Les forêts du Plateau de Langres - article ; n°4 ; vol.15, pg 533-566
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Revue de géographie alpine - Année 1927 - Volume 15 - Numéro 4 - Pages 533-566
34 pages

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Publié le 01 janvier 1927
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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Marcelle Richard
Les forêts du Plateau de Langres
In: Revue de géographie alpine. 1927, Tome 15 N°4. pp. 533-566.
Citer ce document / Cite this document :
Richard Marcelle. Les forêts du Plateau de Langres. In: Revue de géographie alpine. 1927, Tome 15 N°4. pp. 533-566.
doi : 10.3406/rga.1927.5050
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1927_num_15_4_5050•

LES
FORETS DU PLATEAU DE LANGRES
Par Marcelle RICHARD.
L'une des caractéristiques les plus frappantes du Plateau de
Langres, cette haute région qui domine l'Auxois à l'Ouest, la
plaine de la Saône au Sud-Est, la vallée de la Marne au Nord-
Est et qui s'incline doucement au Nord-Ouest vers la dépres
sion de « la Vallée », c'est l'existence de vastes forêts qui recou
vrent environ 40 % de sa superficie. Le terme de Montagne, par
lequel on désigne le plateau dans le pays : Montagne de Lang
res, de Dijon, de Ghâtillon-sur-Seine, évoque une région au
sol pauvre et sec où prédominent les « friches » et surtout les
bois, ce sens économique excluant toute idée de haut relief
absolu, puisque l'altitude n'atteint que rarement 600 mètres.
Le Plateau de Langres reste, en effet un pays forestier, bien
que la forêt, à vrai dire, n'y joue plus dans l'économie le rôle
important d'autrefois.
1 Bibliographie. — Jolibois, La Haute-Marne ancienne et moderne,
Chaumont, 1858. — Cardot, Les friches de la Haute-Marne, leur mise en va
leur par des travaux forestiers et pastoraux, 1905. — Marlio, Le commerce
des bois en Bourgogne, Dijon, 1905. — Daubrée, Atlas forestier, 1912. —
Pabre, Les territoires sylvo-pastorauœ du département de la Côte-d'Or en 1911
(Dijon et la Côte-d'Or en 1911, t. I).
Nous avons également utilisé des renseignements fournis par M. Barbillat,
inspecteur des Eaux et Forêts à Langres, et par plusieurs négociants en bois
de la région. 534 MARGELLE RICHARD.
Principaux massifs forestiers du Plateau de Langres.
I. — Le massif forestier.
1° Répartition géographique des forêts. — Depuis que les
défrichements ont cessé, les forêts occupent toutes les portions
les plus stériles du plateau; il en résulte que leur distribution
actuelle dépend surtout de la nature du sol. Et comme ce sol est
constitué aux trois quarts par du Jurassique moyen, avec prédo
minance de calcaire oolithique et de calcaire compact, très per- FORÊTS DU PLATEAU DE LANGRES. 535 LES
rnéables et souvent rebelles à toute culture, il a pu conserver
mieux qu'ailleurs ses anciens massifs forestiers. Remarquons
toutefois que l'oolithe, moins stérile que le reste du Bathonien
calcaire, a été davantage défrichée et conquise à la culture, de
sorte qu'elle porte, avec les vallons d'alluvions, les principales
clairières de la Montagne.
Dans la région de Langres, sur la plate-forme bajocienne, les
défrichements, qui sont très anciens, n'ont respecté que quel
ques lambeaux de l'ancienne forêt. Le bord du plateau revêt
néanmoins un aspect boisé très caractéristique à cause des
taillis qui escaladent au-dessus de tous les vallons les éboulis
calcaires provenant de la corniche rocheuse terminale/ Mais
"c'est naturellement dans l'intérieur du pays que la forêt, par sa
densité, exerce son influence la plus profonde sur l'économie
rurale.
On y rencontre, au Nord de l'Aujon, la forêt de Châtemivillain
et d'Arc, qui borde d'un liséré sombre les champs nus de la Val-
Jée tout en envoyant des ramifications vers l'Est jusqu'à la
Suize. Elle empiète même sur la vallée de l'Aujon dont elle
envahit les pentes jusqu'aux prés qui bordent la rivière : rien
n'en interrompt la continuité, ni les grandes surfaces horizont
ales duplateau, ni les vallées sèches qui la traversent. C'est le
même paysage forestier qu'on retrouve au Sud-Ouest de l'Au
jon, à peine morcelé par les vallées étroites et très incomplète
ment cultivées des affluents de la Seine. Ainsi, tout le quadri
latère compris entre les hautes vallées de l'Aube et de l'Aujon
est occupé par la forêt communale d'Arc, tout aussi compacte
que la précédente. Il n'y a de villages que sur le pourtour,. aux
quatre angles : Arc-en-Barrois, Giey-sur-Aujon, Aubepierre,
flouvres-sur-Aube, qui semblent chacun en garder l'entrée. A
elles seules, ces forêts d'Arc et de Ghâteauvillain s'étendent sur
11.000 hectares. L'Aube recueille en outre les eaux du grand
massif forestier d'Auberive, qu'André Theuriet rendit popul
aire. Il occupe 5.500 hectares sur le territoire de la commune
d'Auberive, sans compter les prolongements qu'il envoie autour MARCELLE RICHARD. 536
de très nombreux villages dont les champs et les friches att
énuent à peine l'impression de masse produite par l'ensemble
des bois. La vallée de l'Ource est assez ouverte, mais entre
l'Aube et l'Ource, la vallée de l'Aubette/ n'entretient qu'un pas
sage de peu d'importance dans la forêt de la Chaume. Le même
paysage boisé se répète, avec plus d'ampleur encore, entre
l'Ource et la Seine, où l'énorme forêt de Châtillon recouvre
300 kilomètres carrés d'un plateau très sec dont le sous-sol est
constitué par les affleurements successifs de la grande. oolithe,
du « forest-marble » et du Bathonien supérieur.
Un peu plus au Sud, au voisinage du Mont-Aigu, la forêt se
morcelé davantage, ainsi que le relief, mais elle couronne en
core la plupart des buttes et ne cède complètement le pas au»
cultures que sur un espace assez restreint occupé par les terri
toires de Minot, de Salives et de Bussières. C'est seulement à
l'Ouest de la Seine que la Montagne se découvre enfin pour don-
дег l'impression d'une véritable région de culture; toutefois,
les vestiges de l'ancienne forêt n'y manquent pas; ainsi, au
Nord-Ouest du Duesmois, dans la région qui surplombe les val
lées de l'Auxois, les forêts du Grand- Jailty, de Milion, de Nesle.
Si l'on se tourne alors vers le Sud, si l'on pénètre dans la
Montagne de Dijon, l'on y rencontre de nouveau des forêts com
parables par l'étendue et par la compacité avec celles que nous
avons signalées au Nord du plateau. Elles encadrent Pignon au
Nord comme au Sud et s'étendent à l'Est jusqu'à la vallée de la
Tille ; entre l'Ignon et le Suzon, elles ne s'interrompent que par
places et l'on voit même cette zone boisée se prolonger au Sud
jusqu'à l'Ouche et jusqu'au voisinage de Dijon par la forêt de
Pasques.
On pourrait donc aller de Dijon à Oiaumont, c'est-à-dire du
Sud au Nord du plateau, en traversant d'abord ces forêts de la
Montagne de Dijon, en gagnant par des bois communaux la
forêt de Châtillon, puis les forêts de la Chaume, d'Arc et de Ghâ-
teauvillain, et en restant toujours sous bois. Cette continuité est
tout à fait caractéristique du Plateau de Langres et ne se re- FORÊTS DU PLATEAU DE LANGRES. 537 LES
trouve ni dans l'Auxois où ne subsistent que des îlots boisés, ni
dans la plaine de la Saône dont les quelques forêts : forêt de
.Velours, forêt de Cîteaux, ne sont nullement contiguës, ni dans
le Bassigny, assez pauvre en bois.
Nous avons établi la proportion du sol boisé pour chaque can
ton du plateau en utilisant les statistiques de V Atlas forestier
de 1912.
Pourcentage
de la surface boisée GANTONS
a la totale
De 10 à 20 •/ Longeau, Langres, Prauthoy.
De 20 à 30 •/ Baigneux-les-Juifs, Chaumont, Mont-
bard.
Selongey, Is - sur - Tille, Dijon - Nord, De 30 à 40 */
Aignay-le-Duc.
De 40 à 50 •/ Arc-en-Barrois, Châteauvillain, Aube-
rive, Châtillon- sur -Seine, Montigny-
sur-Aube, Grancey-le-Château, Saint-
Seine-l'Abbaye.
Recey-sur- Ource. De 50 à 60 •/„
Nous retrouvons dans ce tableau la répartition des forêts que
nous signalions ci-dessus. Parmi les cantons les moins boisés
figurent celui de Baigneux-les-Juifs, dans la région de culture
de l'Ouest, ainsi que les cantons limitrophes du plateau qui par
ticipent à l'économie des dépressions avoisiiiantes. On est par
ticulièrement frappé par ce fait que la forêt règne aujourd'hui
sur la moiti&#

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