Le régime du Rhône - article ; n°3 ; vol.13, pg 459-547
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Revue de géographie alpine - Année 1925 - Volume 13 - Numéro 3 - Pages 459-547
89 pages

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Publié le 01 janvier 1925
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Maurice Pardé
Le régime du Rhône
In: Revue de géographie alpine. 1925, Tome 13 N°3. pp. 459-547.
Citer ce document / Cite this document :
Pardé Maurice. Le régime du Rhône. In: Revue de géographie alpine. 1925, Tome 13 N°3. pp. 459-547.
doi : 10.3406/rga.1925.4941
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1925_num_13_3_4941RÉGIME DU RHONE LE
Par Maurice PARDÉ.
J'avais fait part à Maurice Pardé, le jour de la soutenance de
ses thèses, de mon intention de donner à la Revue de Géographie
Alpine un compte rendu de son beau travail sur le régime du
Rhône, d'en célébrer les mérites, et surtout de signaler tout ce
qu'il apporte de nouveau. C'est alors qu'avec sa spontanéité ha
bituelle il m'offrit, par reconnaissance pour la Revue qui a ac
cueilli ses premiers travaux, de résumer lui-même pour cette
Revue les. principaux résultats de son travail. Je ne pouvais
qu'accepter avec gratitude, et je le remercie cordialement. Je
suis persuadé d'ailleurs que la lecture du vigoureux article qui
suit ne pourra qu'inspirer le désir de connaître le livre lui-
même, et je me permets d'assurer toits ceux qui auraient cette
pensée qu'ils ne seront pas déçus x.
Raoul Blanchard.
1 Maurice Pardé, Le Régime du Rhône. Etude hj'drologique, Université de
Lyon, Institut des Etudes Rhodaniennes, 1925, 2 vol. in-8°, xiv+887 et 440 p.,
117 fig. Voir également : Le calcul des débits du Rhône et de ses affluents.
Grenoble, Bibliothèque de l'Institut de Géographie alpine, 1925, in-8°, 168 p.
J 460 MAURIGE PARDE.
INTRODUCTION
Le Rhône draine un vaste bassin qui s'étend du Saint-Gothard
à l'Aigoual, du ballon de Siervance à la Méditerranée. Les Alpes
Pennines, les massifs de l'Aar et du Chablais, le Jura, les
grandes Alpes françaises depuis le Mont-Blanc jusqu'au Mont
Pelât avec tous les massifs préalpins qui les flanquent à l'Ouest,
le rebord oriental du Massif Central, alimentent ses affluents.
Seule, La Saône a pour empire une région en grande partie basse
et plate, l'ancien lac bressan.
Ces conditions morphologiques, c'est-à-dire les caractères du
relief tourmenté et varié (les montagnes dominent dans les 3/4
de l'étendue du bassin), sont les facteurs essentiels du régime
du Rhône; elles ont sur le régime les conséquences suivantes :
1° Les fortes pentes dies versants et des talwegs favorisent la
torrentialité ; elles permettent des crues à évolution précipitée,
des courants rapides et susceptibles de grands transports de
boues et de graviers, des lits insftables.
2° Le Rhône reçoit de fortes 'précipitations : près de 1100 mm.,
moyenne annueille pour l'ensemble du bassin; sur certains
points bien exposés des grandes Alpes et des Préalpes, on re
lève des maxima supérieurs à 3 m. Les modules ou débits
moyens annuels sont donc tirés abondants.
3° Une grande partie de ces précipitations tombe sous forme
de neige. Les cours d'eau soumis à l'influence de ces réserves
connaissent de hautes eaux en saison chaude, période de fusion,
de basses eaux en saison froide, période de gelée. C'est le régime
nival qui donne au Rhône les principaux traits de ses variations
saisonnières moyennes. Mais, suivant lia hauteur des chaines,
on passe par toute une gamime de nuances, de l'Arve supérieure RÉGIME DU RHONE. 461 LE
(régime glaciaire à maximum d'août) à l'Ain ou au Doubs à
maximum d'avril ou de mars et à sensible recrudescence d'a
utomne (régime jurassien).
4° La S'aône, au bassin en grande partie plat, échappe aux
caractères précédents : elle a une alimentation relativement
médiocre, un faible courant, un lit stable, des crues lentes, un
régime pluvial marqué avant tout par la prédominance de
l'écoulement des pluies en saison froide.
D'autres facteurs concourent encore à donner à notre fleuve
une physionomie aussi compliquée que celle de la Seine par
exemple est simple. Mentionnons d'abord les effets, dissociés en
général et parfois combinés, de deux courants pluvieux.
Le Nord du bassin (domaines du Rhône supérieur, de la Saône,
de l'Isère supérieure) n'est guère soumis qu'à la pluviosité océa
nique amenée par vents du Sud-Ouest. Au contraire, c'est le
vent du Sud-Est qui engendre les averses méditerranéennes
d'une intensité parfois terrifiante qui sévissent au Sud (Rhône
inférieur, Drôme, Durance, torrents cévenols). Les rivières du
Nord éprouvent donc seules les crues océaniques, tandis que les
crues méditerranéennes ne se produisent guère en dehors de la
partie inférieure du bassin. Il résulte de cette dualité de phé
nomènes un régime de crues d'autant plus diversifiées qu'on
peut reconnaître deux types d'averses méditerranéennes et que,
dans certains cas, l'extension des pluies torrentielles à la tota
lité du bassin provoque de grandioses inondations générales.
Considérons maintenant la nature du sol. Le bassin rhodanien
comporte des terrains très variés parmi lesquels les roches im
perméables semblent couvrir les surfaces les plus étendues.
Cependant certaines chaînes préalpines et surtout le Jura sont,
grâce à l'extrême perméabilité des calcaires, le théâtre de phé
nomènes karstiques tout à fait remarquables (sources vauclu-
siennes du Doubs, de l'Ain, de la Loue, du Lison, de la Sorgue).
D'autre part, le haut relief et la raideur des pentes neutralisent
la perméabilité en rendant le sol rebelle à l'inflltration. Le fait
\ MAURICE PARDÉ. 462
géologique ie plus important au point de vue du régime est la
grande extension de terrains très friables ou torrentiels: schistes
tendres, détritus glaciaires, gypses; on les rencontre dans les
Alpes, en particulier dans la Maurienne (vallée de l'Arc) et
l'Embrunais (haute Durance). Cela explique l'existence de nom
breux torrents ou organismes susceptibles de laves (on appelle
ainsi des crues subites à composition boueuse et rocheuse plus
que liquide). Le régime torrentiel intensifie les transports de
boues et de graviers exercés par le Rhône et ses tributaires al
pestres.
Conséquences du relief, de la météorologie, de la nature du
sol du bassin, les caractères hydrologiques du Rhône sont :. dé
bits abondants, courants rapides, grande turbidité, crues brus
ques et puissantes très diversifiées, variations saisonnières do
minées par l'influence nivale; surtout complexité raffinée due
à la combinaison de régimes élémentaires si différents, et qui
s'accroît encore à chaque confluence. LE RÉGIME DU RHONE. 463
CHAPITRE I
LE RHONE SUISSE
Le Rhône suisse comprend : A) le Rhône alpestre depuis la
source jusqu'à l'entrée dans le Léman; B) le Léman lui-même.
A. — Le Rhône alpestre.
Le Rhône alpestre a pour caractère essentiel d'être, de tous les
éléments du bassin et même de tous les grands cours d'eau
européens, celui qui draine les régions les plus hautes et qui
par conséquent obéit le plus à l'influence nivale et glaciaire.
1° Les facteurs du régime.
En effet, le Rhône alpestre a presque tout son cours dans le
profond couloir du Valais allongé du N.N.E. au S.S.W., entre
les Alpes Pennines au Sud et le massif de l'Aar ou Alpes Ber
noises au Nard; or, c'est là que se trouvent les plus hauts som
mets des Alpes après le Mont-Blanc : Mont Rose (4638 m.),
Cervin (4505 m.), etc.. Les hautes altitudes, la situation abritée
et l'orientation du Valais exercent sur île climat et l'hydrologie
une influence prépondérante.
Et d'abord si le fond du Valais reçoit de faibles pluies (pas
plus de 600 à 700 mm.) grâce aux écrans qui le protègent de
toutes parts contre les courants pluvieux, les hauteurs bénéfi
cient de précipitations très considérables. Le versant Nord des
Alpes Pennines ne connaît guère, semble-t-il, de maxima an
nuels moyens supérieurs à 2 m. ou 2 m. 50; mais le massif de
l'Aar et le Dammastock qui ferme au Nord-Est la vallée du 464 MAURIGE PARDE

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