus Arlensis (14) ou les poèmes sur les pierres
des membres de la Pléiade (15). Enfin, un petit nombre d'écrits pré
tendent à la description scientifique et à la classification : Turnèbe
traduit le IIspl "kibav de Théophraste (16), le De mineralibus d'Albert
le Grand reste influent (17), Boèce de Boodt donne avec son Parfaict
Ioaillier le manuel de référence en gemmologie (18).
(8) Jean Ruelle, Pedacii Dioscoridis Anazarbei de medicinali materia libri
quinque. De yirulentis animalibus, et venenis, cane rabioso et eorum notis, ac
remediis libri quatuor, Paris, Henri Estienne, 1516. Nombreuses rééditions.
(9) Martin Mathée, Les six livres de Pedacion Dioscoride d'Anazarba de la
matière médicinale, translatez de Latin en François, Lyon, Balthazar Arnoullet,
1553.
(10) Sur l'œuvre de Mattioli (1500-1577), voir J. Stannard, P. A. Mattioli :
Sixteenth Century Commentator on Dioscorides, dans University of Kansas libra
ries. Bibliographical Contributions, Lawrence, 1969, p. 59-81.
(11) Antoine du Pinet, Les commentaires de M. Pierre Andre Matthioli mé
decin senoys sur les six livres des simples de Pedacius Dioscoride Anazarbeen.
Avec une table médicinale extraite d'iceux, des remèdes de

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