Les montagnes calcaires du Mexique et du Guatemala - article ; n°413 ; vol.76, pg 29-59
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Annales de Géographie - Année 1967 - Volume 76 - Numéro 413 - Pages 29-59
Mexico and Guatemala are the largest calcareous areas in the tropical world and are, consequently, a choice field for karst surveys. Therefore it seems interesting to look for terms of comparison between the high limestone mountains where the altitude offsets, from the climatic point of view, the effects
of latitude, and the West European limestone areas, in order to draw a parallel between the surface land-forms and the underground karstification. It appears that the Altos Cuchumatanes in Guatemala, the heights of the Sierra Madre ďOaxaca, and especially the mountains of the Eastern Sierra Madre, South of
Monterrey, offer examples of original land-forms :
*) a strong karstification which developed at the end of Cenozoïc and beginning of Quaternary ;
**) following tectonic movements of the farthest end of Cenozoïc, an extraordinary and efficient dissection by the « ruz », which severely altered the structural land-forms ;
***) during the glacial period, and above 2 800 meter, an over-laying of the karst by the frost-worked debris (grèzes), a phenomenon which can be compared with those noticeable on the limestone plateaux and mountains of Western Europe.
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Henri Enjalbert
Les montagnes calcaires du Mexique et du Guatemala
In: Annales de Géographie. 1967, t. 76, n°413. pp. 29-59.
Abstract
Mexico and Guatemala are the largest calcareous areas in the tropical world and are, consequently, a choice field for karst
surveys. Therefore it seems interesting to look for terms of comparison between the high limestone mountains where the altitude
offsets, from the climatic point of view, the effects
of latitude, and the West European limestone areas, in order to draw a parallel between the surface land-forms and the
underground karstification. It appears that the Altos Cuchumatanes in Guatemala, the heights of the Sierra Madre ďOaxaca, and
especially the mountains of the Eastern Sierra Madre, South of
Monterrey, offer examples of original land-forms :
*) a strong karstification which developed at the end of Cenozoïc and beginning of Quaternary ;
**) following tectonic movements of the farthest end of Cenozoïc, an extraordinary and efficient dissection by the « ruz », which
severely altered the structural land-forms ;
***) during the glacial period, and above 2 800 meter, an over-laying of the karst by the frost-worked debris (grèzes), a
phenomenon which can be compared with those noticeable on the limestone plateaux and mountains of Western Europe.
Citer ce document / Cite this document :
Enjalbert Henri. Les montagnes calcaires du Mexique et du Guatemala. In: Annales de Géographie. 1967, t. 76, n°413. pp. 29-
59.
doi : 10.3406/geo.1967.14923
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1967_num_76_413_14923montagnes calcaires du Mexique Les
et du Guatemala
par Henri Enjalbert
Planches III-VI
Des frontières du Texas au golfe du Honduras, à travers le Mexique
oriental et le Guatemala du Nord, les mouvements tectoniques de l'ère
tertiaire ont fait apparaître des reliefs montagneux qui, exception faite des
régions volcaniques de Puebla-Orizaba, sont presque tous faits de puissantes
assises calcaires, les unes violemment plissées comme la Sierra Madré orien
tale du Mexique, les autres seulement fracturées et soulevées en même temps
que le socle ancien qui les supporte, tels les hauts plateaux de la Mesa cen
trale du Chiapas et le massif des Altos Cuchumatanes du Guatemala.
Il s'agit de montagnes du domaine tropical et l'étude des formes du terrain
y est d'autant plus intéressante que, du point de vue de la morphologie des
pays calcaires, ces hauts reliefs se dressent au-dessus de régions de faible
altitude où les phénomènes karstiques se sont développés dans le domaine des
« terres chaudes » (de 0 à 700 m d'altitude) et « tempérées ». Ces dernières,
comprises entre 700 et 1 400 m, appartiennent elles aussi au domaine tro
pical, humide et chaud, en dépit d'une légère atténuation des températures
du fait de l'altitude. Il est intéressant de comparer les formes du terrain de
ces zones basses et moyennes avec celles des régions plus élevées, celle des
terres dites « froides » (1 400-2 600 m) et plus encore avec celles des hautes
altitudes dénommées « terres glacées » (au-delà de 2 600 m), qui connaissent
de très basses températures.
Ajoutons que, dans le secteur étudié, les différences climatiques dues au
développement en latitude nous font passer des régions très sèches de la
Sierra Madré orientale situées au Nord du Tropique, dans le secteur de
Monterrey et de Saltillo, à des régions très humides au Guatemala, dans le
massif des Altos Cuchumatanes. Ces contrastes entre pays secs et pays très
arrosés peuvent d'ailleurs apparaître sur de très courtes distances selon que
l'on se trouve sur le versant au Vent ou sur le versant sous le Vent d'un massif
montagneux. Il en est ainsi pour la Sierra Madré orientale mexicaine dont
les chaînons bordiers, à l'est, au-dessus de Ciudad Victoria, sont très arrosés ANNALES DE GÉOGRAPHIE 30
et couverts de forêts denses tandis que ceux de l'Ouest, au-dessus de
Dr Arroyo, sont très secs et ne portent qu'une maigre végétation buissonnante.
Nous avons eu l'occasion d'analyser par ailleurs1 les formes du terrain
dans les régions calcaires de basse et moyenne altitude au Mexique et au
Guatemala et de définir en particulier les surfaces à entonnoirs et à tas de
foin qui correspondent au type de modelé le plus généralement observé sur
les grands affleurements de roches calcaires d'âge crétacé. Notre propos est
ici de mettre en parallèle avec cette morphologie développée dans un milieu
dont les caractéristiques sont à l'heure actuelle celles du monde tropical, les
formes du terrain propres à la haute montagne calcaire. Ces dernières ont
échappé en raison de l'altitude aux influences chaudes et humides du climat
tropical actuel. On n'en veut pour preuve que le manteau forestier fait de
chênes et de conifères de type nordique dont se drapent tous les massifs
montagneux de la Sierra Madré orientale mexicaine aux plateaux du
Honduras central et du Centre-Nord nicaraguayen (Nouvelle Ségovie).
N'étaient les grosses touffes d'épiphytes qui s'accrochent aux branches des
chênes, on pourrait croire que ces forêts, d'aspect européen, se situent vers
500-800 m d'altitude dans le Jura méridional ou en Slovénie.
Au point de vue morphologique, il faut cependant dépasser 2 600 et
2 800 m pour qu'apparaisse la marque des climats froids. A vrai
dire, même à ce niveau il s'agit moins des intempéries actuelles que de celles^
froides et humides ou froides et sèches, de l'époque glaciaire.
I. DE LA MESA CENTRALE DU CHIAPAS
A LA SIERRA DE OAXACA ET AUX ALTOS CUCHUMATANES
Pour en juger, il faudrait faire ressortir la limite altitudinale des
empreintes d'un système morpho-climatique caractérisé par l'action indiscu
table du froid. Faute de bonnes cartes, mieux vaut peut-être, pour l'instant,,
opposer aux reliefs d'une très haute montagne calcaire comme les Altos
Cuchumatanes (3 500-3 800 m) ceux d'un massif sensiblement moins
élevé (2 100-2 600 m) comme la Mesa centrale du Chiapas située, à un degré
près, aux mêmes latitudes et baignant dans une atmosphère tropicale d'alt
itude à peu près comparable.
A. La Mesa centrale du Chiapas
Cette Mesa, faite de hauts plateaux calcaires, se dresse au-dessus de
l'ample cuvette sèche du Chiapas central qui se tient vers 400-500 m et où
se rassemblent les eaux qui forment le rio Grijalva (fig. I). Par une série de
gradins, elle domine également les plaines humides du Tabasco qui constituent
un large piémont très bas (0-150 m) en direction du nord. De modestes appa-
1. Henri Enjalbert, Phénomènes karstiques au Mexique et au Guatemala (B.A.G.F., 1964,.
p. 30-58). о
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reils volcaniques coiffent la Mesa centrale : au nord-est de San Cristobal, le
Zontehuitz s'élève à 2 860 m ; à l'ouest, deux autres volcans ruinés, le Huec-
tepec et l'Ecatepec, se dressent respectivement à 2 760 et 2 425 m. Au milieu
des plateaux se creusent de larges bassins formant poljés que traverse la route
panaméricaine. Le plus remarquable et le plus vaste d'entre eux est sans
conteste celui qui abrite la vieille cité de San Cristobal.
Allongé d'est en ouest, il mesure 6 à 7 km de long et 4 à 5 km de large.
Son fond alluvial s'incline, du nord au sud, de 2 220 à 2 100 m environ jusqu'à
un système de 8 ponors localisés au pied de l'abrupt calcaire haut de 200 m
environ qui délimite le poljé vers le sud (pi. III). Deux petits ruisseaux ra
ssemblent les eaux qui viennent de l'est et de l'ouest tandis qu'un cours d'eau
un peu plus gros, le rio Amarillo, amène aux ponors celles du secteur Nord.
On peut estimer que le bassin versant de ce réseau hydrographique couvre
de 75 à 80 km2. C'est suffisant pour qu'après de fortes pluies (en 1921, en 1932
et à nouveau en septembre 1963) toute la zone basse du poljé soit inondée
et que les abords de la ville de San Cristobal, bâtie au pied d'un cerro de
60 m de hauteur formant « hum » dans la plaine, soient eux aussi couverts
d'eau.
A voir les coupes des tranchées routières, les berges des ruisseaux et sur
tout le modelé en creux des ponors — le principal d'entre eux s'inscrit à
20 m de profondeur en contrebas de la plaine1 —

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