Les régimes fluviaux de la péninsule ibérique - article ; n°3 ; vol.39, pg 129-182
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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1964 - Volume 39 - Numéro 3 - Pages 129-182
54 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Maurice Pardé
Les régimes fluviaux de la péninsule ibérique
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 39 n°3, 1964. pp. 129-182.
Citer ce document / Cite this document :
Pardé Maurice. Les régimes fluviaux de la péninsule ibérique. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 39 n°3, 1964. pp. 129-
182.
doi : 10.3406/geoca.1964.1766
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1964_num_39_3_1766LES RÉGIMES FLUVIAUX
DE LA PÉNINSULE IBÉRIQUE
par Maurice Pardé
Avant-Propos
II y a 15 ans nos excellents et éminents collègues et amis les géogra
phes et les géologues de Saragosse, de Barcelone et de Madrid ont
publié de moi dans la Revue « Pirinéos » de 1949 un gros article sur le
Régime des cours d'eau ibériques. Ce texte empruntait la plus grande
partie de son information à un très beau livre que venait de faire paraî
tre M. Valentin Masachs Alavedra, sous le titre : « El regimen de los
rios peninsulares » (Barcelone, 1948). Je voulais à la fois faire connaître
cet auteur savant et sagace, et présenter d'après lui aux géographes et
aux ingénieurs français les notions essentielles à retenir et quelques
détails révélateurs sur un monde remarquablement varié de phénomènes.
Cependant j'ai tenu à ajouter aux faits qu'expose et commente
M. Masachs force comparaisons (ce genre d'examen m'a toujours paru
agréable et recommandable) avec des rivières point ibériques et à intro
duire des informations nouvelles. Certaines ont eu pour origine ma co
rrespondance et mes conversations avec M. Masachs lui-même, et la
lecture d'une monographie modèle élaborée par un autre hydrologue
catalan de haute classe, M. J.-M. Puchades Benito, sur le Besos, petit
fleuve côtier voisin de Barcelone. Puis à l'occasion du Congrès tenu à
Lisbonne par l'Union Géographique internationale, en avril 1949, le
Service hydraulique portugais m'a gracieusement offert un très intéres
sant voyage accompagné dans les bassins inférieurs du Tage et du
Douro. La vue de ces fleuves et de leurs affluents, en maints endroits
typiques, et mes entretiens avec les ingénieurs portugais, qui m'ont en
outre fourni de précieux documents, m'ont beaucoup instruit.
Au retour j'ai vu le Tage, l'Ebre et plusieurs de leurs affluents en
Espagne. Puis j'ai causé longuement et de façon très profitable à Barce
lone et à Saragosse avec MM. Masachs et Puchades Benito dont la
cordialité vaut l'intelligence et le savoir. Ainsi mon mémoire sur les
rivières ibériques a été un peu plus que le compte-rendu anormalement
développé d'un gros livre.
Et je voudrais pouvoir faire bien mieux en confiant ce nouvel article
sur l'hydrologie portugaise et espagnole à la Revue de Géographie de
Lyon. Par malheur, ma documentation sur certains points importants de
l'ample matière ne s'est que modérément accrue depuis une quinzaine 130 LES RÉGIMES FLUVIAUX
d'années. Cependant j'ai trouvé des données, nouvelles pour moi, dans
le Tome II de la Géographie physique de l'Espagne et du Portugal, par
Manuel de Teran (1954). D'autres renseignements se trouvent dans la
toute récente et magnifique Geografia de Catalunya (1963) publiée sous
la direction de l'illustre professeur L. Sole Sabaris. D'autre part, la
Direction générale des Services hydrauliques portugais m'a fort aimable
ment donné ses Annuaires.
Mes collègues espagnols m'ont envoyé des magazines où l'on décrit
les dégâts causés par diverses crues récentes (octobre 1957 à Valence,
septembre 1962 sur le Ripoll et le Riera de los Arenas). Et j'indiquerai
les auteurs de diverses études faites sur ces crues et sur le régime du
Ter par des élèves de mon ami le Professeur P. Marres, directeur de
l'Institut de Géographie de l'Université de Montpellier.
Tout cela est encore très insuffisant par rapport à mes désirs. Et
notamment pour la plupart des rivières, les suites d'années pour le
squelles nous possédons les débits sont courtes (moins de 30 et même
de 20 ans). Elles ne comprennent des années postérieures à 1940 ou à
1945 que pour un certain nombre de stations portugaises. Or d'un
groupe d'une ou de deux décennies à un autre, les régimes saisonniers
en chaque point peuvent différer par d'importants détails. La chose est
surtout vraie pour les rivières alimentées principalement par les précipi
tations liquides des climats tempérés européens. Car ces chutes d'eau
sont irrégulières, selon les groupes d'années, en chaque mois. Or les
rivières ibériques sont pour la plupart soumises à ces inégalités. En
outre dans les régimes pluvio-nivaux, très répandus en péninsule ibéri
que, la rareté des très hautes altitudes fait varier beaucoup d'une année
à l'autre la fraction des débits dûs à la fonte et les dates de celle-ci,
réglée par les températures.
Et de même les cours d'eau ibériques subissent gravement les inégal
ités dans le temps de l'abondance moyenne annuelle. Celle-ci peut
varier facilement de 10 à 15 ou 20 % et parfois plus entre deux groupes
de 10 à 20 ans, et sans doute même de trente ans : nos appréciations
sur les caractéristiques saisonnières et sur les significations des modules
ou débits moyens annuels gagneraient donc beaucoup si nous pouvions
les fonder (ce n'est pas le cas, il s'en faut énormément) sur des observat
ions hydrométriques poursuivies partout pendant au moins un demi-
siècle.
En outre sur les débits extrêmes et notamment sur ceux des très
grandes crues, même récentes, les chiffres manquent pour la plupart
des postes par défaut de jaugeages (ou mesures directes) ou de bons
calculs faits après coup 1. Et les incertitudes sur les hautes eaux peuvent
1. En particulier on évalue les vitesses, et grâce à elles les débits maxima d'après
leurs pentes superficielles (généralement différentes des déclivités observables en eaux
moyennes) , puis d'après les rayons hydrauliques (expressions combinées de la largeur
et de la profondeur) , enfin d'après des coefficients de vitesse ou de rugosité. On peut
se tromper grandement après coup sur les valeurs atteintes par ces éléments hydraul
iques aux moments des apogées. Et le choix de bons coefficients applicables aux
débits turbulents et rapides est spécialement difficile. MAURICE PARDE 131
fausser plus ou moins les valeurs trouvées pour les moyennes mensuelles
et annuelles.
Cependant j'ai médité longuement sur les imprécisions et les incerti
tudes dont je viens de définir les genres et les causes. Et je ne présent
erai point sans remarques dubitatives ou correctives une foule de chiffres
sur la véracité desquels je demeure perplexe. Quant à beaucoup de ceux
que j'indiquerai sans commentaires critiques, le lecteur doit savoir que
je les estime seulement vraisemblables, selon des chances assez sérieuses,
à 10 ou 15 % près. Cette opinion est peut-être optimiste. Cependant je
n'ai point trop d'inquiétudes en ce qui concerne la plupart des ordres
de grandeurs. Et j'en éprouve encore moins pour le sens général ou
régional, et la véracité de mes explications.
En somme ce texte doit fourmiller de petites erreurs dans le détail.
Et il contient peut-être sur quelques points des inexactitudes pas béni
gnes. Mais dans l'ensemble, puis dans ses principaux chapitres, et même
pour les exemples invoqués, il doit fournir un aperçu assez fidèle, quoi
que incomplet, des régimes fluviaux ibériques.
I. — LES FACTEURS DES REGIMES FLUVIAUX
Comme nous l'avons annoncé, nous serons bref sur les facteurs des
régimes fluviaux, ou plutôt nous ne consacrerons point un grand déve
loppement à leur étude systématique, car on retrouvera mention de ces
influences à propos de chaque élément du régime.
Nous signalerons seulement ici un certain nombre de faits capitaux.
De même que dans beaucoup d'autres grands pays européens et sans
doute encore plus que dans la plupart de ceux-ci, un caractère commun
à tous ces facteurs, est l'extrême variété.
1. — Le relief
Celle-ci s'applique déjà au relief, puisque la Péni

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