Les comptes prévisionnels de l agriculture en 1999 - Fortes baisses des prix à la production
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Les comptes prévisionnels de l'agriculture en 1999 - Fortes baisses des prix à la production

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La diminution sensible des prix de production constitue l'élément marquant de l'année agricole 1999. D'après les estimations du compte prévisionnel de l'agriculture, cette baisse se traduirait par un recul de la valeur de la production et de la valeur ajoutée de la branche, malgré la légère réduction des consommations intermédiaires. En conséquence, le résultat agricole global devrait se réduire de 6 % par rapport à 1998. L'emploi agricole continuant de décroître, le résultat agricole par actif diminuerait en termes réels de 4 % en 1999.

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Langue Français

Extrait

N° 688 - DÉCEMBRE 1999
Prix : 15 F (2,29€)
Les comptes prévisionnels
de l’agriculture en 1999
Fortes baisses des prix de la production
Lucien Pollina, division Agriculture, Insee
a diminution sensible des prix de Les prix de la production de la plupart des pro-
duits agricoles baissent, hors subventions, deproduction constitue l’élément
4,2 % en moyenne – quelquefois beaucoupLmarquant de l’année agricole 1999. plus – tandis que les quantités continuent à
D’après les estimations du compte prévi- croître selon un rythme conforme à la ten-
dance de long terme (+ 1,4 %).sionnel de l’agriculture, cette baisse se
Les prix des oléagineux, des fruits et des
traduirait par un recul de la valeur de la pommes de terre baissent très nettement.
production et de la valeur ajoutée de la Les cours du colza se sont fortement dégra-
dés (- 25 %), l’offre étant très abondante enbranche, malgré la légère réduction des
France et dans de nombreux pays produc-
consommations intermédiaires. teurs (notamment l’Europe orientale, le Cana-
En conséquence, le résultat agricole da et l’Australie). La production mondiale de
colza atteint ainsi un niveau record en 1999.globaldevraitseréduire de6%par rap-
La baisse du prix du tournesol, plus modérée
port à 1998. L’emploi agricole conti-
que celle du colza, est marquée (- 12 %). Elle
nuant de décroître, le résultat agricole s’explique en grande partie par la forte
concurrence des graines importées d’Europepar actif diminuerait en termes réels de
orientale. À l’exception des fraises et des me-
4 % en 1999.
lons, les cours des fruits d’été ont été plutôt
bas : la production nationale a été forte, avec
En 1999, la production agricole hors subven- une importante proportion de petits calibres,
tions diminue de 2,7 % en valeur par rapport à vendus moins chers, et les débouchés à l’ex-
1998. La production agricole dite au « prix de portation se sont réduits, en raison d’une ré-
base » (y compris les subventions sur les pro- colte européenne abondante. La concurrence
duits, cf. Pour comprendre ces résultats) re- avec les pays voisins de l’Union européenne a
cule de 2,5 % en valeur, ce qui correspond à été particulièrement vive sur le marché des
une baisse de 10 milliards de francs (gra- pêches et des raisins. Le prix des pommes
phique 1 et tableau 1). de terre de conservation chute également de
Variations de la production agricole en valeur entre 1998 et 1999
Milliards de francs
Les chiffres entre parenthèses indiquent2
Services Fruits et pour chaque groupe de produits sa part enVins
Bétail Ensemblelégumes valeur dans l’ensemble de la production
0
agricole de 1998.
Autres Plantes Autres produits végétaux (10,8 %) :
produits industrielles
plantes fourragères (maïs fourrage, autres-2
végétaux Céréales Autres fourrages), plantes et fleurs.Services (4,0 %) :
produits activités principales de travaux agricoles, activi-
-4 animaux tés secondaires de services. Vins (14,1 %) :Produits
vins d’appellation d’origine, autres vins. Planavicoles -
-6 tes industrielles (7,2 %) : oléagineux, protéa-
gineux, tabac, betteraves, autres plantes
industrielles. Bétail (17,6 %) : gros bovins,-8
veaux, ovins-caprins, équidés, porcins. Céréa-
les(15,8%) : blé dur, blé tendre, maïs, orge,
-10 autres céréales. Autres produits animaux
(13,2 %) : lait et produits laitiers, autres produits
de l’élevage.Produits avicoles (6,5 %) : volail-12 -
les, oeufs. Fruits et légumes (10,7 %) : légu-
Source : Insee mes frais, pommes de terre, fruits frais.
INSEE
PREMIEREfaçon spectaculaire ; il est vrai que les mations intermédiaires sont stablesChute de la valeur ajoutée
cours de la campagne précédente (engrais et produits de protection des
avaient été très élevés. Si la production agricole baisse nette cultures) ou en légère augmentation de-
ment en valeur, en 1999 les consomma 1%à2% (entretien du matériel, autresLe marché des volailles reste confron- -
tions intermédiaires de la branche biens et services,...).té à une crise de surproduction. Les pro-
« agriculture » ne diminuent que légère En volume, les consommations interméducteurs français ont diminué leur offre - -
ment : - 0,8 % en valeur. Leurs volumes diaires sont globalement stables. Les(-2,5 % en volume) en raison d’un
restent stables et leur prix moyen recule aliments pour animaux reculent de2%;manque de débouchés. La consomma-
peu (-0,5 %). en effet, la production de volailles ettion intérieure stagne et l’exportation
La baisse du prix recouvre en fait des celle de porcins diminuent sensibleest freinée : le commerce intra-commu- -
évolutions très divergentes. La chute du ment. La consommation d’engraisnautaire est de plus en plus concurren-
coût de l’alimentation animale, amorcée baisse de4%en volume, conséquencetiel, en raison de l’augmentation
au deuxième semestre de 1998, se pour de la réduction des superficies descontinue de l’offre dans l’ensemble de -
suit au cours des huit premiers mois de grandes cultures, mais celle des prol’Union européenne ; et hors de l’Union, -
1999. Ensuite, les cours se raffermis duits de protection des cultures s’accroîtles exportations subventionnées sont li- -
sent, conséquence du renchérissement de2%.mitées par les accords internationaux.
de certaines matières premières, no Par ailleurs, la consommation de capitalCette contraction de l’offre ne suffit -
tamment les céréales et les tourteaux de fixe, qui représente l’amortissement écopourtant pas à enrayer la dégradation -
soja. Ainsi, en 1999, le prix des aliments nomique du capital de la branche (cf.des cours dont l’ampleur est cette
industriels pour animaux se réduit de Pour comprendre ces résultats) continueannée très marquée (- 8 %). Dans le
8 %, après avoir diminué de7%en de progresser en 1999:+3%en valeurmême temps, le marché de l’œuf est
1998. À l’opposé, les fortes revalorisa par rapport à 1998.également en surproduction, avec un -
tions des carburants à partir du Au total, la valeur ajoutée nette de lavolume qui s’accroît de plus de 3 % face
deuxième trimestre se traduisent par branche agricole se dégrade nettementà une demande peu dynamique. En
une augmentation de plus de 10 % en (-6,3 %) : la baisse des consommationsconséquence, les cours chutent très
moyenne annuelle. Cependant, la baisse intermédiaires est insuffisante pournettement pour la deuxième année
du prix de l’électricité atténue la hausse contrebalancer le recul de la valeur de laconsécutive (- 11 % en 1999 par rapport
du prix de l’ensemble des produits éner production agricole, conjugué à la proà 1998). - -
gétiques (8 % en 1999). Entre ces deux gression de la consommation de capitalLes prix des animaux sont également
extrêmes, les prix des autres consom fixe.tous en retrait. Le prix de la production -
porcine diminue de8%en moyenne an-
nuelle : la crise de surproduction por-
De la production à la valeur ajoutéecine de 1998 se prolonge au cours du
premier semestre de 1999. Parallèle-
Évolution 1999/1998 (en %) Valeur 1999ment, les importations de viandes bovi-
(milliardsnes et ovines exercent une pression à la Volume Prix Valeur
de francs)
baisse sur le prix de la production natio-
+1,6 -4,2 -2,7 367,8Production hors subventions (a)nale, dont le niveau était quelque peu
Subventions sur les produits (b) -0,7 +0,2 -0,5 39,9supérieur à celui de nos voisins. Enfin,
Production au prix de base (c) =(a) +(b) +1,4 -3,8 -2,5 407,7les prix des productions de lait et de
dont production de produits végétaux +2,1 -4,0 -2,0 239,9vins sont eux aussi en recul.
Céréales -5,1 +2,4 -2,8 64,0Seule exception notable parmi les prin-
Fruits et légumes +7,8 -15,3 -8,7 40,9
cipaux produits agricoles : les céréa-
Plantes industrielles (1) +7,1 -7,6 -1,1 29,6
les, dont les cours se redressent légè-
Vins +4,1 -3,3 +0,7 59,3
rement en 1999. Cette augmentation
Produits végétaux divers (2) +0,9 +0,9 +1,8 46,1
s’explique par les bonnes perspectives dont production de produits animaux +0,2 -4,1 -3,9 150,2
de débouchés sur le marché intérieur, Bétail (3) +2,0 -3,8 -1,9 72,3
en particulier dans le secteur de l’ali- Produits avicoles (4) -1,6 -8,3 -9,2 24,6
mentation animale, ainsi que sur le Autres produits animaux (5) -1,2 -2,5 -3,7 53,3
dont production

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