Le Massif du Cézalier (Etude de géographie humaine dans la montagne d Auvergne) - article ; n°3 ; vol.14, pg 573-599
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Revue de géographie alpine - Année 1926 - Volume 14 - Numéro 3 - Pages 573-599
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Publié le 01 janvier 1926
Nombre de lectures 17
Langue Français
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Philippe Arbos
Le Massif du Cézalier (Etude de géographie humaine dans la
montagne d'Auvergne)
In: Revue de géographie alpine. 1926, Tome 14 N°3. pp. 573-599.
Citer ce document / Cite this document :
Arbos Philippe. Le Massif du Cézalier (Etude de géographie humaine dans la montagne d'Auvergne). In: Revue de géographie
alpine. 1926, Tome 14 N°3. pp. 573-599.
doi : 10.3406/rga.1926.4995
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1926_num_14_3_4995LE MASSIF DU CÉZALIER
Etude de géographie humaine dans la montagne d'Auvergne
Par Ph. ARBOS.
Sous le nom de Gézalier.on distingue une région montagneuse
qui s'étend entre les Monts Dore au Nord,- le Massif du Cantal
et la Planèze de Saint-Flour au Sud, l'Alagnon à l'Est, à l'Ouest
le plateau dit de l'Artense, que sillonnent les affluents de la
Dordogne. Elle comporte un soubassement de gneiss et micas
chistes, recouvert par des épanchements volcaniques/ Les
vieilles surfaces de. terrain cristallophyllien dessinentune amp
le voûte, qui atteint sur le versant oriental une altitude de plus
de 1300 mètres et que les laves masquent en grande partie.
On* a pris l'habitude de réserver le. terme de Cézalier à la<
région, volcanique située à l'Ouest, tandis que pour les plateaux
n° 1 175 Cartes ; môme à consulter feuille de : la Carte- Carte topographique géologique détaillée, au 80.000", qui date feuille malheureuseBrioude,
ment de 1882. — Un certain nombre des questions traitées dans cet article
ont été touchées dans un travail qui s'inspirait d'une autre méthode que la
nôtre et qui s'appliquait a une région. plus étendue et mal définie géographique-
ment : Paul Roux, le Montagnard Auvergnat, La Science sociale, 29e
113e fascicule, Paris, 1914, in-8°. — Je dois les plus vifs remerciements année, u
M.' Segret, notaire à Blesle, qui m'a communiqué beaucoup de faits et de docu
ments relatifs ù la vie économique passée ou présente du Cézalier et qui,
d'autre part, a grandement facilité mes enquêtes. M. Meynier, professeur au
lycée d'Aurillac, a bien voulu recueillir à la Préfecture du Cantal les données
statistiques utiles. . ■ M. AÍtBOŠ. 5Í4
cristallins, fortement disséqués, qui s'étendent à l'Est, on em
ploie le mot deLuguet. En fait, ni l'une ni l'autre appellation ne
sont justifiées. Celle de Iiuguet s'appliquait autrefois à une ci
rconscription féodale qui correspondait à la région qu'on baptise
aujourd'hui le Gézalier; elle ne paraît avoir jamais eu et en tout
cas elle n'a pas actuellement la valeur d'un nom de pays. Quant
au -vocable de Cézalier, le parler local le limite de façon précise
au point culminant' du massif, la cote 1555, que la Carte d'Etat-
80.000e-' appelle « Signal du Luguet » pour situer le Major au
point trigonométrique par rapport au hameau tout proche qui-
porte ce nom 4
C'est de la partie volcanique qu'il sera question ici. Elle s'étend
subies communes de Saint- Alyre-ès-Montagne, Anzat-le-Luguet,
Vèze,.Pradiers, Allanche, Marcenat, Montgreleix,La Godivelle et
une partie de celle de Compains (hameau de Brion). D'ailleurs
plusieurs de ces communes débordent hors de la zone propre
ment volcanique, de sorte que notre étude embrassera avec elle,
mais pour- un domaine assez restreint, les plateaux cristallins^
parfois couronnés d'un chapiteau de laves et en général en
taillés de vallées profondes, qui le flanquent à l'Est et à l'Ouest;
L'ensemble se tient à une altitude qui varie entre 1000 m. en
viron et 1555 m., et qui -sur la moitié à peu près de l'étendue
dépasse 1200 m. C'est' donc un haut pays qui prête à une étude
sur la vie humaine dans la montagne d'Auvergne. Dans cette
montagne elle-même il est^original par, la. médiocre différen
ciation de son relief. Enfin, il est resté longtemps isolé et* peu
connmJl faut lire en quels termes l'économiste Blanqui,-doué,
il est vrai, d'une optique déformante à l'égard 'des montagnes,-
décrit' sous la Restauration la traversée du Cézalier qu'il fit
d'Ardes à Allanche en huit heures de cheval, et quel tableau
désolé il trace du pays et des gens 2. Depuis lors les routes car-
1 Sur la toponoma&tique de la région, -voir Ph. Arbos, Le nom du massif du
Cézalier, A. de G*
2 Ad. Blanqui, Relation d'un voyage dans le Midi de la France, Anttales $<?.,
Litt, et Industrielles de V Auvergne, t. II, 1829, p. 1-22. • MASSIF. DU OÉZALIEŘ. LE
et" aurossables sont venues, à partir du milieu du xixe siècle,
jourd'hui la voie ferrée de Neussargues à Bort, achevée en 1910,
longe le Sud du massif par Allanche.
La nature..
■Ce pays élevé est doté d'un climat dont la rudesse se marque
par la longue durée de l'enneigement. Si elle n'atteint- guère
oriental" même à 1100 m. d'altitude trois mois sur le versant
comme à Anzat ou à Vèze, elle se prolonge quatre mois et plus
sur les pentes tournées vers l'Ouest : à La Godivelle, par 1200 m.
d'altitude, la neigea reste assez fréquemment sur le sol cinq
mois, du début de décembre au début de mai. Les communicat
ions peuvent être fortement gênées. Sans doute on circule- en
traîneau;. mais tantôt la trace, à peine faite, est recouverte par
la neige, tantôt Г « écir », la tourmente qui soulève en tourbil
lons la neige déjà tombée,- fait rage. Les piétons même doivent
s'arrêter. A maintes reprises, des gens de La Godivelle, se trou
vant à Saint-Alyre, n'ont pu regagner leur village, à 4 kilomèt
res de là, qu'après une attente de «trois ou quatre jours.
• Le manteau de neige accroît- durant l'hiver l'uniformité de
ces vastes croupes à peine ondulées, que le cycle actuel n'a fo
rtement entamées que sur leurs bords. Elles sont marquées
cependant d'accidents, -d'origine glaciaire ou eruptive. Citons,
parmi les premiers,- les vallées en auge, où on rencontre des.
verrous caractéristiques avec encoches latérales et des moraines;
les cirques, ceux par exemple- qui échancrent la montagne au
Nord, à Artout; au Sud, près de la vacherie de Mousson-Bas; à
l'Ouest, au Gros* du Joran ou près de la vacherie de Roche-
Rousse. En outre des dykes et des cônes de scories se détachent
sur l'horizon de ces hautes planèzes, du reste sans en altérer
sensiblement lav monotonie, que la nudité du paysage accentue
encore.
Sur ce Massif Central qu'on a appelé la tête chauve de la 5té PH. AŘBÓS.
France, le Cézalier est une plaque particulièrement pelée. Le
coefficient de boisement n'y est que de 8 %, ce qui d'ailleurs ne
.paraît exeroer d'effet fâcheux ni sur le régime des eaux, ni sur
. la dégradation du sol. Encore le Gézalier a-t-il été naguère plus
désolé qu'aujourd'hui. Les très rares forêts qui y font tache sont
en partie d'origine récente, et artificielle : tels les , 120 ha. de
Blanc-Gardon, à Boutaresse (commune de Saint-Alyre), plantés
en 1867-1870; le bois de Plé, à Espinchal, qui date de cinquante
ans environ; les bois d'Allanche, les deux petits bois que possède
Pradiers, le bois dont l'Administration forestière a couronné,"
vers 1860, le Signal du Luguet et qui, sur ce sommet battu des
vents, ne prospère que médiocrement. Tous ces massifs créés
par l'homme' sont formés de résineux, essentiellement de- sa
pins. Les forêts de feuillus, qui se réduisent à quelques hêtraies,
sont en général anciennes. Feuillus et résineux, l'ensemble re
présente peu de chose. Il est même deux communes : La Godi-
velle et Montgreleix, d'où l'arbre est presque absent. A La
velle, un seul domaine dispose de bois de chauffage. Montgreleix-
est encore plus déshérité; l'état forestier ne s'y est pas modifié
depuis le temps où on s'y chauffait avec des mottes de gazon ■
et des bouses de vaches, avant qu'on n'eût découvert une tour
bière à proximité du bourg.,
Le combustible du Cézalier, c'est en effet la tourbe. Sur les
larges espaces des planèzes, dans les fonds de cirques ou de
vall

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